Les vingt ans de Calyste
J’ai été beaucoup touché par la dernière note de Calyste où il évoque ses vingt ans. J’avais amorcé un nouveau commentaire fleuve, mais j’ai préféré en faire une note.
La fameuse phrase relevée par Karagar et Plume ne m'avait pas surpris car Calyste avait déjà évoqué, certes de façon un peu plus diffuse, beaucoup des événements qu’il rappelle. Cette fois, tout est remis en perspective.
Personnellement, à vingt ans, j’étais très loin de là où Calyste en était et je ressemblais beaucoup plus aux vingt ans que Karagar évoque en commentaire. Et cela me pesait pas le moins du monde.
Les vingt ans de Calyste ont été relativement « sexués », comparativement à d’autres expériences, mais je pense que de ce côté là, c’est plutôt Calyste qui était dans la « norme ». En revanche, son orientation l’était beaucoup moins. Calyste ne parle pas de la difficulté de faire des rencontres, à une époque où pourtant les choses ne devaient pas être simples, surtout pour quelqu’un qui « débarquait » à Lyon, mais je me trompe sans doute. Et peut-être que des jalons avait été posés avant Lyon ?
Les années passent et certaines choses demeurent, comme les bonimenteurs auxquels Calyste fait référence. J’y ai été aussi confronté, à petite échelle. Cela m’a marqué, mais cela n’a pas été violent comme les expériences vécues par Calyste. Parce que l’époque est très différente, parce que sans doute, j’étais davantage ubiquiste, parce que cela n’a pas duré et probablement parce que j’ai rencontré, virtuellement, des personnes qui « tenaient la route », dont Karagar en est la première expression la plus aboutie. Je ne parle pas de Fromfrom, cela va de soi, évidemment...
L’idée du suicide ne me paraît hélas pas illogique dans ce qu’a pu vivre Calyste en de telles circonstances. Je n’ai personnellement jamais eu cette idée, mais j’ai été touché de près par le suicide, qui avait un lien avec l’homosexualité. Et puis je me demande toujours comment j’aurais vécu cette période si l’internet n’avait pas existé. Je n’ai heureusement jamais eu le vrai sentiment d’être dans un trou et encore moins au fond de ce trou. Je pensais simplement être ailleurs, comme quelqu’un qui serait inapte à partager des choses intimes, personnelles avec les personnes de mon âge ou à peu près. Et puis on fait des rencontres en grande partie improbables, inattendues…
Et heureusement que Calyste et nombre de personnes sont là pour prouver que l’on ne finit jamais de se construire, que l’on acquière des complexités, des richesses. Pour dire aussi ensemble, que la vie doit encore triompher.