Certains se souviennent peut-être de ma colère (dans Prise d'otage) quand j'avais voulu aller à la Pointe du Raz début juin 2006. Pour compenser, je vous avais présenté la Pointe du Van. La colère retombée, j'étais de nouveau décidé à aller voir la fameuse pointe. Et cette fois, bonne surprise, au lieu de s'acquitter de 5 €, le péage était gratuit, saison creuse oblige. Même les marchands du temple avaient quasiment tous fermé boutique.
En me rendant là-bas en ce tout début janvier 2007, je ne m'attendais pas à quelque chose de plus sensationnel que la Pointe du Van. Cette dernière, je l'avais découverte avec S. par un temps brumeux. De surcroît, ce jour là, j'avais peut-être les yeux embrumés. Arrivé sur place, je fus donc agréablement surpris, d'abord parce que le temps était clair et parce que l'on avait une excellente visibilité. A l'approche de l'extrémité de la pointe, je fus saisi par la proximité de l'Île de Sein que je croyais beaucoup plus éloignée. Ma surprise fut la même pour le phare de Vieille. D'une certaine manière, j'aurais pu, en prenant de l'élan, poser mon pied droit sur le rocher du phare en question et moyennant un petit effort, poser l'autre pied directement sur l'Île de Sein. Mais je ne m'appelle pas Gargantua !
Les rochers, c'est-à-dire le monde solide minéral, géologiquement plutonique et cristallin, sont affrontés par la mer. Que dis-je, par les vagues de l'océan, ce monde aqueux salé. L'eau salée, voilà bien quelque chose de peu familier au continental que je suis. Et puis le vent, ce vent omniprésent, qui m'avait achevé à la Pointe du Van. Cette fois, je m'en suis accomodé et je n'ai pas rechigné pour rechercher l'élément liquide halin. J'ai surtout été attiré par une force incontournable. Si je n'avais pas été retenu par un rendez-vous qui nous pressait de rentrer, si je n'avais pas été dissuadé par la peur de S. de me voire faire de l'équilibrisme, j'aurais bien escaladé tous les rochers pour aller fouler le dernier caillou le plus occidental avant d'aller tremper la main dans l'eau de cet océan infini.
On me croira devenu fou, on me dira avoir succombé à une démence éolienne. Eh bien, non, j'ai aimé, beaucoup aimé, tout simplement. Les landes et les pelouses que l'on y trouve là-bas ne seut sans doute pas aussi intéressantes que celles que l'on peut découvrir dans la presqu'île de Crozon, mais, sans les avoir expertisé, les milieux et les végétations semblent se porter un peu mieux après avoir tant souffert de la surfréquentation et de l'absence de canalisation du public dans des sentiers bien iedentifiés. J'en arrive à une question essentielle : pourquoi avoir attendu si longtemps avant d'y aller ? Eh bien je ne sais pas, mais en tout état de cause, c'est aussi bien, puisque l'émotion a été à son comble. Merci donc à tous ceux qui m'ont permis de connaître enfin ça, à commencer par S.
La Pointe du Van vue depuis la Pointe du Raz
S. en train d'attendre son "vilain" Cornus.