Pionnier Septentrion
Le Septentrion est une région qui s’est engagée depuis longtemps en faveur de l’environnement. Il faut dire que c’est aussi l’une des plus saccagée et une où la densité de population est la plus forte. Cet engagement est ancien (on y trouve le premier parc naturel régional de France – même si ce n’est sans doute pas le plus exaltant, et il en existe deux autres, ce qui est quand même pas mal pour une région qui ne comporte que deux départements). Cet engagement, c’est aussi celui du Conseil régional qui a été le premier de France à avoir été présidé par une femme, Ma*rie-Ch*ristine Bl*an*din de 1992 à 1998 et une élue écologiste (seul exemple qui ne s’est jamais reproduit depuis). Certes, elle avait été élue un peu par défaut, car les socialistes n’avaient pas la majorité absolue. Certes, comme son parti était minoritaire, elle n’avait pas pu mener la politique qu’elle aurait souhaité. Mais des choses se sont néanmoins mises en place. Par exemple, les premières réflexions sur l’émergence d’une tra*me ve*rte et ble*ue régionale. Cette trame a été remise sur le tapis par les élus régionaux vers 2003-2004 et a abouti à un schéma régional cohérent et opérationnel en 2006-2007 (j’y ai participé sur la fin). Le Septentrion a alors fait figure de précurseur national en la matière. Des choses ont commencé à se mettre en place de façon volontaire dans les territoires (cela n’a rien d’obligatoire). Puis, suite au Grenelle de l’Environnement à partir de 2007, une volonté s’est faite jour pour faire une tra*me ve*rte et ble*ue sur l’ensemble du territoire national, qui serait déclinée régionalement par les services régionaux de l’environnement de l’État et le Conseil régional. La chose (Sch*éma rég*ional de co*hér*ence éco*logique – S*R*C*E) a été mise en branle dès 2010, mais on est rentré dans le vif de sujet seulement au printemps 2011. Je vous passe les détails, mais cela a occupé pas mal de mon temps (et celui de mon directeur) et beaucoup d’énergie, et cela n’est pas fini. Il n’en reste pas moins que malgré l’énergie morale dépensée (beaucoup de mes notes où je me lamentais en 2012 sur le monde agricole, forestier, cynégétique, c’était souvent ça), le Septentrion fait de nouveau office de pionnier. On pense qu’à la fin de l’année, le S*R*C*E tra*me ve*rte et ble*ue entrera en vigueur. Ce sera un document à valeur juridique opposable, mais avec une opposabilité extrêmement légère (prise en compte, notamment par les documents d’urbanisme ou par les aménageurs), mais opposabilité tout de même. Les services de la Région et de l’État ont été courageux jusque là et je pense qu’ils tiendront le coup après la phase de consultation et d’enquête publique qui va bientôt débuter. Toutes les régions ne feront pas aussi bien, c’est une évidence.
Aujourd’hui, j’ai remplacé mon directeur à une journée réunissant techniciens et élus, justement pour une réunion bilan et perspectives de l’ancienne tra*me ve*rte et ble*ue. Je participais à la table ronde finale, avec tous les « grands chefs » élus et directeurs. On m’avait dit que je n’avais rien de spécial à préparer. Heureusement, j’ai su en début de semaine quelles seraient à peu près les questions qui me seraient posées. Je sais improviser, mais parfois le temps manque, et il ne faut pas trop bafouiller quand on a plus de 150 personnes en face de soi, dont tous ne sont pas du genre complaisants pour ne pas dire carrément hostiles (les mêmes qui nous ont patiemment emmerdé en 2012). Enfin, cela s’est parfaitement bien passé.