Brèves cornusiennes (9)
Il y a de cela environ deux ans, j’ai été contacté (par l’internet) par une maison d’édition qui voulait éditer ma thèse (sous forme papier, s’entend). Après une petite réflexion, j’avais accepté. Dans l’idéal, pour préparer cette édition, j’aurais souhaité faire une relecture, car j’y avais repéré un certain nombre de fautes. Je ne parle que des fautes d’orthographe ou de ce genre, et pas du fait qu’il faudrait certainement la réécrire de A à Z tant elle me déplaît à présent. Et puis j’ai abandonné l’idée d’apporter des modifications, puisque je considérais qu’il fallait retranscrire le travail qui avait été soutenu et validé en l’état. Seulement, pour éditer la thèse, il fallait respecter un certain formatage (qui n’était pas le mien) et envoyer le tout sous forme de fichier PDF. Bref, il fallait faire tout le boulot soi-même, sans relecture minimale par une tierce personne. Sinon, « ils » pouvaient s’en charger, mais c’était payant. Du coup, comme cela m’agaçait de refaire la mise en page avec toutes les figures et le reste, j’ai laissé tomber. Ils m’ont relancé, mais je n’ai plus donné suite.
Depuis plusieurs années, j’avais mis ma thèse sur un site personnel afin que les chercheurs, étudiants ou bureaux d’études qui me la demandaient puissent la télécharger librement au lieu que je la distribue par cédérom comme je le fis au départ (elle ne passait pas en pièce jointe par courrier électronique et il n’existait pas encore à l’époque des systèmes de téléchargement gratuits en « poste restante »). Seulement, ayant réalisé moi-même le site, je n’avais pas activé les mots-clés, ce qui fait que mon travail reste totalement et définitivement inaccessible à tous les moteurs de recherche, sauf à mettre à jour le site, mais je n’ai plus le logiciel d’origine ni les codes et clés pour le faire. Oui, c’est idiot.
J’avais néanmoins entendu parler il y a quelques temps d’un site sur lequel on pouvait déposer sa thèse, mais je ne m’en étais pas occupé. C’est maintenant chose faite.
Pourquoi je parle de tout cela ? Parce que je trouve qu’à notre époque (on va dire pour simplifier, depuis au moins le début des années 2000), il n’est pas normal que les universités (ou un autre organisme regroupant les bibliothèques) ne s’occupent pas directement de la mise en ligne de toutes les thèses (en dehors bien sûr de celles soumises à des clauses de confidentialité, mais franchement ça doit être rare dans l’ensemble dès lors qu’il n’y a pas un gros tas de fric à se faire). Et pourquoi les bibliothèques n’exigent pas, une fois la thèse soutenue, les fichiers numériques pdf de la thèse pour pouvoir la mettre en ligne dans les plus brefs délais ? Je me souviens que j’avais fourni à la bibliothèque, en plus des exemplaires papier de ma thèse, un cédérom (quelque part, je leur avais imposé) et ils l’avaient paumé. Ils me l’ont réclamé à nouveau 2-3 ans plus tard.
Cet été, il y a eu deux chroniques matinales diffusées sur France inter. La première, par Ju*lien Cer*nob*ori où il demandait à des gens dans la rue (ou je ne sais où) d’écouter un morceau de musique sur un baladeur et de commenter ce qu’ils entendaient. J’ai trouvé ça affligeant, sans compter le fait que j’ai détesté absolument tous les morceaux de musique choisis. Le pire est que je suis persuadé que ce côté lamentable n’était pas volontaire.
En revanche, il y a eu aussi la chronique d’Antoine P*ro*st sur la vie en France en 1913 à la veille de la Pemière Guerre mondiale. J’ai trouvé ça formidablement intéressant parce qu’on nous a expliqué la vie quotidienne des Français à cette époque et dans toutes les couches de la société. Et à cette occasion, on se rend mieux compte combien les personnes à peu près ordinaires comme nous sommes, ont connu une considérable amélioration de leurs conditions de vie et de confort. Ce sont des choses que je n’ignorais pas, mais le fait de le rappeler comme ça jour après jour m’a paru salutaire et permet de voir le chemin parcouru qui paraît presque une éternité. Je regrette néanmoins que certaines personnes de ma connaissance n’aient pas entendu ça, compte tenu de leur inculture historique grave et de la tendance de certains à dire sans cesse qu’ « on vivait mieux avant » dans les campagnes, quand tout était bio. C’était tellement génial la traction animale à se casser le dos derrière une charrue ou arracher les chardons à la main sur des hectares (et d’autres milliers de choses qui ont fait que nos ancêtres en ont chié à un point qu’on n’imagine plus).