On dit que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Pour le pêcheur de carpes, la réussite appartient à ceux qui se lèvent tôt… et à ceux qui se couchent tard !
Lors de la semaine du 14 juillet, un coup prémédité de longue date fut mis à exécution. Le second soir de pêche se concrétisa par une prise. Cela ne fut pas fait sans difficulté : nuit tombante, canne dans une main, épuisette dans l’autre, rames de la barque dans les 3ème et 4ème mains car S., peu convaincue par l’imminence d’une prise (ce n’était pas la seule) était restée à son point de croix. Bref, après de longues minutes de combat avec le monstre des profondeurs, ce dernier finit par s’avouer vaincu et fut mis au sec. La bête devait faire dans les 4 kg, mais Maître Cornus sancti-georgii, tel le Héron de la fable, dédaigna sa proie et lui rendit aussitôt sa liberté, espérant dénicher un autre dragon d’un poids triple au moins.
(source : IGN, Géoportail 2007)
Le jour du 14 juillet, Cornus sancti-georgii ne resta pas dans son lit douillet. A 5 heures, il était debout et après avoir épié la nature en réveil et fomenter on ne sait quel stratagème, il fut à pied d’œuvre sur la chaussée de l’étang.
Le soleil finit par se lever, éclairant joyeusement les êtres arachnologiques.
Malgré la mort de leurs congénères disparus prématurément à l’automne dernier, les arbres méridionaux vinrent se mirer sur l’eau désespérément tranquille.
Après le feu d’artifice, après plus de 18 heures de tension ininterrompue, les gaules furent retirées. C’était l’échec. Cornus sancti-georgii, déshonoré, la queue basse, n’avait plus qu’à aller se coucher.