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Cornus rex-populi

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13 mars 2008

Passage rapide à Arras et Béthune

Samedi, dans l’espoir d’une certaine accalmie météorologiques, nous décidâmes de nous rendre à Arras, notamment pour visiter le centre et ses places. S., elle avait déjà eu l’occasion de visiter, mais en ce qui me concerne, je n’avais fait qu’y passer à plusieurs reprises alors que l’hôtel de ville était en travaux. A l’heure actuelle, l’hôtel de ville (beffroi des XV-XVIe s.) est entièrement restauré et il s’agit maintenant d’un bien bel et imposant édifice.

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Je ne sais pourquoi, mais je m’étais mis dans la tête que la cathédrale était intéressante. Au moment même où je commençais à photographier la vaste abbaye Saint-Vaast (XVIIIe s.) qui la jouxte, l’appareil photo tomba en rade de batterie. Pas de problème, je la remplace par une autre (neuve) chargée et là, rien ne se passe (batterie neuve défectueuse nous dira lundi le vendeur).

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Heureusement, j’ai pu continué les photos avec l’appareil compact que nous avions exceptionnellement emporté et qui était jusqu’à il y a peu ce que nous avions de meilleur. La cathédrale est en fait l’ancienne collégiale de l’abbaye. On ne peut pas dire qu’elle nous ait plu. Bien que très lumineuse et relativement sobre, elle possède un côté massif qui ne nous a pas accroché. Autre point, il n’y a aucun clocher visible.

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La pluie commençait à tomber et nous décidâmes de rentrer en allant boire un coup sur la place de Béthune, avec notamment le beffroi de grès (XIVe s.) qui trône au milieu de la place et qui est magnifiquement illuminé en couleur la nuit (malheureusement pas en photo ici).

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12 mars 2008

Rouge - Rose - Mauve

Voici un dégradé de couleur « tulipier » (pas de Virginie) et « jacinthier » d’intérieur. Nous faisons ce que nous pouvons avec nos cultures florales.

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9 mars 2008

Grand concours des dix tours

Comme Madame K. nous a soumis deux quiz coup sur coup et que ce n’est pas fastoche du tout, pour me venger, j’en propose un qui présente des photos inédites sur ce blog.

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7 mars 2008

Quelques points marquants de ma scolarité (4 et fin) : lycée

Lycée

Le lycée se situait à moins de dix minutes à pied de la maison.

En seconde, j’avais choisi quelques « expérimentations » comme l’IES (initiation économique et sociale) presque obligatoire et la TSA (technologie des systèmes automatisés). Pour la seconde matière, sévissait un prof particulier toujours en blouse bleue, d’un sérieux permanent et qui n’esquissait jamais un demi-sourire. Et surtout, il piquait des colères terribles quand quelqu’un ne parvenait pas à faire ce qu’il aurait voulu. J’ai néanmoins eu la chance de ne pas être la victime de ses accès de rage. Au lycée, il n’y avait plus à proprement parler de professeur principal, mais la prof de français jouait ce rôle. Elle faisait incontestablement partie de la vieille école, mais je crois que c’était une bonne prof. Alors que tous les autres profs dans tous les lycées de France avaient laissé tomber, elle nous imposait des dictées et des poèmes à apprendre et à réciter en classe. Cela ne me posa pas de problèmes particuliers. Dans toutes les matières, sans forcément faire des flammes extraordinaires, cela se passait bien. Je dois quand même dire que le cours de sciences naturelles ne fut pas s’en m’étonner. Le nombre d’heures était assez faible et était axé sur les disciplines de l’écologie dont un peu de botanique. C’est à ce moment là que je fus mis pour la première fois devant une flore pour déterminer des plantes sauvages que je connaissais déjà vaguement. Seulement, voilà, l’enseignante n’était vraiment pas à la hauteur et tout ce qu’elle nous faisait faire était d’un brouillon et d’un manque d’organisation incroyables, ce qui dévalorisait nettement l’intérêt du sujet. C’est en seconde que j’entendis pour la dernière fois ouvertement les railleries de mes camarades à mon encontre.

Comme j’avais un niveau suffisant et comme cela correspondait à mes aspirations, je fus admis en 1ère S. Et là, ce fut une autre affaire. Je suis tombé sur un prof de maths hyper exigeant et qui notait très sévèrement. Comme un cercle vicieux, je fus complètement dépassé aussi en physique-chimie, en français et allemand alors que je sauvais les meubles en anglais et que tout allait bien en histoire-géographie et en sciences naturelles. En français, j’avais un style particulièrement lourd dans les rédactions (malgré quelques progrès, je crois que j’ai toujours un problème à ce niveau) qui ne plaisait pas du tout à la prof. J’avais donc des notes particulièrement faibles. Pour les explications de textes, les premières furent catastrophiques, mais quand j’eus compris le mode opératoire pour les rédiger, mes notes furent presque équivalentes aux meilleurs de la classe. A la fin de l’année, il y eut le bac de français à l’issue duquel je fus laminé notamment à l’oral, épouvantable oral pour lequel je n’étais absolument pas préparé. A part le cas du prof d’allemand avec lequel le courant ne passait pas du tout sauf à la fin de l’année, les profs étaient plutôt bons. Lorsqu’on arrive à la fin de l’année avec les résultats que j’avais, le redoublement devenait une nécessité. Quand le prof de maths proposa la solution du redoublement, je fus profondément affecté. C’était absolument terrible pour moi car c’était la seconde fois que cela se produisait (je me voyais déjà passer ma vie à redoubler). Je lui fis part de mon émotion et il argumenta que c’était la meilleure solution et que ce n’était pas grave de redoubler une fois encore. Je lui en ai un peu voulu mais je dois dire que l’avenir lui donnerait raison.

Ma seconde 1ère se passa donc globalement très bien dans toutes les matières et ce avec des profs tous différents alors que les programmes avaient changé, ce qui n’était pas une mauvaise chose. Je précise néanmoins que je travaillais toujours de façon sérieuse et appliquée. J’ai retrouvé une prof de maths que j’avais eu au collège et ma prof de français de seconde. Avec elle, mon style lui paraissait moins lourd. Je me suis planté à l’oral de français avec un 8/20 et elle voulait absolument que je le repasse en terminale car cette note, selon elle n’était pas représentative de mon niveau. Seulement, c’était à l’oral et je n’ai pas voulu tenter l’expérience une nouvelle fois. Elle a pris sa retraite quelques années après mon départ du lycée. Elle était connue bien au-delà du lycée. Ma mère entendit parlé d’elle au début des années 1990 chez sa coiffeuse. Elle aurait dit une fois à ses élèves (je n’en doute pas une seconde) : « ce n’est pas la peine de chercher ma voiture pour crever les pneus, je n’ai pas de voiture ». En effet, elle venait travailler à pied et n’avait pas le permis de conduire.

Bien que possédant un niveau correct en maths, je ne me sentais pas suffisamment solide pour tenter l’expérience de la terminale C et j’ai donc choisi la terminale D, plus axée sur la biologie, ce qui correspondait d’ailleurs davantage à mes centres d’intérêt. J’avais bien fait, car en maths, je dus réellement m’accrocher pour conserver la moyenne tout au long de l’année. Néanmoins, au bac, défaillance en probabilités et la panique ne me valurent qu’un 7/20. Au départ, je ne voyais pas l’intérêt de la philosophie pour ne pas dire que j’y étais a priori hostile. Après un premier trimestre laborieux, les sujets abordés en ours se firent plus intéressants et s’orientèrent sur le domaine scientifique. Je finis par me prendre au jeu. Le cours d’anglais était assuré par un Anglais, et j’avais des notes correctes, mais le niveau exigé ne me semblait pas très élevé. Dans toutes les autres matières, cela se passait bien. Le prof d’histoire-géographie notait sec mais j’étais souvent le meilleur. En revanche, ce qui ne convenait pas, c’était mes camarades. Il y avait plusieurs doublants (ce n’est pas une tare) et un triplant. Le problème, c’est que ces derniers semblaient cultiver un niveau lamentable. En fait, il y avait tout un groupe de cancres qui étaient plus bêtes que méchants, qui par leurs bavardages continuels et leurs rires débiles, perturbaient les cours. Le résultat des courses, c’est que nous fûmes que trois à décrocher un avis très favorable du conseil de classe pour le bac et il n’y eut aucun avis favorable. Ceci dit, parmi les autres, j’avais un ami (c’est toujours un ami, même si je m’en suis éloigné par la force des choses) et d’autres personnes plus que correctes qui avaient décroché un « doit faire ses preuves ». Les résultats du bac furent assez conformes aux prévisions. Quelques individus, dont un redoublant trouvèrent le moyen de décrocher des 1/20 en sciences naturelles, note qui me semblait impossible à atteindre sauf à rendre une copie blanche, ce qu’ils n’avaient d’évidence pas fait. La prof de sciences naturelles annonça les résultats au téléphone à ma mère. Inutile de vous dire que je sautais alors de joie (dans le calme, je précise). C’était un peu comme une revanche sur mes deux redoublements. Avec mon ami, comme nous l’avions initialement prévu, son frère nous emmena quand même en voiture jusqu’à Saint-Étienne pour aller constater de visu les résultats. Cerise sur le gâteau, je m’aperçus alors que l’on m’avait gratifié d’une mention (quelques jours plus tard, je devais constater que l’on m’avait rajouté des points pour l’obtenir). Mon ami décrochait aussi le bac en première séance. Revenus à la maison, mon père, tout juste rentré du travail, déboucha le champagne. Pour moi, à l’époque, dans une famille qui ne comportait absolument aucun bachelier (en dehors de mes cousins de mon âge), le bac constituait déjà un Everest. J’ai pensé à ma grand-mère paternelle, décédée quelques mois plus tôt, pour laquelle cette réussite aurait été une très grande joie et fierté. La semaine suivante, mon père et moi partions à 500 km de là pour officialiser mon inscription à l’IUT de Tours. Mais là, il s’agit d’une autre histoire…

En terminale, j’eus un prof de sport qui méritait le détour. Non seulement il avait une approche sympa, mais il ne nous imposait rien de bien contraignant. La plupart du temps, il nous fichait la paix et n’intervenait qu’à notre demande expresse. Un jour, il se mit à nous parler de la problématique du projet de barrage de Serre de la Fare qui devait être construit dans les gorges de la haute Loire (site exceptionnellement riche de tous points de vue) pour réguler les crues cévenoles du fleuve. Comme j’étais déjà vaguement au courant du projet, il développa et là, je fus le seul à l’écouter. Avec des amis, il avait été sur le site pour s’opposer à l’avancée des bulldozers, pelles mécaniques et autres machines de terrassement. Ils s’étaient couchés devant les engins. Les semaines qui suivirent, il me tint au courant de la suite des événements. J’appris plus tard que le collectif SO*S Loi*re viv*ante avait obtenu raison et le projet fut provisoirement puis définitivement abandonné. Inutile de dire combien je n’avais pas été indifférent à toute cette histoire.

Ce récit apparaît certainement assez banal. Je tiens néanmoins à souligner que j’ai quand même eu pas mal de chance. J’ai souvent agacé mes parents mais ils m’ont toujours fait confiance. Mais quand on se trouve dans un univers favorable, les échecs sont toujours surmontables. Il faut dire que sans être Breton, Auvergnat ou 100 % Morvandiau, je me suis montré assez têtu et que ce trait de caractère n’est pas tout à fait étranger à la réussite lors de mes études universitaires. Les bons élèves du secondaire qui doivent leur réussite à leurs facilités « naturelles » ou au bachotage, décrochent parfois lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes. Je suis à l’opposé de cela et je marche à la passion et j’ai fait mienne les devises suivantes :

  • « La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. » ;

  • « Tu n’es pas plus con que les autres : si les autres y arrivent, il n’y a pas de raison que tu n’y arrives pas. » [maxime paternelle dont la portée doit être quand même nuancée].

6 mars 2008

Quelques points marquants de ma scolarité (3) : collège

Collège

L’ancien collège menaçant ruine, nous arrivâmes dans un nouvel établissement flambant neuf (une sorte de préfabriqué haut de gamme). Pour l’occasion, la rentrée avait dû être décalée d’une bonne semaine en septembre.

L’entrée en 6ème n’avait pas été sans m’inquiéter : locaux paraissant gigantesques, pas loin de 600 élèves, plein de profs, de nouvelles disciplines et un éloignement géographique relatif depuis la maison. Je devais donc manger à la cantine tous les midis. A ce propos, en attendant notre tour, nous étions parqués dans une cour intérieure où avaient été disposées d’affreuses grenouilles-jets d’eau jaunes ou rouges. Cette première année se passa globalement bien. Le principal passait pour être une terreur ; un des parents d’élèves, en fait le grand-père d’un élève l’avait assimilé à la gestapo ou à un SS, mais il est vrai qu’il avait vraiment souffert des nazis pendant la guerre et voyait le mal partout. Je me suis finalement aperçu que le chef d’établissement était un chic type et il m’a rendu service. Nous avions un prof de français qui nous enseignait également l’histoire-géographie. Ce prof, qui faisait vaguement partie de ma famille éloignée était fan de préhistoire et celle-ci était au programme. Il s’est donc débrouillé pour nous emmener dans le Périgord pour aller voir en fin d’année les grottes ornées telles que Font de Gaume ou Rouffignac.

En 5ème, j’avais été mis dans une classe assez faible et j’avais donc un bon niveau par rapport aux autres. Alors, en 4ème, je connus un sérieux décrochage en anglais, en allemand, en latin, en français, en maths, en histoire-géographie et même en dessin. En langues, pour simplifier, on peut dire que j’étais faible, je faisais des fautes d’orthographe et ne comprenait rien à la grammaire française ou plutôt à ce qu’expliquait le prof. En maths, ce fut terrible : la prof me faisait peur. Un jour, elle me traita d’abruti. A mon père, elle expliqua un jour que je n’arriverai jamais à rien. En histoire-géographie, la prof était sympa, mais prise dans son truc, elle parlait très vite, ne répétait pas et je n’avais pas le temps de tout écrire. Et surtout, dans toutes les matières, je n’osais pas demander quoi que ce soit aux profs ou à mes « chers » camarades. En dessin, je n’étais pas bon non plus. Mon daltonisme avait été diagnostiqué au CM2 (seulement), mais personne n’avait jugé bon de le dire à la prof de dessin, surtout pas moi (je devais le taire longtemps encore, ce qui n’a pas été sans me causer des problèmes). Alors le daltonisme a sans doute bon dos, mais cela ne passait pas bien avec la prof. Je crois que c’est de cette époque que j’ai commencé à détester dessiner. Comme mon niveau global était notoirement insuffisant, je devais redoubler ma 4ème, avec succès. Je ne fis pas de latin et les profs étaient tous différents. Le dessin fut avantageusement remplacé par la « musique » qui était en fait de l’éducation artistique. Le prof, musicien à la base, depuis la fin de la 6ème jusqu’en 3ème passait en revue l’architecture, la sculpture, la peinture et la musique de l’Antiquité jusqu’à la période actuelle, à raison d’une heure par semaine. Tout ce qui n’était pas musical, c’est-à-dire la quasi totalité de l’enseignement se faisait à partir de séances de diapositives. C’était formidable. Mon niveau en histoire-géographie fit une hausse vertigineuse et, succès aidant, mon intérêt pour la discipline ne fut jamais mis à mal jusqu’en terminale.

La classe de 3ème se passa bien, sur la lancée de la seconde 4ème. J’ai obtenu mon brevet des collèges avec succès la première année de son rétablissement. Auparavant, nous étions allés en voyage en Espagne du côté de Barcelone. Au programme, le Prado, la Sagrada familia, la Costa brava, entre autres. Lors de ce voyage, il y eut une soirée discothèque près de notre hôtel. Ce fut terrible pour moi : je ne supportais pas la musique ni la danse, ni le son assourdissant, pourtant faible me dit-on le lendemain. J’étais bien un des rares à ne pas aimer, et je profitai de la première occasion pour m’éclipser. De ma vie, je n’ai jamais remis les pieds dans ce qui peut ressembler à une boite de nuit.

Que retenir du collège ? Là encore, je n’y ai pas eu de véritable ami, sauf un qui quitta l’établissement à la fin de la 5ème. Un conseiller d’éducation (nouvelle appellation du surveillant général) qui portait un nom de conifère nous colla une ou deux heures de retenue collective. Je n’avais pas trop compris, mais apparemment, à la fin du cours de sciences physiques, avant même que la prof donne l’autorisation de sortir de la classe, le brave homme qui devait être planqué derrière un pilier, tomba sur les élèves sortis en avance. Évidemment, moi, grâce à ma lenteur légendaire, je n’avais pas encore quitté ma place. Comme punition, nous eûmes droit à une rédaction relatant ce qui s’était passé. Ma prose ne lui plut guère puisqu’il me convoqua pour me demander des explications car j’y dénonçais son côté sournois et j’évoquais surtout mon incompréhension et mon innocence. Je n’eus heureusement pas droit à une rallonge. Je me souviens aussi d’un genre de test de QI (ou un truc dans le genre) réalisé en 6ème ou 5ème par un intervenant extérieur (un psychologue ?). Les résultats devaient être suffisamment mauvais pour que ce dernier convoque mes parents pour leur faire part que je devais être « à la limite de la débilité » [expression paternelle]. Bien sûr, on n’avait pas tenu compte de ma lenteur. Le psy avait montré un dessin d’éléphant à mon père en lui demandant à quoi cela lui faisait penser. Il lui répondit « à un cirque », mais il aurait fallu répondre « à l’Afrique ». Constatant le même niveau de débilité chez les géniteurs [sic], le psy n’insista pas outre mesure. En dehors de l’année ayant conduit au redoublement, j’étais donc plutôt un élève « convenable ». Était-ce dû à mon calme, à ma relative nonchalance, à mon humeur égale, à mon air sérieux et appliqué, mais je passais souvent comme un lèche-bottes auprès de certains de mes camarades, ce qui n’aidait bien entendu pas à mon insertion dans le groupe. J’en ai souffert, d’autant que je le voyais comme une injustice. Une fois, à cause de cela, deux de mes camarades me poursuivirent pour me faire payer je ne sais quoi. Ils réussirent à me piquer ma trousse et à casser mon stylo plume qui loin d’être un modèle luxueux avait une certaine valeur. J’eus d’autres fois affaire à d’autres individus semblables du collège. Je pris la fuite à plusieurs reprises parce que bien entendu, le courage ne leur faisaient pas peur et ils m’attaquaient généralement à plusieurs. A cette époque, je courais vite et ils ne réussirent jamais à me mettre la main dessus. D’autres fois, l’adversaire fut plus à ma taille et je pus riposter. J’ai encore le souvenir d’un garçon râblé et rondouillard : mes poings lui rebondissaient dessus. Enfin, tout cela n’est pas allé très loin. J’étais aussi au collège l’heureux bénéficiaire de splendides sobriquets. Plus grave, j’étais l’objet d’insultes. De la 6ème à la 4ème, je fis du judo (deux fois par semaine). Or certaines choses sympathiques franchissaient allègrement le collège et j’étais raillé y compris par des élèves du collège privé. Les noms d’oiseaux ne me quittaient plus et certains baraqués se vengeaient de moi, même s’ils ne me connaissaient pas, sur le tatami grâce à certains coups bas tout à fait dans l’esprit du judo ! En plus de l’esprit de compétition qui se faisait de plus en plus jour, c’est sans doute une des raisons pour lesquelles j’ai arrêté le judo. Lors des séances de sport qui se déroulaient non loin du collège, il y avait parfois des sports collectifs, le plus récurrent étant le foot et des petits chefs étaient chargés de choisir leurs joueurs. Inutile de dire que j’étais choisi en dernier et à contrecœur. Comme je l’ai dit dans la partie (2), je n’entendais rien à ce sport et j’y étais très maladroit et en tout état de cause, on m’en avait exclu avant de m’en exclure moi-même. Parfois, par l’intervention du prof, je devenais gardien de but, endroit où finalement j’étais le moins mauvais, mais c’était un endroit où je pouvais me faire faire mal en toute quiétude. Parfois, quand j’étais simple joueur et quand le prof n’était pas à me surveiller de près, j’allais discuter avec le gardien de l’équipe adverse, ce qui avait la fâcheuse manie de mettre mon équipe hors jeu (j’ai toujours un peu de mal à visualiser ce qu’est un hors-jeu). Enfin, pour revenir aux côtés toujours très attachants de mes camarades et de leur vocabulaire très étendu (il y avait des mots, même non insultants, que je ne comprenais pas), il y eut aussi les très récurrents « PD » et « tapette » dont je ne connaissais pas le sens au départ. Il arrive que ces mots possèdent un caractère amical (eh oui), mais ce n’était évidemment pas mon cas. J’ignore pourquoi on m’appelait ainsi car je ne crois pas avoir eu un jour une attitude qui aurait pu le laisser penser. En tout cas, je ne me conduisais pas en macho et je ne courais pas les filles. Tout cela ne me souciait pas une seule seconde. Ceci dit, c’est comme cela que j’ai commencé à m’interroger sur la nature de mon orientation sexuelle. Il n’y avait pas que les garçons qui m’agressaient verbalement, il y avait aussi des filles qui n’avaient pas inventé la poudre. L’ensemble de ces charmantes personnes, je ne voulais pas en entendre parler et c’est avec joie que je suis allé au lycée. Inutile de vous dire que le sort de ces personnes m’indiffère, mais je suis persuadé que certains d’entre eux sont devenus des délinquants.

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6 mars 2008

Dunes hivernales

Hier matin, levé que le soleil, j’eus l’occasion de contempler un ciel intéressant.

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Bien qu’ayant à notre disposition plusieurs jours de libres devant nous, le soleil n’était prévu que durant l’après-midi de mercredi, je décidai de me rendre sur les lieux où pousse une plante dont je n’ai jamais vu aucune de ses congénères : Ga*gea bohemica (Zauschner) Schultes & Schultes fil. in Roemer & Schultes (Ga*gée de Bohème), une petite Liliacée à fleurs jaunes se développant sur des sols sableux.

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Nous partîmes donc en expédition en début d’après-midi. Au passage, nous saluèrent le moulin de Hond*schoote.

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Arrivés sur les lieux, c’est-à-dire au niveau des du*nes foss*iles de Ghy*velde, nous n’eûmes pas la surprise de constater qu’une de mes collègues terminait une recherche infructueuse de la plante dans le but de prodiguer des mesures de conservation.

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Nous n’eûmes pas plus de chance dans notre recherche. Nous nous rabattîmes donc sur l’observation de la course des lapins de garenne.

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Curieusement, nous vîmes de belles populations d’une plante ornementale : Mahonia aquifolium (Pursh) Nutt. (Mahonia à feuilles de Houx) de la famille des Berbéridacées.

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Je me suis aussi permis de réaliser quelques macrophotos de bryophytes (mousses) [je suis un piètre bryologue, mais je crois savoir que la première est Tortula ruraliformis (Besch.) Ingham et la dernière Polytrichum piliferum Hedw.]

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Des lichens dont Cladonia sp.

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Quelques plantules en devenir dont un orpin (Sedum sp.).

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Devant l’échec des prospections, nous fîmes demi-tour en croisant le Ribes uva-crispa L. (Groseillier à maquereaux).

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6 mars 2008

Quelques points marquants de ma scolarité (2) : école primaire

École primaire

L’école primaire jouxtait (et jouxte encore) la maternelle. Les WC se trouvaient à l’extérieur, ceux des filles dans des cabanons, les urinoirs des garçons en plein air (sauf à la fin où un effort de modernisation avait été fait). Pour boire un coup, il y avait deux solutions : un méchant robinet de jardin ou bien un tuyau de cuivre percé de plusieurs trous d’où l’eau s’écoulait comme une pissotière, le tout toujours en plein air.

Du CP je retiens les premières leçons pour apprendre la lecture (je ne sais pas comment j’ai fait quand un jour j’ai su lire ou plutôt déchiffrer). Comme je suis de la fin de l’année, j’étais sans doute le plus jeune de la classe. Je me souviens de l’humiliation lorsque l’instit nous demanda jusqu’à combien nous savions compter. Alors que mes camarades annonçaient des 10, 20, 50, 100, je revendiquais moins de 10. Un autre élément marquant fut celui où j’ai écrit pour la première fois. J’étais un des derniers sinon le dernier à vouloir me mettre à l’écriture. L’exercice consistait à écrire son prénom sur une pochette où nous rangions une serviette pour le goûter. L’instit m’avait à peine bousculé : elle avait écrit au crayon la première lettre et j’avais repassé au feutre par dessus et j’avais terminé par moi-même. Après, ce fut assez facile. Il y avait des séances de peinture sur table (ce sont mes moins mauvais souvenirs de peinture scolaire) : cela consistait d’abord à réaliser un fond uniforme en mélangeant en principe de la peinture bleue avec de la peinture blanche et de barbouiller le tout. Je m’en sortais plutôt bien. Je ne me souviens absolument plus de ce que nous faisions ensuite. Enfin, il y eut le cadeau de la fête des mères, ce genre de chose complètement ridicule et qui perdure malheureusement de nos jours. Nous avions réalisé une fleur issue d’un pot coloré de petit suisse aux fruits et l’avions montée sur un fil de fer. Même à l’époque je trouvais ce genre de truc particulièrement moche. C’est le seul « cadeau » de fête des mères dont je me souvienne.

Au CE1, l’instit était le directeur de l’école. C’était un brave homme déjà assez âgé, maigre, moustachu et qui arborait toujours une veste ou un costume complet, mais sans cravate visible (en classe, il avait généralement une blouse grise). Dans sa classe, il y avait des distributions de bons points lesquels constituaient une sorte de monnaie interne. Cet instit était très exigent mais gentil et il punissait à juste titre (je précise que je n’ai jamais été puni individuellement à l’école primaire). Comme j’étais un incroyable fan de football [sic], il en avait parlé à ma mère : « un grand gaillard comme votre fils, il ne court pas après le ballon, il le laisse passer à proximité sans rien faire, je ne comprends pas… ». Ceci n’était qu’un commencement et pourtant ce n’était pas calculé. Le meilleur souvenir, qui vu avec le recul, a sans doute été inconsciemment assez déterminant dans ma vie, c’est qu’à peu près une fois par semaine à la belle saison, nous allions au « petit bois ». Sur le chemin, après avoir traversé la ville, nous montions le versant de la vallée, nous faisions la rencontre de jardins potagers où on nous demandait de dire quelles étaient les légumes en présence. Comme nous avions un jardin à la maison, l’exercice m’était aisé. Déjà à l’époque, parmi mes camarades, certains ne savaient pas répondre et pourtant c’était une petite ville, ils n’étaient pas socialement défavorisés et certains vivaient même à la campagne. Arrivés au « petit bois », en réalité une jeune chênaie sur sol rocheux, nous faisions toutes sortes de jeux. L’un d’eux fut de nature botanique : l’instit avait récolté quelques plantes (fleurs et feuilles) à divers endroits du bois ou des lisières et il fallait lui rapporter les mêmes. En revanche, durant tout le primaire, nous n’eûmes jamais droit à un binôme scientifique latin, contrairement aux témoignages apportés par certains romans ou films évoquant des sorties scolaires à vocation botanique à la fin du XIXe ou dans la première moitié du XXe siècle.

La classe de CE2 était pilotée par un instit rond et d’apparence calme. Il avait une blouse bleue en permanence. Il était aussi très exigeant. Dans sa classe, nous écrivions avec des plumes montées que nous trempions dans un encrier de verre logé dans le pupitre en haut à droite. Comme je trouvais qu’écrire avec la plume dans le sens normal, ça n’allait pas (l’encre en tombait, ça écrivait trop épais), j’écrivais avec la plume dans l’autre sens. Il fallut attendre presque la fin de l’année pour que l’instit s’en aperçoive. L’usage de cet « engin » n’était quand même pas très aisé (c’était le seul instit de l’école à imposer ça) et comme il tombait immanquablement de l’encre sur la table, il y avait des revues de tables et des nettoyages pendant les récréations. Évidemment, à ce train là, les tables avaient perdu leur vernis depuis longtemps. Pour Noël, il y eut des saynètes, mais je n’y avais pas participé. Il y avait aussi des séances d’éveil, de sciences ou autres. Certaines étaient consacrées à des animaux domestiques ou sauvages. Cela consistait notamment en la préparation d’exposés, la confection de panneaux et la présentation devant la classe avec séances de questions-réponses. L’année précédente, lors de la fête laïque de l’école, j’avais gagné un lapin que mon père avait mis dans le jardin en attendant qu’il grossisse et fasse un bon civet. L’animal eut néanmoins une autre utilité : servir pour l’exposé et fut apporté à l’école. Je m’en rappelle bien, car à cette occasion, j’avais essayé de « briller » dans la classe avec mon lapin et je ne m’étais pas nécessairement très bien comporté en répondant de façon cinglante ou agacée aux questions (sans doutes idiotes) de mes camarades au sujet de la biologie de l’animal.

Au CM1, c’était une femme qui officiait. Je ne pense pas avoir fait des progrès exceptionnels dans cette classe. L’instit était parfois adepte des punitions générales. Je trouvais ça injuste puisque moi, je n’avais rien fait de mal, comme toujours. Je me souviens en revanche de son côté « écolo » notamment par rapport aux conservateurs et colorants que l’on trouve dans les aliments.

Du CM2, je garde de meilleurs souvenirs. Nous faisions énormément de choses. J’ai fait de gros progrès après un CM1 globalement peu intéressant. Les matins étaient systématiquement consacrés aux matières « lourdes » : maths et français. Les après-midi, on finissait parfois ce qu’on n’avait pas terminé le matin, puis on faisait du sport ou des jeux sportifs, au moins à partir de la récréation. Jamais je n’ai jamais autant aimé le sport et m’aérer les neurones de la sorte. Je crois que l’équilibre était idéal. A la fin de l’année scolaire, voulant peut-être prendre ma revanche du CE2, j’eus une idée de mise en scène pour une saynète vaguement inspirée de l’Avare ou de la Folie des grandeurs. Je jouais Harpagon, j’avais une femme qui voulait se venger de mon avarice. Cela commençait par une scène de ménage et pendant la nuit, deux individus que ma femme avait embauchés, sortaient de la cheminée (conçue par mes soins), déguisés en fantômes pour venir me dérober ma cassette de pièces d’or. Là aussi, j’avais coordonné le groupe. Ce devait être la dernière fois jusqu’à l’université où je me mis autant en avant ou que j’avais un rôle fédérateur.

Je précise que dès cette époque, je fus immergé dans une certaine mixité sociale et culturelle puisque dans la ville de mon enfance, il y avait des communautés italiennes implantées de longue date déjà, portugaises et magrébines plus récemment et vivant davantage dans une certaine précarité. Je me souviens en particulier d’une Algérienne qui avait rejoint la classe de CM2 en cours d’année et qui ne parlait pas encore français.

Je ne sais plus exactement en quelle classe cela m’était arrivé (probablement au CM1) : un de mes camarades de classe auquel il devait manquer quelque chose s’était mis en tête de me donner des coups de pieds dans les tibias à chaque récréation. J’essayais d’esquiver du mieux que je pouvais, mais il me faisait mal assez souvent, ce qui provoquait l’intérêt et le rire des autres. Voulant m’extraire de ma position de souffre-douleur dans laquelle ce petit morveux teigneux m’avait enfermé, un jour ma colère éclata et je me battis avec lui dans la cour de l’école. Je réussis à le mettre à terre et je lui fis payer ses outrages par une distribution de coups de poings et de coups de pieds et surtout je pus lui cogner la tête contre le sol bitumé tout en lui faisant comprendre qu’il fallait qu’il arrête. Comme d’habitude, la scène avait provoqué un attroupement. A la suite de cette « victoire » par KO, je ne fus plus jamais agressé physiquement. Néanmoins, je m’étais aperçu d’une chose qui me fit un peu peur par la suite : poussé à bout, j’avais la force de faire très très mal à quelqu’un.

A de rares exceptions près (et encore il faut le dire vite), je n’avais pas de réels copains de classe, mais cela ne me souciait pas. En revanche, mes camarades se moquaient régulièrement de moi à cause de mes chaussures orthopédiques (j’avais les pieds plats), parce que je regardais moins la télévision qu’eux, parce qu’ils étaient au courant de plein de choses qui m’échappaient. On commença aussi à me donner des surnoms, des sobriquets souvent en rapport avec mon nom de famille. Rien d’extraordinaire ni de très méchant à ce moment là, mais cela m’était pesant car la plupart du temps, cela faisait référence à des choses que j’ignoraient.

5 mars 2008

Quelques points marquants de ma scolarité (1) : école maternelle

Voici le premier épisode d’une série sur quelques éléments qui m’ont marqués tout au long de ma scolarité.

École maternelle

Mes parents m’avaient inscrit à la petite section de maternelle, mais ils durent me retirer, au moins un certain temps car cela se passait assez mal. J’étais peut-être trop jeune. Je n’ai pas de souvenirs précis mais me souviens encore de salle de classe. Je ne me souviens pas de l’institutrice, comme si elle n’avait pas existé. En revanche, je me souviens de la femme de ménage/aide maternelle que j’ai revue par la suite et qui doit encore habiter près de chez mes parents.

De la moyenne section je me souviens de trois choses :

  • les rituels des siestes et des goûters de l’après-midi qui étaient réalisés sur une serviette de table (je me rappelle des clémentines de ma grand-mère paternelle) ;

  • le canevas grossier que j’avais commencé pour couvrir un coussin et qui avait été terminé comme par miracle par l’instit ;

  • la peinture au doigt : lors de la séance, j’avais été photographié à mon insu ; durant de longues années, ma grand-mère maternelle avait exposé cette photo pourtant très peu représentative puisque je crois que c’est la seule fois où j’avais mis le doigt dans la peinture et que cela ne me passionnait en aucune manière.

De la grande section, je me souviens des timides leçons de vague lecture (quand je vois le niveau actuel demandé dans toutes les matières, je tremble d’effroi tant je me sentais à des années lumière de ce que nous faisions). Il y avait aussi des comptines qui étaient lues. En revanche, plus terrible pour moi, les travaux manuels qui devaient occuper l’essentiel de notre temps. Certains appellent ça « loisirs créatifs ». Comme j’étais très lent à ne rien faire, je mettais dix fois plus de temps que les autres à faire ce qui était demandé. J’ignore si ce que je faisais était plus soigné (ce n’est absolument pas certain). J’étais traumatisé par le fait que mes camarades avaient toujours dix longueurs d’avance. Cela m’avait quelque peu déprimé de sorte que l’instit s’en était émue et en avait parlé à mes parents. Pour corriger le tir, l’instit m’avait avancé les réalisations.

4 mars 2008

Entre deux giboulées

Selon les informations que j’avais enregistrées dans ma petite tête le week-end dernier, ce lundi, il ne devait pas faire beau, mais il devait faire un temps correct mardi. Résultat, il a fait très beau lundi, mais je n’ai pas pris l’appareil photo et inversement ce mardi n’a été qu’une succession de giboulées, mais j’avais mon appareil. Profitant d’un moment d’accalmie dans l’après-midi, j’ai foncé au jardin.

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3 mars 2008

Jonquilles d'intérieur (2)

Une autre photo que j'avais oubliée dans la boîte à images.

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