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Cornus rex-populi
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25 novembre 2006

SANS ABRI

Il est des instants où l’on se sent mal. Ce n’est pas aujourd’hui ni hier que j’ai découvert la misère qui s’abat sur le pauvre monde. Je n’ai jamais vécu à Paris, mais j’y ai vu des SDF (j’ai horreur de ce mot surtout quand il désigne des personnes sans abri, sans domicile, même mobile…). Ce vendredi, c’était la troisième fois en l’espace de moins de deux ans que je me rendais à Tours pour y donner un cours et pour participer aux activités d’un « comité de thèse ». Et ce fut trois fois le même scénario. Voyage aller et retour dans la journée en train. Départ à 6 h 45, changement de gare à Lille. Pour rejoindre la gare TGV, on passe sur une place. La première fois, il faisait un froid de canard par un petit matin de février. La place est parfois encombrée de menus déchets (il y a un centre commercial tout près). Je vois donc un carton qui traîne à terre. La lumière est faible, il fait nuit. J’approche, je passe près du carton et là, stupeur, c’est un homme qui dort là, à même le sol, sur une grille genre bouche de métro. Depuis, j’ai revu ces malheureux. Ils (eux ou d’autres) doivent être là toutes les nuits. Naïveté de ma part, bêtise ? Non.

Le froid et vivre dehors sous les intempéries, c’est quelque chose de purement abominable. Un « temps à ne pas mettre un chien dehors » comme on dit chez nous. J’ai l’incroyable prétention de dire que j’ai testé, de façon douce et courte au bonheur de dormir dans le froid à la belle étoile. Et de fait, je ne sais pas comment on peut résister longtemps de la sorte.

Tout cela pour dire que de telles situations sont évidemment inadmissibles. Je ne me dope pas à l’EPO (Enfoncements de Portes Ouvertes), mais voilà des années et des années que l’on feint de s’étonner de telles situations de misère, que l’on feint d’y mettre fin. Et en définitive, aucun résultat. Nos politiques sont des gens d’une rare efficacité. Ils ont des complices : nous tous (ou presque) ! Dans le même temps, on plaint les sans abri, et on leur trouve toutes sortes de défauts : fainéants, bons à rien, profiteurs. Profiteurs ! Le terme n’est pas dit, il est souvent inconscient. Mais après tout, ILS l’ont bien mérité, c’est bien fait pour eux. Certains d’entre-nous vont aller se donner bonne conscience en allant avaler une plaque tournante à la messe dominicale. D’autres vont royalement faire un don à telle ou telle association ou vont se gargariser de bons sentiments. C’est-à-dire faire la charité. Une bien piteuse charité que nous confondons avec solidarité et entraide. Une charité qui ne résout rien ; juste un emplâtre sur une jambe de bois. Entendons-nous bien, je ne remets pas en question les personnes qui ont la foi, et qui apportent leur concours pour tenter de faire le bien. On doit leur rendre l’hommage qu’ils méritent.

Mais voilà, je me suis livré à quelques petits calculs que j’espère assez réalistes. Sauf erreur de ma part, il suffirait d’une dizaine de milliards d’euros par an pour régler le problème des sans abri et des plus mal logés. Dix milliards, pour un pays riche comme la France, c’est quoi ? Rien. Et que l’on ne me parle pas de l’équilibre du budget ou de je ne sais de quel « bon » argument. Non, on peut facilement éradiquer ces misères les plus criantes, mais on ne veut pas, assurément. Parfois, je ne sais plus dans quelle société inhumaine je vis.

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19 novembre 2006

Réveil de Saint-Georges

Il y a environ 6-7 ans, j'avais écrit les quelques vers ci-dessous (les seuls que j'ai écrits jusque là). Ceux qui parmi vous me suivent depuis le début dans mes périgrinations bloguiennes les connaissent déjà ; je les avais déjà publiés sur mon ancien blog. Même si je n'ai aucun talent de versificateur, je dédie tout de même aujourd'hui ces vers à ma chère épouse qui vient de publier une note qui m'a beaucoup ému.

http://fromfromgirl.canalblog.com/

SG

C’est la nuit ; au loin, c’est un renard qu’on entend.

Au détour du bois sombre, surgit un étang.

La lune fiévreuse se mire sur l’eau noire,

Comme si elle était derrière le miroir.

Parmi les joncs, le silence devient profond.

Des bulles discrètes remontant du fond

Trahissent les carpes qui fouillent dans la vase.

Insensiblement, la pénombre se dissipe.

Tel un spectre, apparaît un touradon de scirpes,

Où prestement, se réfugie la dernière hase.

A la première lueur du jour, un brocard,

Fier et couronné, dédaigne un vol de canards.

Un beau soleil colore maintenant l’étang.

Les aulnes frissonnent sous le vent d’Occident.

Secret et immuable, différent chaque jour...

Pour cela, Saint-Georges, je t’aimerai toujours !

16 novembre 2006

Seine en Neustrie

En tant que Ligérien, j’avais quelque mal à me « mettre » à la Seine. Pourtant, c’est ce que j’ai fait. Depuis 2003, j’ai pas mal parcouru le cours de la Seine en Haute-Normandie dans le cadre de mon travail. La vallée est globalement très urbanisée, industrialisée, la plaine alluviale et les terrasses grignotées par des carrières, des eaux polluées...

Je ne vais bien entendu pas vous livrer les résultats de nos investigations, mais simplement évoquer en images quelques aspects qui contredisent quelque peu ce que je viens de dire. Je vous épargnerai cependant (du moins cette fois) le fameux Château-Gaillard des Andelys.

Vu depuis le fleuve, un coteau de la Seine un peu en amont de Rouen :

Seine_2

Aux pieds de ce genre de coteaux se développent deux espèces endémiques : Viola hispida Lam. (Violette de Rouen) sur des éboulis calcaires :

Viola_hispida

et Biscutella neustriaca Bonnet (Lunetière de Neustrie) au sein de pelouses :

Biscutella_neustriaca

Et puis une église troglodytique :

Seine_3

Un fleuve à l’aspect exceptionnellement « sauvage » :

Seine_6

…comportant même des ripisylves presque structurées :

Seine_7

14 novembre 2006

Dunkerque

Je ne connais pas grand chose de Dunkerque. Je ne suis pas du tout touché par cette ville. Certains l'aiment cependant... Je ne retiens pour l'instant que la cathédrale néo-gothique et son clocher antérieur, séparé, la mairie et son "incontournable" beffroi et le port près de l'Université où mouillait, il y a quelque temps, si mes souvenirs sont exacts, un voilier blanc nommé Princesse Anne (pas de photo).

D1

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11 novembre 2006

11 novembre

Le 11 novembre, pour la plupart d’entre-nous, cela évoque bien évidemment l’Armistice mettant fin à la Première Guerre Mondiale de 1914-1918. Souvenir important dans le cercle familial, puisque comme dans beaucoup de familles, beaucoup y ont péri, notamment mes arrières grands-pères ou grands-oncles. Mon grand-père paternel, même très jeune, devait, lui aussi, participer à cette boucherie épouvantable. Bien que gazé, il y survécut.

Jusqu’à l’année dernière, cette date était le souvenir que l’on sait, mais aussi, il faut l’avouer, un jour férié. Puis, il y a tout juste un an, j’ai rencontré physiquement S., celle qui allait devenir ma femme.

J’étais allé la voir là-bas, dans sa Bretagne lointaine, dans une contrée dans laquelle je n’avais pas encore mis les pieds. Mais en dehors de S., cela faisait longtemps que j’avais envie d’y aller, d’abord pour les paysages, pour les milieux naturels, pour le patrimoine essentiellement « vernaculaire », pour une certaine ambiance qui m’étais pourtant pratiquement inconnue.

Le 11 novembre 2005, donc je me rendis là-bas en TGV. Le début du voyage se fit dans une grande sérénité, mais même si mon esprit était partiellement occupé à faire je ne sais quoi, je fus de plus en plus tendu au fur et à mesure que le train s’approchait du but. La décision d’entreprendre ce voyage avait été mûrement réfléchie, et vous pouvez me croire, cela n’allait pas de soi au départ de prendre une telle décision. Je fus seul à prendre cette décision, mais je dois dire que, quelque part, je fus rassuré lorsque l’ami, le témoin de tout cela, salua mon initiative. Cependant, quelques instants avant de descendre du train, je me demandais quand même ce que je faisais là. Quelle mouche m’avait piqué pour que je fasse près de 800 km pour venir voir une jeune fille que je ne connaissais que via l’internet ? En descendant sur le quai de la gare de L., j’avais repris plus d’assurance : puisque j’étais là, quoi qu’il arrive, je ne pouvais que passer un bon week-end. La nuit était tombée sur L. et il faisait du vent. Un vent doux que je pensais familier à la Bretagne. Après avoir emprunté le passage souterrain, et alors que je montais les escaliers pour rejoindre le hall de la gare, je vis S. qui y trônait. Elle resplendissait. Moi, j’étais très impressionné, j’étais dans mes petits souliers. Nous rejoignîmes sa voiture, et là, je fus scruté, déshabillé des yeux. Puis, vint la confirmation d’un verdict sous la forme de soupirs de joie. Je fus mis progressivement en confiance, et je pus, pas à pas, me laisser aller, me laisser mener vers l’amour. La suite, tout le monde – ou presque – la connaît.

♥♥♥

Je voulais juste revenir sur un autre point. J’ai longtemps (très longtemps) été un handicapé de l’amour. Ce sont des circonstances pénibles qui m’ont peu à peu sorti de l’état dans lequel je me complaisais. J’étais alors un animal blessé. Je n’avais rien prémédité de précis, mais sans connaissance, sans défense, je fus « livré » sur l’internet pour tenter de faire des rencontres, y nouer des amitiés, et pourquoi pas y rencontrer l’amour, mais sans réelle conviction à ce sujet, sans réelle motivation non plus.

J’étais donc seul, et je découvris énormément de petitesses, énormément de vulgarités. Passée l’initiation, fort mal menée, mais menée tout de même par une âme presque charitable aujourd’hui « disparue », je découvris, ou plutôt un loup (un vrai) me découvrit. In fine, même si cela ne menait à rien, ce fut riche d’enseignements. Je découvris ensuite d’autres loups virtuels sur la toile (certains pourraient y voir des araignées, mais pour moi, ce fut en majorité des loups).

Dans ma recherche, ou plutôt mon errance de l’amour, je ne m’attachais pas principalement aux aspects physiques, cela va sans dire. Mais comme on papillonne un peu partout de façon virtuelle et forcément de manière un peu superficielle, on devient forcément sensible au physique, à l’image. A la fin, devant les difficultés, on devient un peu « malade », on a une attitude un peu compulsive, on devient un peu accroc de la machine virtuelle. Et on finit par en souffrir, voire même en faire souffrir d’autres.

C’est à ce moment là que j’ai compris définitivement (vous me direz que c’était largement temps que je m’en rende compte, mais j’avais des décennies d’ignorance sur les affaires de l’amour derrière moi) que je ne pouvais aimer une image, une représentation. Bien entendu, je le savais bien avant ça, mais c’est à cette époque que j’ai réellement pris conscience des différentes facettes de l’amour, de ses profondeurs. C’est en faisant la connaissance de S., d’abord virtuellement, que j’ai appris la force incroyable de l’amour. Et je crois que l’on a jamais fini d’en apprendre sur l’amour.

♥♥♥

Je profite ici aujourd’hui pour dire à tout le monde combien je suis ému en ce jour anniversaire d’avoir rencontré S., la fabuleuse et combien je l’aime. J’en profite aussi pour confirmer, comme Karagar l’avait annoncé dans l’un de ses textes, qu’il est tout à fait possible de rencontrer le vrai amour via l’internet. Je ne suis pas loin de penser, qu’en ce qui me concerne, sans l’internet, je n’aurais jamais rencontré l’amour.

Bonne journée à tous. Et vive la paix et l’amour !

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9 novembre 2006

Balade en Pays d'Uchon et Val d'Arroux

Au printemps dernier, je suis « tombé », pas tout à fait par hasard, sur un site internet traitant de l’art roman en Bourgogne (ici). Ce site, réalisé par un jeune Hollandais (ayant quelques affinités bourguignonnes, voire morvandelles) est très remarquable par son ampleur, son exhaustivité, par l’abondance des photos, par la qualité de la documentation et par la bibliographie ; en un mot, un site dont la qualité m’a laissé béat d’admiration. Après être entré en contact avec Eduard, (l’auteur du site en question), je lui avais bien parlé (cela va sans dire) d’Autun (ici et ou encore ), mais aussi d’Uchon (là-bas). C’est alors qu’avec une grande gentillesse, il me signala l’existence d’autres édifices modestes de la même veine qu’Uchon, toujours localisés aux abords du massif granitique d’Uchon et de la vallée de l’Arroux (Saône-et-Loire). Eh bien, le week-end dernier, après un sublime repas familial d’anniversaire au restaurant, nous découvrîmes l’église de Mesvres (devant laquelle j’étais passé pratiquement une centaine de fois sans même la remarquer) :

Mesvres_1

Mesvres_2

Puis l’église de Charbonnat :

Charbonnat_1

Charbonnat_2

L’église de Dettey, juchée sur une colline escarpée « légèrement vallonnée » (sic) abritant, entre autres, une statue de Saint Martin du XVe siècle :

Dettey_1

Dettey_2

Dettey_3

Dettey_4

Et l’église de Laizy qui se caractérise par ses contreforts imposants, par d’étonnants piliers cannelés et par des chapiteaux dans le choeur :

Laizy_1

Laizy_2

Laizy_3

Nous fûmes alors surpris par la tombée du jour. Nous nous rendîmes donc en hâte aux abords de l’étang Bousson (Saint-Didier-sur-Arroux) qui avait été vidangé (pêché) le matin même. Nous pûmes alors surprendre un coucher de soleil.

Saint_Didier_1

Saint_Didier_2

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