Toujours, lors de mon premier séjour alsacien avec mes parents, nous avions visité le musée du chemin de fer de Mulhouse. Le musée de l’automobile existait déjà à l’époque, mais probablement depuis peu. La Cité de l’Automobile – Collection Schlumpf est considérée comme le plus important musée automobile du monde avec 400 voitures. Les frères suisses Hans et Fritz Schlumpf se sont installés ici dans les années 1920 en achetant une filature avant de faire fortune. Une partie très importante de l’argent de la société fut détourné par Fritz pour acheter des voitures, parfois, des lots complets, en particulier des Bugatti. Un immense « musée » fut construit pour accueillir cette collection secrète découverte seulement en 1977 par les ouvriers qui occupaient l’usine compte tenu de graves difficultés financières. Les Schlumpf firent installer dans le « musée » près de 1000 lampadaires en fer forgé, répliques de ceux du pont Alexandre III de Paris. Le tout fut racheté par une association de collectivités publiques pour seulement 42 millions de Francs, autrement dit pour rien quand on sait que la plus chère des voitures en vaut près du double.
Je n’en dis pas plus, il y a là des choses très intéressantes, même si on ne s’intéresse pas particulièrement aux voitures. La collection, complétée depuis, s’étend des débuts de l’automobile jusqu’à la période actuelle. Aucun modèle produit en ce moment à l’exception de la Bugatti Veyron de 1001 ch, voiture de série la plus puissante et la plus rapide du monde. Pas (ou presque) de voitures américaines.
Voici quelques unes des voitures photographiées (attention au risque d’indigestion, même si c’est en plusieurs épisodes). Je me suis quand même appliqué à donner beaucoup d’informations, ce qui n’a pas été une mince affaire.
Un des plus vieux ancêtres de nos Peugeot actuelles :
PEUGEOT Phaetonnet Type 8 (1893, France) – 2 cylindres, 1282 cm3, 3 ch, 20 km/h
BENZ Phaëton Type Vélo (1896, Allemagne) – 1 cylindre, 1050 cm3, 1,5 ch, 20 km/h
Sans doute le plus vieux bus anglais :
DAIMLER Bus (1899, Angleterre) – 2 cylindres
Quant la voiture qui se veut botanique ?
SERPOLLET Vis-à-Vis Type D (1901, France) – 4 cylindres, voiture à vapeur
Une voiture à chaîne, certes, mais cela devient sérieux au niveau de la puissance et de la vitesse puisqu’elle pourrait se faire flasher sur l’autoroute. Cette voiture a été en partie conçue par le jeune Ettore Bugatti avant qu’il ne prenne son indépendance :
MATHIS Biplace sport Type Hermès (1904, France) – 4 cylindres, 12057 cm3, 92 ch, 135 km/h
MERCEDES Biplace sport 37/70 (1906, Allemagne) – 6 cylindres, 9495 cm3, 70 ch, 90 km/h
Un coupé familial :
PANHARD-LEVASSOR Coupé chauffeur X8 (1911, France) – 6 cylindres, 3619 cm3, 18 ch, 90 km/h
Avec cette voiture, nul besoin de faire un tonneau pour se rendre intéressant :
PILAIN Tonneau 40 (1911, France) – 4 cylindres, 1843 cm3, 15 ch, 70 km/h
Elle se vit attribuer le titre de « meilleure voiture du monde » :
ROLLS-ROYCE Biplace Silver Ghost (1912, Angleterre) – 6 cylindres, 7428 cm3, 100 km/h
Là, on nous a obligés à être complètement ridicules !
On aime les petites voitures chez Peugeot. Mistinguett a appris à conduire là-dessus :
PEUGEOT Torpédo Type 161 (1922, France) – 4 cylindres, 667 cm3, 10 ch, 60 km/h
Plus sérieux, mais plus ancien :
PEUGEOT Torpédo Type 146 (1913, France) – 4 cylindres, 4536 cm3, 35 ch, 80 km/h
Torpédo toujours, mais chez Renault :
RENAULT Torpédo Type MT (1923, France) – 4 cylindres, 951 cm3, 60 km/h
Une limousine Renault se caractérisant, comme plusieurs voitures du constructeur, par un radiateur près de l’habitacle :
RENAULT Limousine Type EU (1920, France) – 4 cylindres, 2815 cm3, 12 ch, 60 km/h
La seule Audi vue au musée :
AUDI Torpédo Type E21/78 (1924, Allemagne) – 4 cylindres, 5663 cm3, 55 ch, 95 km/h
Une Mercedes dessinée par Ferdinand Porsche. Ce ne sera pas la seule :
MERCEDES Torpedo 400 (1925, Allemagne) – 6 cylindres, 3920 cm3, 100 ch, 120 km/h
Une autre Mercedes survitaminée :
Des Bugatti, plus délicates, mais souvent très performantes :
BUGATTI Torpedo Type 17 (1914, France) – 4 cylindres, 1368 cm3, 18 ch, 95 km/h [3 places curieusement disposées dans une carrosserie « bateau » en bois]
BUGATTI Cabriolet Type 35B (1927, France) – 8 cylindres, 2261 cm3, 140 ch, 210 km/h [voiture de course]
BUGATTI Cabriolet Type 46 (1930, France) – 8 cylindres, 5350 cm3, 140 ch, 140 km/h
Honneur à la « vraie » Italie :
MASERATI Biplace sport 2000 (1930, Italie) – 8 cylindres, 1980 cm3, 155 ch, 180 km/h
ALFA ROMEO Cabriolet 8C 2,3 (1932, Italie) – 8 cylindres, 2336 cm3, 180 ch, 210 km/h