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Cornus rex-populi
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25 août 2010

Belle-sœur et beaux frères

Cette note n’est pas forcément facile à écrire car ce que j’y raconte n’est que ma vision, forcément très partielle et parce qu’elle touche de plein fouet S. et parce que la situation décrite est toujours d’actualité et embarrassante à plus d’un titre.

 

Avant que je ne débarque dans la vie de S., n’ayant ni frère ni sœur, je ne connaissais pas certaines « joies familiales » et je dois dire que cela ne m’a pas manqué, vu ce que j’ai pu constater.

Ainsi donc, j’ai une belle-sœur, V., sœur de S. et trois beaux-frères : T. et E., frères de S., ainsi qu’A., « ex » mari de V.

Commençons par V. et A. Je ne vais pas retracer l’historique de leur vie commune, déjà longue, car je suis fort mal placé pour le faire, même si cela pourrait largement expliquer la situation actuelle. Je les ai rencontré pour la première fois, ainsi que leurs trois filles un certain 31 décembre 2005. Rien à redire à cette époque là. La seconde rencontre fut aussi assez plaisante même si je me suis aperçu qu’A. voulait avoir des infos sur les arbustes de son jardin, au demeurant très peu nombreux, rachitiques et dont l’intérêt se limitait à un quelconque troène. Disons que c’était pour lui une manière, certes un peu maladroite, de rentrer dans mon univers. Mais au fil des mois, j’en ai appris plus long sur leur parcours à tous les deux et j’ai pu ensuite constater de moi-même les problèmes familiaux et domestiques, avec un curieux sens des priorités qui s’est répercuté et se répercute encore potentiellement ou réellement sur la santé ou l’avenir de leurs filles. Les deux plus âgées devraient s’en sortir, mais la plus jeune n’est pas à l’abri, d’autant que les deux se sont séparés et n’ont, semble-t-il, pas les moyens de divorcer. Nous ne voyons plus A., ce qui ne constitue certes pas un gros manque et V. pourrait vivre dans de meilleures conditions. La gamine, elle, est trop souvent « livrée » à son père ou à la mère de son père, ce qui risquerait à terme, d’être assez catastrophique (et ce ne sont pas des paroles en l’air, c’est un vrai risque).

 

T., frère aîné de S. et E., le plus jeune de la fratrie (39 ans quand même) sont célibataires et vivent chez Maman. Enfin, quand je dis qu’ils vivent chez leur mère, c’est inexact, c’est leur mère qui vit chez eux. Cela vient du fait qu’en gros, ils ont racheté la maison familiale pour éponger les dettes de l’entreprise parentale (père aujourd’hui décédé). T. et E. vivent donc là-bas comme à l’hôtel. Maman les nourrit et les blanchit avec un service de haute qualité. Même quand ils se lèvent le matin et qu’il fait grand jour, ils n’ont même pas le courage d’ouvrir les volets et préfèrent allumer la lumière. Le café est toujours fait d’avance, le couvert est mis matin midi et soir. Parfois, d’un effort surhumain, on daigne retirer son assiette de la table. La moitié du temps, on ne dit ni merde ni mâche quand on s’en va. La moitié du temps, on ne dit pas qu’on ne vient pas manger ou on se scandalise parce qu’on n’a pas attendu leur retour… Je pourrais multiplier les exemples à l’infini sur ce qu’ils devraient faire dans LEUR maison mais ils n’ont même pas conscience d’un quelconque manquement. Mais Maman, certes coincée par la situation, voire prise partiellement en otage, est trop gentille et est littéralement leur bonne. Ils ont juste dû se débrouiller quand leur mère était à l’hôpital. C’est à peu près à cette période qu’ils ont appris où se trouvaient le magasin ou le supermarché ou encore qu’ils ont appris l’existence de ces fabuleux instruments que sont l’éponge et le balai. Mais ils n’ont pas dû trouver le robinet d’eau de la cuisine, complètement mort, et dont leur mère les supplie de le changer depuis des années. J’arrête là le tableau, mais on pourra peut-être comprendre une partie du malaise dont je suis la proie quand nous allons loger là-bas pendant nos vacances. Chez ma belle-mère, mais pas vraiment. Invité, mais pas vraiment par les propriétaires. Ayant un très bon accueil chaleureux et extraordinaire de ma belle-mère, mais avec ces deux « coucous » de fils qui pourraient être suspicieux à mon encontre ou à l’encontre de S. D’ailleurs, un incident, une prise de bec de courte durée survenue samedi soir entre S. et son plus jeune frère, alors que j’étais dans le jardin, m’invite à penser que nous ne sommes absolument et définitivement pas les bienvenus. Je ne suis qu’une pièce rapportée, mais cet incident, même peu spectaculaire, m’a mis très mal à l’aise et je l’ai dit à ma belle-mère et j’ai envisagé de quitter les lieux sur le champ. Et je déplore que dans cette famille, on ne se dise pas ses quatre vérités en face et qu’on joue encore régulièrement de l’hypocrisie, qui ne résout rien mais amplifie encore le malaise. Pour ma part, je veux être réaliste, ce n’est pas moi qui vais résoudre les problèmes. Néanmoins, il faut être logique et je songe sérieusement à ne plus remettre les pieds dans LEUR maison… Toutefois, j’ai aussi conscience que les deux frères ne sont pas totalement responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent car ils en sont aussi les victimes. Victimes de certains manques dans la « progression » d’un homme de notre temps, victimes de leur père, sans doute aussi un peu de leur mère (c’est difficile à dire ou à croire, mais je le pense), déphasés, n’ayant pas coupé eux-mêmes le cordon ombilical qui les enferme et qui explique sans doute des manques et le fait qu’ils n’aient pas trouvé l’âme sœur ou un autre déclic émancipateur ou libérateur. Et je dis cela en connaissance de cause, car moi aussi, j’ai eu du mal à couper un certain cordon ombilical, alors qu’il n’était que virtuel et que c’est surtout moi que me l’imposais.

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Commentaires
C
A Sirenemelusine> Oui, j'imagine bien que ce n'est pas une situation isolée... Merci et bon après-midi de mitraillage.
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S
coucou<br /> ça ressemble beaucoup à des "cas" que mon conjoint "côtoie" de par son métier (medeçin dans la campagne bretonne)<br /> et ça doit te faire du bien de pouvoir le partager avec tes lecteurs..<br /> et en te lisant,on découvre une analyse tres "juste".<br /> et merci de ton petit passage chez moi!!<br /> bon dimanche!<br /> cet aprem,ya les "loustiks de l'acoustique "a rochefort en terre!!<br /> une sorte de fete de la musique!!!!<br /> je vais aller mitrailler!!<br /> biz!!
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C
A Lancelot> Comment font-ils ? Eh bien comme tu dis, elle prépare des choses à l'avance ou des plats préparés en conserve ou autres... Et puis ils se font inviter à droite ou à gauche et vont au resto. Le ménage, lors de son dernier séjour à l'hôpital, j'ai eu des échos que cela ne s'était pas toujours très bien passé. Je n'ose imaginer...<br /> <br /> Pour le reste, tu as raison. J'ai aussi fait cette note parce que j'étais resté assez discretr jusqu'à présent sur ce sujet. Cela m'a toujours agacé à un point, mais là, une goutte d'eau est venue faire déborder un vase déjà trop plein. Evidemment, les lecteurs n'ont pas à juger, mais je dis moi mon "émotion" et parce que cela m'a fait du bien.<br /> C'est toi que je remercie de ce commentaire et vives les échos !
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L
Et quand la Maman de Fromfrom vient chez vous, comment se débrouillent-ils, les deux beaufs ?<br /> <br /> (Oui bon, question idiote. Elle leur laisse de quoi manger pour une semaine et elle se retrouve en arrivant avec une montagne de linge et de lessive en retard, sans parler du ménage à faire. Bon).<br /> <br /> Difficile de commenter quand on connaît les protagonistes, disent Karagar et Karreg. Difficile aussi quand on ne les connaît pas ! Mais, ce qui m'intéresse surtout dans ta démarche, c'est le préambule de ta note. Je dois dire que je ne trouve pas qu'il y ait de l'impudeur à faire cela. Comme je l'ai dit tout à l'heure sur un autre blog, aucun des lecteurs ne juge. Enfin, je pense. On écrit pour trouver un écho. Et, en l'occurrence, sans rentrer dans les détails (les miens notamment) chaque famille porte sa croix, tu le sais bien. <br /> <br /> Merci, en tout cas, pour ce billet "intimiste".
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C
A Karagar> Oui, c'est un bon qualificatif, elle rayonne. Une incroyable force aussi qui fait que finalement, elle s'en sort bien malgré toutes les épreuves qui l'ont accablé. Il y a chez elle un vrai esprit jeune, notamment une curiosité pour les choses de notre temps, et une aptitude à l'humour et puis une gentillesse... Nul doute qu'il y a quelqu'une qui a été mieux servie dans la transmission.<br /> <br /> A Calyste> Oui, je pense que la situation est quasiment inextricable et que je n'y peux à peu près rien de mon côté.
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C
Difficile de dire quoi que ce soit sur ce billet, même si je comprends parfaitement ce que tu peux ressentir.
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K
Je ne sais pas trop quoi dire car je connais un peu trop (plus ou moins, bien sûr) les protagonistes.<br /> En tout cas la Moman, elle, elle rayonne d'un quelque chose qui force la sympathie et dont je crois qu'une seule de sa descendance a hérité.
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P
Je suis aussi d'accord pour le bol d'air frais.<br /> <br /> J'ai eu deux beaux-frères, un qui a toujours vécu aux USA. Je crois que cela n'allait guère avec la deuxième de mes nièces entre père et fille.<br /> L'aînée (avocat d'affaire a toujours vécu avec ses parents jusqu'à leur mort.)<br /> <br /> Mon deuxième beauf vit toujours, 90 ans et sa cadette, va chez lui tous les jours, et l'invite très souvent.<br /> <br /> <br /> Tu sais, nous avons les enfants que nous méritons.<br /> Notre fils a deux beaufs et quand la cadette vient avec sa smala, le fils passe toujours à la maison avec sa famille. Le plus vieux des beaufs, c'est plutôt rare, car lorsqu'ils sont en repos, c'est plutôt au golf qu'ils vont.<br /> <br /> En dehors de ça, nôtre fille aînée passe un matin chaque semaine (son jour de repos) et le fils tous les samedis matins, avec le petit fils. Ils emmènent Eliane faire les courses importantes.<br /> <br /> Nous sommes choyés et que demander de plus !!!<br /> <br /> Belle journée à vous deux.
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C
A KarregWenn> Oui, je crois qu'elle a besoin de ce bol d'air, soit lorsqu'on y va, soit lorsqu'elle vient chez nous. D'ailleurs, le bonheur est amplement partagé. Pour le reste, on ne peut pas s'imposer et j'ai passé l'âge pour être pris pour un importun (ou plus ordinairement pour un con, car je crois que je dois passer pour tel, tant je ressens un décalage qu'aucune tentative de dialogue de ma part n'a pu combler).<br /> Sinon, un bisou ira évidemment bien avec elle de ta part.
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K
Difficile de dire quoi que ce soit de futé quand on ne connait pas "en vrai", les choses dont tu parles, meme si on en a déjà eu quelque idée avec vous deux. Juste un petit mot à propos de l'adorable Moman. Plus envie d'aller là-bas dis-tu, ce que je comprends bien, mais peut-etre qu'elle a sacrément besoin de ce bol d'air frais que vous lui portez ?<br /> Ofet, quand vous l'aurez au bout du fil, un petit bisou de moa ira bien avec elle ?
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Cornus rex-populi
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