Vacances juilletistes 2011 (1)
La Bourgogne, on le sait, est riche en églises romanes, singulièrement dans sa partie méridionale, c’est-à-dire en Saône-et-Loire. Les styles y sont d’ailleurs assez diversifiés comme on a pu le voir à de multiples reprises sur les pages de ce blog (voir aussi l’inventaire descriptif et illustré chez Eduard). De plus, depuis quelques années, le patrimoine est davantage mis en valeur par de multiples restaurations qui sort nombre d’édifices de l’oubli, par une communication plus poussée qui ne s’attache pas qu’aux vedettes de la région : arrivée de nouveaux panneaux routiers, circuits touristiques, mention dans les guides, etc.
J’ignore le nombre d’églises romanes de la région que j’ai montré sur ces pages et je ne me suis jamais donné pour objectif une quelconque exhaustivité, mais il est vrai que le fait d’en voir beaucoup reste très plaisant.
Je n’avais jamais mis les pieds dans la préfecture, Mâcon, à l’extrême sud (fort mal placée quand on songe à la géométrie du département). Nous y sommes allés le mardi 12 juillet. Première remarque, l’ancienne cathédrale Saint-Vincent est fort mal indiquée dans la ville. Seule l’actuelle cathédrale, du même nom est régulièrement signalée, cette dernière datant de Napoléon Ier et ne possède guère d’intérêt. Signalons qu’il n’y a plus qu’un seul évêque dans le département, basé à Autun, également évêque de Chalon-sur-Saône et de Mâcon.
Mâcon possède quelques rues et édifices intéressants. C’est une ville placée à un endroit stratégique sur les voies de communication majeures (Saône, ex route nationale 6, autoroutes A6 et A40, chemin de fer dont gare TGV) mais qui ne permettent pourtant pas de donner un souffle nouveau à cette ville à laquelle il manque incontestablement quelque chose, à commencer par le sens de l’accueil, chose que nous avons ressentie même si nous n’avons eu que très peu de temps pour l’apprécier réellement. Indubitablement, l’intérêt du Mâconnais est multiple et partout, sauf à Mâcon.
Après avoir habillé la préfecture pour l’été, revenons-en au but de la visite. Le but était limité à l’ancienne cathédrale, en réalité une ruine. Il ne reste actuellement que le narthex et les deux tours de la façade, romans, sauf les parties tout à fait terminales des tours, gothiques. L’entrée se fait actuellement par l’ancien emplacement de la nef, au niveau d’une large baie vitrée. Nous fûmes accueillis de façon fort peu gracieuse par une jeune dame qui nous a demandé notre département de résidence.
Bref passage devant l’église néo-romane Saint-Pierre.
Puis nous avons quitté sans regrets cette ville pour aller dans le nord-ouest du Mâconnais. Nous en avons profité pour faire une halte dégustation et ravitaillement à la cave coopérative d’Azé où nous avons pris uniquement du blanc (c’est le principal intérêt à mon goût). Les vins y sont diversifiés et de caractère et les prix y sont raisonnables. La plus belle surprise fut une grande première pour moi en Bourgogne (pas que pour moi, n’en doutons pas, c’est certainement une très grande rareté) : un vendange tardive à base de chardonnay. Un vin moelleux sucré qui vaut le détour. Il n’a pas les mêmes intérêts que certains équivalents d’Alsace, du Jura ou des Coteaux du Layon par exemple, pas les mêmes complexités, il possède néanmoins une vraie originalité avec ce cépage et une certaine longueur en bouche.
Nous nous arrêtons ensuite à la chapelle de Domange à Igé où une peintre expose ses œuvres.
Puis cet au tour de l’église de Blanot, en réalité un ancien prieuré clunisien (enfin, qu’est-ce qui n’est pas clunisien dans le coin ?).
Un peu plus loin, on n’est plus à proprement parler dans le Mâconnais, nous découvrons l’église d’Ameugny.
Nous terminons notre visite par l’église fortifiée Saint-Hippolyte. Tant l’endroit semble aujourd’hui complètement perdu en pleine campagne, il est difficile de se rendre compte combien le lieu fut stratégique puisqu’il a attiré de nombreuses convoitises et fait se déplacer jusque là le roi de France et le pape au Moyen-Âge.
En rentrant, alors que nous avions presque toujours réussi à passer entre les gouttes, nous avons essuyé un orage carabiné aux environs du Creusot.