1er septembre
Pour moi, jusqu’à présent, le 1er septembre signifiait Saint-Ladre (ou Saint-Lazare), nom de la cathédrale d’Autun et fête de la ville. On y organise encore à cette occasion une grande foire, comme une ultime réminiscence de ces foires médiévales qui firent le renom de la ville.
Voici deux vues en noir et blanc de la citée éduenne et de la cathédrale prises à l’argentique vers le milieu de ce mois d’août :
Mais le 1er septembre aura désormais une autre signification pour moi. Celle d’une union, celle de l’amour. Une cérémonie émouvante organisée en cette belle Armorique qui commença par la cathédrale d’un autre saint : Corentin de Quimper. Une cathédrale dont je me souviens, à peine adolescent, avoir découvert la première fois la façade sur un poster qui représentait les principales cathédrales de France. Un poster affiché au mur de ma chambre chez mes parents, maintes fois observé, mais tombé peu à peu dans l’oubli. Il me faudra attendre 2005 et ma découverte de la Bretagne et de certains de ses habitants pour que son image me revienne. Je l’ai vue pour de vrai un certain 12 novembre, c’est-à-dire, le lendemain de ma rencontre physique avec S. Cet après-midi là, je flottais littéralement, j’étais dans un état absolument indescriptible. Je prenais conscience à l’ombre de ce qu’il faudrait appeler le « laurier » de « L’amante de pierre », de ce qui était en train de m’arriver : l’amour, que je savais réciproque, était en train de me submerger et je commençais à percevoir que la suite de mon existence se tracerait avec S.
Revenons-en au 1er septembre. Le départ fut donné très tôt, craignant de ne pas trouver facilement de la place pour se garer et pour que A., avec sa patte folle, puisse en toute quiétude, gagner le lieu du rendez-vous. Comme nous étions en avance, nous eûmes le temps d’admirer la danse des mulets de l’Odet. Et ne voyant personne à l’extérieur, nous décidions de rentrer dans Saint-Corentin. Je ne me souviens plus ce que j’y ai regardé, je me souviens juste d’être sorti de la cathédrale et d’avoir été ébloui et ému par nos hôtes et les amis qui attendaient là. Ensuite, je me souviens que Monsieur K., naturellement, prit les commandes et finit par faire une halte dans la partie sud du déambulatoire du chœur. C’est là, sous un chapiteau coquin que furent, non sans émotion, échangées les alliances. Mais la fête fut gâchée par un des derniers artéfacts de l’Inquisition : l’intolérance du sacristain, sourd à nos protestations et qui nous mit dehors.
La fête se poursuivit cependant dans un bar et fut encore riche en émotions et en représentations. S. s’y illustra par l’interprétation d’une magnifique adaptation de Madame K.
Plus tard dans l’après-midi, nous nous retrouvâmes dans le terrain du château de Messieurs K. et N. Une visite de la côte fut organisée. Pendant que certains se risquaient à un bain, S. et moi préférâmes nous isoler un moment pour contempler la mer et les pierres.
De retour au camp de base, nous retrouvâmes Madame K, grande organisatrice, entre autres, du banquet. Alors que des cadeaux étaient déposés au pied, non pas d’un sapin, mais d’un Malus pumila, nous découvrîmes avec admiration des fleurs réalisées au crochet par un des convives qui s’était éclipsé. Nous devions tous arborer ces splendides boutonnières.
Ensuite, le repas commença et la place fut libérée pour des chants de tous pays, de toutes cultures. Les interprétations furent pour moi d’une rare qualité et d’un subtil exotisme. Enfin, le dessert, inventé par Madame K et décoré par S., fut mis en œuvre. Il ne manqua pas d’émouvoir ceux qui le découpèrent.
Devant rejoindre nos terres septentrionales dès le lendemain, nous quittâmes la soirée à regret, mais le cœur rempli de bonheur.
Nous souhaitons le plus grand amour et une longue vie de bonheur à Messieurs K. et N.
Cirsium dissectum (L.) Hill (Cirse d'Angleterre)