« Champollion, la voie des hiéroglyphes »
Le musée du Louvre-Lens a fêté en 2022 ses dix ans.
Nous y étions déjà allés en juin 2022 pour l’exposition « Rome, la cité et l’empire ». Cette fois, il s’agissait d’aller voir l’exposition relative à Champollion et aux hiéroglyphes.
Seulement, l’exposition, démarrée en septembre était terminée lorsque je me suis réveillé (en fait, c’est Fromfrom qui dormait !). Mais, l’exposition a été prolongée d’une semaine. Nous y sommes donc le dimanche précédent le jour de fermeture (22 janvier). Il faut environ deux mois de fermeture entre deux expositions. Et ce dernier dimanche, il y avait une queue énorme. Je pense que tout ce qui traite d’Égypte attire beaucoup de visiteurs. À noter que les expositions temporaires sont payantes, mais que l’exposition permanente est demeurée gratuite (cela n’était prévu que la première année au départ). Bien sûr pour cette exposition, beaucoup d’œuvres venues du Louvre parisien ou de ses réserves (dont une partie se trouvent depuis peu dans un bâtiment pas très loin du musée lensois), mais pas uniquement car on y a trouvé quelques pièces venues de musées italiens ou de Grenoble par exemple (où Champollion officia un temps). Une des choses qui m’a le plus frappé, aidé en cela par un petit morceau d’un documentaire-fiction sur Champollion vu à l’automne, c’est la profonde hostilité dont cet homme a pu être l’objet de la part de chercheurs bien établis et surtout de notables qui ont méprisé ses travaux et ses résultats, y compris tardivement, lorsqu’il avait été reconnu. On voit aussi l’importance qu’a pu jouer son frère et d’autres notables et scientifiques qui l’ont soutenu, ce qui est quand même rassurant.
Outre des éléments liés à la naissance de l’égyptologie dans diverses de ces composantes, l’exposition illustre également la passion qu’eurent les Romains de l’Antiquité pour l’art égyptien (et pas que l’art) et les Français du XIXe s.
Statue d’Aménophis II présentant les vases-nou. Karnak (Égypte). V. 1425-1400 av. J.-C. (Nouvel Empire, 18e dynastie). Granite rose. Vient du musée Egizio de Turin.
Jean-François Champollion (Figeac, 1790 – Paris, 1832). Étude d’après le David de Michel-Ange. 19 mai 1804. Fusain et rehauts de craie blanche sur papier vergé.
Léon Cogniet (Paris, 1794 – 1880). Portrait de Jean-François Champollion, égyptologue. 1834. Huile sur toile.
Lion couché du Sérapéum. Saqqara, Sérapéum, temple de Nectanébo, Égypte. 379-361 av. J.-C. (Basse Époque, 30e dynastie). Calcaire.
Antoine-Guillaume Grandjacquet (Reugney, 1731 – Rome, 1801). Statue d’Isis dite « Isis Grandjacquet ». 1781. Granitelle.
Statue d’Isis. Tivoli, Villa Hadriana (Italie). 117-138 (règne d’Hadrien). Marbre noir.
Statue de Ramsès II dit « Horus Albani ». Rome, villa Albani ; Champs de Mars, temple d’Isis et de Sérapis (Italie). 1279-1213 av. J.-C. (partie inférieure) et XVIIIe s. (partie supérieure). Calcite (albâtre égyptien).
Buste d’Antinoüs en pharaon. Tivoli, villa Hadiana (Italie). Vers 130-140 ap. J.-C. Marbre blanc.
Charles de Steuben (Bauerbach [Allemagne], 1888 – Paris, 1856). Portrait de François Arago. 1832. Huile sur toile. François Arago fut un astronome, physicien et homme politique français. Il fut un scientifique et vulgarisateur talentueux et un républicain favorable au progrès social et technique. Il fut l’un des premiers défenseurs des théories de Champollion.
Architrave de Sobekemsaf Ier. Médamoud, temple de Montou (Égypte). V. 1615-1605 av. J.-C. (Deuxième Période intermédiaire, 17e dynastie). Grès.
Stèle de Hor. Abydos (Égypte). V. 1950 av. J.-C. (Moyen Empire, 12e dynastie, an 9 de Sésostris Ier). Calcaire.
Eugène-Émile Thomas (Paris, 1817 – Neuilly-sur-Seine, 1882). Buste de Jean-François Champollion, égyptologue. 1852. Marbre.
Fragment de stèle dédiée à Osiris et aux divinités associées. Abydos (Égypte) ou Thèbes (actuel Louxor, Égypte). vers 1294-1279 av. J.-C. (19e dynastie, probablement le règne de Séthi Ier). Calcaire peint avec inclusions de silex.
Antoine-Guillaume Grandjacquet (Reugney, 1731 – Rome, 1801). Osiris dit « Osiris Grandjacquet ». Rome, villa Borghèse (Italise). Vers 1779-1781. Basalte.
Statue de la chanteuse d’Amon Hénoutideh. Probablement Thèbes (Égypte). Vers 1425-1400 av. J.-C. (Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis II). Grès.
Couvercle du sarcophage de Djedhor[détail]. Saqqara (Égypte). 380-342 av. J.-C. (30e dynastie) ou 332-306 av. J.-C. (début de l’époque ptolémaïque). Diorite.
Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904). Jean-François Champollion. 1867. Plâtre. Provient du Musée de Grenoble. Une version plus tardive en marbre se situe dans la cour du Collège de France.
Tirage du torse de la Vénus de Milo. Atelier du Louvre, après 1921. Plâtre. La statue d’Aphrodite en marbre découverte sur l’île grecque de Mélos en 1820 et dite « Vénus de Milo » entre au Louvre en 1821. Elle avait été achetée par l’ambassadeur de France en Grèce qui l’avait offert aussitôt au roi Louis XVIII qui l’avait offert à son tour au Louvre. Tout cela l’année où Champollion avait déchiffré les hiéroglyphes.