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Cornus rex-populi
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29 juin 2006

Concarneau

Concarneau, je connaissais (ou plus exactement, je ne connaissais pas) pour avoir lu "Le chien jaune", un Maigret de Georges Simenon. Peut-être en avais-je vu quelques images à la télévision également ? En tout état de cause, c'était du tout neuf pour moi. Et j'ai le sentiment que j'aurais besoin d'y revenir, à condition de me libérer des contingences touristiques, et, sans doute, de rentrer un peu dans l'atmosphère authentique, si elle existe encore, de ce port. Mais entre ça et tout le reste, aurais-je le temps de tout voir, de tout ressentir. Sans doute que oui, d'ici que j'ai au moins 103 ans !

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Petite baie au nord-ouest de Concarneau (je ne me souviens plus le nom exact du site)

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Petite pointe rocheuse non loin de la baie précédente

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Concarneau, la Ville close, à la tombée de la nuit d'un certain soir de novembre, en compagnie d'une certaine S.

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28 juin 2006

Ellé & Scorff

En Bretagne, il y a aussi des rivières, et même des fleuves ! Les cours d'eau, s’ils ne sont pas anéantis, notamment par les méfaits de l'agriculture moderne, en particulier, par les pesticides, les nitrates ou autres formes de l’azote, mais aussi les trop négligés orthophosphates (phosphore soluble assimilable par les plantes), sont souvent remarquables, et sans doute uniques quant à l’intérêt biogéographique des phytocénoses aquatiques ou semi-aquatiques que l’on y rencontre. Ainsi, j'ai été amené à longer deux petits tronçons du Scorff (dont la réputation était parvenue jusqu'à moi) et de l’Ellé. Bien que mon « échantillonnage » ne soit pas très représentatif, je soulignerais deux points remarquables. Le premier, c’est l'abondance des végétations riveraines à Osmunda regalis L. (Osmonde royale), grande fougère, parfois très rare dans les autres régions de France. Le second, c’est l’existence d’une plante encore plus rare à l’échelle nationale : Oenanthe fluviatilis (Bab.) Coleman (Oenanthe fluviatile), ombellifère aquatique que l’on voit ici se développer de façon spectaculaire au milieu du lit de l’Ellé.

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Le Scorff en amont de Guilligomarc'h

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Ranunculus subgen. Batrachium (Renoncules aquatiques) sur le Scorff

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L'Ellé en amont du Faouët (avec l'Oenanthe flluviatile)

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L'Ellé en amont du Faouët (avec l'Osomonde royale)

25 juin 2006

Messicoles !

Voilà, juste pour prouver, notamment à Laouenanig, qu’il existe encore des végétations messicoles intéressantes. C’est un peu peau de chagrin et il faut bien chercher avant d'en trouver. En dehors du bleu [Centaurea cyanus L. (Bleuet)], du blanc [Anthemis arvensis L. (Fausse camomille)] et du rouge [Papaver rhoeas L. (Pavot coquelicot)] de la photo ci-dessous, il ne faudrait pas oublier des plantes bien plus humbles, modestes et peu spectaculaires qui font partie du cortège et qui sont souvent bien plus rares et fortement menacées que les « stars ».

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Végétation messicole d’une terrasse alluviale de la Seine en Haute-Normandie sur substrat sableux.

25 juin 2006

Cathédrales gothiques

Une simple évocation photographique sommaire des extérieurs de quelques  cathédrales gothiques presque toutes visitées en très belle et chaleureuse compagnie. Il manque Beauvais, mais vous la trouverez dans l'article précédent.

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Cathédrale Saint-Corentin de Quimper (je l'ai mise en premier, sinon je risquais de me faire poursuivre jusqu'en enfer ; ceci dit, elle n'est pas mal quand même)

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Chevet de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper

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Détail de la tour nord de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper

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Façade de la primatiale Saint-Jean de Lyon (bon, c'est vrai que ce n'est pas celle que je préfère)

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Chevet de la primatiale Saint-Jean de Lyon (c'est mieux de ce côté-là)

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Chevet de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans [époque Henri IV-Louis XIII]

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Tour sud de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans [époque Louis XV-Louis XVI] (parce qu'elle est ligérienne et se reflète dans le fleuve)

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Cathédrale Notre-Dame de Rouen [flèche de fonte du XIXe siècle dépassant 151 m ; un des clochetons de la même époque est tombé suite à la tempête de décembre 1999] (je suis passé des dizaines de fois à proximité dans le cadre du travail, mais c'est la seule photo que j'ai ; mais je compte corriger l'erreur très prochainement)

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Cathédrale Notre-Dame de Laon [a perdu son titre officiel de cathédrale après la Révolution] (eh oui, il y a de la neige, nous sommes sur une colline couronnée)

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Tour sud de la cathédrale Notre-Dame de Laon (j'ai découvert le bestiaire qui orne ces tours en nocturne un soir d'octobre 2002, et j'ai été vraiment très impressionné)

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Façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Reims (une nouvelle visite millésimée 2006 faisant suite à une datée du début des années 1980 ; je dois vous avouer que c'est une de mes cathédrales préférées, car je ressens quelque chose de plus en la voyant)

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Détails du portail central de la façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Reims

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Chevet de la cathédrale Notre-Dame de Reims

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Façade occidentale illuminée de la cathédrale Notre-Dame de Reims

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Façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens

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Chevet de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens

24 juin 2006

Cathédrale de Beauvais

Encore une cathédrale picarde, du moins ce qu’il en reste : l’ensemble chœur et transepts. Sans doute une cathédrale victime du toujours plus, toujours plus haut. Il n’y a pas que le XXe siècle qui a connu des avatars architecturaux. Reste le plus haut chœur gothique et cela n’est pas mal du tout.

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La croisée de transept, comme il se doit !

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La voûte du chœur

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Le chevet

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24 juin 2006

Audierne

Avant que la Fabuleuse S. ne m'attire dans son cher Finistère, je ne connaissais pour ainsi dire rien de la Bretagne, hormis l'estuaire de la Loire (bien entendu, encore que cette connaissance est très très partielle), des coins comme La Baule (je n'aime pas ce mur de l'Atlantique qui se dresse sur la plage) ou Le Croisic (qui a un certain cachet, mais qui a été sérieusement aménagé). La dernière fois que je suis passé par Le Croisic, cétait il y a 16 ans, et la "côte sauvage" avait déjà pris un sacré mauvais coup. L'occasion d'un stage de formation au printemps 2005 (qui était un hiver pour moi) me fit connaître Rennes, mais uniquement l'Agrocampus, notre hôtel et une crêperie du centre-ville où on nous avait donné rendez-vous. Donc vous imaginez bien que ma première visite chez la Fabuleuse S.  à l'automne 2005 constituait la vraie première rencontre avec la Bretagne. Jusque là, ma connaissance de la Bretagne se résumait à l'évocation qui en était faite dans les médias, en particulier dans l'émission Thalassa au cours de laquelle j'entendais régulièrement parler des ports comme La Trinité-sur-Mer, Quiberon, Port-Louis/Lorient, Concarneau, Guilvinec, Douarnenez... et donc Audierne, mais aussi des îles comme les Îles de Glénan, l'Île de Sein, l'Île d'Ouessant, l'Île de Groix, Belle-Île... Rien que des noms exotiques pour moi qui vont devenir familiers. Si je n'avais pas eu la chance de connaître ma bretonne préférée, je serais venu en Bretagne, mais je crois que je serais largement passé à côté, tandis que là, il y a une réelle envie et c'est éblouissant.

Voici quelques photos prises près d'Audierne.

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20 juin 2006

Pointe de la Jument

Eh oui, encore une Pointe. Celle de la Jument, cette fois : sur la commune de Trégunc, au sud-est de Concarneau. J'y suis allé seul. On m'avait dit qu'il y aurait des dunes dans ce coin là. Mais je n'en ai pas trouvé à proprement parler. Voici ce que j'ai vu à la place.

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Armeria maritima Willd. subsp. maritima (Armérie maritime) au sein d'une végétation graminéenne pelousaire.

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Crithmum maritimum L. (Criste marine, Perce-pierre)

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Glaucium flavum Crantz (Glaucière jaune, Pavot cornu)

18 juin 2006

Pointes de la presqu'île de Crozon

L'exploration de la presqu'île de Crozon, de ses caps, de ses pointes, de ses baies et ses anses nécessiterait plusieurs jours, au moins et à diverses saisons. Bien sûr, il y a les paysages et quels paysages ! Je les ai découvert avec la Fabuleuse S., bien entendu.

Dans un premier temps, ce fut la découverte. D'abord la Pointe de la Chèvre. Des landes, sans doute véritablement climaciques ici, qui vont jusqu'à plonger directement dans la mer. Le jaune bien sûr des ajoncs (j'aime le jaune) et le violet à peine commençant des bruyères cendrées. Quel exotisme déjà pour moi, même si je connaissais déjà de belles landes paraclimaciques de Touraine avec "presque" les mêmes espèces, mais avec une physionomie radicalement différente.

Le phytosociologue n'avait pas emporté de flore ni de loupe  parce qu'il était en vacances et parce qu'il ne voulait pas se surcharger, mais parfois, ça lui manque terriblement. Il se trouve dans un milieu naturel protégé (Conservatoire du littoral), mais l'identification de certaines espèces nécessite parfois de "torturer" quelques plantes. Bien sûr, ces végétations sont forcément connues par de nombreuses études et notamment par ses homologues de Brest, mais il aime savoir de lui-même, il aime découvrir tout seul. C'est même une nécessité. Alors il aurait voulu arracher partiellement une renoncule, mais on le voyait, et il ne voulait pas offrir un exemple anti-pédagogique au grand public. Il a donc renoncé.

Muni de mes lunettes de soleil polarisantes, même le daltonien que je suis fut ébloui par une eau turquoise. S. confirma l'utilité des lunettes. Je fus alors attiré par les parois de la falaise, puis par les jasiones qui y poussaient. Après avoir - un peu - insisté, S., mettant son vertige et son appréhension quelque peu entre parenthèses, vint me rejoindre non loin du précipice. Quel bonheur ! Nous étions, à cet instant, seuls au monde dans cet écrin naturel qui nous souriait. Je fus soudain attiré par quelques plantes de pelouses aérohalines et par des jasiones (je n’ai pas l’espèce à cet instant, j’ai encore un problème d’ordre nomenclatural à régler). S. et moi nous rejoignons au sommet de la falaise, puis nous regagnons la voiture par la lande non sans m’émerveiller encore de la beauté du site. S. voit bien que j’en suis ravi.

Nous nous rendons ensuite à la Pointe de Dinan. Quel émerveillement encore ! Je devais encore faire quelques pseudo-observations floristiques. Je devais encore faire peur à S. alors que je réalisais quelques clichés, perché au dessus d’une falaise.

Nous dûmes partir sans trop de retard de ces lieux paradisiaques pour nous rendre à un dîner attendu. Des crevettes fraîchement pêchées, un excellent Saumur pétillant et surtout des gens fort sympathiques nous attendaient sur une terrasse agréablement ombragée, dans la joie tranquille de la journée finissante.

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Pointe de la Chèvre (nous nous sommes assis au bord de cette falaise)

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Petite anse à la Pointe de la Chèvre

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Rocher à la Pointe de la Chèvre

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Stratifications géologiques à la Pointe de la Chèvre

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Lande plongeante à la Pointe de la Chèvre

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Landes et pelouses sur la flanc de la falaise à la Pointe de la Chèvre (photo de la Fabuleuse S. : si vous avez un oeil de lynx, vous me verrez sur la photo)

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Jasione sp. au sein des pelouses aérohalines

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Aperçu de la lande sommitale à la Pointe de la Chèvre

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Ulex europaeus L. (Ajonc d'Europe) de la lande à la Pointe de la Chèvre

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Anse à l'est de la Pointe de la Chèvre

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Dactylorhiza sp. à l'approche de la Pointe de Dinan

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Rosa sp. à l'approche de la Pointe de Dinan (ce n'est pas un vulgaire églantier)

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Landes à la Pointe de Dinan

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Une autre pointe de la Pointe de Dinan

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Un petit pont rocheux à la Pointe de Dinan

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Sommet de falaise rocheuse à la Pointe de Dinan

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Daucus carota L. subsp. gummifer Hooker fil. (Carotte porte-gomme) à la Pointe de Dinan

17 juin 2006

LA BÉCASSE, LE PAON ET LA CIGOGNE

Je livre ici un texte écrit en janvier 2006,  recyclé de mon premier blog. Il n’y a rien à changer, sauf qu’il faudra peut-être prévoir une suite.

 

La Bécasse est posée parmi les molinies bleues dans un bois de bouleaux pubescents et de chênes pédonculés. Cet oiseau, un peu intemporel, est d’un naturel timide, réservé et discret. Mais la Bécasse a perdu la flamme qui animait ses jeunes années. A-t-elle souffert de ses multiples séjours sibériens ? A-t-elle dû essuyer des tirs de quelques chasseurs maladroits ? Mais force est de constater que la Bécasse se morfond au fond des bois. Elle est en deuil. Elle a depuis peu, perdu son amie la Bécassine.

La Bécassine était un oiseau secret et insaisissable, souriant toujours à la Bécasse comme elle souriait à tous les oiseaux des forêts, des marais et des prés, à l’exception notable des oiseaux de proie et autres rapaces. Quand elles se connurent, la Bécasse pensa que la Bécassine était un oiseau bien sportif et doué lorsqu’il slalomait de façon compulsive entre les joncs du marais. Et c’était vrai, la Bécassine était un merveilleux oiseau, mais presque personne ne le savait. Quelques rares oiseaux, dont la Tourterelle et la Bécasse avaient bien remarqué les compétences techniques aviennes de la Bécassine, avaient cherché à en savoir plus sur elle. Mais la Bécassine des marais était sourde aux demandes et aux offres de ses congénères. En fin d’hiver, la Bécassine connut une heure de gloire où elle se fit plus impériale que l’Aigle, plus futée que le Roitelet. Mais cette heure de gloire fut interrompue bien rapidement. Du jour au lendemain, elle perdit le désir de prendre en main son destin, masquant son désespoir derrière un sourire de circonstance dont la Tourterelle et la Bécasse ne furent pas dupes.

Un matin d’avril, la Bécasse prit l’idée d’aller faire un tour dans le marais. La Bécasse n’a pas seulement le bec long, elle a aussi la vue bien aiguisée. Elle découvrit de loin, le corps inanimé de son amie la Bécassine. La Bécasse, pourtant très alerte au vol, piqua du nez et tomba à terre. Le choc passé, la Bécasse se rendit à l’évidence : aucun chasseur n’avait réussi à l’abattre, aucune maladie ne l’avait terrassée. Non, la Bécassine s’était laissée mourir, dans l’incompréhension totale de toute la communauté ornithologique.

Dès lors, la Bécasse ne volait plus que sur une aile. Elle se disait qu’elle avait eu bien tort de ne pas aller voir plus souvent son amie la Bécassine, de ne pas avoir engagé une réflexion plus approfondie avec elle. Mais la Bécassine était sourde. Quoi alors ? Rien. Outre leur nom, la Bécasse se sentait proche de la Bécassine, elle partageait bien des points communs avec elle, comme la solitude et sa condition d’oiseau sauvage. La Bécasse avait peur qu’il lui arrive malheur, même si elle se rassurait par le fait qu’elle n’avait pas les mêmes mœurs ni le même instinct que la Bécassine, ce qui la préservait de ce fléau qui frappe les oiseaux de notre époque. La Bécasse est un oiseau des bois ; même si elle s’y aventure parfois, elle n’est pas trop affectée, contrairement à la Bécassine, par la disparition des zones humides. Oui, encore aujourd’hui, les zones humides sont très menacées et les hommes politiques se conduisent encore de façon irresponsable en laissant les Bécassines et ses amies palustres et aquatiques disparaître dans l’indifférence générale. La Bécasse, donc, n’avait plus d’amis et était dans un état de tristesse et de désespoir qu’elle réussissait néanmoins à masquer à tout le monde. Et pourtant, il lui coûtait de voler au dessus du marais, même si elle y était obligée pour survivre. Oui, survivre, et sauver les apparences…

La Bécasse se laissa pourtant attendrir par le jeu d’un Bécasseau. Ce dernier avait été en effet séduit par le chant de la Bécasse et il lui rendit service. Il lui permit de s’ouvrir à un autre monde : celui des oiseaux exotiques.

Le printemps était déjà bien avancé, et il était grand temps que la Bécasse entame enfin sa migration. Peu après le début de la migration, elle fit la connaissance d’un Pingouin. Ce dernier profita de son inexpérience des oiseaux exotiques et il se fit plus menteur que le Geai, l’Étourneau ou le Coucou. Néanmoins, cette rencontre ne retarda pas beaucoup la migration. Au cours de l’été, alors que la migration était toujours en cours, la Bécasse fit la connaissance d’un Paon. Elle fut assez vite séduite par la flamboyance de son plumage, même si celui-ci évita de faire la roue. Le Paon allait néanmoins accompagner la Bécasse jusqu’à la fin de sa migration, lui prodiguant moult conseils. Les deux oiseaux étaient très différents sur les plans taxinomiques et biogéographiques. Ils se connaissaient peu. Ils allaient néanmoins apprendre à se connaître. Alors que la Bécasse errait dans la toundra sibérienne, elle se confia à son amie la Sterne arctique. Celle-ci, bien qu’empêtrée dans des histoires familiales qui, faute de culture adaptée, lui paraissaient plus ou moins ésotériques, se montra compréhensive vis-à-vis des états d’âme de la Bécasse. L’automne venu, le Paon présenta, non sans moquerie bienveillante, la Cigogne à la Bécasse. La Cigogne est un oiseau qui n’a rien d’exotique. A la première rencontre, la Bécasse était séduite de rencontrer une nouvelle amie, et ce sentiment était réciproque. Seulement, la Bécasse, si elle a, comme la Cigogne, un long bec, n’en a pas les longues pattes lui permettant d’être à sa hauteur, et surtout, elle n’avait pas achevé sa migration. Non seulement la Bécasse continuait d’errer dans la toundra désertique des sentiments, mais elle tentait vainement de faire des rencontres. Elle prit alors un comportement compulsif et s’enferma dans le désespoir de ne plus jamais connaître les belles forêts caducifoliées de la France qui l’avait vue naître. Soudain, frappée par je ne sais quelle idée, agacée par un Paon qui se faisait plus distant, dépitée devant la mollesse de la Sterne arctique (pourtant de bonne augure, même pour un oiseau), la Bécasse emprunta alors une voie de migration radicalement différente. Au bout de la migration, la Cigogne l’attendait toujours. La Cigogne est un bel oiseau, gracieux, élégant, compréhensif, très compréhensif. La Cigogne est un oiseau merveilleux, noble et sympathique. Elle accueille très chaleureusement la Bécasse. Cette dernière, d’habitude assez réservée se confie à la Cigogne qui saisit tout de son passé. En retour, la Cigogne explique ses expériences, son passé chaotique et peu enviable. La Bécasse se laisse aller. L’extraordinaire, la fabuleuse Cigogne est sur la même longueur d’onde que la Bécasse, elle comprend tout sur tout. A ce moment là, le Paon, injustement mis en quarantaine pour avoir eu le tort d’avoir raison trop tôt, repointe le bout de son bec. Il sera le témoin (et même l’initiateur) de l’amour naissant et prétendument impossible entre une Bécasse et une Cigogne. Alors que l’hiver naissant commençait à envoyer ses premières intempéries, l’amour entre la rayonnante Cigogne et la Bécasse tranquillisée éclata au grand jour. Quels paradoxes que l’amour hivernal entre oiseaux d’espèces différentes. Eh bien Scolopax rusticola, aussi scientifique soit-elle dans la manière dont elle procède pour échapper aux chiens et aux chasseurs a su se laisser séduire et être séduite par Ciconia ciconia. La Bécasse a enfin trouvé le bonheur et y voit clair dans son avenir. Elle espère ainsi partager sa vie (toute sa vie) avec la Cigogne, son amour, ad vitam aeternam.

15 juin 2006

Prise d'otage

Certes, la Pointe du Raz est un "grand site de France". Certes, il s'agissait (il s'agit toujours ?) d'un site dégradé, notamment par la surfréquentation touristique. Certes, l'entretien a un coût pour le syndicat mixte rassemblant le Conservatoire du littoral, le Conseil général du Finistère et la Commune. Mais quelle ne fut pas ma surprise, quand, sans souci, je m'y suis rendu. J'arrive là-bas et vlan, il faut s'acquitter de 5 € pour le parking (voiture), sans que j'ai été averti à l'avance de cette prise d'otage.  D'autant plus, me dit-on, qu'il y a des Marchands du Temple après le parking. Du coup, je suis ressorti, vexé. Et je le suis encore, pour preuve. Je suis donc reparti sans voir la Pointe du Raz. Mais je vous propose ici quelques photos d'un premier janvier 2006 de la Pointe du Van, beaucoup plus civilisée, car plus "sauvage" et découverte, sous le vent avec la Fabuleuse S.

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La Pointe du Raz vue depuis la Pointe du Van

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Rochers à la Pointe du Van

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Chapelle Saint-They à la Pointe du Van (Je vous avais bien dit que j'y étais allé)

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Soleil couchant sur le phare de la Vieille au large de la pointe du Raz

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