La formation ne se déroulait pas à Nevers, mais débutait à une cinquantaine de kilomètres au nord-nord-est, dans un petit village. Le rendez-vous était donné dans un bistrot-restaurant. Après l’arrivée de tous les participants et le café d’accueil avalé, direction la salle des fêtes de la commune. Seule une femme était présente dans l’assemblée (le monde de la sylviculture semble très masculin dans l’ensemble). J’avais repéré un homme dont l’apparence me disait quelque chose, mais je ne voyais pas, alors je me suis dit qu’il devait ressembler à quelqu’un que je connaissais. En entrant dans la salle, cet homme m’interpelle, en me disant comme cela va à mon travail. Il a une veste avec le logo du Par*c nat*urel rég*ional d’Armo*rique. Je ne vois toujours pas, mais je lui dis que sa tête me disait quelque chose. En fait, nous avions fait du terrain ensemble à l’occasion d’une visite sur les falaises de Normandie (il travaillait pour le Conserv*atoire du lit*toral à l’époque). Le voir là paraissait tellement incongru, que mon cerveau a eu du mal à établir la connexion. Pas de véritable tour de table comme on le voit souvent et où chacun se présente et annonce les attentes du stage. Au lieu de cela, un questionnaire axé sur l’objet de la formation et rempli par petits groupes, ce qui a permis de faire un petit peu connaissance et de voir les sensibilités de chacun. Mon « armoricain », était aussi ici un peu en décalage (il était là pour savoir comment convertir une futaie résineuse sur lande dans les monts d’Arrée) puisque le reste du public était assez conforme à ce que je m’imaginais : techniciens et experts forestiers œuvrant principalement pour la forêt privée. Il y avait aussi un Danois.
Après les présentations théoriques, qui n’avaient rien de sorcier à mon niveau, même si je suis peu habitué à un certain vocabulaire ou à des sigles que j’étais le seul à oser réclamer le sens. Je me suis amusé par la suite sur le fait que certains venaient me demander si je comprenais le sens complet des exposés sur le terrain. Car évidemment, après avoir retenu quelques notions, la suite m’est apparue assez facile (je ne suis pas complètement néophyte en la matière). Il faut dire aussi que les intervenants ont été bons de mon point de vue.
Le repas fut pris dans le bistrot-restaurant, puis nous sommes partis sur le terrain, à plus d’une demi-heure de covoiturage de là. Le temps de discuter et de faire de la pédagogie avec un jeune forestier sur les peupleraies (oui, je connais quand même pas mal). Ce que nous avons vu sur le terrain était intéressant, mais on n’a fini une heure plus tard que prévu. Au revoir mon idée de passer par la cave de Pouilly-sur-Loire et me ravitailler en Pouilly-Fumé. Même punition le lendemain, alors que nous étions cette fois dans le sud de la Nièvre (près de Decize). Là aussi, j’ai été privé de Loire. Ce problème a été évoqué par la participante et je ne me suis pas gêné pour l’écrire dans l’appréciation du stage. C’était le seul point négatif, dû au fait que l’organisateur avait voulu trop en faire et les intervenants nous ont montré des choses un parfois carrément redondantes sur le terrain.
La matinée du jeudi était consacrée à un exercice au marteloscope. En fait, il s’agit d’une parcelle forestière où chaque arbre est numéroté (même les petits), mesuré et repéré sur plan. Le « jeu » consiste à opérer un martelage virtuel, autrement dit faire comme si on martelait les arbres qui « devaient » être abattus compte tenu de critères définis à l’avance et en faisant en sorte d’améliorer la qualité du peuplement et de favoriser le développement des arbres qui restent, petits et gros.
Quel bilan de ce stage ? Un public assez « haut de gamme » dans l’ensemble. Personnellement, je vais surtout en tirer le bénéfice d’une meilleure connaissance de la psychologie des forestiers et mieux comprendre leurs difficultés quand elles ne sont pas feintes. Je suis très satisfait de mon séjour.
Voici quelques images de ces chênaies acidiclines à acidiphiles. Cela commençait tout juste à débourrer dans le haut.
J’ai péniblement eu le temps de dire bonjour à la cathédrale de Nevers, avant d’aller dans un restaurant recommandé par le Roue-tard le mercredi soir. A peine plus cher que les autres restaurants qui offre du tout venant, et autrement meilleur. Il s’agit du Gam*bri*nus.
Après la formation, étape à Châlons-en-Champagne via Clamecy, Auxerre et Troyes (diable que c’était long) et arrivée le vendredi en fin de matinée à Lille où je devais intervenir en début d’après-midi sur les arbustes dans un colloque national.