Pointes de la presqu'île de Crozon
L'exploration de la presqu'île de Crozon, de ses caps, de ses pointes, de ses baies et ses anses nécessiterait plusieurs jours, au moins et à diverses saisons. Bien sûr, il y a les paysages et quels paysages ! Je les ai découvert avec la Fabuleuse S., bien entendu.
Dans un premier temps, ce fut la découverte. D'abord la Pointe de la Chèvre. Des landes, sans doute véritablement climaciques ici, qui vont jusqu'à plonger directement dans la mer. Le jaune bien sûr des ajoncs (j'aime le jaune) et le violet à peine commençant des bruyères cendrées. Quel exotisme déjà pour moi, même si je connaissais déjà de belles landes paraclimaciques de Touraine avec "presque" les mêmes espèces, mais avec une physionomie radicalement différente.
Le phytosociologue n'avait pas emporté de flore ni de loupe parce qu'il était en vacances et parce qu'il ne voulait pas se surcharger, mais parfois, ça lui manque terriblement. Il se trouve dans un milieu naturel protégé (Conservatoire du littoral), mais l'identification de certaines espèces nécessite parfois de "torturer" quelques plantes. Bien sûr, ces végétations sont forcément connues par de nombreuses études et notamment par ses homologues de Brest, mais il aime savoir de lui-même, il aime découvrir tout seul. C'est même une nécessité. Alors il aurait voulu arracher partiellement une renoncule, mais on le voyait, et il ne voulait pas offrir un exemple anti-pédagogique au grand public. Il a donc renoncé.
Muni de mes lunettes de soleil polarisantes, même le daltonien que je suis fut ébloui par une eau turquoise. S. confirma l'utilité des lunettes. Je fus alors attiré par les parois de la falaise, puis par les jasiones qui y poussaient. Après avoir - un peu - insisté, S., mettant son vertige et son appréhension quelque peu entre parenthèses, vint me rejoindre non loin du précipice. Quel bonheur ! Nous étions, à cet instant, seuls au monde dans cet écrin naturel qui nous souriait. Je fus soudain attiré par quelques plantes de pelouses aérohalines et par des jasiones (je n’ai pas l’espèce à cet instant, j’ai encore un problème d’ordre nomenclatural à régler). S. et moi nous rejoignons au sommet de la falaise, puis nous regagnons la voiture par la lande non sans m’émerveiller encore de la beauté du site. S. voit bien que j’en suis ravi.
Nous nous rendons ensuite à la Pointe de Dinan. Quel émerveillement encore ! Je devais encore faire quelques pseudo-observations floristiques. Je devais encore faire peur à S. alors que je réalisais quelques clichés, perché au dessus d’une falaise.
Nous dûmes partir sans trop de retard de ces lieux paradisiaques pour nous rendre à un dîner attendu. Des crevettes fraîchement pêchées, un excellent Saumur pétillant et surtout des gens fort sympathiques nous attendaient sur une terrasse agréablement ombragée, dans la joie tranquille de la journée finissante.
Pointe de la Chèvre (nous nous sommes assis au bord de cette falaise)
Petite anse à la Pointe de la Chèvre
Rocher à la Pointe de la Chèvre
Stratifications géologiques à la Pointe de la Chèvre
Lande plongeante à la Pointe de la Chèvre
Landes et pelouses sur la flanc de la falaise à la Pointe de la Chèvre (photo de la Fabuleuse S. : si vous avez un oeil de lynx, vous me verrez sur la photo)
Jasione sp. au sein des pelouses aérohalines
Aperçu de la lande sommitale à la Pointe de la Chèvre
Ulex europaeus L. (Ajonc d'Europe) de la lande à la Pointe de la Chèvre
Anse à l'est de la Pointe de la Chèvre
Dactylorhiza sp. à l'approche de la Pointe de Dinan
Rosa sp. à l'approche de la Pointe de Dinan (ce n'est pas un vulgaire églantier)
Landes à la Pointe de Dinan
Une autre pointe de la Pointe de Dinan
Un petit pont rocheux à la Pointe de Dinan
Sommet de falaise rocheuse à la Pointe de Dinan
Daucus carota L. subsp. gummifer Hooker fil. (Carotte porte-gomme) à la Pointe de Dinan