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Cornus rex-populi
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29 septembre 2018

Ligne aoûtienne 2018 (2)

Pour les photos, j’accrois de nouveau la définition des photos (1500 points dans leur plus grande dimension), ce qui nécessite pour en profiter de cliquer dessus pour les visualiser. Il semblerait qu’on puisse encore accroître leur définition, mais j’en reste là pour l’instant. Je précise enfin que toutes mes photos ont subi un post-traitement, de très faible à très important (recadrage, assemblage de plusieurs photos, redressement des verticales, accentuations diverses, travail sur les ombres et lumières de manière globale ou localisée…) ce qui est parfois un assez long travail.

Pour l’intérieur, nous avons eu l’opportunité d’une visite guidée des appartements et du théâtre de Napoléon III (non ouverts en visite libre). En dehors du théâtre, peu de photos intéressantes exploitables, mais comme bien souvent dans les monuments nationaux, une guide passionnée et intéressante et dotée d’un certain humour.

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Puis, hors visite guidée, les grands appartements royaux depuis l’époque de François Ier jusqu’au Premier Empire. Voilà, je pense que d’autres choses qui ne vont pas plaire à tout le monde, mais dans l’ensemble nous avons plutôt aimé avec Fromfrom. Seulement, cela a été un peu l’overdose de dorures, de décors et on ne peut pas véritablement en profiter. En effet, on sature assez vite et outre la foule de visiteurs (heureusement, c’était un vendredi matin et il paraît que c’est le jour où il y a le moins de monde), il y a des gens particulièrement sans gêne et désagréables qui s’arrogeraient volontiers de droit d’être les seuls à faire des photos. Pas facile de s’immiscer dans ce bordel pas forcément joyeux. Mais bon on s’en sort. En revanche, ce qui nous a agréablement supris avec Fromfrom, c’est l’excellent état du mobilier, de son revêtement, des tentures, rideaux, tapis... Un aspect neuf que l’on avait aussi constaté à Azay-le-Rideau et qui tranche avec des choses vues ailleurs qui étaient effondrées, déteintes, râpées, abimées… Cela fait plaisir de voir que le Mobilier national fait de sacrés et louables efforts, ce que je ne peux que souligner avec force et admiration.

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La chambre de l’Impératrice (Joséphine).

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La chapelle de la Trinité, commencée par François Ier, continuée par Henri II, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Vue d’abord du premier étage, puis d’en bas.

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François Gérard. Hortense, reine de Hollande. Huile sur toile, 1806-1808.

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Une Fromfrom canine de style Second Empire !

 

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Niccolo Pericoli dit Tribolo (v. 1500-1550). La Nature. Statue en marbre support de vasque, commandée par François Ier.

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Galerie François Ier.

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Encore des plafonds.

 

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La salle et le trône cornusien. Un royaume de ne me suffit plus, je veux être empereur !

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Et l’aigle qui va avec.

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Et l’épée d’empereur.

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19 septembre 2018

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Pour cette seconde plus petite période de vacances estivales, nous avions décidé de partir un jour plus tôt et même dès le jeudi soir pour aller au sud-est de la capitale : le château de Fontainebleau. Depuis que je suis adolescent, je souhaitais aller voir ce palais édifié entre les XIIe et XIXe siècles.

Le lendemain, nous sommes au château pour l’ouverture. Même si le cagnard avait provisoirement baissé de régime, il valait mieux démarrer le plus tôt possible. Voici donc une série de photos des extérieurs. L’escalier en « fer à cheval » m’a toujours fasciné (il va être restauré prochainement). Le palais est impressionnant par son étendu, c’est joli, mais si ce n’est pas non plus l’extase générale, il y a tout de même des points de vue qui m’ont bien plu.

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Un pur exercice de style pour la fontaine de Diane.

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15 septembre 2018

« Trop compliqué ! »

Il y a quelques années, les services de l’État avaient lancé ce qu’on appelle les atlas de la biodiversité communale, sans grands moyens. Cela s’était fait sur la base du volontariat des communes, avec un co-financement. Cela n’avait pas eu un succès dingue, notamment du fait de la modestie des moyens accordés. Dans le Nord, les services de l’État avaient demandé à des structures associatives (les C*P*I*E pour Cen*tres per*man*ents d’in*itia*tives po*ur l’env*ironne*ment) de s’y coller. Or, au sein de ces derniers, s’il y a parfois des faunisticiens corrects (et encore pas partout), leur niveau est souvent très moyen à pas bon du tout en botanique et en écologie végétale (ce qui est déjà très limite, mais passons). Le Mus*é*um nat*io*nal d’His*toire natu*relle, fidèle à sa réputation, avait pondu une usine à gaz comme cahier des charges (je dis ça parce que les gens qui écrivent les méthodologies n’ont jamais mis les pieds sur le terrain ou pas depuis des décennies). Alors, j’avais dû pondre une méthodologie régionale, qui avait même alimenté le truc au niveau national. Mais bon, les services régionaux de l’État s’étaient aperçus que lesdits C*P*I*E seraient incapables de faire une partie du boulot concernant la « partie végétale ». Et pour les « simples » inventaires botaniques, nous avions été missionnés pour les accompagner. Lors de l’une des journées de terrain où j’étais présent et où il était question de la méthodologie spécifique à adopter, je m’aperçus vite que les personnes que nous devions former, n’étaient que des débutants en botanique pour les meilleurs, et pour les moins bons, ne devaient pas trop savoir pourquoi ils étaient là, ce qu’un ou deux finirent par m’avouer. Cette anecdote est symptomatique de la façon dont certains responsables abordent la connaissance de la biodiversité en France et ce n’est pas nouveau : le fait de penser que c’est simple et pas cher, donc un truc d’amateurs et de dilettantes. Bien sûr, il n’est point besoin d’être un expert pour mener des inventaires sérieux, mais il faut quand même un minimum de connaissances, d’expérience, de curiosité, de rigueur… Des choses qui ne s’acquièrent pas en seulement quelques mois. Personnellement, il m’a fallu plusieurs années avant de mener seul des inventaires à valeur professionnelle, et encore j’étais fébrile.

Je repense à cela car cette semaine, un collègue non botaniste (un animateur nature à la base) m’a dit que la nouvelle flore de France (2014) était « trop compliquée ». C’est vrai qu’au niveau du vocabulaire, la barre est placée assez haut, mais possède l’avantage de la précision et interdit certaines ambiguïtés que l’on rencontre et déplore dans certains ouvrages. Eh bien oui, ce n’est pas un ouvrage de vulgarisation, mais un livre pour les « vrais » botanistes. Il faudrait que tout soit toujours simple, accessible, sans le moindre effort, prédigéré. Comme si ce livre allait remplacer tous les autres et que tout allait tomber tout cuit. Comme si la vulgarisation devait toujours suffire, comme si tout devait être superficiel, facile, qu’il était inutile de se poser des questions. J’en ai parfois assez des apparences ou le fait de penser que le vaguement à peu près peut bien suffire, que la forme puisse toujours l’emporter sur le fond ! Et de s’apercevoir après coup de la médiocrité du travail et qu’en définitive, il ne répond pas aux vraies attentes… C’est d’ailleurs fou de voir combien de tels inventaires bas de gamme se sont faits en France depuis plusieurs décennies (cela se raréfie un peu, du moins je l’espère), entachés de nombreuses erreurs grossières.

De telles considérations, je le sais, ne s’appliquent pas qu’à la botanique, mais à de nombreux champs professionnels ou de la vie.

8 septembre 2018

Condition tropicale !

HALLÉ F., 2010. La condition tropicale. Une histoire naturelle, économique et sociale des basses latitudes. Actes Sud. 573 p.

Francis Hallé est un des botanistes les plus connus en France. Il s’est notamment illustré avec le « radeau des cimes » pour étudier au plus près, sans du tout abimer les arbres et le reste et surtout de manière bien plus efficiente qu’auparavant la canopée des forêts vierges tropicales, siège de la biodiversité terrestre maximale dans le monde. Plus récemment, il s’est fait connaître grâce à sa forte collaboration dans le film Il était une forêt de Luc Jacquet (2013). Il a été professeur d’université à Montpellier et a participé et dirigé de nombreuses expéditions scientifiques dans les forêts tropicales depuis les années 1960.

Personnellement, j’ai connu cet homme par ses publications scientifiques et ses idées via ma co-directrice de thèse il y a vingt ans. D’abord ses travaux sur l’architecture des arbres (certes surtout tropicaux), l’architecture forestière en général et la sylvigénèse. Ensuite, le fait qu’un arbre puisse être vu non pas comme un organisme unique, mais comme un ensemble coloniaire à la façon des polypes coralliens. Il en résulte également que le patrimoine génétique (génotype) au sein d’un seul arbre diffère très significativement en fonction de la position des branches et de l’âge (les mutations cellulaires sont très fréquentes, notamment sur des arbres à forte longévité). Les effets induits sont très nombreux : la reproduction sexuée croisée n’apporte finalement peut-être pas tant de diversification que cela ?

Outre certaines de ses publications scientifiques, j’avais lu peu après sa sortie, L’éloge de la plante (1999) où il explique le désintérêt global des hommes pour le monde végétal comparativement au monde animal, mais aussi l’incompréhension, voire le mépris, alors qu’il montre le génie insoupçonné des plantes.

Revenons au sujet initial. J’avais entendu parler de ce livre à sa sortie en 2010, lors d’une émission estivale où l’auteur avait pu s’exprimer assez largement. Cela avait nettement piqué ma curiosité, mais pris par d’autres contingences et d’autres priorités, j’avais un peu abandonné l’idée de le lire. Mais cela m’est revenu il y a quelques semaines et j’ai pu le lire.

L’auteur évoque de nombreuses facettes de la tropicalité en commençant par les aspects « physiques » les plus prégnants, à commencer par l’astronomie : cet angle d’environ 23° marquant le décalage entre l’axe de rotation diurne et l’axe de translation annuelle de la Terre autour du Soleil. Ces 23° marquent au Nord le tropique du Cancer et au Sud, le tropique du Capricorne. Les conséquences en termes de durée des jours, de photopériodisme, d’énergie solaire incidente, de vents et en un mot de climats, sont majeures, ce n’est pas une découverte. Bien sûr, il y a des exceptions locales et d’éventuels effets d’altitude, mais cela se traduit par une conséquence majeure prenant le pas sur tous les autres : une relative égalité annuelle des jours et des nuits (absolue à l’équateur). Secondairement, des climats souvent chauds et humides. Ce n’est pas une découverte non plus, mais la chose a des incidences majeures sur les populations et les communautés biologiques. C’est ici que se concentrent les plus fortes biodiversités mondiales, qu’elles soient terrestres (forêts primaires) ou marines (récifs coralliens). Ces biodiversités diminuent graduellement vers les pôles.

L’auteur en vient peu à peu aux conséquences sur l’Homme. Celui-ci est d’origine tropicale, mais est devenu un animal parfaitement cosmopolite, sa conquête du monde, à l’exception de quelques îles s’étant achevée il y a 15 000 ans avec la fin de la conquête de l’Amérique du Sud. Il s’avère que l’Homme tropical et l’Homme des latitudes tempérées ne « fonctionnent » pas de la même manière, à cause de différents paramètres dont le photopériodisme annuel et l’écoulement du temps jouent des rôles majeurs. L’Homme des latitudes moyennes est plus agressif car il est soumis à l’alternance des saisons, aux contraintes climatiques. Je ne vais pas m’étendre, mais les « forces » mis en œuvre sont à la fois dérangeantes (libre arbitre, conditionnement…) et puissantes.

L’auteur constate ensuite que les pays tropicaux sont presque tous des pays pauvres, qu’ils ont presque tous été colonisés depuis des siècles ou plus récemment, sont tous « déclassés ». L’auteur dénonce avec force les horreurs de l’esclavage et de la colonisation par les pays tempérés, mais fait aussi l’inventaire de toutes les nouvelles formes « modernes » de colonisation, toutes les formes abjectes de racismes. Naïf que je suis, je n’avais pas pris conscience de tous ces racismes et cette mise en perspective m’a été salutaire. Même si j’étais loin de tout ignorer, j’ai appris beaucoup de choses et au total, c’est assez vertigineux et révoltant. La problématique économique est analysée dans toutes ses composantes et là aussi, c’est fou, on prend encore plus conscience de l’horreur que l’on inflige depuis des siècles à tous ces Hommes tropicaux, horreurs qui ne faiblissent pas globalement, mais au contraire ne vont qu’en s’accentuant. Tristes tropiques, sans vouloir faire du Lévi-Strauss, d’ailleurs régulièrement cité.

Il s’agit là d’un essai remarquable, même s’il y a un peu trop de redites sur plusieurs sujets. Mais il est vrai aussi que l’ouvrage comporte 500 pages, sans compter les index et l’abondante bibliographie. Car oui, l’auteur est un scientifique et tout est étayé, cité, avec beaucoup d’humilité à la différence de beaucoup d’autres auteurs qui nous racontent des histoires ou nous manipulent. Personnellement, ce livre m’a beaucoup touché et m’éclaire sur plein de choses. Car beaucoup des constats ou hypothèses posés dans ce livre sont assez inédits notamment en termes de sciences humaines, l’auteur ayant eu une approche multidisciplinaire et transversale sur la question, ce qui manque le plus souvent, à commencer par les économistes. J’ignore si ce livre a suscité de nouvelles approches, de nouvelles recherches afin de mieux documenter et comprendre pourquoi la misère mondiale se concentre presque mécaniquement sous les tropiques (même si certains se sont appliqués pour qu’ils n’en soient pas autrement). En définitive, un livre profondément humaniste et qui devrait être lu par les racistes de tous poils. Mais savent-ils lire ?

5 septembre 2018

Discrétion (2/2)

Pratiquer consciemment ou inconsciemment une certaine discrétion verbale peut aussi s’accompagner d’une discrétion du corps, sinon visuelle, au moins sur le plan sonore.

J’ai déjà évoqué ici les relations amicales particulières que j’ai longtemps pu avoir avec C. M’observant gamin, il avait dit, amusé, à mon père que je manquais singulièrement de discrétion lorsque je me déplaçais avec mes bottes dans les bois ou le long de l’étang du Dragon terrassé. C’était son instinct d’ancien braconnier qui parlait, mais aussi de maquisard puis de combattant dans l’armée régulière dans les poches de l’ouest de la France en 1944-45. En effet, il avait évoqué (une seule fois sans doute car il ne parlait pour ainsi dire jamais de cela) des combats en forêt (pinèdes du genre de celles des Landes) où Allemands et Français, homme à homme, face à face, se tiraient dessus entre les troncs d’arbres. Il y avait bien sûr participé et indiquait que la discrétion et la vue perçante étaient des éléments déterminants de survie dans un tel contexte. Autrement dit, tirer (et bien tirer) sur l’autre avant de se faire voir. « C’était lui ou moi ». Et il était bien conscient qu’il avait eu de la chance. C’est pourquoi, pour lui la discrétion, le silence du « prédateur » ou du « hors-la-loi » étaient des qualités fondamentales.

Par ailleurs, pendant l’Occupation, il n’avait cessé de braconner des, y compris les cervidés dans l’immense parc du château, siège de la Kommandantur locale, alors que cela grouillait partout de soldats allemands. Il finit par être repéré (par qui, comment ?) et n’eut d’autre choix que de rejoindre un des multiples maquis morvandiaux. Inutile de dire qu’il avait appris ici aussi de sacrées ruses, comme par exemple, croiser des herbes le long d’un vague sentier afin de savoir si une personne était passée à cet endroit durant une période de temps définie et s’il convenait de se méfier plus qu’à l’accoutumée ou pas. Cela impliquait en retour de ne pas laisser la moindre trace visible de son passage ou de sa présence à un endroit donné.

Pour les activités cynégétiques ou halieutiques, la discrétion n’est pas toujours obligatoire dans toutes ses composantes, mais il y a néanmoins des cas où elle est primordiale. C’est notamment le cas de la pêche à poste fixe de certains poissons (carpe) ou itinérante le long des ruisseaux (truite). Pour cette dernière, j’ai appris grâce à lui une technique assez efficace, que j’ai mise à ma sauce (la pêche « au toc » le long des ruisseaux boisés est en effet délicate et finalement assez peu pratiquée).

J’avais donc acquis au fil du temps, des manières discrètes de me faufiler au bord de l’eau (voire sur l’eau) ou dans les bois. Est-ce pour cela que j’ai manqué plus d’une fois d’être renversé par un chevreuil et une fois par un sanglier qui ne m’avait pas calculé ? Que j’ai capturé des brochets à quelques centimètres de la barque ?

Il m’est arrivé de faire des prospections sur le terrain avec des collègues. Est-ce une curieuse habitude ou la peur d’être pris pour un gibier par des chasseurs prompts à tirer sur n’importe quoi, mais nombreux sont ceux qui trainent bruyamment leurs bottes ou chaussures. Et je ne parlerai pas des pêcheurs qui viennent au bord de l’eau avec la radio ou un CD hurlant. Pour ce dernier exemple, Fromfrom m’a rappelé il y a quelques temps la crise que j’avais piquée il y a une dizaine d’année le long de l’étang du dragon où un ancien collègue de mon père passait des chansons en boucles d’un célèbre présentateur de télévision, un sommet de la beaufitude. Les sons de la nature et ses silences ne sont-ils pas mille fois plus intéressants et plaisants ? Le gobage répété d’un poisson, les frictions d’ailes des libellules, le cri du martin-pêcheur, le tambourin du pic-épeiche, les jacasseries du geai, les sifflements de la buse…

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3 septembre 2018

Discrétion (1/2)

Une note en deux épisodes écrite depuis un moment mais que je nai jamais publiée.

Bien qu’il puisse m’arriver d’avoir des moments où je m’exprime avec véhémence et sonorité, je n’ai jamais été quelqu’un de singulièrement expansif. On peut analyser de manière un peu plus détaillée le phénomène, sans toutefois remonter trop loin dans le passé.

Il y a quelques années à peine, une ancienne collègue de Fromfrom m’avait qualifié d’introverti. Je dois dire que je ne m’en étais pas offusqué pour plusieurs raisons.

D’abord, le qualificatif m’avait fait rire, au moins intérieurement, vu que finalement elle me connaissait bien peu et n’avait aucune idée précise de mon vécu antérieur (et même actuel). Elle prétendait m’avoir « évalué » alors que je m’étais pour ainsi dire livré qu’avec une grande parcimonie. J’imagine que je voyais plus clair en elle (je n’en avais rien dit et il ne me serait pas venu à l’idée de le faire, même si on me l’avait demandé) que ce qu’elle imaginait détecter en moi.

Ensuite, il n’en reste pas moins que pense qu’une partie de moi-même est ainsi faite. Une forme de timidité naturelle séjourne toujours en moi et je ne sais pas toujours quoi dire en général aux personnes que je ne connais pas ou peu. Avec ces personnes, je n’engage pas spontanément des conversations au hasard. Dans les « interstices » des réunions publiques auxquelles je participe, je ne vais pas discuter facilement avec des personnes que je ne connais pas ou peu. Il m’arrive encore de participer à des réunions dans lesquelles je connais peu de monde (cela devient rare, c’est vrai). Ceci étant dit, avec les personnes que je connais, je discute bien volontiers. Je vais régulièrement contre ma nature car bien souvent, je préfèrerais m’abstenir d’aller dans certaines réunions, notamment celles où il y a beaucoup d’élus ou des représentants d’institutions diverses. Je ne parle même pas des grandes messes faites de palabres inutiles que je tente d’esquiver du mieux que je peux. De quoi passer pour un vieil ours…

Cependant, je ne me sens pas fondamentalement introverti si on regarde les faits : j’arrive à travailler normalement (voire bien plus que normalement) avec tout le monde tant à l’interne qu’à l’externe et je n’ai jamais eu de retour négatif à ce sujet. Le poste que j’occupe et le précédent ne font pas partie de ceux que l’on confie à des personnes inaptes à communiquer ou réputées introverties. Je me considère comme plutôt « sociable » et même bavard. On m’a reproché plus d’une fois d’être bavard dans le sens où je tourne très souvent autour du pot, je ne vais pas tout de suite à l’essentiel. J’avoue que c’est clairement un défaut, mais qu’en cas de nécessité, il m’arrive d’être beaucoup plus laconique (je n’aime pas trop l’être).

Dans une conversation, quand les sujets ne m’intéressent pas où pour lesquels je n’ai aucune compétence, je ne dis rien ou presque. Je laisse les gens s’exprimer à leur guise. Sauf à être dans la provocation gratuite ou pour mettre un piquant humoristique, je n’ai alors pas à m’exprimer. Mais ceci n’est nullement de l’introversion, c’est évident.

Si on me prête parfois un caractère que je n’ai pas, cela ne me dérange pas outre mesure (sauf quand cela me porte préjudice). Je m’en amuse même quelque peu, car quand on ne parle pas, on peut d’autant plus observer, ce qui est parfois riche d’enseignements. Et parfois, en contexte hostile, il vaut mieux ne pas trop parler et ne pas dire ce que l’on pense (ce qui m’arrive souvent ces dernières années et c’est la seule stratégie à adopter, car hélas professionnellement, je ne m’exprime pas en mon nom propre). D’ailleurs, même quand je ne m’exprime pas, on me prête des intentions…

En définitive, je cultive aussi parfois une certaine forme de mutisme, ce qui m’évite de me découvrir trop facilement et qui me permet d’être plus difficile à cerner vis-à-vis de certains de mes interlocuteurs (toujours en contexte au moins potentiellement hostile).

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