Aucune prétention, rien à dénicher là dedans, juste une évocation succincte de ressentis à prendre avec des pincettes.
Il y a une dizaine d’années, j’appréciais plutôt les propos que tenaient A. Fin*kiel*kraut lors d’émissions radiophoniques ou télévisées (j’ai lu quelques articles de lui depuis) notamment au sujet de l’éducation et de l’école. Mais c’était mon époque « ordre républicain » que j’ai largement dépassée depuis la première moitié des années 2000 et même reniée depuis début 2006. Certes, j’ai évolué, j’espère positivement, mais je pense néanmoins que depuis lors, le susnommé s’est largement radicalisé, voire caricaturé à outrance. A tel point qu’aujourd’hui, il m’énerve systématiquement, même quand il dit des choses qui vont dans mon sens. Son simplisme n’est pas digne de quelqu’un qui se prétend philosophe.
Bernard*Henri*Lévy, mon père l’appelle BHV, comme s’il était la figure de proue de la philo de grande surface de bricolage. Je n’ai jamais rien lu de lui, ni même entendu ses pensées philosophiques. Je ne l’ai entendu que défendre des causes lointaines (c’est à son honneur), mais plus que son côté dandy et médiatico-monopoliste, son caractère assez promptement va-t-en-guerre l’a souvent déconsidéré à mes yeux. Sans doute partiellement à tort.
Régis*De*bray, je n’ai lu que quelques rares articles, mais je l’entends régulièrement à la radio. Je suis loin de connaître toutes ses thèses ni ses prises de position. En particulier, je ne suis pas en phase avec ce qu’il avait pu dire (minimiser) au sujet des différents événements concomitants avec l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. Néanmoins, tout ce qu’il a pu en dire n’était pas forcément tout à jeter aux orties. Régulièrement encore aujourd’hui, il m’étonne par certaines de ses analyses, même si je ne partage pas toujours.
D’Élisabeth*Bad*inter, je n’ai lu que deux ou trois articles et je l’ai vu ou entendue dans les médias. En général, j’avais bien aimé ses prises de position féministe, même si je n’avais pas compris à l’époque son hostilité vis-à-vis de la parité. Je pense néanmoins qu’elle était dans le vrai. En revanche, ce que j’ai cru comprendre de son dernier livre, Le conflit, la femme et la mère (2010), je n’arrive pas à la suivre sur sa négation d’une « maternité heureuse », la problématique de l’allaitement qui serait aliénant… Bien sûr, sa thèse ne s’arrête pas à ces faits et elle dénonce avec raison bien des choses qui ne sont hélas guère nouvelles, mais elle semble appuyer un peu trop là où cela ne fait plus mal.
Michel*Onf*ray, cela faisait longtemps que j’en entendais parler, mais je n’ai commencé à le lire qu’en février de cette année (Traité d’athéologie, 2005). Un petit peu dans un objectif de provocation, j’en ai lu quelques passages à S., ce qui a eu pour conséquence, un vif agacement de sa part. Évidemment, cela va assez dans mon sens, mais la démolition en règle de la religion, entre autres, du catholicisme y est bien trop excessive, caricaturale, simpliste. J’ai fini par être lassé par cette approche bien peu philosophique et j’ai abandonné la lecture aux deux tiers du livre. Cette année, nouvelle charge de l’auteur, contre la psychanalyse cette fois. L’article et les passages que j’en ai lu vont encore plutôt dans mon sens (je ne suis pas contre la psychanalyse, mais bien des choses encore à la mode, complètement éculées, voire archi-fausse auraient dû être retirées du catalogue depuis longtemps), mais que d’excès et si peu d’analyse contradictoire encore une fois. C’est encore de la philosophie, ça ?
Albert Jacquard, je l’ai surtout entendu à la radio, où il m’a toujours impressionné par sa sagesse et pour son approche intelligente de l’éducation. Et je me retrouve tout à fait dans ses thèses humanistes et ces coups de gueules pour défendre les pauvres et les mal logés. L’an dernier, j’ai lu L’équation du nénuphar (1998) et Dieu ? (2003). Des éléments sont discutables, mais vraiment, ça vaut le coup de passer des moments avec lui.