Séjour chinonais (2/3) : Fontevraud
Après les bords de Loire de Montsoreau, nous prenons une direction sud vers l’abbaye royale de Fontevraud. Il convient ici de rappeler que nous touchons encore la Touraine, mais que nous sommes bien en Anjou (Maine-et-Loire). C’est une région très visitée, notamment par les Anglais, sans doute en partie à cause d’une certaine période du XIIe siècle, période d’une certaine Aliénor d’Aquitaine et d’un certain Henri II Plantagenêt. Ce dernier, avant son mariage avec Aliénor était déjà duc de Normandie et comte d’Anjou et du Maine. Après son mariage (1152) avec Aliénor (ancienne épouse du roi de France Louis VII avec lequel le mariage avait été annulé par l’Église), il devient duc d’Aquitaine. L’année suivante, il est reconnu roi d’Angleterre. Après l’avènement du nouveau roi de France, Philippe Auguste, les combats furent rudes. Ses deux fils, dont Richard Cœur de Lion, allant même jusqu’à s’allier avec Philippe Auguste. Il meurt seul à Chinon en 1189. Richard lui succéda. Tout ceci explique en grand partie le fait que ces deux rois (ainsi que leurs épouses) ont été inhumés à Fontevraud.
L’abbaye a été fondée au début du XIIe siècle et avait la particularité d’accueillir des hommes et des femmes, séparément ; la direction étant assurée par une abbesse et où les femmes étaient privilégiées par rapport aux hommes. Au fil des siècles, l’abbaye évolua peu à peu vers un pensionnat de jeunes filles de sang royal. Après la Révolution, l’abbaye fut transformée en prison (centrale de Fontevraud). Cette prison fonctionna jusque dans les années 1980 et c’est à cette période que débutèrent les travaux de fouille et de restauration.
C’est sous un ciel clair que débuta la visite en compagnie de S. qui fut charmée par la visite. Moi, j’en étais à ma troisième visite, mais je dois dire que comme S., je fus une fois de plus, séduit par l’excellence de la visite guidée. A chaque visite, je n’ai jamais entendu la même chose de la part des guides qui savent à merveille varier la forme et une partie du fond de leur argumentaire. Je dois même dire que cette fois-ci, le guide se surpassa. On est loin des perroquets limite incultes que l’on rencontre souvent dans nombre de châteaux. La visite, prévue pour durer 1 h dura 30 min de plus. Et là, ce n’est pas comme à Chenonceau, on ne regrette pas d’avoir payé son billet d’entrée.
On commence la visite par l'abbatiale du Grand-Moûtier (je suis sous le charme, notamment de la voûte si particulière, à la fois robuste et élancée ; les chants grégoriens, dit-on, lui vont à ravir, mais je n'ai jamais eu l'occasion de tester lorsque j'habitais là-bas) :
Dans l'abbatiale, les gisants...
d'Henri II Plantâgenêt et d'Aliénor d'Aquitaine :
et de Richard Cœur de Lion et d'Isabelle d'Angoulême :
Le cloître du Grand Moûtier :
La salle capitulaire :
D'autres sculptures :
Le chauffoir :
Un escalier Renaissance menant au dortoir (dont le plafond en caissons sculptés rappelle celui vu à Chenonceau) :
L'infirmerie Saint-Benoît, sa chapelle et son cloître :
Le réfectoire :
Et la fameuse cuisine médiévale :