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Cornus rex-populi
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19 mai 2023

Ma mère (2) : sa sœur, son père

Ma mère et sa sœur sont de caractères très différents. Ma mère est une personne globalement plus calme, plus apaisée, plus « insouciante » de manière générale et aurait tendance à ressembler à sa mère (physiquement aussi). Ma tante, est une personne physiquement plus vive, qui s’inquiète en permanence, notamment pour les autres ou sur les aspects agricoles (la pluie, les orages, la grêle, la chaleur, la sécheresse – assez logique pour une ancienne paysanne, mais de manière exacerbée), pour un rien et ressasse sans arrêt. Pire, elle parle régulièrement des personnes de sa connaissance en mauvaise santé, comme si elle se complaisait là-dedans. Ma tante a donc, sur ce plan, plutôt hérité du caractère de son père, lequel avait toujours tendance à voir les choses en noir et à s’inquiéter de manière maladive. Il avait des problèmes pulmonaires graves et après la guerre, il avait dû subir une ablation d’un lobe de l’un de ses poumons. En plus de ce problème, je pense qu’il avait une forme d’inquiétude permanente relative à la sensation d’étouffement. Encore très jeune, j’ai vécu une crise où il pensait étouffer et c’était quelque peu inquiétant voire traumatisant pour l’enfant que j’étais. Cependant, il avait pu passer un temps dans un établissement spécialisé près de la maison où, je pense, on lui avait appris à mieux respirer et à gérer son stress, ce qui avait été bénéfique. Personnellement, j’ai une petite idée de la chose, j’en ai déjà parlé, à l’occasion de mon choc anaphylactique. Cette sensation d’étouffement, exacerbée par le stress et la peur de manquer définitivement d’oxygène m’a d’ailleurs empoisonné l’existence à l’endormissement durant une dizaine d’années (peur irraisonnée d’oublier de respirer).

Pour revenir à ma mère, elle a quand même hérité de son père, contrairement à sa sœur, son caractère « soupe au lait », capable de se mettre furieusement en colère, souvent pour des broutilles, le soufflé pouvant retomber rapidement après. En revanche, sur ce plan, mon père m’avait rapporté un cas où c’était allé plus loin et plus longtemps, illustrant leur caractère impulsif. Ma mère et son père s’étaient brouillés un temps et ma mère ne voulait plus le voir. Mon grand-père avait cédé le premier en demandant via mon père de lui dire de venir pour ramasser des cerises ou je ne sais quoi : une façon d’exprimer sans le dire qu’il était allé trop loin et qu’il passait à autre chose.

Il se trouve que je suis parfois la proie de vives montées de colère qui me mettent hors de moi à l’occasion desquelles mes mots dépassent largement mes pensées. Des mots et un ton violent pour faire mal, pour montrer que je n’en peux plus. C’est suffisamment rare pour impressionner, mais ceux qui connaissent cela s’en souviennent pour longtemps. En cela, je ressemble beaucoup à mon grand-père…

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1 février 2021

Le vaccin à ARN messager (épisode 4)

Nous savons à présent ce qu’est une cellule, ce qu’est l’ADN, l’ARN messager et comment se fabriquent les protéines au sein de notre organisme. Intéressons-nous à présent aux virus. Alors, c’est facile : un virus, c’est de l’ADN ou de l’ARN entouré d’une ou plusieurs protéines (capside) et c’est à peu près tout. Pis, il peut ne pas y avoir de capside. Les virus n’étaient autrefois pas considérés comme des êtres vivants, mais à présent, le consensus s’élargit pour les considérer comme vivants. En tout état de cause, ils sont d’une incroyable diversité et jouent des rôles majeurs dans la biodiversité et l’évolution des autres êtres. Hélas, ils peuvent aussi faire des dégâts particulièrement importants chez tous les êtres vivants. Ce sont des parasites assez ultimes. Ils utilisent leur génome (minuscule comparativement à une cellule d’eucaryote ou même de bactérie) pour répliquer leur ADN ou leur ARN et la ou les protéines qui les entourent. Pour cela, ils détournent la machinerie cellulaire pour fabriquer en très grand nombre de virus (ADN et ARN d’un côté et protéines de l’autre qui s’assemblent ensuite). Des centaines, des milliers de virus sont ainsi produits par une seule cellule qui éclate et qui peuvent ainsi aller infecter un très grand nombre d’autres cellules et se propager à l’extérieur. Précisons aussi que certains virus (dont les rétrovirus) ont la capacité de produire un ADN qui peut aller s’insérer dans l’ADN du noyau cellulaire et ainsi modifier le génome de la cellule hôte. C’est le cas du VIH (Virus de l’immunodéficience humaine donnant le SIDA) et de certains virus impliqués dans certains cancers. Grâce à ces capacités, les rétrovirus sont utilisés en thérapie génique, permettant de « réparer » les séquences de certains gènes défectueux. Une réparation qui se conserve puisque lorsque la cellule se divise, elle permet de récupérer chez la cellule fille une partition corrigée du gène, permettant la production de protéines fonctionnelles.

Mais je n’ai pas précisé que toute cette armada de virus infectant un organisme n’est pas forcément invincible et même quand elle était prétendue l’être, on sait ce qui peut advenir. Car oui, diverses lignes de défense existent et il faut dire que dans l’immense majorité des cas, le système immunitaire contre-attaque et remporte de très nombreuses victoires, ce qui n’empêche cependant pas la diffusion des virus. D’ailleurs, les vaccins, quels qu’ils soient n’ont pas d’autre objectif que d’aider l’organisme à mieux se défendre lui-même en activant plus tôt et plus fort les défenses immunitaires, notamment par la production d’anticorps spécifiques. Ils n’ont donc rien à voir avec les antibiotiques qui eux ont un effet toxique vis-à-vis de certaines bactéries, mais ne stimulent absolument pas le système immunitaire ; tout au plus peuvent-ils l’aider en limitant le nombre de bactéries présentes dans l’organisme qui peut alors davantage cibler ses contre-offensives.

Venons-en à présent au SARS-CoV-2, le coronavirus impliqué dans le (la) COVID-19. Il s’agit d’un virus à ARN. Il est assez gros, possède un génome assez important, possède quatre types de protéines pour son « enveloppe », dont le spicule protéique (la fameuse protéine « spike ») qui sert à la fois au virus de point d’ancrage à la cellule qu’il va infecter et qui est une protéine susceptible d’être reconnue par le système immunitaire. C’est donc ce spicule protéique qui va faire l’objet de toutes les attentions.

À suivre.

6 février 2021

Le vaccin à ARN messager (épisode 5 et fin)

Voyons à présent ce qu’est un vaccin. Il en existe un grand nombre de types. Parmi les plus anciens, ceux que Louis Pasteur a mis au point et qui restent d’actualité dans les principes aujourd’hui, même si les technologies de production ont énormément évolué depuis. Le principe est toujours le même : faire en sorte de stimuler le système immunitaire de l’organisme ou plutôt lui faire acquérir une mémoire lui permettant, en cas d’infection par l’agent pathogène ciblé, de produire immédiatement et en quantités suffisantes des anticorps et secondairement stimuler les autres agents du système immunitaire (globules blancs notamment). D’une manière générale, les éléments principaux constituants des vaccins sont des antigènes, comme les virus eux-mêmes ou tout autre élément étranger à l’organisme (toxines, bactéries…). Et ce sont ces antigènes qui déclenchent la production d’anticorps. Ces derniers sont produits avec retard en cas de primo-infection et parfois trop tard ou peuvent dans certains cas ne sont pas produits du tout si l’antigène n’est pas reconnu ou s’il se cache (en partie le cas pour le VIH). En cas de nouvelle infection par le même antigène et à un pas de temps pas trop éloigné (durée très variable), la réaction immunitaire est quasiment immédiate et très importante, permettant l’élimination rapide des antigènes. On constate un phénomène un peu analogue dans certains cas d’allergie (pour faire simple, une réaction immunitaire excessive).

Les vaccins se répartissent en différents types dont voici une liste non exhaustive :

  • vaccins à agents infectieux vivants atténués (rendus inoffensifs par mutations forcées). Ceux de Louis Pasteur sont de ce type, mais à l’époque, c’était beaucoup plus aléatoire et risqué ;
  • vaccins à agents infectieux inactivés (organismes morts, morceaux d’organismes…). Ce sont ces vaccins qui peuvent contenir le plus d’adjuvants immunologiques qui peuvent correspondre à des motifs moléculaires de l’agent infectieux en renforçant la stimulation du système immunitaire. Parmi ces adjuvants, on rencontre des antibiotiques, des tas de molécules ou des sels d’aluminium. Ces composés ont leur utilité, mais certains peuvent poser des problèmes (allergie, toxicité chez certaines personnes). C’est à bien prendre en compte, on peut s’en méfier, mais ces problèmes éventuels ne devraient pas être de nature à jeter le discrédit général et inconsidéré sur tous les vaccins, à commencer par les vaccins qui ne contiennent pas d’adjuvants problématiques ;
  • vaccins à agents antigéniques (molécules portant entièrement ou partiellement un ou plusieurs éléments antigéniques, par exemple une protéine portée par un agent infectieux, une toxine produite par une bactérie…) ;
  • vaccins à ARN messager et vaccins à ADN. Leles seconds sont assez proches des premiers, mais semblent plus problématiques et moins sûrs, mais je ne comprends pas bien le mode d’action dans les détails et ils ne sont pas utilisés à ce jour chez l’Homme. Nous allons nous concentrer sur les vaccins à ARN messager.

 

Le vaccin à ARN messager, contrairement aux autres, ne contient pas d’antigènes en tant que tels, mais de l’ARN messager encapsulé (lipides) lui permettant d’entrer dans les cellules et d’atteindre les usines à protéines. A partir de là, l’ARN messager du vaccin ou celui issu du noyau de la cellule ont exactement le même rôle et suivent le même chemin (cf. vidéo de l’épisode 2). Cependant, pour les vaccins contre le SARS-CoV-2 des deux sociétés Moderna et BioNTech, les ARN messagers ne produisent pas une protéine humaine, mais la protéine du spicule (« spike ») évoquée dans l’épisode 3. La différence avec ce que ferait le virus complet en cas d’infection est que seule cette protéine est produite (celle engendrant le plus de reconnaissance et de réaction immunitaire) et pas les autres protéines, enveloppes, ni bien entendu l’ARN complet du virus). Cet ARN messager vaccinal ne fabrique donc pas de virus et n’entre pas dans les noyaux cellulaires. La protéine « spike » ainsi produite engendre plusieurs types de réactions immunitaires sans provoquer la moindre infection. L’ensemble du système immunitaire est stimulé : globules blancs ordinaires, globules blancs (lymphocytes B – plasmocytes) engendrant la reconnaissance d’antigènes puis la production d’anticorps spécifique, macrophages (cellules digérant les intrus), etc. Les antigènes produits par l’ARN messager vaccinal sont donc éliminés dès la première injection de vaccin. La seconde injection vaccinale renforce le processus.

Personnellement, je trouve cette technologie de vaccin à ARN messager assez extraordinaire et en l’état, présente une efficacité assez extraordinaire, avec des effets toxiques ou allergiques finalement très rares et qui peuvent être a priori traités de manière convenable. Toutefois quelques problèmes se posent encore :

  • la durée d’immunisation non établie à ce jour, même si elle semble bien supérieure à six mois ;
  • la capacité des vaccinés à véhiculer des virus, non connue à ce jour ;
  • l’efficacité du vaccin vis-à-vis de certains mutants (variants). Il semblerait encore efficace contre le mutant dit anglais, mais la question se posent pour d’autres. Je pense que c’est là la principale limite de ce vaccin très spécifique, très ciblé sur une unique protéine. Si la forme de la protéine change suffisamment après mutation, la mémoire humorale (anticorps) risque d’être inopérante ou insuffisamment. A ce titre, des vaccins à plus large spectre (à bas de virus plus complets ou en plusieurs « morceaux ») sont susceptibles d’être plus intéressants à plus long terme. Toutefois, il pourrait aussi être envisageable de produire des vaccins à ARN messagers tenant compte des mutations (ce n’est pas envisagé à ce jour).

En guise de résumé et de synthèse conclusive, je propose cette vidéo que je trouve pas mal, surtout quelle reprend une partie des métaphores auxquelles javais pensé.

8 février 2020

Téléostéen !

Le mot Téléostéen a récemment fait parler de lui bien plus que je ne l’aurais imaginé. J’ai donc construit une phrase autour de ce mot qui, je pense, ne peut immédiatement parler qu’à de très rares tarés dans mon genre qui ont (eu) une pratique double en hydrobiologie et en phy*to*sociologie. Je ne pense pas avoir forcé plus le trait que ce qu’écrivent nombre de médecins, notamment les spécialistes quand ils rédigent un compte rendu d’examen, ce qui ne semble choquer personne parce que cela a un sens précis en peu de mots.  Voici la phrase en question.

Au Canada oriental, les taxons téléostéens migrateurs amphihalins anadromes potamotoques, en particulier les Salmoninae, frayent dans des faciès lotiques (plats courants) du rhithron, souvent caractérisés par la présence de syntaxons synvicariants du Batrachion fluitantis Neuhäusl 1959.

Et voici les explications.

Taxon : unité quelconque de la classification des êtres vivants (entre autres) comme l’espèce, le genre, la famille, l’ordre, la classe…

Téléostéens : la grande majorité des poissons, en excluant les cartilagineux requins et raies, les lamproies et autres osseux un peu marginaux comme les esturgeons et quelques autres groupes). Au passage, le terme de « Poissons » n’a plus de sens scientifique car les Poissons sont, dans la classification moderne des êtres vivants, un groupe paraphylétique, c’est-à-dire que tous les êtres vivants du groupe n’ont pas le même ancêtre commun (ou si on veut, ne sont pas tous placés au même endroit de l’arbre de la vie). Les Poissons, c’est un peu comme si on disait qu’une pomme rouge appartiendrait au groupe des tomates juste parce qu’elle est rouge. Bien sûr, je caricature, car la classification des êtres vivants avait déjà intégré depuis un moment les théories de l’évolution, mais les progrès des dernières décennies, notamment en génétique (mais pas que) ont permis de remettre de l’ordre, en se rendant compte que la proximité morphologique n’était pas forcément signe de proximité en termes d’évolution ou de génétique. La nature a parfois « inventé » plusieurs fois une particularité morphologique, physiologique ou autres, pour des êtres vivants ayant suivi des histoires complètement différentes.

Amphihalin : qui a une grande amplitude de tolérance au sel dans l’eau. Cela qualifie souvent des espèces animales migratrices.

Anadrome : qualifie pour les migrateurs en cours d’eau, le sens de la migration pour la reproduction (d’aval vers l’amont). [contraire : catadrome]

Potamotoque : qui se reproduit en eau douce (en fleuve, selon l’étymologie). [contraire : thalassotoque]

Salmoninae : sous famille parmi la famille des Salmonidés [Salmonidae], incluant tous les saumons et truites.

Faciès lotique : les cours d’eau, s’ils ne sont pas trop perturbés ou aménagés, se présentent toujours par une alternance de faciès (secteurs de cours d’eau caractérisés par une forme, des sédiments, des courants… à peu près homogènes) lotiques (eau courante) et lentiques (eaux calmes).

Plat courant : faciès lotique caractérisé par une eau courante sans grande turbulence et présentant une surface de l’eau assez plane. La profondeur est généralement peu importante.

Rhithron : dans la zonation longitudinale des cours d’eau d’Illies et Botosaneanu (1963), allant du crénon (sources et parties supérieures avec fortes pentes), au potamon (partie aval avant l’estuaire, avec pentes faibles), en passant par le rhithron (partie intermédiaire avec des pentes encore fortes et des eaux vives. Bien sûr, il existe des sous-catégories et d’autres zonations plus ou moins équivalentes. Le rhithron correspond à peu près à la zone à truite selon la zonation de Huet (1949).

Syntaxon : vient de syn- (avec, ensemble) et taxon (voir plus haut). Qualifie une unité dans la classification phy*to*sociologique, c’est-à-dire une communauté végétale ou un ensemble cohérent de communautés végétales proches.

Synvicariant : unité de végétation (syntaxon) vicariante, c’est-à-dire occupant la même position écologique dans une autre zone (phyto)géographique. Les plantes qui caractérisent deux syntaxons synvicariants ne sont pas les mêmes, mais occupent les mêmes niches écologiques. Exemple : la saulaie à Saule noir (Salix nigra) est le synvicariant nord-américain de la saulaie à Saule blanc (Salix alba) européenne.

Batrachion fluitantis Neuhäusl 1959 : non scientifique complet de l’alliance phy*to*sociologique regroupant les végétations à renoncules aquatiques des milieux courants que l’on trouve un peu partout en Europe. Cette alliance a été décrite et caractérisée validement par l’auteur Neuhäusl dans une publication scientifique en 1959.

30 janvier 2021

Le vaccin à ARN messager (épisode 3)

En dehors de la composante aqueuse ultradominante au sein de notre organisme, nos cellules sont en grande partie composées de corps gras (phospholipides) assez inertes et surtout de protéines qui assurent énormément de fonctions et dont on n’est encore loin de tout connaître. Le fonctionnement de l’organisme repose donc très largement sur elles. Et pour que cela fonctionne, il faut donc fabriquer et renouveler (à cause de l’usure ou de l’usage) ces molécules sans arrêt. Les plans détaillés de ces protéines se trouvent dans le coffre sécurisé qu’est le noyau avec l’ADN. Les protéines, elles, sont fabriquées dans les usines que sont les ribosomes (cf. épisode 1). Les ribosomes de la cellule n’ont pas besoin de tous les plans de toutes les pièces que fabrique l’entreprise et de toutes ses succursales, d’autant que ladite cellule n’est pas spécialisée dans toutes les tâches ou toutes les pièces. Alors même si absolument tous les plans sont dans le coffre de chacune de nos cellules, seules les pièces vraiment nécessaires et en capacité d’être produites dans la cellule en question le seront. Ainsi, il faut un messager entre le coffre et l’usine et c’est donc le rôle de l’ARN messager qui fait office de facteur. Il s’agit d’une copie de l’ADN, mais très petite puisque cette copie ne possède les plans que pour une ou quelques pièces (protéines). En plus, cette copie est fragile comme si l’organisme se méfiait des espions pour éviter des copies illicites. De fait, l’ARN messager sert une fois puis est détruit et s’il ne sert pas, il est détruit également, un peu comme la bande magnétique annonçant une nouvelle mission dans Mission impossible ou comme si on décidait de tuer le facteur-messager après usage.

Tout part donc du noyau où un morceau d’ADN est déplié pour être copié (grâce à des protéines – enzymes). Alors, la copie n’est pas totale, seul ce qui est essentiel l’est. Tout se passe comme si on ouvrait la fermeture éclair que constitue l’escalier à double hélice qu’est l’ADN et qu’on venait reconstituer l’un des brins manquants. Une fois la copie réalisée, on clôt la fermeture éclair et on range l’archive ADN. L’ARN messager monte alors sur sa trottinette (une/des protéines spéciales font office de moyen de transport) et quitte le noyau en passant par un pore (porte que ne peut pas franchir l’ADN qui est trop épais, lui) puis se dirige vers l’usine (ribosome). Dans le ribosome, il y a une tête de lecture (comme celle d’un magnétophone ou d’un magnétoscope) qui va lire le brin d’ARN messager. Cette tête de lecture est encore une forme de complexe entre protéines et une autre forme d’ARN (ARN ribosomial). La tête de lecture va donc lire les mots de trois lettres ou codons (22 mots différents sans compter les synonymes) et chaque mot va se traduire par un acide aminé spécifique (22 acides aminés). La protéine s’allonge par la mise bout à bout d’acides aminés dans l’ordre précisément déterminé dans lequel se lisent les codons. A la fin de la bande magnétique, le point final à la protéine est donné. La protéine ainsi formée est une structure assez simple à très complexe dont la forme doit être considérée en trois dimensions et va jouer le rôle biochimique qui lui est assigné.

Voici une vidéo de l’INSERM que j’ai trouvée assez sympa et assez simple.

À suivre.

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16 mars 2022

Brèves cornusiennes du mercredi 16 mars 2022

Il y a deux ans, j’avais réservé le restaurant pour l’anniversaire de Fromfrom pour le dimanche midi. La veille à vingt heures, on apprenait que les restaurants seraient fermés consécutivement au premier confinement. Hallucinant ! Quelques mois plus tard, Fromfrom avait réservé le même restaurant pour mon anniversaire cette fois. Même punition : annulation trois jours avant pour le deuxième confinement. En 2021, nous n’y sommes pas retournés (encore un confinement en mars et pas là/pas envie en novembre). L’année 2021 a d’ailleurs été mise à profit pour un changement de propriétaire et de chef (le même). L’ancien a pris sa retraite. Il y a deux restaurants en un : un deux étoiles et une « brasserie » côté jardin. Nous connaissons les deux, mais c’était côté jardin cette fois. Donc, samedi soir nous y étions. Les fondamentaux sont restés les mêmes et c’est toujours très bon. Vous pourrez demander à Fromfrom le menu, elle se souvient de tout !


 

Jeudi dernier, j’étais allé à Amiens en train pour la première réunion de mon deuxième mandat d’un conseil scientifique très officiel dont j’ai dû déjà parler. Les masques étaient requis durant la réunion (toute la journée), mais évidemment pas pour le buffet méridien pris debout dans une salle voisine (pas immense). Vendredi soir, j’ai mal à la gorge, je dors mal. Samedi, ce que je prends pour un rhume prend de l’ampleur, mais cela ne m’empêche pas d’aller au restaurant. Dimanche matin, cela ne va pas mieux, mais cela ne m’empêche pas d’aller au marché et d’acheter à la pâtisserie un gâteau pour continuer d’anticiper l’anniversaire de Fromfrom. Mais dans l’après-midi, cela s’aggrave. Ne serais-je pas covidé ? Lundi matin, pas mieux, je reste à la maison et je vais me faire tester antigéniquement à la pharmacie, mais résultat négatif. Je termine l’après-midi en RTT avec une bonne sieste. Et mardi a fortiori aujourd’hui, cela va bien mieux. Donc, un rhume assez violent dont je suis coutumier… et que je n’ai pas refilé à Fromfrom. Tout cela pour dire que c’était mon premier test COVID-19.

1 avril 2022

Brèves cornusiennes du vendredi 1er avril 2022

Le Conseil scientifique s’est bien passé. En revanche, le Conseil d’administration d’hier a été assez calamiteux pour cause d’impréparation, parce qu’il y avait beaucoup trop de fautes d’orthographe dans le business plan et parce que le commissaire aux comptes à relevé une grave erreur dans un tableau financier. En conséquence, après y avoir réfléchi toute la journée, j’envisage de licencier ma directrice financière pour faute lourde. Bien triste de ne pas pleurer.

27 novembre 2020

Rencontre éphémère

Je reviens un peu en arrière...

Au mois d’août, lors de notre séjour en terres éduennes, alors que Fromfrom venait de partir faire des courses avec mes parents, une personne vient toquer à la porte. Je crois un instant qu’il s’agit d’un voisin, mais je ne reconnais pas la voix. Le milieu de l’après-midi est dépassé et c’est un jeune homme (25 ans environ) qui demande s’il peut camper pour la nuit sur la chaussée de l’étang. Il demande aussi s’il peut se baigner. C’est demandé bien gentiment, avec un respect devenu bien rare à mon sens. C’est un cycliste bien chargé. Après que je lui eus indiqué le « mode d’emploi », il se rendit sur place. Plus tard dans la soirée, je me rendis à létang pour me baigner à mon tour (comme les jours précédents) et j’en profitai pour discuter un peu avec lui. Il avait été engagé dans le sud de la France (près de Narbonne si mes souvenirs sont bons) pour travailler dans l’industrie des systèmes automatisés. Durant le premier confinement, il avait été mis en chômage partiel, puis il fut licencié en juillet. Mais aucune animosité de sa part. De mon côté, je pensais au futur licenciement que nous allions mettre en œuvre. Le cycliste avait pour projet de parcourir une partie de la France pour finir son voyage de quelques semaines/mois du côté de Nantes. J’avais lintention de lui expliquer vaguement mon boulot et le contexte géographique, historique et écologique de lendroit où nous trouvions. Il n’avait aucune notion naturaliste mais j’avais quand même voulu lui donner quelques explications sur les tourbières, les ceintures de végétation de l’étang, sur les plantes carnivores… Il m’a gentiment écouté. Bon, je ne pense pas l’avoir assommé non plus. Je l’ai encore aperçu lors de son départ le lendemain matin, alors que je recherchais le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) dont j’avais montré une photo il y a peu.

Cette rencontre m’a marquée car j’ai trouvé une personne d’une grande gentillesse, soucieuse de ne pas laisser de trace, et chose plus rare, en capacité d’écouter mes « histoires » en se disant quand même intéressée ! Bon, on va dire quil était poli !

14 mai 2022

Brèves cornusiennes du samedi 14 mai 2022

Mardi, mes parents avaient rendez-vous chez leur médecin traitant (la « femme de science » comme dit mon père). Mon père avait remarqué depuis quelques semaines que ma mère avait une forme de boursouflure sur la poitrine. La femme de science l’envoie passer un scanner. Miracle, mon père réussit à décrocher un rendez-vous deux jours après (un rendez-vous annulé). Résultat des courses : le cancer est probable, même si on attend la biopsie d’ici dix jours. La femme de science ne peut pas se prononcer pour l’instant, mais pense qu’une opération chirurgicale semble exclu compte tenu de l’état général de ma mère, la chimiothérapie également. Resterait la radiothérapie. L’ennui est que cela nécessiterait de bloquer mon père tous les jours pour l’accompagner en « ambulance » à l’hôpital (Saint-Etienne). Bref, encore une source d’emmerdements pour lui. Sinon, son caillot dans la cuisse devrait se résorber à la longue via le traitement en cours et le calcul dans le rein, on ne fait rien tant que cela ne la gêne pas. Depuis hier, j’ai commencé le dossier pour préparer l’admission de ma mère en EHPAD. Encore un site qui merdouille sérieusement, obligeant à ressaisir les mêmes informations 5-6 fois. La dame du Département m’avait prévenu, mais c’est quand même merdouilleux. Mais bon, ça va aller.


Bon, demain, c’est portes ouvertes dans les jardins du boulot avec pas mal de festivités… On va avoir beau temps.

16 juin 2022

Vingt ans et quelques

Une forme de note anniversaire car aujourd’hui, cela fait exactement vingt ans, un mois et deux jours que j’ai soutenu ma thèse (je n’avais pas la tête à rédiger cela le mois dernier). Le mois de mai est une période où l’on ne soutient généralement pas de thèse (cela se fait plutôt entre septembre et décembre), mais ce n’est qu’une étrangeté parmi beaucoup d’autres…

Comme j’ai eu sans doute plusieurs fois l’occasion de le dire ici, je voudrais rappeler qu’avant le bac, je n’avais jamais imaginé faire de longues études. Lors de mes années au lycée, je me souviens très bien d’un rendez-vous, en compagnie de ma mère, chez la conseillère d’orientation où elle disait que des poursuites d’études après un bac + 2 (BTS, DUT) étaient possibles, notamment vers des bac + 4 (MST) et qu’elles connaissait pas mal d’étudiants qui avaient emprunté ce chemin-là.

En classe de terminale, le proviseur avait dit : « dans cet établissement, vous (s’adressant à nous, futurs bacheliers), partez peu pour des études longues, alors que vous en avez largement les capacités ». Cela m’avait marqué. Cependant, je trouvais qu’un DUT ferait bien l’affaire dans un premier temps et ce serait déjà bien si je parvenais à obtenir ce diplôme (je doutais beaucoup de moi à l’époque). Et il fallait déjà rentrer à l’IUT compte tenu de la forte sélection à l’entrée. La première année d’IUT me plongea dans une vie d’étudiant que je ne soupçonnais pas, mais je restais concentré sur mon objectif, aidé en cela, par un grand nombre d’heures de cours/TD/TP. Aucune participation à une fête estudiantine durant mes études (après, si).

Et puis ce fut la MST et après le service militaire. L’occasion me fut donnée de poursuivre (je n’y songeais pas, je me suis fait un peu forcer la main). Enchainer sur une thèse me paraissait aussi très long, difficile à concevoir… alors que ce fut finalement presque « facile ». Il fallut le sujet. Contrairement aux usages, c’est moi à 99 % qui avais proposé et rédigé le sujet de thèse. Il fallut aussi trouver le financement et, le plus délicat, la structure d’accueil (pour ne pas dire le laboratoire), etc. C’est bien ça qui a finalement été le plus difficile et long à mettre en place. Je n’y serai pas arrivé sans la complicité de mon directeur de thèse et du président de l’université avec lequel j’échangeais directement et qui m’a sauvé la mise. J’ai dû m’accrocher, certes et insister, mais ça a payé. Je me demande vraiment si au final, je me serais engagé pour une thèse dont je n’aurais pas moi-même défini le sujet ? Enfin, la question ne se pose pas puisque cela s’est passé autrement.

Les premiers mois de mon travail de thèse avaient notamment consisté à faire de la bibliographie et je dois dire que je n’avais pas été énormément aidé à ce niveau. Certes, ma codirectrice de thèse m’avait bien orienté du côté des forêts (alluviales), mais pas grand-chose au sujet des autres végétations, notamment aquatiques (je n’ai pu récupérer des choses modernes que tardivement auprès de l’un de mes rapporteurs de thèse). D’une manière générale, ma thèse pèche par un relatif manque de références bibliographiques internationales, ce qui a été (vite) dit en soutenance et j’en suis pleinement d’accord. J’ai souffert d’une forme d’isolement et d’un mauvais accès à la littérature scientifique internationale. Cela dit, n’exagérons pas, il y a de la matière… et parfois, il ne faut pas aller chercher sur les rives du Mississipi, du Congo, du Yang-Tsé-Kiang ou de l’Amazone, quand on a de la matière sur le Rhône, le Rhin et quelques bricoles sur la Loire…

Je ne vais bien sûr pas parler du fond de ma thèse, puisqu’il suffit de la lire (sur la HAL science ouverte – thèses en ligne) et je pense vraiment qu’elle est relativement accessible, blague à part. En revanche, quelques anecdotes.

L’un des rapporteurs de ma thèse, hélas décédé en 2020, de l’Université de Marseille, que j’avais eu comme intervenant lors de mon DEA passé là-bas, avait notamment écrit dans son rapport autorisant la soutenance : « L’ampleur des collectes de données pour établir ce modèle est à mettre au crédit de Monsieur Cornus. Il concerne tant les bases floristiques que les paramètres écologiques. L’échantillonnage stratifié, le maillage conséquent des stations donnent à ce travail une marge de sureté qui tourne le dos aux méthodes souvent estimatives utilisées par nombre de chercheurs pour établir et construire des modèles structuro-fontionnels ». Pour être plus clair, il se réjouissait que mon travail se base sur de vraies données recueillies précisément sur le terrain (relevés semi-quantitatifs d’espèces de plantes) et non sur de vagues estimatifs. Il est notoire de constater que nombre de travaux scientifiques sur la flore se basent sur des « méthodologies simplifiées » alors même que les études de fond, non simplifiées, n’ont pas été menées et qu’elles ne le seront probablement jamais. D’un point de vue scientifique et épistémologique, c’est sacrément problématique. Et effectivement, j’ai vu depuis pas mal de travaux qui sont menés ainsi et arrivent à des conclusions merdiques. Cela n’a sans doute pas d’importance puisque presque personne dans la communauté scientifique académique ne s’en rend compte, dès lors que la forme de l’article scientifique dans la revue Machin coté Truc au rang international, que l’on a produit ses statistiques bien comme il faut et qu’on en sait pas beaucoup plus après qu’avant… Et comme c’est merdique, il vaut mieux faire de la génétique et de la biologie moléculaire, il n’y a que ça de vrai, de préférence sur des plantes qu’on ne connaît pas, qu’on na jamais vues dans la nature. Aujourd’hui, il n’existe pratiquement plus d’universitaires naturalistes en botanique. On ne sait pas reconnaître un Pâturin à feuilles étroites d’une Fétuque rouge (ou si vous voulez pour être plus parlant un pissenlit d’une laitue… cela n’a pas d’importance puisque tout est de la salade !). Je pense qu’au contraire, c’est très grave puisque les chercheurs n’ont pas tous conscience de leurs lacunes ou alors les minimisent. À quoi bon reconnaître les plantes, c’est la science des ânes, puisqu’il y a PlantNet (voir ici : c’est vrai que c’est un outil intéressant et performant pour l’avoir testé, mais qu’il faut savoir utiliser et ne pas forcément écouter en retournant bien sûr aux fondamentaux).

Après la soutenance, en attendant le retour du jury parti délibérer, un ancien professeur de chimie qui avait assisté à ma présentation et aux questions, et que je n’appréciais guère (mais avec lequel j’étais toujours resté poli) était venu me voir pour me balancer, entre autres, une vacherie du genre : « je n’ai pas bien compris telle chose, tu aurais dû mieux expliquer… ». Ce jour-là, je n’étais pas dopé, mais remonté comme un coucou et hypersensible. Je lui ai répondu un truc du genre : « Comme l’a dit le professeur C. (président du jury), ce travail s’adresse à un public averti et compétent ». Du coup, il avait fichu le camp. Il est clair qu’en 45 minutes, on ne peut pas détailler les résultats des travaux d’une thèse en allant réexpliquer ce qu’est un type biologique, une communauté végétale, un transect…). Je suis 100 % partant pour expliquer le contenu de ma thèse à des gens qui n’y connaissent rien et je pense que je sais le faire sans souci, mais aller expliquer ça aux cons, persuadés détenir la vérité, alors qu’ils sont eux-mêmes des billes en pédagogie, il ne faut pas pousser ! Une connaissance, aujourd’hui perdue de vue, avait eu ce triste individu comme directeur de thèse. Lors de sa soutenance à laquelle j’avais assisté, cette andouille malfaisante n’avait pas trouvé d’autre saloperie à dire à la fin que : « C. est têtue, elle a fait ceci et cela… ». Cela aurait pu être de l’humour, mais cela ne l’était pas du tout. Et après délibération, c’était la plus faible appréciation, « honorable », qui lui avait été donnée. Alors je ne suis pas compétent pour juger de la qualité du travail qui avait été mené, mais je pense que le travail avait été réalisé avec beaucoup de rigueur. Je pense que l’appréciation ne l’a pas énormément aidée dans les années qui ont immédiatement suivi sa thèse.

Contrairement à ce que j’avais imaginé ou ce qui était prévu initialement, peu d’étudiants dans les formations dont j’étais issu ou dans lesquelles j’avais enseigné, car ils étaient partis en sortie. Mais quelques amis dans la salle et quelques inconnus que je revis néanmoins plus tard. L’un d’eux dira plus tard à plusieurs occasions que ma thèse était son livre de chevet. Je pense quand même qu’il faut avoir un grain pour ça !

Après les remarques constructives formulées par l’un des rapporteurs, à la fois dans son rapport et oralement, j’avais remanié légèrement ma thèse pour y répondre autant que possible dans le temps qui m’était imparti. Sans pouvoir tout remanier en si peu de temps, cet effort avait été apprécié dans le document final. Néanmoins, je reste persuadé que la thèse comporte certains défauts de naissance auxquels je n’ai jamais su répondre. Parmi ces défauts figurent pas mal d’éléments d’analyse qui n’ont pas été menés jusqu’au bout notamment faute de temps et un défaut de structure puisque je commence à fournir des résultats et des analyses personnels avant les résultats « officiels » principaux. Cela ne m’a pas empêché d’obtenir l’appréciation maximale du jury et l’année suivante le prix des thèses de la Société botanique de France (le premier de la série) ; le plus fort a été que je n’avais pas candidaté à ce prix (uniquement honorifique à l’époque).

Finalement, je suis heureux de cette aventure que fut la thèse (pas uniquement le temps du travail, mais aussi les années qui ont précédé). Cela m’a permis de faire la connaissance de pas mal de personnes, parfois pas du tout conventionnelles et tranchantes mais néanmoins très intéressantes quand on a su faire le tri, mais aussi des belles personnes, modestes et riches que l’on n’oublie jamais, et des amitiés. Bref, une aventure structurante dont je puis dire que j’avais sans doute besoin, à deux niveaux non disjoints : une partie de ma personnalité et la reconnaissance de ma valeur professionnelle voire de ma valeur tout court. Il m’a fallu encore bien des années pour dépasser en partie certains de mes complexes et un certain besoin de reconnaissance. Ce besoin est encore là, même s’il est souvent mis en sourdine, quitte à rejaillir. J’essaye cependant de ne pas succomber à l’orgueil, mais peut-être que cette note dit le contraire…

22 octobre 2021

Brèves cornusiennes du vendredi 22 octobre 2021

Depuis les élections régionales et départementales de mai et juin dernier, nous n’avions plus qu’une présidente par intérim, en attendant que les élus représentants nos administrateurs soient nommés pour la région et les deux départements. Cela a été long, mais cela fait moins de trois semaines que nous avons enfin eu l’ensemble des noms. Le temps de les « convoquer » en urgence. C’était ce vendredi après-midi. Je dois dire que c’était très stressant. Selon les statuts de l’association, le (la) président(e) fait nécessairement  partie des élus issus de la Région. Parmi les 7 élus régionaux, 5 de la majorité de Xa-vie-et Berre-tran, 1 Erre-haine et 1 écho-l’eau (cela fait du bien d’en voir un de nouveau à la place d’un Erre-haine). Tous les élus n’étaient pas présents mais nous avions assez largement le quorum. L’écho-l’eau se présentait en plus d’une personne de la majorité (une dame) que nous pressentions (elle faisait partie des précédents administrateurs). Cette dernière a eu une voix de plus. Malgré ma sympathie qui allait en principe pour l’écho-l’eau, je suis soulagé que ce soit la dame de la majorité qui l’ait emporté car cela nous aurait mis certainement en difficulté, notamment sur les aspects budgétaires. C’est minable, mais c’est ainsi. Nous avions également été avertis de la possible candidature d’une autre personne (homme) de la majorité dont beaucoup de ses amis veulent nous torpiller. Mais je n’y croyais pas car cet homme est singulièrement bête et ne comprend rien de ce que nous faisons (et pourtant, il a encore des responsabilités). J’ai présenté la structure et ses activités à ces nouveaux administrateurs et j’avoue que cela m’a fait plaisir de constater que contrairement à il y a six ans, il y a autre chose qu’un électroencéphalogramme plat en face de nous. Et en définitive, nous n’avons que des femmes dans notre bureau (c’est la première fois que ça arrive). Après la réunion, j’ai fait visiter une partie de nos locaux (bibliothèque et unité de conservation) et surtout les jardins et cette fois, j’ai eu de l’écoute, un réel intérêt, un vrai enthousiasme… et on m’a même copieusement remercié. Bon, le niveau intellectuel est monté d’un cran aussi. Bref, rien n’est gagné, mais je suis content d’avoir réussi pour numéro de « charme » et c’est quand même bien plus encourageant que les multiples coups bas que nous avions connus depuis 2016.

10 avril 2021

Brèves cornusiennes du samedi 10 avril 2021

Depuis quelques mois, j’avais constaté que ma vue avait baissé. Mes lunettes ne me permettent plus aussi bien qu’avant à lire les micro-textes que l’on peut lire sur des micro-tubes, le genre de ceux que l’on peine sûrement à lire quand on a une vue normale et que seuls les myopes arrivent à décrypter avec aisance, mais plus généralement, je constatais que ce n’était plus aussi net qu’avant. Il y a une quinzaine de jours, je suis donc allé à la clinique ophtalmologique (moins de 15 jours après la réservation sur Doctolib) et ce dans notre bonne vieille ville. La fois précédente, j’avais dû réserver des mois plus tôt sur internet juste après minuit pour trouver un créneau… et aller dans l’agglomération lilloise. A présent, c’est vraiment facile et agréable. Il faut dire que précédemment, tous les ophtalmologistes avaient disparu. On a bien trouvé que ma vue avait baissé et que j’avais une très légère hypermétropie et un besoin très accessoire d’avoir des lunettes pour voir de loin. On m’a donc laissé le choix entre des verres pour voir de près et à l’écran d’ordinateur (« interview ») ou d’opter dès à présent pour des verres progressifs qui ne corrigent presque rien de loin. L’opticienne mutualiste m’a plutôt conseillé la seconde option. Il est vrai que de mettre et enlever ses lunettes sans arrêt est assez pénible même si je trouve plaisant de pouvoir me permettre de le faire pour l’instant. Me voilà donc lunetté avec des verres progressifs et je tiens à dire que ce n’est pas évident, notamment pour caler la vision à distance intermédiaire en prenant en compte les énormes zones de flou latéral (bien qu’ayant pris des verres qualitatifs qui les minimisent). Une question de temps d’adaptation, dit-on, de quelques jours à quelques semaines, mais bon sang, ce n’est pas évident.

7 octobre 2021

Brèves cornusiennes du jeudi 7 octobre 2021

Alors qu’on s’attendait au scandale, les révélations sur les crimes de pédophilie au sein de l’Église catholique en France, dépassent l’entendement, même si les affaires en question couvrent une période de 70 années. On considère à au moins 500 000 le nombre réel de victimes (sur un peu plus de 200 000 comptabilisées aujourd’hui). Je ne détaille pas plus les faits, mais force est de constater qu’un grand nombre d’institutions catholiques et d’hommes de foi ne sont pas seulement responsables mais coupables de tels agissements ou de ne pas les avoir dénoncés avec la plus grande fermeté. Cette culpabilité est même revendiquée puisque le président de la conférence des évêques de France a affirmé et répété que le secret de la confession était au-dessus de la loi de la République française. Que l’on s’entende bien, je ne dis pas que toute la législation française est juste, mais quelqu’un qui se place au-dessus de cela pour couvrir les crimes les plus odieux accède de facto au statut de protecteur des pires ignominies. Car je ne me fais aucune illusion, si personne ne renverse violemment la table au sein de l’Église catholique, les crimes se poursuivront, en toute impunité puisque la loi du silence est de mise. Tout au plus, peut-on espérer que les victimes parleront davantage, mais ce n’est même pas sûr et quand bien même, cela ne supprimera pas les crimes. Rien ne doit pouvoir empêcher la dénonciation de crimes. Si les religieux, le pensent, on doit s’arranger pour les mettre hors d’état de nuire davantage.


Depuis une quinzaine de jours, nous sommes raccordés à la fibre optique. Pour l’internet, cela ne change pas grand-chose en termes de navigation. En revanche pour émettre ou envoyer des fichiers sur l’internet ou des pièces jointes, cela va incroyablement plus vite. Et par ailleurs, nous avons repris la télévision par internet (basse définition) que nous avions abandonnée depuis plus de dix ans au profit du hertzien TNT et nous ne constatons plus de dysfonctionnements (notre antenne de toit est sans doute un peu défectueuse).


Il y a une quinzaine de jours, mon père a passé un moment très difficile avec ma mère qui est de plus en plus souvent entêtée et agressive, notamment lorsqu’elle doit aller en ville pour des vêtements, le vaccin… Et là, elle a carrément refusé d’aller chez la coiffeuse. Jusque-là, quand elle refusait, mon père m’appelait et j’arrivais à la faire changer d’avis, mais là, rien à faire. Fromfrom a pu contacter une personne qui va passer voir mes parents pour mettre en place de nouvelles choses, mais je me demande à quel point cela soulagerait mon père. Car bien entendu, il faut la surveiller sans cesse (médicaments, lavage, habillage…). D’autant que la nouvelle aide-ménagère de 66 ans (vive Macaron) n’a pas beaucoup d’idées et est peu alerte ou efficace par rapport à l’ancienne non vaccinée.

22 juin 2022

Brèves cornusiennes du mercredi 22 juin 2022

Fromfrom est plus ou moins « enrhumée » depuis dimanche. Lundi, elle fait un autotest « SARS-CoV-2 » négatif. Elle avait 7 élèves covidés absents sur 29, et les autres étaient tous masqués. Hier et aujourd’hui, elle ne travaillait pas, mais était toujours « enrhumée ». Nouvel autotest positif cette fois. Et moi, avant même ce nouveau test, j’ai ressenti des signes en rentrant du travail. Je pense que je suis atteint, mais j’attends demain pour faire l’autotest. Conclusion : Karagar nous a refilé sa COVID-19 par le blog ! Plus sérieusement, c’est sûrement une infection jeudi dernier à l’école.

27 juin 2022

Brèves cornusiennes du lundi 27 juin 2022

Fromfrom a repris aujourd’hui le travail, donc sept jours à peine après les premiers symptômes et cinq jours après avoir été positive. Elle est revenue sur les rotules, sans mauvais jeu de mots. Heureusement qu’elle ne retravaille pas avant vendredi à présent.

De mon côté, j’étais positif à l’autotest samedi, qui a été ma plus mauvaise journée avec la fièvre qui tangentait 39 °C. Aujourd’hui, j’ai fait une demi-journée de travail et demain je ne travaille pas du tout (RTT) parce que suis encore très fatigué. Ce matin, test PCR positif. Je l’ai fait faire pour ensuite m’exempter d’un rappel vaccinal et conserver l’intérêt du passe vaccinal en particulier pour aller dans certains établissements de santé.


 

Ma mère est sur liste d’attente dans deux EHPAD. J’aimerais bien qu’elle puisse y entrer à l’automne, le temps que mon père se fasse à l’idée. Cela le préoccupe énormément. Il y a des hauts et des bas.

20 août 2022

Quelle forêt brûle ?

Non, ce blog n’est pas encore mort. Avant de revenir à des choses plus illustrées et plus légères, une petite réflexion qui m’a été inspirée ces derniers jours par mon actualité professionnelle.

J’avais déjà eu l’occasion de le dire à quelques occasions : la gestion forestière et de la filière bois en France sont plutôt mauvaises et se sont même assez largement dégradées ces dernières années et décennies. En forêts publiques, on demande à l’ONF de sortir plus de bois pour assurer l’autofinancement des rémunérations des agents, des prestataires et des retraités (…), sans toujours bien se préoccuper de la santé des écosystèmes forestiers. On demande par ailleurs à la forêt privée de « dynamiser » aussi la production de bois sous de fallacieux et répétés arguments scientifiques qui voudraient que des forêts assez jeunes et productives (phase d’aggradation) soient plus aptes à stocker du carbone, le tout pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais il existe de puissants groupes de pression qui empêchent la vérité scientifique d’être véritablement dévoilée au grand public. Et cela se traduit, toujours selon de simplistes et spécieux arguments visant à contrer les changements climatiques, à programmer la plantations d’arbres exotiques, parfois reconnus comme potentiellement envahissants ou susceptibles d’entraîner des désordres écologiques (enrichissement trophique excessif des sols, acidification, banalisation des cortèges despèces...) : cas de certains conifères, du Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), des eucalyptus… certains très aptes à se consumer très facilement, comme les grands feux de cet été 2022 en France ou au Portugal en 2017, pour ne parler que de ceux-là qui en cache une multitude d’autres. Et de faire la sourde oreille à toute une communauté scientifique indépendante qui s’inquiète et met en garde, parfois depuis des décennies…

En région Hauts-de-France, je suis amené depuis des années, à participer à différentes instances officielles relatives à la forêt et au bois. À l’échelle régionale, l’État demande aussi de prendre en compte ses décisions nationales dans divers plans et programmes et donc nombre d’élucubrations scientifiques. Le ministère de l’Agriculture est tout puissant et celui de l’Écologie ferme sa gueule en général ou n’intervient que de manière assez marginale. Depuis l’automne dernier, quand on n’a pas sciemment oublié de m’inviter, nous en étions à examiner le futur S*ch*éma ré*gio*nal de ge*s*tion s*ylv*ico*le, valable pour l’ensemble des forêts privées. J’ai pu m’exprimer oralement et par écrit pour dire tout ce qui n’allait pas. Je précise immédiatement que je ne suis pas contre l’exploitation sylvicole des forêts, loin s’en faut, mais qu’il faut faire attention, prendre des précautions, ne pas planter n’importe quoi, n’importe où, n’importe quand et qu’il faut prendre en compte la réalité du patrimoine biologique, notamment au « rayon » végétal, mais pas que… Résultat des courses : selon mes estimations, on n’a pas tenu compte de 95 % de mes remarques, et pas que des miennes, mais de tout un tas d’organismes liés à la connaissance de la nature, sa gestion, sa protection. Certes, certaines remarques n’étaient pas faciles à prendre en compte directement (encore que…), mais de nombreuses l’étaient très aisément. Au final, un document officiel qui va être validé tel quel, une belle merdouille. Le côté « amusant » de l’affaire est qu’ayant jeté un œil au même schéma en Bourgogne – Franche-Comté (procédure plus avancée), j’ai constaté que c’était un joli copié/collé, avec les mêmes défauts congénitaux et de non prise en compte de la notion d’écosystème forestier (non, une forêt nest pas une simple collection darbres qui poussent sur un substrat, mais un ensemble dinteractions extrêmement complexes entre différents compartiments biologiques en grande partie méconnus dont la flore prise dans son ensemble nest finalement que la partie émergée de liceberg comparativement à la majeure partie de la biodiversité). Il est assez lamentable qu’en 2021-22, on ne prenne pas encore en compte les réalités scientifiques pourtant acquises depuis des décennies et qu’on en soit encore à raisonner en partie comme en 1950, en arguant que le document doit rester accessible aux propriétaires forestiers et aux gestionnaires forestiers (lesquels ne sont pas toujours brillants en dehors de leurs connaissances strictement sylvicoles, et encore). Et je réfute bien sûr l’idée selon laquelle une argumentation scientifique rigoureuse ne pourrait pas être vulgarisée. Et il est patent de voir que les arguments scientifiques tronqués, trompeurs voire malhonnêtes, passent très bien… Cependant, le préfet de région (ou ses collaborateurs) ayant constaté que ce schéma était loin d’avoir fait l’unanimité, notamment dans la commission à laquelle je participe (20 votes pour, 4 contre, 23 abstentions), il s’est fendu d’une lettre où il dit que quand même, il y a eu beaucoup de remarques qui n’ont pas été prises en compte, que l’Autorité environnementale nationale (instance tenue par des hauts-fonctionnaires du ministère, que je peux qualifier de préretraités) n’a pas donné une très bonne note et que c’est très ennuyeux, même si le document est conforme en tous points aux textes officiels. Et de demander, entre autres, à l’établissement public chargé de la forêt privée, qu’il conviendrait de se rapprocher notamment de nous pour la validation des pla*ns sim*pl*es de g*es*tion, en particulier pour ce qui concerne les plantations d’essences exotiques. Le nouveau directeur adjoint de cet établissement est un con, un manipulateur (j’en ai eu la preuve il y a peu), alors il n’a pas dû apprécier outre mesure cette injonction préfectorale. On verra ce que cela donnera (je ne me fais guère d’illusions), mais c’est quand même bien fait pour sa gueule ! À tous les coups, il va repeindre le tableau en disant que c’est lui qui a été à l’origine de cette initiative constructive, ce qui est bien entendu faux puisque je sais d’où ça vient. J’attends qu’on me sollicite…

21 mai 2023

Ma mère (3) : où en suis-je ?

J’ignore un peu l’image que je donne de la relation avec ma mère et il se peut qu’elle soit en partie erronée.

Les premiers souvenirs conscients que je peux avoir de ma mère, c’est l’immense bulle d’amour et le bonheur d’être dans ses bras. Des sentiments de protection et de sécurité absolues qui ne feront que se confirmer par la suite. Cet amour maternel est incroyable et je pense hélas que bien des enfants n’en ont pas bénéficié et cela a pu nuire à leur développement par la suite. Je ne sais pas précisément ce que cela m’a apporté car je n’ai pas la possibilité de comparer, mais force est de constater que ma mère et mon père m’ont beaucoup apporté. Cela a sûrement contribué a faire ce que je suis, pour le bien mais aussi pour le pire !

Il y a un 10-15 ans, je m’inquiétais déjà pas mal de la façon dont se termineraient les jours de mes parents compte tenu de l’éloignement et de la dépendance. Je voyais les choses assez insurmontables, alors que mes parents allaient encore bien dans l’ensemble et se débrouillaient fort bien. Et puis les choses se sont dégradées. Mon père a toujours tenu et réussi à « tenir la route », ce qui a énormément facilité les choses. Sauf que lorsque lui a dû aller à l’hôpital et ne plus être disponible pour assister ma mère, surtout depuis 2018. Cela a eu des conséquences très fâcheuses car il a mis sa vie en jeu pour que ma mère ne se retrouve pas seule, à plusieurs reprises. Et à plusieurs fois, il me l’avait en partie caché.

Au tournant de 2019-2020, alors que ma mère était encore un peu gérable, j’avais été frappé par le vertige que m’inspirait cette forme de « descente aux enfers » par rapport à ses capacités cognitives en chute accélérée. La voir mettre au coucher le masque pour l’apnée du sommeil (qu’elle mettait à l’époque car elle écoutait encore mon père) me la faisait voir comme une condamnée aux ténèbres et j’éprouvais une profonde tristesse.

À la fin de notre séjour pour les fêtes de fin 2021, autre moment difficile lorsqu’elle se mit à pleurer lorsque j’annonçais notre départ. Pourquoi ces pleurs ? L’impossibilité pour elle de verbaliser quelque chose d’intelligible ? L’idée qu’elle n’avait pas pu me dire quelque chose ? Qu’elle avait encore quelques moments de lucidité où elle se rendait compte de son état ? Je ne sais pas, mais cela m’avait peiné, même si j’avais fait en sorte de considérer cela comme non interprétable rationnellement, mais le doute persiste. Mais le vertige est resté gravé en moi. Pendant quelques mois en 2022, mon père m’a raconté des scènes un peu analogues, puis les ténèbres cérébrales ont annihilé ce type de réaction. Depuis le printemps 2022, la situation était déjà devenue très critique, raison pour laquelle la personne qui gère le dossier pour le compte du Département de la Loire avait tiré la sonnette d’alarme auprès de moi, pour faire le dossier pour rentrer dans un EHPAD. Mon père avait tenu le choc jusqu’à automne 2022, moment à partir duquel la situation est devenue insupportable. En réalité, depuis le printemps / été 2022, ma mère n’interagit plus une seule seconde dans la vraie vie. Elle n’a plus aucune réaction en me voyant, toute notion de l’espace et du temps ayant été abolie. Et il n’y avait plus rien de cohérent dans ses propos, sauf peut-être trois mots dans l’espace d’une semaine. Mots devenus rares ou se résumant à des réactions sans intérêt.

La situation que je décris m’a quelque part aidé à faire en partie mon deuil de manière anticipée. Je repense à un collègue, dont la mère était en EHPAD pour des pathologies un peu analogue et ne le reconnaissait plus et qui est décédée au printemps 2020 de la COVID-19. Diagnostiquée le matin, elle mourrait quelques heures plus tard à l’hôpital. J’avais alors été frappé par son sang-froid, mais avec le recul, je pense que nos attitudes convergent assez, même si les situations diffèrent quelque peu.

1 juillet 2023

Brèves cornusiennes du samedi 1er juillet 2023

Ma tante (la sœur de mon père), 84 ans, qui habite une maison individuelle près de Valence, est tombée mercredi dans son jardin en se cassant le genou droit et le poignet gauche. Elle n’a été opérée que ce samedi après-midi. Les nouvelles sont rassurantes.


Un « jeune » collègue et ami de mon père (que je connais bien, ainsi que Fromfrom) s’est séparé de son épouse fin 2020 (après 15 ans de vie commune environ et un mariage peu ancien). C’était un remariage car chacun d’entre eux avaient eu des enfants de précédentes unions. Depuis, il n’avait pas de nouvelles, il ne répondait jamais au téléphone. En revanche, l’ex-épouse avait continué d’entretenir de bonnes relations avec mon père. Pour l’enterrement de ma mère, il est venu à la cérémonie et a disparu aussitôt après la sortie de l’église. Jusqu’à hier, j’ignorais que mon père avait refusé que les personnes qui le connaissent l’informent du décès de ma mère. Mais… Hier, mon père trouve un message (non posté) de lui dans la boite aux lettres, comme des excuses et lui était furax qu’il n’ait pas sonné alors qu’il était présent à la maison toute la journée. Il me raconte ça et me répète qu’il ne veut pas l’appeler. Alors je l’ai engueulé, en argumentant. Quand on a subi une séparation douloureuse, quand on a « fait le mort » pendant des mois voire plus, il n’est pas facile de « revenir ». Il était évident qu’il voulait renouer le contact. Mon père a fini par comprendre et l’a appelé et il a bien sûr répondu car il était évident que c’était son objectif. Un rendez-vous est pris la semaine prochaine. Mon père est une tête de cochon et peut être impressionnant de froideur ou de vacherie, mais il sait aussi tourner la page.

6 mai 2023

Brèves cornusiennes du samedi 6 mai 2023

Ma mère devait retourner à l’EHPAD mercredi, mais mardi, compte tenu de ses vomissements (certainement dus à ses calculs biliaires), il n’en était plus question d’autant que son oxygène sanguin n’est pas aussi bon que cela. Finalement, mercredi, le médecin décide que cela se fera jeudi. Que s’est-il passé entre deux ? Pas grand-chose, assurément. Il est sur un fil de rasoir et on espère que cela va aller. C’est ce que j’ai dit à mon père, sans savoir la suite. J’aurais même tendance à penser que l’on décide aussi, secondairement, en fonction des places disponibles ou non à un moment donné. Donc retour à l’EHPAD jeudi en fin de matinée. Et jeudi soir vers 19 heures, déjà le médecin de l’EHPAD (pas à demeure, mais qui avait été appelé spécialement) pour dire que ma mère a encore vomi et qu’il en est passé dans les poumons, qu’on met sous antibiotiques et qu’on remet l’oxygène. Visiblement, on apprendra vendredi qu’elle est passée à deux doigts de retourner aux urgences. Vendredi et ce samedi matin, cela va, plutôt pas trop mal. Je pense pour ma part que cela va rester très fragile, dans un entre deux, assez pénible à vivre aussi pour mon père. Le risque est qu’elle finisse par aller dans un service (hors EHPAD) qui l’accueillera de manière plus lourde et où mon père aura des difficultés pour aller la voir (très peu/pas de stationnements).

Je pense que je ne parlerai plus de l’état de santé de ma mère ici, sauf évolutions majeures et hélas plus graves.

26 juin 2023

Dompter les appréhensions

Mon commentaire hier soir sur la note de Plume au sujet de l’AVC de son frère m’a rappelé certaines choses qui montrent le besoin de se soigner pour ne pas risquer le pire, comme on le voit trop souvent. Et parce que quand on est mort, on n’a besoin de rien ! Cela étant, je ne néglige pas certaines difficultés et je n’en suis pas moi-même totalement exempt.

Avoir conscience de ses « problèmes » vis-à-vis de la maladie et de la fréquentation des établissements médicaux est déjà une première approche afin de tenter de dompter ses appréhensions. Pour ce qui me concerne, j’ai eu des souvenirs pas géniaux pour avoir fréquenté des hôpitaux ou maisons de retraite. Quand j’étais enfant, j’ai été impressionné négativement par les hôpitaux immenses et froids imprégnés d’une odeur mêlant le chlore, l’éther et un je ne sais quoi en plus, typique de l’ensemble des établissements... et que je retrouvais parfois imprégnée dans les vêtements de ma mère revenant de son infirmerie de l’usine. Cette odeur âcre, elle n’existe plus dans les hôpitaux depuis plus de 30 ans et c’est une bonne chose. Cette odeur à elle seule et le contexte de l’hôpital me suffisaient pour refuser d’accompagner mes parents dans ces lieux. Je me souviens aussi d’une visite épouvantable dans un hôpital de Dijon où mon grand-oncle resta quelques semaines à peine après la découverte de son cancer et la mort qui le terrassa en peu de temps. Je l’aimais beaucoup ce grand-oncle pour son originalité, sa douceur, son caractère enjoué. Le voir aussi subitement en mauvais état m’avait sidéré... c’était il y a 40 ans et l’odeur de mort était encore là.

Il y eut la maison de retraite où travaillait ma mère. J’avais esquivé le plus possible la section médicalisée, mais là aussi, une belle horreur (des vieux qui agonisaient très lentement pour certains), malgré un bâtiment assez récent (j’étais entré une seule fois).

Il y eut la maison de retraite (non médicalisée, donc un moindre mal) d’une grande amie de la famille (de mon grand-père maternel) et que j’appréciais beaucoup (elle avait passé plusieurs séjours à la maison). Quand je la vis entrer dans son petit studio dans un établissement à la campagne m’avait donné l’impression qu’elle entrait dans une cellule de prison dans l’attente de la mort.

Il y eut ma grand-tante morvandelle, dans une section de l’hôpital d’Autun où sa visite m’avait traumatisé et ça, c’était il n’y a pas si longtemps (2006-2007) car je l’avais vue comme figée, diminuée de sorte que bien qu’ayant eu l’occasion d’aller la voir une fois avant son décès, j’avais catégoriquement refusé (Fromfrom pourrait en témoigner) et j’ai une forme de culpabilité par rapport à ça.

D’un côté plus positif, j’avais vu ma grand-mère maternelle quelques semaines avant son décès (début 2001) dans un contexte beaucoup plus favorable car le bâtiment était neuf alors que l’hôpital d’Autun six ans plus tard était un vieux machin. Je pense que la modernité des locaux, au moins à l’intérieur est important pour moi pour que je me sente mieux.

En 2000, il y eut mon propre séjour aux urgences de l’hôpital post-piqûres de guêpes où j’avais apprécié être mis dans une chambre à plusieurs lits où j’étais seul. Cela n’avait pas empêché le lendemain matin d’entendre des râles / hurlements épouvantables d’une vieille qui avait perdu la tête.

En 2001, mes séjours pour la désensibilisation à l’hôpital de Tours où je fus agréablement surpris par la disponibilité et la gentillesse du personnel. Cela tient en partie aux personnes, mais c’était aussi une question liée au service mêlant l’allergologie et la pneumologie où l’on soigne pas mal de cancers... Je ne reviens pas sur le dévouement du personnel pressurisé.

En 2008, il y eut la polyclinique près de Dunkerque où séjourna Fromfrom. Là-bas, pas de problème : modernité et je n’avais croisé personne (mais c’est justement là que résidait probablement le vrai le problème).

En 2018, mon père en soins continus (intensifs) : pas de soucis car le côté « high tech » l’emportait et le personnel aux petits soins. En revanche, je ne cache pas le fait que nous avions pensé au pire en termes de survie, car la débauche de soins et d’appareils est à la fois inquiétant et rassurant.

En 2018 toujours, la grande rigueur rassurante de l’hôpital où se trouvait la duchesse mère à Rennes. En revanche, une impression d’usine à opérations du cœur à la chaine en voyant dans le service toutes ces personnes, parfois jeunes, avec un pansement typique en long sur le sternum.

Cette année, ma mère s’est retrouvée dans le même établissement que mon père mais en gériatrie. Je pensais y trouver des choses assez épouvantables car mon père qui y était passé un temps en 2018, avait dépeint une situation assez apocalyptique, à cause de vieux qui dans la majorité avaient perdu la tête et qui étaient dépendants. Pour lui, à l’époque, être changé de service avait contribué à ce qu’il se remette plus vite. Mais en réalité ce service de gériatrie est bien tenu, avec un personnel attentif et sympa, dans le service et au téléphone puisque j’appelais tous les matins.

En définitive, je ne vais pas dire que j’apprécie les établissements hospitaliers, mais que je commence à les apprivoiser. De là à dire ce qu’il en serait pour moi, je ne sais pas, car je n’y suis resté que deux fois moins de 24 heures d’affilée.

24 avril 2023

Brèves cornusiennes du lundi 24 avril 2023

Ma mère est sortie du coma dans la nuit de samedi à dimanche. Elle a encore besoin d’oxygène, mais ne marche pas. J’ai pu discuter cet après-midi avec la médecin du service de gériatrie où elle est depuis samedi. A présent, on pense qu’elle n’a pas fait d’AVC (le second scanner a confirmé l’absence de signes même si absence de signes ne signifie pas absence d’AVC). Elle parle, mais mot à mot, sans plus ni moins de cohérence qu’auparavant (elle est toujours dans un monde parallèle – aujourd’hui, elle se croyait en 1968).

Le médecin dit qu’il faut qu’elle réapprenne à marcher, ce qui me semble a priori compliqué voire impossible. Ils vont la garder ainsi une semaine (environ). Je rappellerai le médecin jeudi. On s’achemine à terme vers un retour à la place qu’elle occupait à l’EHPAD (très peu probable), mais plus vraisemblablement dans un autre service ou un autre établissement en fonction des places et de son état. Ce qui est bien quand même, c’est que d’une certaine manière, elle est prise en charge de manière globale par l’hôpital dans un des établissements qui en dépendent. Ni mon père ni moi n’avons à gérer la suite, du moins dans les détails, ce qui psychologiquement, est un peu rassurant. Avec mon père, nous avons pu nous occuper d’un peu de paperasse.

Sauf avis de dernière minute, nous retournons en Bourgogne demain soir afin de terminer ces « vacances » mouvementées.

28 avril 2023

Brèves cornusiennes du vendredi 28 avril 2023

Ma mère va mieux dans presque tous les domaines où elle pouvait aller mieux : elle ne dort plus sans arrêt, elle mange « normalement » et elle marche avec le kiné et surtout toute seule. Elle va être progressivement sevrée en oxygène et devrait retourner dans le même service de l’EHPAD où elle était vers la fin de la semaine prochaine.

Conclusion : elle s’en est sortie au mieux, ce qui reste incroyable par rapport à la situation d’il y a juste une semaine où elle ne devait pas finir la journée. Il vaut mieux cela que l’inverse.

16 avril 2006

RÊVE CATHÉDRAL

Hier après-midi, je suis allé faire une sieste, tant j’avais de la fatigue accumulée à rattraper. Et j’ai rêvé, j’ai fait des amalgames. J’ai même cru un instant que ce rêve représentait une réalité de mon enfance. Alors, je me livre ici à une analyse pour mettre en perspective ce qui est vrai. Assez curieusement, ce rêve avait pour centre la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, dont j’ai déjà parlé ici. Le problème est que dans mon enfance, j’ai été largement trompé : une flèche gothique et une voûte en berceau brisé, associées à un certain élan vertical m’avaient invité à conclure glorieusement qu’il s’agissait là d’une cathédrale gothique. Oui, c’est bien cette image là que cette cathédrale véhicule. C’est bien par sa flèche qu’on la repère de loin, qu’on la reconnaît, qu’elle emporte de l’émotion. Mieux, sans elle, l’Autun d’aujourd’hui serait décapité. D’ailleurs, la greffe gothique sur le roman clunisien a très bien pris. Le cardinal Rolin n’était pas forcément une personne particulièrement sympathique, mais il a quand même eu bon goût.

Dans mon rêve, je me revois donc place du Terreau, au pied de la cathédrale, débarquant de la voiture de mes parents. Et là, une bizarrerie me pose un problème : en bas des escaliers, un christ en majesté m’écrase du haut de son tympan. Et là, le caractère roman se met à jurer avec la flèche. Je n’y comprends plus rien. Est-ce bien au pied de la cathédrale que mes parents m’ont débarqué ou dans une nature désincarnée ? Où suis-je ? En ville ? A la campagne ? Je suis ému, mais écrasé par la cathédrale. Où se trouve cette cathédrale ? Va-t-elle m’ensevelir ? Non, elle n’a pas ce genre de pensées funestes. Je n’ai pas peur. Au contraire, je me sens investi d’une rare force. Je ressens un grand plaisir, une sorte d’immense plénitude. Je me réveille alors, sans avoir pu résoudre cette contradiction qui me semble majeure et inconciliable entre le tympan et la flèche de la cathédrale. Pourquoi un tel sentiment ? Je ne sais pas trop. Je me trompe sûrement, mais j’attribuerais bien la « contradiction inconciliable » à la frustration (pourtant toute relative) que j’ai par rapport à mon inculture (sans doute elle aussi relative, du moins je l’espère) des arts romans et gothiques. Ensuite, si je poursuis l’interprétation psychanalytique bas de gamme (pléonasme ?) de mon rêve, à quoi peut-on attribuer ce plaisir, cette plénitude ? Eh bien moi, je l’attribue à la chance que j’ai. D’abord, l’amour et la bienveillance de ma famille, une très grande chance et quelque chose de fondamental dans ma vie. Ensuite, une autre bienveillance de nouveaux amis, qui eux, ne font pas semblant de s’y connaître en architecture médiévale. Enfin et surtout, l’amour d’une femme (S.) qui n’est pas pour rien dans la sérénité affichée. C’est grâce à elle que je suis en mesure de me décontracter : aimer sans me poser de question, aimer sans avoir à me justifier.

Et puis, peut-être est-ce là le nœud du problème, et pourtant je sais que c’est un sentiment vain : inconsciemment, je crains peut-être le verdict de S. quand elle aura découvert, pas seulement la cathédrale, mais certains de mes jardins secrets. Il ne faudrait pas que ma chère et tendre (au moins) S. s’imagine que je tente de façon inconvenante, à lui faire porter une quelconque responsabilité. Je l’aime, et je ne doute pas que nous saurons construire ensemble de nouvelles découvertes ou redécouvertes.

25 août 2010

Belle-sœur et beaux frères

Cette note n’est pas forcément facile à écrire car ce que j’y raconte n’est que ma vision, forcément très partielle et parce qu’elle touche de plein fouet S. et parce que la situation décrite est toujours d’actualité et embarrassante à plus d’un titre.

 

Avant que je ne débarque dans la vie de S., n’ayant ni frère ni sœur, je ne connaissais pas certaines « joies familiales » et je dois dire que cela ne m’a pas manqué, vu ce que j’ai pu constater.

Ainsi donc, j’ai une belle-sœur, V., sœur de S. et trois beaux-frères : T. et E., frères de S., ainsi qu’A., « ex » mari de V.

Commençons par V. et A. Je ne vais pas retracer l’historique de leur vie commune, déjà longue, car je suis fort mal placé pour le faire, même si cela pourrait largement expliquer la situation actuelle. Je les ai rencontré pour la première fois, ainsi que leurs trois filles un certain 31 décembre 2005. Rien à redire à cette époque là. La seconde rencontre fut aussi assez plaisante même si je me suis aperçu qu’A. voulait avoir des infos sur les arbustes de son jardin, au demeurant très peu nombreux, rachitiques et dont l’intérêt se limitait à un quelconque troène. Disons que c’était pour lui une manière, certes un peu maladroite, de rentrer dans mon univers. Mais au fil des mois, j’en ai appris plus long sur leur parcours à tous les deux et j’ai pu ensuite constater de moi-même les problèmes familiaux et domestiques, avec un curieux sens des priorités qui s’est répercuté et se répercute encore potentiellement ou réellement sur la santé ou l’avenir de leurs filles. Les deux plus âgées devraient s’en sortir, mais la plus jeune n’est pas à l’abri, d’autant que les deux se sont séparés et n’ont, semble-t-il, pas les moyens de divorcer. Nous ne voyons plus A., ce qui ne constitue certes pas un gros manque et V. pourrait vivre dans de meilleures conditions. La gamine, elle, est trop souvent « livrée » à son père ou à la mère de son père, ce qui risquerait à terme, d’être assez catastrophique (et ce ne sont pas des paroles en l’air, c’est un vrai risque).

 

T., frère aîné de S. et E., le plus jeune de la fratrie (39 ans quand même) sont célibataires et vivent chez Maman. Enfin, quand je dis qu’ils vivent chez leur mère, c’est inexact, c’est leur mère qui vit chez eux. Cela vient du fait qu’en gros, ils ont racheté la maison familiale pour éponger les dettes de l’entreprise parentale (père aujourd’hui décédé). T. et E. vivent donc là-bas comme à l’hôtel. Maman les nourrit et les blanchit avec un service de haute qualité. Même quand ils se lèvent le matin et qu’il fait grand jour, ils n’ont même pas le courage d’ouvrir les volets et préfèrent allumer la lumière. Le café est toujours fait d’avance, le couvert est mis matin midi et soir. Parfois, d’un effort surhumain, on daigne retirer son assiette de la table. La moitié du temps, on ne dit ni merde ni mâche quand on s’en va. La moitié du temps, on ne dit pas qu’on ne vient pas manger ou on se scandalise parce qu’on n’a pas attendu leur retour… Je pourrais multiplier les exemples à l’infini sur ce qu’ils devraient faire dans LEUR maison mais ils n’ont même pas conscience d’un quelconque manquement. Mais Maman, certes coincée par la situation, voire prise partiellement en otage, est trop gentille et est littéralement leur bonne. Ils ont juste dû se débrouiller quand leur mère était à l’hôpital. C’est à peu près à cette période qu’ils ont appris où se trouvaient le magasin ou le supermarché ou encore qu’ils ont appris l’existence de ces fabuleux instruments que sont l’éponge et le balai. Mais ils n’ont pas dû trouver le robinet d’eau de la cuisine, complètement mort, et dont leur mère les supplie de le changer depuis des années. J’arrête là le tableau, mais on pourra peut-être comprendre une partie du malaise dont je suis la proie quand nous allons loger là-bas pendant nos vacances. Chez ma belle-mère, mais pas vraiment. Invité, mais pas vraiment par les propriétaires. Ayant un très bon accueil chaleureux et extraordinaire de ma belle-mère, mais avec ces deux « coucous » de fils qui pourraient être suspicieux à mon encontre ou à l’encontre de S. D’ailleurs, un incident, une prise de bec de courte durée survenue samedi soir entre S. et son plus jeune frère, alors que j’étais dans le jardin, m’invite à penser que nous ne sommes absolument et définitivement pas les bienvenus. Je ne suis qu’une pièce rapportée, mais cet incident, même peu spectaculaire, m’a mis très mal à l’aise et je l’ai dit à ma belle-mère et j’ai envisagé de quitter les lieux sur le champ. Et je déplore que dans cette famille, on ne se dise pas ses quatre vérités en face et qu’on joue encore régulièrement de l’hypocrisie, qui ne résout rien mais amplifie encore le malaise. Pour ma part, je veux être réaliste, ce n’est pas moi qui vais résoudre les problèmes. Néanmoins, il faut être logique et je songe sérieusement à ne plus remettre les pieds dans LEUR maison… Toutefois, j’ai aussi conscience que les deux frères ne sont pas totalement responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent car ils en sont aussi les victimes. Victimes de certains manques dans la « progression » d’un homme de notre temps, victimes de leur père, sans doute aussi un peu de leur mère (c’est difficile à dire ou à croire, mais je le pense), déphasés, n’ayant pas coupé eux-mêmes le cordon ombilical qui les enferme et qui explique sans doute des manques et le fait qu’ils n’aient pas trouvé l’âme sœur ou un autre déclic émancipateur ou libérateur. Et je dis cela en connaissance de cause, car moi aussi, j’ai eu du mal à couper un certain cordon ombilical, alors qu’il n’était que virtuel et que c’est surtout moi que me l’imposais.

16 mai 2009

Élève Cornus

Voici quelques temps, mes parents ont retrouvé mes bulletins scolaires trimestriels lorsque que j’étais au collège puis au lycée. Je les ai relus intégralement. Je me suis aperçu que j’avais oublié jusqu’à l’existence de certains enseignants. Encore aujourd’hui, j’ai encore de la peine à penser aux difficultés que j’ai pu avoir dans certaines classes. Des difficultés que j’avais fort mal vécues à l’époque. Parfois, il est drôle de voir à quel point les enseignants peuvent faire des erreurs de diagnostic et interprètent bien mal les résultats bruts. Ayant redoublé à deux reprises (4ème, 1ère), je sais aussi à quel point le caractère des enseignants, leur façon de transmettre ont eu une importance majeure sur mes résultats. Je suis à présent à peu près sûr que j’aurais toujours eu des résultats à peu près corrects si le « courant » (difficile à décrire) était mieux passé à certains moments.

Ci-dessous, je retranscris, sauf mentions contraires, le bulletin du deuxième trimestre de la classe de 4ème A (1983-84) que j’allais redoubler.

Disciplines

Note / 20

Observations

Français

Orth. gr. 6,2

Lect. exp. 9

C.F. 6,7

Résultats médiocres dus à des connaissances de base insuffisantes. Fait des efforts qu’il faut poursuivre.

Mathématiques

9

De la bonne volonté mais a beaucoup de peine pour surmonter ses lacunes.

Anglais

8,1

Insuffisant. Très lent. Très passif.

Histoire - Géographie

10,8

Bon effort à poursuivre mais les résultats manquent de régularité.

Sciences naturelles

15,5

Bon trimestre

Sciences physiques

13,5

Des progrès. Satisfaisant.

Dessin

8,3

En baisse. C’est insuffisant.

Education manuelle et technique

17,5 (1er trim.)

11 (2ème trim.)

1er trim. : Très bien

2ème trim. : Précision gestuelle demandant beaucoup de progrès

Education physique

Des possibilités limitées. De plus, Cornus ne semble pas très décidé à combler ses lacunes.

Allemand

5 (1er trim.)

16 (2ème trim.)

1er trim. : Travail insuffisant pour un début de langue II

2ème trim. (changement d’enseignant) : Bons résultats à l’écrit comme à l’oral, mais élève très lent.

Latin

12

Progrès sensible. C’est bien.

Appréciation du Conseil de classe

1er trim. : De la bonne volonté mais des difficultés subsistent.

2ème trim. : Quelques progrès. Ne vous découragez pas.

3ème trim. : Ensemble bien faible justifiant un redoublement.

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Cornus rex-populi
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