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Cornus rex-populi
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30 septembre 2007

1er septembre

Pour moi, jusqu’à présent, le 1er septembre signifiait Saint-Ladre (ou Saint-Lazare), nom de la cathédrale d’Autun et fête de la ville. On y organise encore à cette occasion une grande foire, comme une ultime réminiscence de ces foires médiévales qui firent le renom de la ville.

Voici deux vues en noir et blanc de la citée éduenne et de la cathédrale prises à l’argentique vers le milieu de ce mois d’août :

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Mais le 1er septembre aura désormais une autre signification pour moi. Celle d’une union, celle de l’amour. Une cérémonie émouvante organisée en cette belle Armorique qui commença par la cathédrale d’un autre saint : Corentin de Quimper. Une cathédrale dont je me souviens, à peine adolescent, avoir découvert la première fois la façade sur un poster qui représentait les principales cathédrales de France. Un poster affiché au mur de ma chambre chez mes parents, maintes fois observé, mais tombé peu à peu dans l’oubli. Il me faudra attendre 2005 et ma découverte de la Bretagne et de certains de ses habitants pour que son image me revienne. Je l’ai vue pour de vrai un certain 12 novembre, c’est-à-dire, le lendemain de ma rencontre physique avec S. Cet après-midi là, je flottais littéralement, j’étais dans un état absolument indescriptible. Je prenais conscience à l’ombre de ce qu’il faudrait appeler le « laurier » de « L’amante de pierre », de ce qui était en train de m’arriver : l’amour, que je savais réciproque, était en train de me submerger et je commençais à percevoir que la suite de mon existence se tracerait avec S.

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Revenons-en au 1er septembre. Le départ fut donné très tôt, craignant de ne pas trouver facilement de la place pour se garer et pour que A., avec sa patte folle, puisse en toute quiétude, gagner le lieu du rendez-vous. Comme nous étions en avance, nous eûmes le temps d’admirer la danse des mulets de l’Odet. Et ne voyant personne à l’extérieur, nous décidions de rentrer dans Saint-Corentin. Je ne me souviens plus ce que j’y ai regardé, je me souviens juste d’être sorti de la cathédrale et d’avoir été ébloui et ému par nos hôtes et les amis qui attendaient là. Ensuite, je me souviens que Monsieur K., naturellement, prit les commandes et finit par faire une halte dans la partie sud du déambulatoire du chœur. C’est là, sous un chapiteau coquin que furent, non sans émotion, échangées les alliances. Mais la fête fut gâchée par un des derniers artéfacts de l’Inquisition : l’intolérance du sacristain, sourd à nos protestations et qui nous mit dehors.

La fête se poursuivit cependant dans un bar et fut encore riche en émotions et en représentations. S. s’y illustra par l’interprétation d’une magnifique adaptation de Madame K.

Plus tard dans l’après-midi, nous nous retrouvâmes dans le terrain du château de Messieurs K. et N. Une visite de la côte fut organisée. Pendant que certains se risquaient à un bain, S. et moi préférâmes nous isoler un moment pour contempler la mer et les pierres.

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De retour au camp de base, nous retrouvâmes Madame K, grande organisatrice, entre autres, du banquet. Alors que des cadeaux étaient déposés au pied, non pas d’un sapin, mais d’un Malus pumila, nous découvrîmes avec admiration des fleurs réalisées au crochet par un des convives qui s’était éclipsé. Nous devions tous arborer ces splendides boutonnières.

Ensuite, le repas commença et la place fut libérée pour des chants de tous pays, de toutes cultures. Les interprétations furent pour moi d’une rare qualité et d’un subtil exotisme. Enfin, le dessert, inventé par Madame K et décoré par S., fut mis en œuvre. Il ne manqua pas d’émouvoir ceux qui le découpèrent.

Devant rejoindre nos terres septentrionales dès le lendemain, nous quittâmes la soirée à regret, mais le cœur rempli de bonheur.

Nous souhaitons le plus grand amour et une longue vie de bonheur à Messieurs K. et N.

Cd

Cirsium dissectum (L.) Hill (Cirse d'Angleterre)

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29 septembre 2007

Château de Sully et prieuré du Val Saint-Benoît

Il s’agit là de la dernière évocation de nos visites lors de ces vacances aoûtiennes. Il m’aura fallu près d’un mois pour boucler l’affaire, mais il est vrai que ce fut assez chargé. Mais il faut dire que malgré la météo peu clémente, ces vacances furent extraordinaires dans la mesure où elles furent les plus longues que j’ai prises depuis très très longtemps, parce qu’elles me permirent d’oublier complètement le boulot et parce que S. et moi y avons trouvé un rare plaisir.

 

Bien qu’il ne faisait pas beau, après quelques hésitations, nous décidâmes quand même d’aller voir le château de Sully (Saône-et-Loire), tout près d’Autun. Il s’agit du château du président de la République et maréchal de France, Edme Patrice comte de Mac-Mahon, duc de Magenta. Ouf ! Depuis très longtemps, je connaissais l’existence de ce château, j’étais passé devant à deux reprises (il faut savoir qu’il se trouve au milieu de la cambrousse profonde). Ma grand-mère disait qu’il y avait autant de fenêtres que de jours dans l’année, ce qui est exact. Je ne sais pas depuis combien d’années le château est ouvert à la visite, mais je me souviens que dans mon enfance, seuls les jardins se visitaient. Le château appartient toujours à la famille Mac-Mahon et celle-ci le fait savoir en exhibant ses quartiers de noblesse à chaque occasion, notamment lorsqu’elle est amenée à passer devant les caméras de la télévision régionale. Et la façon dont sont actuellement élevés les héritiers a de quoi donner la nausée, ce qui fait que, influencé aussi par mes parents, je n’étais pas très enclin à aller visiter ce château et apporter mon obole à cette famille. Mais la curiosité a finalement été plus forte et j’ai oublié les Mac-Mahon.

Nous avons commencé par visiter l’extérieur, très plaisant. En attendant la visite guidée, je regardais le vin en vente (la famille possède des vignes de plusieurs crus de Bourgogne). Une fois n’est pas coutume, je ne saurais que trop conseiller aux amateurs de bourgognes d’éviter d’acheter du vin dans les châteaux parce qu’il est hors de prix et qu’il n’y a aucune garantie de qualité.

La visite de l’intérieur fut un moment très spécial, non pas que ce qu’il y avait à voir n’était pas beau ou intéressant, mais parce que la guide fut absolument déconcertante (pour être gentil). En effet, nous eûmes droit :

  • à une forme d’éloge dégoulinant de la famille Mac-Mahon à la limite de mon propre dégoût ; j’étais vraiment très près d’intervenir de façon extrêmement vive lorsqu’elle fut distraite par un visiteur ;

  • à une évocation de « Pirates des Caraïbes » que tous les visiteurs se devaient de connaître sous peine de passer pour des incultes (comme je ne connais le film que de nom, je suis sûrement un crétin) et là, on se demande bien quel rapport il peut bien y avoir entre ce film et le château de Sully ? Rassurez-vous, il n’y en a aucun à part un bateau de pirates (un jouet type lego ou playmobil) posé sur la table de billard de la salle de jeu du château et un vague spectacle qui venait d’avoir lieu dans le parc du château. Bref, lamentable ;

  • à une forme de racolage régulier auprès des enfants visiteurs auxquels elle racontait des choses dont nous nous moquions royalement ;

  • à tous les ragots de l’histoire du château ou de la famille. En fait, toute la visite fut basée sur des anecdotes d’une rare futilité alors que les aspects architecturaux et historiques étaient magnifiquement ignorés, tout comme les tableaux ou les autres œuvres exposées dans les différentes salles du château.

 

Il n’en demeure pas moins qu’en dehors de la rare nullité de la guide, le château restait quand même assez plaisant à visiter.

 

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Sur le chemin du retour, le prieuré du Val Saint-Benoît, sur un des flancs boisés des monts de l’Autunois. Je l’ai découvert vers le milieu des années 1980 alors qu’il était en reconstruction par les sœurs de Bethléem qui venaient juste de s’y installer. Quel courage quand on connaît le climat humide qui y règne et la rudesse des hivers. J’ai quand même pu prendre une « petiote sœur » en photo.

 

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26 septembre 2007

Séjour chinonais (3/3) : guide botanique

Après la visite de l’abbaye de Fontevraud, débuta, pour trois jours une session de botanique axée sur la Loire des trois confluences (Cher, Indre, Vienne), la région de Chinon et la Loire angevine. Un terroir jadis arpenté par le chanoine à la flore, le terroir de l’un de mes maîtres, le terroir dans lequel j’ai été baigné pendant des années, le terroir – à associer avec celui de l’incontournable Saint-Georges – qui a forgé ma passion et mon destin professionnel. Pas moins que ça ! Je n’étais donc pas le moins légitime pour servir de guide à la petite troupe de botanistes septentrionaux. Pour la Loire, il était question de leur faire goûter là des mets exotiques, c’est-à-dire, non pas une flore et une végétation endémiques, mais des plantes et des habitats naturels que l’on rencontre ici de façon exclusive ou élective dans des contextes écologiques uniques en Europe. L’un des aspects qui avait motivé le choix de cette session et la période à laquelle elle devait se dérouler était la recherche des végétations des grèves sableuses exondées lors des sévères étiages estivaux. Hélas, comme nous le savons tous, cet été fut pourri, et d’étiage, il n’y eut point. Depuis que je fréquente la Loire, je n’avais vu de tels débits à cette période de l’année (de l’ordre de 3-4 fois supérieurs à la « normale »). Le résultat fut donc maigre de ce côté là, mais nous pûmes quand même trouver largement de quoi se mettre sous la dent. Et puis, dans certaines pelouses sèches où je n’avais prévu qu’un passage éclair, car normalement, presque tout y est grillé depuis longtemps à cette saison, se révélèrent malgré tout assez intéressantes.

Pendant que nous nous amusions à relever, inventorier, déterminer, S. avait trouvé une non botaniste avec qui plumer des discours. Le soir, nous allions au restaurant où on ne nous pria pas pour rigoler. Et puis notre groupe peut s’enorgueillir d’avoir découvert, dans la capitale de la Rabelaisie, un extraordinaire restaurant, de moi jusqu’alors inconnu. Quelle agréable surprise !

La Loire et ses plantes parfois très bizarres :

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Potamogeton nodosus Poiret (Potamot noueux)L10

Paspalum distichum L. (Paspale distique) [Amérique tropicale]

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Sorghum halepense (L.) Pers. (Sorgho, Herbe de Cuba) [Américaine]

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Utricularia australis R. Br. (Utriculaire négligée) [carnivore ; capture notamment de petits insectes ou microcrustacées aquatiques]

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Butomus umbellatus L. (Butome en ombelle, Jonc fleuri)

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Azolla filiculoides Lam. (Azolla fausse-fougère) [Américaine]

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Xanthium cf. albinum (Widder) Scholz & Sukopp (Lampourde blanche) [Américaine]

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Inula britannica L. (Inule des fleuves)

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Althaea officinalis L. (Guimauve officinale)

Quelques plantes de pelouses calcicoles :

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Ononis natrix L. (Bugrane gluante)

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Origanum vulgare L. (Marjolaine sauvage)

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Fumana procumbens (Dunal) Gren. & Godron (Fumana vulgaire)

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Quercus pubescens Willd. (Chêne pubescent)

Quelques plantes landicoles et forestières :

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Lobelia urens L. (Lobélie brûlante)

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Drosera intermedia Hayne (Rossolis intermédiaire) [carnivore (insectivore)]

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Scutellaria minor Hudson (Petite scutellaire)

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Pulmonaria longifolia (Bast.) Boreau (Pulmonaire à longues feuilles)

23 septembre 2007

Séjour chinonais (2/3) : Fontevraud

Après les bords de Loire de Montsoreau, nous prenons une direction sud vers l’abbaye royale de Fontevraud. Il convient ici de rappeler que nous touchons encore la Touraine, mais que nous sommes bien en Anjou (Maine-et-Loire). C’est une région très visitée, notamment par les Anglais, sans doute en partie à cause d’une certaine période du XIIe siècle, période d’une certaine Aliénor d’Aquitaine et d’un certain Henri II Plantagenêt. Ce dernier, avant son mariage avec Aliénor était déjà duc de Normandie et comte d’Anjou et du Maine. Après son mariage (1152) avec Aliénor (ancienne épouse du roi de France Louis VII avec lequel le mariage avait été annulé par l’Église), il devient duc d’Aquitaine. L’année suivante, il est reconnu roi d’Angleterre. Après l’avènement du nouveau roi de France, Philippe Auguste, les combats furent rudes. Ses deux fils, dont Richard Cœur de Lion, allant même jusqu’à s’allier avec Philippe Auguste. Il meurt seul à Chinon en 1189. Richard lui succéda. Tout ceci explique en grand partie le fait que ces deux rois (ainsi que leurs épouses) ont été inhumés à Fontevraud.

L’abbaye a été fondée au début du XIIe siècle et avait la particularité d’accueillir des hommes et des femmes, séparément ; la direction étant assurée par une abbesse et où les femmes étaient privilégiées par rapport aux hommes. Au fil des siècles, l’abbaye évolua peu à peu vers un pensionnat de jeunes filles de sang royal. Après la Révolution, l’abbaye fut transformée en prison (centrale de Fontevraud). Cette prison fonctionna jusque dans les années 1980 et c’est à cette période que débutèrent les travaux de fouille et de restauration.

C’est sous un ciel clair que débuta la visite en compagnie de S. qui fut charmée par la visite. Moi, j’en étais à ma troisième visite, mais je dois dire que comme S., je fus une fois de plus, séduit par l’excellence de la visite guidée. A chaque visite, je n’ai jamais entendu la même chose de la part des guides qui savent à merveille varier la forme et une partie du fond de leur argumentaire. Je dois même dire que cette fois-ci, le guide se surpassa. On est loin des perroquets limite incultes que l’on rencontre souvent dans nombre de châteaux. La visite, prévue pour durer 1 h dura 30 min de plus. Et là, ce n’est pas comme à Chenonceau, on ne regrette pas d’avoir payé son billet d’entrée.

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On commence la visite par l'abbatiale du Grand-Moûtier (je suis sous le charme, notamment de la voûte si particulière, à la fois robuste et élancée ; les chants grégoriens, dit-on, lui vont à ravir, mais je n'ai jamais eu l'occasion de tester lorsque j'habitais là-bas) :

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Dans l'abbatiale, les gisants...

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d'Henri II Plantâgenêt et d'Aliénor d'Aquitaine :

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et de Richard Cœur de Lion et d'Isabelle d'Angoulême :

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Le cloître du Grand Moûtier :

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La salle capitulaire :

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D'autres sculptures :

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Le chauffoir :

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Un escalier Renaissance menant au dortoir (dont le plafond en caissons sculptés rappelle celui vu à Chenonceau) :

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L'infirmerie Saint-Benoît, sa chapelle et son cloître :

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Le réfectoire :

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Et la fameuse cuisine médiévale :

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22 septembre 2007

Séjour chinonais (1/3) : Candes-Saint-Martin

Après la visite de Chenonceau, nous sommes arrivés à l’hôtel à Chinon (Indre-et-Loire) sous des trombes d’eau. Le lendemain, devait débuter un petit périple dans la région où la Vienne a décidé de se jeter dans la Loire. Un petit périple qui commença à deux le premier jour par une vue partielle du patrimoine architectural et paysager. Un séjour qui devait se poursuivre ensuite sur le plan floristique puisque je devais guider des collègues sur certains de mes terrains de jeu favoris lorsque j’habitais Chinon et que je n’avais d’yeux que pour la Loire.

La Loire a de grands affluents qui se jettent dans ses eaux, à en croire la formule de nos « géographies » scolaires. Au vrai, ils s’apportent à elle, se mêlent à elle et se renoncent en elle. Mais on dirait qu’au terme de leur course ils hésitent quelques heures encore, le temps de s’habituer, de prendre sous un même ciel une grandissante ressemblance, les mêmes nuances, les mêmes méandres entre les mêmes bancs de sable, jusqu’à une identité qui les confonde d’avance avec le fleuve royal qu’ils vont devenir demain. Au lieu de suivre droit leur cours, ils l’infléchissent vers l’ouest, suivent parallèlement la Loire, la frôlent, prennent un peu de champ, reviennent ; et c’est comme par mégarde, par une osmose fortuite et soudaine, que les deux courants s’épousent et n’en font plus qu’un désormais.

Ainsi descend le Cher, de Véretz à Cinq-Mars-la-Pile, l’Indre, de Bréhémont au Port-Boulet. La Vienne, qui coule vers le nord, perçoit l’appel dès l’Ile-Bouchard. C’est elle, quant à moi, qui donnerait le mieux à sentir cette hésitation, ce désir de retarder encore, encore un peu, le moment où elle ne sera plus la Vienne. La Loire, de son côté, descend, se porte doucement au-devant. Du haut du coteau de Candes, j’ai admiré souvent la beauté, la grâce majestueuse de la courbe qui les unit dans une immensité d’eaux étales, d’îles, de feuillages, et les entraîne ensemble vers Saumur.

D’autres rivières, plus humbles et plus secrètes, l’Authion angevin, la Cisse tourangelle, à travers les saulaies, les oseraies, renoncent à leur propre vallée, se faufilent dans le lit majeur du grand fleuve comme le lézard vert sous les herbes.

Maurice Genevoix,
Bestiaire enchanté

BV

(Bec de Vienne : photo prise en mai 2000)

Après avoir réglé les premières formalités, le cap fut mis en fin de matinée sur le panorama de Candes-Saint-Martin, dernière commune occidentale de l’Indre-et-Loire. Plus exactement, de ce panorama, on peut voir le Bec de Vienne, autrement dit la confluence décrite ci-dessus. Après, le pique-nique, il était inconcevable de ne pas aller visiter la collégiale dédiée à Saint-Martin. Il s'agit d’une église fortifiée. On est presque surpris par l'importance de l’élévation intérieure. C’est en ce lieu que saint Martin est mort et c’est de là que son corps fut mis sur un bateau pour le remonter par la Loire jusqu’à Tours. C’était un 11 novembre, jour où les arbres « décidèrent » de se mettre en fleurs : le printemps de la Saint-Martin. Un miracle ? Certainement pas ! Au début de l’automne, les plantes entrent dans un processus de dormance physiologique absolue. Ce phénomène de dormance absolue ne dure pas puisque lui succède un phénomène de dormance induit par l’abaissement des températures. Mais s’il y a un redoux en novembre-décembre, on observe des floraisons de certaines espèces comme chacun a pu le voir à de multiples reprises, notamment sur différentes espèces et variétés cultivées de Prunus.

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Avant de se rendre sur le lieu de visite convoité de longue date, à peine un petit crochet pour voir la château de la Dame de Montsoreau (Maine-et-Loire).

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19 septembre 2007

Escapade en Auxois méridional

Parmi les châteaux de Bourgogne, on ne peut pas tout à fait passer sous silence ceux que l’on rencontre dans l’Auxois (en Côte-d’Or), c’est-à-dire grossièrement, la zone de transition entre la côte viticole et le Morvan et ses annexes. Ce n’était pas le but de la visite, mais nous étions donc dans la région chère à Henri Vincenot. Et c’est effectivement à Commarin que l’homme de trains et de lettres finit ses vieux jours. Il ne faut bien entendu pas confondre le château de Commarin avec celui de Cormatin qui lui se trouve en Saône-et-Loire, non loin de Tournus. C’est durant cette seconde quinzaine d’août que nous avions décidé d’y aller, profitant alors d’un temps redevenu plus clément.

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Après la visite, de moyenne facture, nous décidions d’aller voir, non loin de là, l’abbaye de La Bussière-sur-Ouche. Ma mémoire ne me faisant pas défaut, ce que je craignais est arrivé. Alors que cette abbaye médiévale appartenait encore il y a quelques années à l’Église (évêché de Dijon), elle était libre d’accès, avec un parc très sympathique et une ambiance très reposante où tout un chacun pouvait venir y faire des retraites ou simplement s’y reposer. Et on pouvait rentrer aussi les bâtiments et contempler de près l’architecture. Hélas, le domaine, sans doute trop coûteux a été mis en vente et il s’agit maintenant d’un hôtel « Relais & châteaux » rigoureusement et définitivement fermé au public. Inutile de vous dire quelle fut alors ma colère et mon incompréhension. Il est scandaleux qu’un tel patrimoine reste quasiment invisible au commun des mortels. J’en veux énormément à l’Église qui a vendu pour arrondir ses fins de mois ou si, les circonstances difficiles aidant, on pouvait l’exonérer d’une telle bêtise, la faute en revient aux élus locaux, régionaux ou nationaux qui n’ont rien fait, semble-t-il pour racheter le domaine. Je vous propose donc deux photos, très peu représentatives, que j’ai pu prendre en grimpant à une grille.

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Il fut alors décidé de regagner la cité éduenne par un autre chemin sur lequel on rencontre les châteaux de Châteauneuf (cité auxoise chère à Vincenot), puis de Chailly-sur-Armançon (visible depuis l’autoroute A6)…

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Et de faire un crochet par le Morvan central en allant voir le château de Ménessaire (cette commune est une enclave de la Côte-d’Or au nord du département de Saône-et-Loire). Ce château termine actuellement sa restauration extérieure et à ma connaissance, il ne se visite pas. Ce fut une agréable surprise de le découvrir ce château propre comme un sous neuf et éclairé par un beau soleil crépusculaire d’occident. Apparemment, une cérémonie semblait y être donnée.

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17 septembre 2007

Musiques

Je n’y connais pas grand chose en musique, je suis même d’une inculture incroyable qui étonne toujours. J’ai du mal à comprendre tous ceux que j’entends me dire qu’ils ne pourraient pas vivre sans musique. Il va donc sans dire que la musique « artificielle », c’est-à-dire celle réalisée à partir d’instruments anthropiques, je peux m’en passer. Je ne suis en revanche pas certain de pouvoir affirmer que je pourrais me passer de la voix humaine ou des chants et bruits de la nature.

Tout cela ne signifie pas que je n’aime pas certaines musiques instrumentales ou vocales, bien au contraire. Mais force est de constater que durant toute ma jeunesse, j’ai toujours été en décalage avec la grande majorité de mes contemporains, de mes camarades de classe, au point d'être moqué, montré du doigt, marginalisé…

Il m’arrive de chanter, mais je n’ai aucune facilité. Je crois (on me l’a dit) ne pas être trop mauvais, mais j’ai assez peu d’oreille et je le fais non sans difficultés. S., elle, est douée à la fois pour retenir l’air et les paroles de centaines de chansons, ce qui m’étonne fortement. Certes, elle ne connaît pas par cœur des milliers de chansons, mais elle reste incroyable. Et puis, elle sait chanter avec une justesse. J’aime à un point (je l’aime) !

Hier dimanche, c’était un jour spécial en notre bonne ville. Comme tous les ans, il y a des fanfares qui y passent dans les rues. Mais cette année, je me suis arrangé pour suivre plusieurs morceaux. Cette musique n’est certes pas un modèle d’interprétation, comporte des fausses notes (que je ne perçois pas nécessairement). C’est ridicule de le dire ici et maintenant, mais j’ose affirmer haut et fort que j’aime écouter les fanfares de près. On y voit des musiciens concentrés, certains qui forcent, d’autres qui semblent s’emmerder, des indifférents et enfin ceux qui s’amusent. J’aime la vibration de la grosse caisse, le rythme des tambours, les trompettes et le bourdon du tuba… Cette perception physique de la musique me fait un effet bizarre. Hier, à deux reprises (et ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait), une émotion m’a saisie alors que je m’accrochais à l’épaule secourable de S. A deux reprises, j’ai caché des larmes derrière mes lunettes de soleil.

La musique enregistrée ou radiophonique m’a déjà tiré des larmes, mais cela faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé.

16 septembre 2007

Côte de granite rose : Ploumanac'h

En ce dernier jour d'août, il avait été décidé d'aller voire la fameuse côte de granite rose près de Perros-Guirec (Côtes-d'Armor). Il y eut d'abord une halte technique pour pique-niquer du côté de Morlaix, puis une escale  botanisante éclair(vasières à salicornes) près de Saint-Michel-en-Grève.

Le cap fut ensuite mis sur Trégastel-Plage où je vis les premiers rochers de granite rose.

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Puis, tout près, Ploumanach.

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Avec, bien sûr la lande, et pour moi, deux nouveautés botaniques expertisées : un ajonc, Ulex gallii Planchon et une bruyère hybride Erica x watsoni DC. (= E. ciliaris x E. tetralix).

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Enfin, sur la route du retour, un crochet par l'église de Runan (Côtes-d'Armor) dont jadis S., une fois de plus, prit possession, alors qu'elle commençait à enfiler des perles.

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15 septembre 2007

Château de Chenonceau

C’est au tout début des années 1980, c’est-à-dire encore très jeune, que je l’avais découvert avec mes parents. Parmi les édifices que nous avions visités à l’époque, le château de Chenonceau (Indre-et-Loire) était de l’un de ceux qui m’avait le plus marqué. D’abord parce que c’était un château d’eau de la Loire qui, quel paradoxe, enjambait le Cher. Et aussi parce que je me souviens du cachet sympathique de la visite guidée à laquelle nous avions participé alors que nous n’étions pas trop nombreux.

Depuis que nous empruntons la diagonale Bretagne-Bourgogne (ou l’inverse), nous franchissons la vallée des rois. Or, Madame S. n’avait encore jamais eu l’occasion de visiter ces fameuses demeures ligériennes. Parce que j’avais très envie d’y retourner et parce que d’un strict point de vue pratique, c’était exactement sur notre route, il fut décidé de commencer par Chenonceau (le château, parce que la commune, c'est Chenonceaux).

Je dois vous dire combien a été grande ma déception. J’avais beau être averti et savoir que c’était l’un des châteaux les plus visités, c’était bien une foule qui s’y pressait. Certes, c’était en août, certes la pluie menaçait, mais ce fut abominable. En tout cas, rien à voir avec la quasi confidentialité des châteaux bourguignons. Mais ce n’est pas tout. Le prix du billet d’entrée est absolument prohibitif. Et aucune espèce de visite guidée possible. En lieu et place, moyennant un très confortable supplément, un baladeur pour suivre une visite audio-visuelle (je n’en ai pas voulu, seule S. a pris cette option).  Je précise aux futurs éventuels visiteurs qu’ils n’ont aucun intérêt à prendre cette option dans la mesure où cela n’apporte quasiment rien et qu’il y a plus de choses à découvrir avec le dépliant que l’on vous « offre » à l’entrée. Ainsi tout est organisé pour vous faire dépenser un maximum : bars, restaurant, souvenirs, et fin du fin, toilettes payantes.

Autrement, chose que vous ne trouverez pas dans les dépliants touristiques ou les sites internet généralement dédiés, je vous précise que ce château est privé, ce qui pourrait paraître curieux. En effet, il faut savoir que le Cher, sur lequel est construit ce pont-château, est une rivière domaniale, c’est-à-dire qu’elle appartient à l’État (domaine public fluvial). Ce caractère domanial est hérité de l’Édit de Moulins (février 1566) : à l’époque, les cours d’eau navigables et flottables furent rattachés à la couronne de France. L’un des buts de la manœuvre était de favoriser la navigation sur les cours d’eau du bassin de la Loire (entre autres) en limitant le racket des seigneurs locaux qui imposaient des péages de plus en plus nombreux tout au long du fleuve. D’ailleurs, on voit combien aujourd’hui nous sommes dans une phase de grave régression avec nos péages (autoroutes, ponts, tunnels). Il y eut des exceptions : les ouvrages fondés sur titre et en particulier les moulins souvent détenus et exploités par le clergé, mais également ce château. Dans les années 1990, quand on a voulu rétablir la navigation de plaisance sur le Cher et donc la possibilité, et même l’obligation de passer sous le château, le propriétaire s’y opposa formellement, arguant de son caractère privé : l’espace sous les arches du château lui appartient alors que nous sommes sur le domaine public. Évidemment, la crainte du propriétaire était, entre autres, que l’on puisse bénéficier de la vue du château sans payer. Il fallut une décision ministérielle pour trouver un compromis et permettre une libre circulation sur la rivière.

Reste néanmoins le magnifique château meublé de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis…

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10 septembre 2007

Sceptre de Cornus-rex-populi

Un roi se doit d'avoir son sceptre. Voici le mien !

CRP

Photo de Fromfromgirl recadrée.

Celui ou celle qui donne le nom exact de la plante gagnera le gros lot.

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Cornus rex-populi
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