Un 19 mars
Moi : Aujourd’hui, c’est un jour particulier.
La collègue : Ah bon ?
Moi : Eh bien oui, nous sommes le 19 mars.
La collègue : Ah ?
Moi : C’est l’anniversaire du 19 mars 1962.
La collègue : Je n’étais pas née.
Moi : Moi non plus, mais les Accords d’Évian, quand même…
La collègue : Ah ?
Moi : Ton père avait fait aussi la guerre d’Algérie. Eh bien, c’est la fin de la guerre d’Algérie.
La collègue : Eh bien mon père oui, mais moi non, cela ne me concerne pas.
Ce petit échange est réel et date d’avant-hier. La collègue (trois ans plus âgée que moi), je l’aime beaucoup, mais elle est nulle en histoire (et pas que) et est hélas assez représentative de la majorité de la population. Au-delà de l’histoire, une frange de la population souffre d’un manque cruel de culture générale, ainsi que de culture scientifique, ce qui offre hélas un boulevard à toutes les idées moisies, rétrogrades, pseudoscientifiques et le nid des pires bêtises infondées voire extrêmement dangereuses, relayées par les réseaux sociaux et autres horreurs reprises en boucle. J’ai tendance à penser que personne ne s’alarme réellement d’un tel état de fait. En tout cas, ce n’est pas l’Éducation nationale ou d’autres institutions qui contrecarrent de manière efficace ce fléau. Pour en revenir à la collègue, elle a heureusement d’autres qualités qui compensent en partie ses lacunes. Et moi aussi, j’ai d’énormes lacunes dans plein de domaines et qui ne sont pas forcément compensées et je peux paraître comme un extraterrestre vis-à-vis d’un nombre important de personnes.