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Cornus rex-populi

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9 août 2008

Châteauneuf-en-Auxois

J’ai déjà évoqué et montré ici le château de Châteauneuf-en-Auxois (Côte-d’Or), charmant petit village juché sur une colline, cher à Henri Vincenot. Cette fois, la visite fut pour moi un bien plus grand moment qu’il y a trois ans. D’abord parce que j’étais, entre autres, en charmante compagnie et parce que mon esprit était libéré des turpitudes d’alors.

Voici quelques vues du château :

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Et à l’intérieur :

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Et puis les rues, les maisons et autres particularités :

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9 août 2008

Le Cépiau (6)

Le père Jean, le curé de la paroisse, était un homme qui était resté fidèle aux vieilles doctrines éculées de l’église : misogyne, traditionaliste, prônant la charité intéressée, combattant les actions de solidarité dans le monde ouvrier, fidèle et soumis aux puissants, adepte de conservatismes en tous genres, favorable au maintien des indigents dans le cercle de l’obscurantisme religieux (bref, rien que des qualités pour un seul homme, apte à séduire le Comte). Le Comte et le père Jean étaient effectivement amis de longue date. Le dimanche suivant l’humiliation de la partie de chasse, le Comte invita le curé au château.

Ce vendredi, Robert était parti superviser les opérations de marquage des bois en forêt domaniale de Gleune et il avait convenu de marander* à midi chez le Cépiau. A midi juste, Robert se pointe à la ferme des Ravatins. Une puissante et agréable odeur de gibier embaume la cuisine.

- Que nous as-tu fais de bon ce midi ?

- Alors, en entrée, un buisson d’écrevisses de la Canche à la nage, en plat de résistance, un rôti de sanglier avec des treuffes* du jardin, du fromage de bique et en dessert, de la tarte aux pourriots*.

- Parfait, mais dis-moi, il vient d’où le sanglier ?

- De la forêt de Gleune, pardi, de là où travaillent tes gars !

- Évidemment, Cépiau, tu es incorrigible. Tu devrais quand même te méfier, car tu sais qu’il y a un œil derrière chaque arbre.

- Oui, je sais.

- Enfin, du moment que c’est bon. Et à boire ?

- Eh bien, un petit Aloxe-Corton que nous avions rapportés ensemble il y a cinq ans.

- Bien, bien… Alors, tu n’oublies pas, ce soir, je t’emmène. Tu couches à la maison et nous partons demain matin au plus tôt pour Beaune.

- Oui, oui, tu penses bien, je ne vais pas oublier. Mes affaires sont prêtes.

Le repas terminé, Robert retourna à son chantier et le Cépiau s’en alla quérir aussitôt une quelconque « friandise » pour la femme de Robert.

Le samedi matin, dans la voiture pour Beaune, le Cépiau se confia à Robert au sujet de l’histoire avec le Comte.

- Tu as fait fort quand même, mais tu lui as donné une bonne leçon.

- Ce qui m’inquiète, c’est ce fichu curé qui complote.

- Mais non, ne t’inquiète pas. Que veux-tu qu’il te fasse ce vieux con de curé ?

- Tu as sûrement raison.

Les deux hommes firent le tour habituel des caves et se ravitaillèrent des meilleurs vins. Au retour, la voiture, qui était bonne bête, les ramena sans encombre jusqu’à la maison de Robert. Ils purent ainsi se reposer en paix de cette lourde fatigue œnologique.

Le dimanche après-midi, Robert raccompagna le Cépiau chez lui. Ils purent encore à loisir déguster les acquisitions de la veille. Avant de partir, Robert dit :

- Bon, alors, c’est entendu, on se donne rendez-vous dans quinze jours à S. pour aller voir ces arbres. Moi, je pars demain en formation à Montpellier.

A suivre.

* marander : cuisiner, manger

* treuffes : pommes de terre (Solanum tuberosum L.)

* pourriots : myrtilles (Vaccinium myrtillus L.)

5 août 2008

Le Cépiau (5)

Peut-être qu’on l’avait oublié depuis le temps, mais l’histoire n’est pas terminée.

Il œuvrait toujours seul. Tout se faisait généralement dans la discrétion la plus poussée, sauf quand le Cépiau en avait décidé autrement.

Le Comte habitait un château « campagnard » de la fin du XVIIe siècle. Sa famille avait vécu, depuis plusieurs générations déjà, de ses terres, plus exactement de la rente que lui rapportait ses métayers. Mais après la Première guerre mondiale, l’exode rural, les paysans morts à la guerre, les mauvaises récoltes avaient réduit considérablement le train de vie de la famille. Le jeune Comte d’alors avait donc décidé de se lancer dans les affaires : la quincaillerie et les livraisons de ferraille. Durant la Seconde guerre mondiale, le Comte, avec ses relations, avait réussi à faire des affaires avec l’occupant. On ne savait pas si le Comte avait fait du tort à la population locale, mais le Cépiau avait toujours eu du mal à digérer l’enrichissement induit et il avait décidé de le lui faire payer à sa manière.

Le Cépiau, depuis l’épisode de la table qu’on lui avait demandé de fabriquer, arpentait à qui mieux mieux les terres du Comte, en toute impunité puisque Charles, le régisseur et garde-chasse par la même occasion avait promis de le laisser en paix. Bien entendu, le Comte n’était pas au courant de l’arrangement.

Le Cépiau, pour se venger du Comte avait décidé de vider totalement les terres du comte de tout ce qui pouvait ressembler à un poisson ou à un gibier. Ainsi, il avait décuplé le nombre de collets, avait organisé avec Maurice plusieurs chasses de nuit pendant l’été à la lanterne pour écrémer lièvres et lapins. La rivière avait été parsemée de lignes de fond et l’étang en face du château passé au tramail. En mars dernier, lors de la vidange quinquennale de l’étang, le Comte s’était ému de ne presque rien trouver dans l’étang. Il s’était également un peu étonné de la pauvre battue au chevreuil qu’il avait organisée en février. Et puis, il y eut cet épisode pour l’ouverture de la chasse.

Pour l’ouverture de la chasse, le Comte avait coutume d’inviter ses meilleurs amis aristocrates ou notables de tout poil pour une grande chasse parmi les champs et les prairies du domaine. Au menu, en général, des lièvres, perdreaux et faisans à volonté. Il faut même préciser que Charles élevait quelques gallinacés supplémentaires pour soutenir les effectifs et les lâchait de façon échelonnée entre le mois de mai et le 15 août. Durant l’été, Charles avait bien remarqué qu’il ne voyait pas beaucoup de gibier, et s’en était un peu inquiété. Quelques jours avant l’ouverture, il avait donc lâché les derniers faisans qu’il avait conservés.

Le matin de l’ouverture, le rassemblement de tous avait été ordonné, comme tous les ans dans la cour du château pour la revue des chasseurs, des armes et des chiens. A l’issue de la cérémonie d’ouverture, tout le monde se mit en route : les invités devant, le Comte à cheval en arrière pour superviser les opérations, suivi par Charles avec des chiens en réserve. La chasse fut désastreuse : les chiens restaient parfaitement impassibles, sa baladant comme de vulgaires chiens de ville. Il n’y avait pas âme de gibier qui vivait sur l’ensemble du domaine. Dans la dernière parcelle, un chien daigna quand même à regret faire un arrêt sur un pauvre volatile : un faisan qui eut peine à s’envoler et qui fut abattu par Monsieur le curé. Bref, une catastrophe, une humiliation pour le Comte. Ce dernier se confondit en excuses auprès de ses invités, lesquels ne mirent pas longtemps à prendre congé, sans repasser au château.

La catastrophe n’était pas moins grande pour Charles. Alors qu’ils regagnaient le château, le Comte, dans un état de rage rarement vu, demanda des explications. Ils se trouvaient alors au niveau du Pont des Chaumes froides au-dessous duquel le Cépiau relevait ses lignes de fond.

- Mais comment avez-vous pu laisser faire un braconnage pareil ? Comment peut-on se faire berner de la sorte ? Vous êtes un incapable, Charles !

- Oui, Monsieur le Comte.

- Comment avez-vous pu vous faire voler mes perdrix et mes faisans ? Et les lièvres, ils sont où ? Mais qu’avez-vous bien pu fabriquer ?

- Je…

- Taisez-vous ! N’avez-vous donc point vu de traces de braconnage ? Je ne peux pas y croire. Vous êtes un con, Charles !

- Oui, Monsieur le Comte.

- Vous rendez-vous compte dans la situation épouvantable dans laquelle vous m’avez mise ? après avoir vu un tel cataclysme, mes amis ne me feront plus aucune confiance ! Vous êtes nul, Charles.

- Euh…

- Taisez-vous, vous ai-je dit ! Peut-être est-ce vous qui m’avez détruit ma chasse, volé mon gibier ? Vous êtes renvoyé !

- Oui, Monsieur le Comte.

A ces derniers mots, le Cépiau qui avait tout entendu et qui n’en pouvait plus de voir Charles se faire humilier, bondit sur la berge, vint rejoindre les deux hommes et s’écria :

- C’est moi et personne d’autre qui ai passé vos terres au peigne fin, c’est moi qui m’en suis pris à votre gibier. Charles n’y est pour rien.

- Mais, comment osez-vous venir ici me défier sur mes terres. Vous êtes un voleur et je vais vous faire passer l’envie de braconner en vous envoyant directement en prison.

- Pas si vite, Comte, vous ne pourrez rien prouver, je n’ai laissé aucune trace.

- Vous êtes un voleur, un bandit, un assassin !

- Un assassin ? Elle est bien bonne ! Dois-je vous rappeler vos agissements pendant l’Occupation ? Dois-je vous rappeler d’autres agissements lors de la libération en octobre 1944 ? Vous et vos amis, pour donner le change, pour vous dédouaner, qui avez pris les armes alors que tout risque était écarté pour aller pourchasser et tuer des soldats allemands isolés et perdus dans le Morvan ? Vous ne vous en rappelez plus de ça, vous et Monsieur le curé ? Oublié, digéré, ni vu ni connu !

- Mais…

- Taisez-vous ! Alors, vous pouvez toujours me mettre les gendarmes au cul, on va bien rire…

- Je vous ferai condamner. Et puis j’ai Charles comme témoin. Et mon ami le colonel…

- Ah ah ! Votre ami le colonel Jeannin ? Vous avez déjà oublié qu’avec votre partie de chasse à la con, vous venez de le vexer à mort ? Quant à Charles, je vous rappelle que vous venez de le virer à l’instant. Et que je viens de l’embaucher pour faire commerce de mes meubles.

Le Comte, se dressant sur ses étriers et tenant haut sa cravache.

- Je vais vous…

- Vous allez quoi ? Me faire courir ? Vous voulez courir ? Qu’à cela ne tienne ! Eh bien courrez donc, vous !

Sur ce, le Cépiau abat un méchant coup de bâton sur l’arrière train du cheval, lequel se met immédiatement à galoper en direction des écuries.

A suivre.

5 août 2008

Saint-Andoche de Saulieu

A plusieurs reprises, S. et moi avions trouvé porte close pour la visite de la basilique Saint-Andoche de Saulieu (XIIe s.), notamment lorsqu’il y avait des travaux à l’intérieur. Mais en ce mois de juillet, nous avons enfin pu pénétrer dans l’édifice.

La façade, le clocher et la fontaine :

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Vues générales de l’intérieur :

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Cette église possède incontestablement de nombreux airs de famille avec ses congénères de style clunisien (voûte en berceau brisé, même type d’élévation, même triforium aveugle, mêmes fenêtres hautes…), mais les piliers y sont différents. A l’intérieur de la nef, ils proéminent (colonnes engagées) et ne possèdent donc pas de pilastre cannelé comme ceux de l’ancienne abbatiale de Cluny III, la basilique Notre-Dame de Beaune, la basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial ou la cathédrale Saint-Lazare d’Autun. Je ne montre pas le chœur, détruit, dit-on, par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans et reconstruit au XVIIIe s.

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Les sculptures des chapiteaux, dont certaines rappellent celles d’Autun, sont de mon point de vue, exceptionnelles (voire, il faut savoir l’avouer, à mon goût, sans doute plus valorisantes que celles d’Autun) :

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D’autres sculptures des XIV-XVe siècles :

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L’orgue moderne :

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Les stalles du XIVe s. :

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Le sarcophage en marbre de saint Andoche (profondément restauré au XIXe s.) :

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2 août 2008

Vrai ou faux

Certains se sont déjà livrés à ce petit jeu. Voici quelques propositions pour lesquelles il va falloir démêler le vrai du faux. Et que le meilleur gagne. Fromfrom est exclue de la compétition.

  1. Je me suis perdu une fois en forêt.

  2. J’ai fait la moitié du tour de la Mer Rouge à pied.

  3. J’ai pris des morpions (je ne parle pas du jeu).

  4. J’ai été invité par Jacques Chirac à la « garden party » du 14 juillet à l’Elysée lors de mon service militaire.

  5. Je préfère les jonquilles (et narcisses) aux tulipes.

  6. J’ai eu pendant trois ans deux contrats de travail simultanés chez le même employeur.

  7. J’ai déjà refusé d’être interviewé à la radio.

  8. J’ai attrapé des couleuvres à collier à plusieurs reprises.

  9. On m’a déjà pris pour un Québécois.

  10. Il m’arrive de prendre plusieurs centaines de kilogrammes de poissons en une matinée.

  11. J’ai commencé à chanter à vingt ans.

  12. J’ai gardé un fort accent de mon lieu de naissance.

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30 juillet 2008

Haute-Maurienne (2 et fin)

Le soir, dîner dans une crêperie : très couleur locale, n’est-ce pas ? Et je dois dire que Fromfrom n’y était pour rien. Il a bien fallu que je goûte le génépi artisanal de la maison. Conclusion : ce n’était pas mauvais. La nuit se passa sous la clameur d’un petit torrent canalisé qui passait sous nos fenêtres. Le lendemain, donc, départ pour le col du Mont Cenis où nous attendait une partie des troupes. Nous nous engageons alors sur une petite route à flanc de lac (du Mont Cenis) pour nous rendre au col du Petit Mont Cenis, départ de l’excursion. Nous n’avions pas l’intention de rester la journée, alors nous prîmes congé en fin de matinée. Nous fîmes bien, car l’oxygène était encore trop rare à mon goût dès que la pente du chemin se faisait plus raide et parce que le la marche promettait d’être longue (et elle le fut m’a-t-on dit). Et puis, nous avions programmé de rentrer en pays éduen le soir même. Alors que j’essayais (pas toujours avec aisance) de savoir quelles espèces j’observais et que je tentais d’en photographier quelques-unes, Madame Fromfromgirl eut le loisir de prendre quelques photos de bonne facture (voir ici).

De mon côté, voici ce que je peux vous proposer.

Quelques prairies fleuries…

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Avec Trifolium alpinum L. (Trèfle des Alpes) :

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Pedicularis rostratocapitata Crantz (Pédiculaire à bec en tête, Pédiculaire de Jacquin) :

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Des rochers, avec Sempervivum tectorum L. (Joubarbe des toits) :

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Myosotis cf. alpestris F.W.Schmidt (Myosotis des Alpes) :

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Vaccinium vitis-idaea L. (Airelle rouge) :

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Carex atrata L. (Laîche noirâtre) :

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Pedicularis verticillata L. (Pédiculaire verticillée) :

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Trollius europaeus L. (Trolle d’Europe) :

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Geranium sylvaticum L. (Géranium des bois) :

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Bartsia alpina L. (Bartsie des Alpes) :

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Biscutella laevigata L. (Lunetière lisse) :

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Silene acaulis (L.) Jacq. subsp. longiscapa Vierh. (Silène acaule à tige longue) :

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Dryas octopetala L. (Chênette, Dryade à huit pétales) :

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Saxifraga bryoides L. (Saxifrage faux-bryum, Saxifrage d’Auvergne) :

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Botrychium lunaria (L.) Sw. (Botryche lunaire) :

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Pedicularis rostratospicata Crantz (Pédiculaire à bec en épi) :

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Hieracium gr. pilosella L. (Piloselle) :

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Alchemilla cf. alpina L. (Alchémille des Alpes) :

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Juncus jacquini L. (Jonc de Jacquin) :

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Clematis alpina (L.) Mill. (Clématite des Alpes) :

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Veronica alpina L. (Véronique des Alpes) :

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Helianthemum nummularium (L.) Miller s.l. (Hélianthème jaune) :

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Quelques autres vues générales ou de plantes déjà vues :

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Nous quittâmes donc le Mont Cenis pour nous diriger vers le col de l’Iseran.

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Alors que nous avions déjà bien entamé l’ascension, nous nous arrêtâmes pour pique-niquer le long d’une rivière avec quelques maisons isolées et une cascade en arrière plan.

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Depuis cette position, on avait une vue imprenable sur les montagnes environnantes et leurs impressionnants glaciers.

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Un peu plus haut, encore des cascades.

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S. éprouve de plus en plus de difficultés à conduire. Il faut dire que la route est assez impressionnante (presque jamais de muret ou de barrière pour se prémunir du vide ou des ravins, route parfois étroite voire partiellement détériorée…). Je prends donc le volant. On continue de monter. On rencontre des névés. Le lendemain, il y aura de la neige.

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Au sommet, rien de très particulier à part cette petite Composée (Asteraceae) observée à la hâte.

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Nous rentrons en empruntant l’autre vallée (Isère), alors que nous étions arrivés par la Maurienne (vallée de l’Arc). Un peu plus bas, je considère que je ne peux pas quitter les Alpes sans photographier une Gentiana lutea L. (Gentiane jaune).

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J’en profite pour m’émerveiller devant le modeste Onobrychis viciifolia Scop. (Sainfoin), trop semé en plaine le long de nos routes, mais qui reste une splendide Légumineuse (Fabaceae).

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26 juillet 2008

Haute-Maurienne (1)

Depuis plusieurs mois déjà, était programmée une ses*sion bot*anique dans les Alpes par l’association septentrionale. Cependant, j’avais fait mon deuil d’y participer pour diverses raisons : période approximative du déménagement, concours fromfromesque, à cheval sur le week-end du 14 juillet au cours duquel nous avons traditionnellement autre chose à faire. J’avais donc fait une croix dessus lorsque l’organisateur en chef me proposa de venir quand même respirer l’air pur et voir quelques-unes de ces plantes extraordinaires. En définitive, je perçus que nous pourrions quand même faire un voyage éclair là-bas depuis la Bourgogne.

Nous partîmes donc vers 9 h du matin et nous étions sur place vers 13 h. Alors que nous nous préparions à gagner directement le rendez-vous de l’après-midi, mon œil fut attiré par un groupe de voitures aux plaques numérologiques qui ne laissaient guère de doute sur leur origine. Nous fîmes demi-tour et nous trouvâmes le petit groupe dispersé sur une belle prairie en train de pique-niquer ou de faire des photos. Après avoir avalé à notre tour nos sandwichs, nous nous rendons ensemble immédiatement sur le lieu de prospection de l’après-midi : Lac blanc au nord de Termignon dans le Parc de la Vanoise (non loin de Lanslebourg-Mont-Cenis). Sur le chemin, alors que S. est au volant, c’est l’émerveillement floristique dans tous les virages. Arrivés sur place, à peine sortis de la voiture, je me fais violemment éblouir par les couleurs vives de chaque fleur, mais aussi par les paysages grandioses qui nous entourent, les sommets tous largement blanchis par la neige et les glaciers, le tout sous un soleil resplendissant. Nous commençons par un minuscule bout de prairie dans laquelle je ne connais pas 10 % des espèces. C’est abominable de se sentir ainsi « largué », mais la richesse exceptionnelle de la flore et la beauté des couleurs qui me sautent en plein visage font que j’y prends un plaisir intense. S., qui ne s’y entend guère dans le domaine, me dira rapidement qu’elle est elle aussi subjuguée par le festival de couleurs qui s’étale partout devant nos yeux.

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Erysimum ochroleucum (Schleich.) DC. (Vélar jaunâtre) :

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Gymnadenia rhellicani (Teppner & E.Klein) Teppner & E.Klein (Nigritelle noire) :

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Phyteuma orbiculare L. (Raiponce orbiculaire) :

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Trifolium montanum L. (Trèfle des montagnes) :

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Aster alpinus L. (Aster des Alpes) :

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Gentiana utriculosa L. (Gentiane à calice renflé) :

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Saponaria ocymoides L. (Saponaire rose) :

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Anthyllis vulneraria subsp. valesiaca (Beck) Guyot (Anthyllide du Valais) :

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Centaurea uniflora Turra (Centaurée à un capitule) [non en fleur ici] :

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Gentianella campestris (L.) Börner (Gentiane champêtre) :

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Petrorhagia saxifraga (L.) Link (Œillet saxifrage) :

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Trifolium badium Schreb. (Trèfle bai) :

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Campanula rhomboidalis L. (Campanule rhomboïdale) :

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Hieracium aurantiacum L. (Epervière orangée) :

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Crepis aurea (L.) Tausch (Crépide orangée) :

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Carduus defloratus L. subsp. defloratus (Chardon décapité) :

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Nous attaquons ensuite la montée vers le Lac blanc. Evidemment, ça grimpe, évidemment, nous sommes un peu fatigués par le voyage, mais au bout de quelques minutes, je me sens essouflé et l’oxygène me manque. S. aussi, mais curieusement, elle est presque moins affectée que moi. En discutant avec les autres, nous réalisons que nous sommes quand même à 2200 m d’altitude et que contrairement à nos collègues, nous n’avons pas eu le temps de nous adapter à l’altitude. C’est finalement avec beaucoup de difficultés que nous atteignons le fameux lac.

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Traunsteinera globosa (L.) Rchb. (Orchis globuleux) :

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Bupleurum petraeum L. (Buplèvre des pierriers) ou Bupleurum ranunculoides L. (Buplèvre fausse-renoncule [à confirmer] :

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Lilium bulbiferum var. croceum (Chaix) Pers. (Lys orangé) :

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Campanula spicata L. (Campanule en épi) :

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Dianthus sylvestris Wulfen (Œillet des rochers) :

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Linum alpinum Jacq. (Lin des Alpes) :

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Paradisea liliastrum (L.) Bertol. (Lys des Alpes) :

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Dracocephalum ruyschiana L. (Tête-de-dragon de Ruysch) :

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Helianthemum oelandicum (L.) Dum.Cours. subsp. italicum (L.) Ces. (Hélianthème d'Italie) :

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Rumex alpinus L. (Oseille des Alpes) :

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Pseudorchis albida (L.) Á.Löve & D.Löve (Orchis blanchâtre) :

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Gentiana acaulis L. (Gentiane acaule, Gentiane de Koch) :

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Pulsatilla alpina (L.) Delarbre subsp. alpina (Anémone des Alpes) :

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Viola calcarata L. (Pensée des Alpes) :

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Primula farinosa L. (Primevère farineuse) :

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Rhododendron ferrugineum L. (Rhododendron ferrugineux) :

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Avant de rejoindre notre hôtel, une petite halte en redescendant pour observer quelques lisières.

Aquilegia atrata W.D.J.Koch (Ancolie noirâtre) :

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Melampyrum nemorosum L. (Mélampyre des bois) :

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Ononis rotundifolia L. (Bugrane à feuilles rondes) :

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Ophrys insectifera L. (Ophrys mouche) :

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L’ensemble de ces photos n’a pas toujours la qualité que j’aurais souhaité, compte tenu notamment des difficultés évoquées. Je regrette aussi l'absence de plans moyens, mais je crois que ce défaut sera comblé dans le second volet. Enfin, si toutes ces beautés n’ont pu être capturées phtotographiquement, nous en avons néanmoins impressionné nos rétines.

24 juillet 2008

Haute-Maurienne (0)

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Juste cette photo en avant première, pour témoigner que nous avons bien passé 36 heures en Haute-Maurienne. J'aurais l'occasion d'y revenir très prochainement de façon beaucoup plus éclatante.

22 juillet 2008

Eau forte

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Ce retour de congés m'a inspiré cette note minuscule. L'avais-je prémédité ?

Il est des liquides qui symbolisent bien plus que ce qu’ils ne sont. Et pourtant, certains sont déjà beaucoup. Celui-ci en fait partie. Il est un peu ce que je suis, il est un peu mon sang. Il est celui de mon épanouissement. Ce liquide est une essence.

Cette essence millénaire m’a enfanté. Elle a arrosé de façon bienveillante et décisive la jeune pousse que j’étais. Elle m’arrose encore de son parfum de vivacité et d’espérance. Elle m’arrose de toutes les nostalgies des quatre saisons de la terre et de la pierre qui l’ont fait naître. Cette essence est substantifique.

Cette substance est palpable en moi. Elle incarne l’histoire des hommes qui l’ont accompagnée. Elle incarne un paysage inimitable, infalsifiable. Elle incarne mon passé, mon présent, mon avenir. Cette substance est une eau.

Cette eau, ce n’est pas que la vie, c’est ma faiblesse, c’est aussi ma force absolue. Cette eau, c’est ma vie, c’est mon amour et c’est mon amour qui la porte.

Autrement, il n'est pas interdit de donner son avis sur ce que contient ou a contenu la bouteille.

4 juillet 2008

Vacances plus que méritées

Aujourd’hui, le hasard a voulu que je participe activement à une nouvelle réunion à Amiens. La cathédrale en a encore profité pour me faire un clin d’œil de loin. Pour être à l’heure, je m’étais levé vers 5 heures, avant d’aller à mon lieu de travail récupérer les boissons et les chouquettes à la boulangerie-pâtisserie (car nous organisions la réunion). Par chance, nous sommes arrivés en avance sur le lieu de réunion.

Toute la journée, je n’ai cessé de penser à S. qui devait avoir la réponse pour son concours aujourd’hui. Après 16 h, je commençais à sentir le temps long. A 17 h, heure des résultats, j’étais fébrile, mais je me faisais violence pour rester « dans » la réunion. Enfin, à 18 h, libération et je peux mettre en route mon portable. Il y a des messages : un d’une ancienne collègue qui demande où on en est de ce concours et un message de mon extraordinaire S. qui m’annonce qu’elle est reçue. Evidemment, j’en saute presque de joie et je fais profiter de la nouvelle à tous mes collègues. Je saute dans la voiture pour rentrer au plus vite. Manque de chance, nous tombons sur des bouchons au retour. Mais nous trouverons un moyen pour limiter les dégâts et rentrer dans des temps relativement raisonnables. Un bouchon d’Aÿ sautera à mon arrivée.

Pour quelqu’un qui ne devait pas avoir l’écrit, pour quelqu’un qui a raté l’anglais et loupé son entretien professionnel, elle s’en sort plutôt bien, non ? J’avais eu beau lui dire qu’elle était la meilleure, elle ne voulait encore pas y croire.

Ce soir, je suis à la fois rassuré, parce que je ne m’étais pas trompé (si elle ne l’avait pas eu, cela aurait juste prouvé l’incompétence des jurys) et je suis aussi très fier de ce beau résultat de ma fabuleuse S. Elle a réussi et elle faisait plus que le mériter.

Demain, départ tranquille vers la Bourgogne, pour A., pour Saint-Georges que je n’ai pas vu depuis près d’un an (une éternité).

A dans une bonne quinzaine de jours.

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