Vacances pascales 2011 (1)
Le samedi du départ, nous partons pour la Bretagne à exactement 10 heures. En début d’après-midi, nous nous retrouvons dans un premier bouchon bien peu après le pont de Normandie, puis à Caen (nous n’avons pas cru utile d’emprunter le périphérique nord – au lieu du périphérique sud –, ce que personne ne conseillait d’ailleurs). Enfin, comme nous risquions de nous coincer à l’entrée de Rennes, nous rusons en prenant le périphérique est et sud, mais cela bouchonne également, alors nous arrivons à sortir pour rejoindre la route expresse de Lorient. Manque de bol, sur un rond-point, on se fait percuter par l’arrière. Fromfrom, qui conduisait, est à moitié déconfite. Nous craignons que la voiture qui nous a percutés ait filé. Mais non, au bout d’un petit moment, la voilà qui nous rejoint sur une petite route où nous étions stationnés. La dame dit à Fromfrom qu’elle était mal positionnée dans le rond-point et qu’elle n’avait pas mis le clignotant, ce qui est bien sûr archi-faux (je pense qu’elle et moi sommes plutôt exemplaires dans la façon de conduire dans les ronds-points). Je monte le ton, la dame se calme quand je me saisis du constat amiable (je sentais Fromfrom trop énervée et émotive pour écrire). Je passe les détails. Je reprends le volant et nous arrivons à bon port à Concarneau.
Le lendemain matin, grand beau temps. Nous nous rendons à l’office de tourisme où on nous dit qu’il y a encore des narcisses aux Glénan et que le bateau de 14 heures est maintenu. Nous nous promenons dans la ville close et là je reçois un appel affolé de l’ « ancien stagiaire et ami » qui s’est trompé de dimanche, pensant que le voyage se ferait la semaine suivante.
Nous prenons notre temps pour déjeuner dans un restaurant de la ville close : une assez bonne note, sauf pour le dessert du jour où on nous annonce un sablé aux fraises et nous n’obtenons qu’une demi-fraise chacun ! Problème grammatical ou escroquerie ? Un client d’à côté a eu droit à une moule andalouse.
A l’heure dite, nous embarquons et une heure et demie plus tard, nous débarquons sur l’île Saint-Nicolas des Glénan où sans attendre, nous nous mettons en quête de l’objectif principal de notre visite. Pas de chance, Narcissustriandrus L. subsp.capax(Salisb. ex Sweet) D.A.Webb. est totalement défleuri. Sur les milliers de pieds présents, on ne voit presque plus rien. Je risque un pied à l’intérieur de la réserve pour photographier les restes un peu plus loin.
Je n’étais pas sorti de l’enclos qu’un garde me tombe dessus pour me coller une amende de 68 € au grand délinquant que je suis (on a été un temps persuadé que j’avais arraché des bulbes). Gros énervement, mais je reste zen. Comment peut-on me faire ça à moi ? Je suis totalement dégoûté. A la fin, nous refaisons le tour de l’île, des clôtures et des différents panneaux : à aucun endroit n’est indiqué une interdiction, même partielle de pénétrer dans la réserve naturelle (la cueillette des plantes est elle bien prohibée et bien indiquée) ! Et je sais d’expérience que de nombreuses réserves naturelles nationales ou régionales sont ouvertes au public et la simple présence d’une vulgaire clôture ne vaut pas interdiction. Du coup, je photographie tous les panneaux parce que j’ai la ferme intention de contester cette amende fantaisiste.
Nous en avons quand même profité pour faire des photos de plantes plus ou moins rares. Une autre endémique eu-atlantique française présente uniquement ici dans le Finistère ; une plante un peu atypique chez les Boraginacées : Omphalodes littoralis Lehm. (Cynoglosse des dunes). Curieusement, pas grand monde ne s’inquiète que cette toute petite plante, protégée au niveau national, soit allègrement piétinée !
Je tombe aussi par chance sur un exemplaire unique de la minuscule Linaria arenaria DC. (Linaire des sables), encore une endémique franco-espagnole, également protégée.
Sinon, nous rencontrons Lavatera arborea L. (Mauve royale), l’exotique envahissante Carpobrotus aciniformis (L.) L. Bolus ou Carpobrotus edulis (L.) N.E.Br. (Griffes de sorcière), la peu commune Silene conica L. (Silène conique), l'assez commun Trifolium subterraneum L. (Trèfle semeur), la constante Armeria maritima Willd. Subsp. maritima (Armérie maritime) et le peu commun Juncus acutus L. subsp. acutus (Jonc piquant).
Puis après avoir eu à peine ne temps de boire un coup, nous reprenons le bateau.
Nous rentrons au port, où pendant ce temps, le Belem a fait son entrée.