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Cornus rex-populi
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4 mars 2012

Je suis plutôt... que plutôt...

Laplumequivole a lancé un questionnaire. Pour ne pas trop prendre de place dans les commentaires, mes réponses sont ici.

1. Sardines ou anchois ?

Sardines mais je ne dédaigne pas les anchois que je ne mange que rarement et qu’avec certains plats.

 

2. Tuiles rondes ou ardoises ?

Tuiles rondes pour leurs couleurs plus chaleureuses et leur forme ondulée, mais je ne déteste pas les ardoises.

 

3. Hamac ou banc de bois ?

Banc de bois car je crois que mon dos ne supporterais pas longtemps le hamac, que je préfèrerais cependant dans l’absolu.

 

4. Botero ou Giacometti ?

Giacometti sans problème d’autant que je ne connais pas le premier.

 

5. Santiags ou tongs ?

Ni les unes ni les autres, franchement.

 

6. Du soir ou du matin ?

Mes matins sont hélas un peu forcés, je n’arrive pas à tenir au lit, même si je suis fatigué. Mais les soirées estivales…

 

7. Nage ou sieste ?

Les deux.

 

8. Tropiques ou cercle polaire ?

Je ne connais les deux que par procuration, mais ce que nous a notamment montré Karagar lors de ses voyages me fait préférer les premiers.

 

9. À moitié vide ou à moitié plein ?

A moitié plein, comme doit l’être un grand verre de dégustation de Bourgogne.

 

10. Avion ou train ?

Train par habitude, mais l’avion me ferait rêver de destinations lointaines.

 

11. Bain ou douche ?

Douche pour la rapidité et l’économie, exceptionnellement douche pour le confort parfois utile.

 

12. Clarinette ou violoncelle ?

Violoncelle, la clarinette seule ne me plaît pas beaucoup.

 

13. Pot-au-feu ou jambon-beurre ?

Pot-au-feu assurément, le jambon-beurre est trop vite avalé et fait penser au boulot sauf celui de luxe (sans beurre) de Fromfrom quand nous partons en vacances.

 

14. Roses ou tulipes ?

Roses même si j’aime bien aussi les tulipes.

 

15. Tout de suite ou après-demain ?

Tout de suite, je n’aime pas trop en général différer des discussions ou rendez-vous, même si j’y suis quand même très souvent obligé.

 

16. Zadig ou Voltaire ? (non, je blague)

Voltaire (l’homme, je ne connais que peu l’œuvre littéraire).

 

17. Chat ou chien ?

Chien.

 

18. Picon-bière ou crème de whisky ?

Picon-bière avec une bière moyenne, sinon bière toute seule. Je bois très peu de whisky et je ne me régale pas avec et avec une crème, c’est buvable, mais cela ne m’attire pas des masses.

 

19. C’est dommage ou c’est comme ça ?

Ça dépend.

 

20. Laine ou cuir ?

Les deux, mais la laine me semble plus universelle.

 

21. Œil ou nez ?

Œil car tout est là.

 

22. Yourcenar ou Nothomb ?

Je n’ai rien lu d’elles à part quelques courts extraits, mais je choisis Yourcenar pour sa proximité locale et les jacinthes de son enfance.

 

23. Je t’aime ou m’aimes-tu ?

Je t’aime.

 

24. Poches ou sac ?

Poche(s) car je crois, peut-être à tort que je ne cesserais d’oublier mon sac (et je suis allergique aux sacs banane de ceinture parce que je trouve ça laid et que cela amplifierais ma bedaine qui n’en en pas besoin).

 

25. La bêche ou le tournevis ?

Dans l’absolu, tournevis car la bêche me casserait rapidement le dos. Quand je pense à mon père qui bêchait entièrement le jardin au moins une fois par an… Mais si c’est pour dire jardin ou bricolage, il me semble pouvoir dire jardin car le bricolage m’est un peu moins naturel.

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29 novembre 2012

Je suis pour, mais je ne le dirai pas

Début septembre, nous avons été sollicités pour donner un avis à une vaste structure intercommunale sur les effets que produirait sur les arbres une inondation artificielle (bassin d’expansion de crue) dans une forêt déjà pas très sèche. En effet, le gestionnaire de la forêt de l’État (O-haine-effe) considère, dans une position strictement dogmatique et simpliste que cela aurait de toute manière des effets dévastateurs. J’ai donc formulé un avis sur la base de l’étude hydraulique et j’ai conclu que les arbres ne craignaient rien si l’inondation avait lieu en hiver selon les modalités décrites par l’étude, mais que si la crue avait lieu au printemps ou en été, on ne pouvait pas se prononcer sans investigations complémentaires. La structure intercommunale a conclu maladroitement, face à certains services de l’État et à l’O-haine-effe que nous soutenions le projet et ces éléments ont été repris par la presse. Et le directeur de l’O-haine-effe, de m’interpeler vendredi dans une réunion, vis-à-vis d’un article paru dans un journal local, alors que je n’avais pas encore pris connaissance de l’article en question. J’appelle cela être le dindon de la farce, vu qu’en ce qui me concerne, je n’avais fourni qu’un avis strictement scientifique, ce qui n’a rien à voir avec le fit d’être favorable ou non à ce projet. J’ai donc dû le dire haut et fort à la structure intercommunale, mais également aux représentants des associations environnementales et de riverains qui soutiennent le projet.

Il se trouve, que ces associations m’avaient invité (avec d’autres personnes) hier en soirée pour une conférence-débat. L’exercice a duré près de deux heures et demi et, à ma grande surprise, il y avait foule : une bonne centaine de personnes dans la salle des fêtes d’une petite commune rurale. J’ai rappelé mon positionnement strictement scientifique. Je n’ai pas dit qu’à certains égards, je suis plutôt favorable au projet, parce qu’il y a un évident intérêt public, parce que cela pourrait même avoir un intérêt écologique et parce que je me moque de la gêne occasionnée dans la gestion sylvicole, même si je pense que les mortalités d’arbres seront faibles, même si la crue a lieu en période de végétation. Les élus étaient eux aussi très nombreux et tous largement favorables au projet. Dans le public, il y a toujours des troublions qui racontent des bêtises (il y en a d’ailleurs eu un de gratiné), mais dans l’ensemble, les débats ont été de qualité, y compris un naturaliste qui est contre ce projet, y compris nombre d’élus qui se préoccupent aussi d’écologie et pas seulement de soutenir les riverains en les caressant dans le sens du poil.

A la fin de la conférence, je me suis fait interpeler par une dame, qui m’a demandé si j’étais le mari de Fromfrom. C’était bien la première fois que l’on me reconnaissait via mon épouse et je dois dire que cela m’a fait plaisir. En fait, il s’agissait d’une ancienne collègue de Fromfrom lorsqu’elle travaillait dans une autre école en 2007-2008 et qui est actuellement à la retraite.

26 janvier 2013

L'Élysée à Tours

Comme j’ai été réveillé par un cauchemar et que je n’ai pas pu me rendormir depuis, je m’en vais raconter ce que j’ai retenu. Cest la première fois que je me livre à cet exercice dexpliquer un rêve dans la foulée, dautant quen général, je ne men souviens guère.

Je suis invité à une réunion à l’université de Tours (selon toute vraisemblance si l’on peut parler de vraisemblance). Je suis en avance et je me suis déjà installé dans la salle. Arrive le « chef » du laboratoire. Pour de vrai, cette personne était professeur en géochimie à l’université de Tours et je l’ai eu comme enseignant en 1992-94, mais il n’a jamais été directeur de laboratoire. Je ne l’appréciais guère (qui l’appréciait vraiment d’ailleurs ?) tant il était suffisant. Il était clair que sorti de Jussieu à Paris, il venait civiliser le bas peuple de province. Il dénigrait les ingénieurs chimistes qui venaient nous donner des cours par ailleurs. Était-ce toujours du mépris ? Je ne sais pas, mais cela en avait l’apparence. J’ai toujours eu le sentiment qu’il se foutait de ma gueule, même bien longtemps après qu’il m’ait eu comme étudiant. Je me suis vengé le jour de la soutenance de ma thèse à laquelle il était venu assister. Lorsque le jury s’était retiré pour délibérer, il était venu me voir pour me dire qu’il avait eu du mal à suivre et qu’il aurait fallu avoir un langage davantage pédagogique (ou quelque chose dans le genre). Je précise immédiatement que de son côté, il n’était guère pédagogue et était plutôt du genre élitiste. Je lui ai répondu un truc du genre : « comme l’a bien dit le professeur C. [le président du jury], ce n’est pas donné à tout le monde de saisir tous ces concepts et qu’il faut un certain bagage naturaliste… ». Il n’avait pas insisté. Car bien sûr, il n’avait eu aucun mot sympa à mon égard. Tout comme lors de la soutenance de thèse d’une bonne connaissance dont il était directeur de thèse, il a avait trouvé le moyen de faire des jugements de valeur en partie déplacés, disant qu’elle était têtue. Et aucun mot sur la qualité de son travail et rien de sympa à son égard.

Et là, dans mon rêve, le professeur en question débarque dans la salle de réunion avec plusieurs personnes à qui il propose du café, mais il me dit qu’il n’y a pas de café pour moi, car je ne fais pas partie de la « famille » ou de je ne sais quoi. Ce sur quoi, je lui réponds que le labo a pourtant bien profité de la « queue de financement » de ma thèse et qu’avec, il y avait sûrement de quoi me payer un café. Je précise de nouveau qu’en réalité, ce type ne gérait pas le laboratoire et qu’il n’avait récupéré aucun financement me concernant (c’étaient les services financiers centraux qui avaient récupéré l’argent excédentaire). Plusieurs participants à la réunion, des béni-oui-oui, dont j’en connaissais certains (en réalité des universitaires surtout connus pour leurs discours creux, mais pas pour leur travail concret). Puis alors que la réunion a commencé, intervient violemment à mon endroit, un jeune blondinet de moins de 25 ans qui fait partie de la Présidence (autrement dit l’Élysée – ben oui quand même). Le ton monte entre lui et moi et j’en viens aux mains. De rage, je le jette à terre, mais il veut me mordre les doigts, alors je me reprends et lui décroche la mâchoire et je lui dézingue une dent. Il est bien entendu hors d’état de nuire. Je suis stupéfait, pour ne pas dire extrêmement consterné de voir le résultat de mon emportement. C’est à cet instant que je me suis réveillé. Impossible de dormir depuis.

C’est grave, docteur ? Les psychanalystes et autres interprètes des rêves auront sûrement plein d’explications extrêmement claires ou révélatrices à donner.

7 juin 2013

Une brève cornusienne un peu longue quand même

Cette histoire chez Plume de prétendue confusion entre ciguë et de Sureau noir, de corymbe, d’ombelle m’a rappelé une anecdote de botaniste. Lors d’une sortie botanique, un participant avait demandé au maître de cérémonie pourquoi on appelait le Cerfeuil des fou, le Cerfeuil des fous (Chaerophyllum temulum L., autrement appelé Cerfeuil penché ou Cerfeuil enivrant). La première réponse du maître fut : « il faudrait être fou pour confondre avec du cerfeuil », autrement dit Anthriscus cerefolium (L.) Hoffm. (Cerfeuil cultivé). Plus sérieusement, le premier est toxique (alcaloïde) est une espèce sauvage indigène en France largement répartie, alors que le second est bien celui qui parfume agréablement les plats et est uniquement cultivé dans notre pays.


 

Hier, était organisée dans l’auditorium à mon boulot, une avant-première pour la projection d’un film sur la flore régionale. La soirée était organisée par un groupement de plusieurs chaînes de télévision régionales. Celles-ci se sont démerdées comme des manches du point de vue de la communication : communication sur l’événement vis-à-vis du public et communication interne aux chaînes elles-mêmes, puisqu’une de mes collègues a dû réexpliquer exactement les mêmes choses à quatre personnes différentes qui bien sûr ne discutaient pas entre elles. Pénible.

Mais c’était une nouvelle occasion pour nous de faire connaître notre structure et nos missions, notamment au travers de nos jardins et de nos équipements. C’était mon directeur qui s’y collait. Mais moins de quarante-huit heures avant l’événement, le journaliste en chef s’aperçoit qu’il lui faut un botaniste. Je suggère des noms à mon directeur, mais personne n’est disponible sur le coup de 20 heures. Donc, je m’y colle, sans savoir quel est exactement le programme.

Après le travail, je vais faire une course en ville et je reviens au boulot à 18 h 45. Et là, je découvre toute une équipe d’une huitaine de personnes en train de casse-croûter et de s’enfiler de la bière et du vin blanc sur la table extérieure (pas de souci, ils ont eu l’autorisation). Mais alors pourquoi ils mangent alors que le « lunch » du traiteur est prévu après la projection ? Mystère… mais disons que l’appétit vient en mangeant comme disait Gargantua.

Alors que le public commence à arriver doucement, mon directeur et moi constatons que tous ces gens de télévision sont bien dilettantes. Les autres, sont en train de filmer dans les jardins. D’autres hommes de télévision arrivent, qui n’ont de cesse que de donner, en apparence, d’inutiles coups de téléphone. En définitive, j’ai compté en tout cinq personnes qui bossaient sur la grosse quinzaine de personnes qui étaient là, en incluant deux cameramen, un preneur de son, la maquilleuse et le journaliste, arrivé au dernier moment, comme une star.

On devait finalement nous filmer dans le jardin, mais malgré le beau temps, l’ombre des arbres commençaient sérieusement à s’allonger. Du n’importe quoi, pourquoi n’étaient-ils pas venus plus tôt en soirée pour profiter de meilleures lumières ? J’ai été filmé en dernier, et comme il était déjà 20 h 45, un des cameramen dit que sa « balance des blancs » n’est plus bonne, mais qu’il continue comme ça. Bon voyons, j’ai cru qu’on allait finir à la lampe torche.

Pendant ce temps là, de l’autre côté, la projection du film avait enfin commencée (avec du retard, forcément) et du coup, si j’avais voulu voir le film, j’aurais été pénalisé. La suite m’a été racontée par mon directeur, car je suis rentré directement rejoindre Fromfrom. Après le « lunch », et alors qu’il refermait les portes vers 23 h 30, il tombe sur un groupe des fameux dilettantes, en train de s’enquiller des canons de blancs ou autres liquides plus ou moins nets, lesquels demandèrent s’ils pouvaient passer la nuit là ? Sûrement, c’est encore mieux que chez mamy à la campagne ! Les oiseaux de nuit chantent et la vie est belle, alors on peut bien se rincer la gueule sur un lieu de travail. Bon, je vous assure que j’exagère à peine. Mais quand même, vu de loin, avec un prisme que je reconnais volontiers comme déformant, cela ne paraît pas très professionnel tout ça.

9 juin 2013

Du cartésianisme aux maisons hantées

Cette note m’a été en partie inspirée par Calyste lorsqu’il parle du ressenti qu’il a lorsqu’il découvre des maisons que d’autres ont habité. Bien sûr, ce dont je parle ici n’a pas de vrai rapport avec ce que dit Calyste. Et je conçois tout à fait ce qu’il évoque et j’irai même jusqu’à dire que cela ne me déplaît pas. Rien à voir, donc avec ce qui suit.

On m’a souvent qualifié de « cartésien » lorsque je m’exprimais (cela m’arrive encore) pour dénoncer les sciences occultes ou autres fadaises du genre BLURG (balivernes lamentables à l’usage réservé des gogos). Pourtant, les personnes qui me qualifient de la sorte se trompent. D’abord, le cartésianisme n’a jamais été synonyme d’incrédulité ou d’esprit scientifique. D’ailleurs, la démarche scientifique ne se réduit pas à l’approche déductive prônée par le cartésianisme. Loin de là, les expériences, les observations procèdent de la méthode inductive, donc en opposition avec la démarche cartésienne. Il y a d’ailleurs très longtemps que le cartésianisme, dans ses dimensions les plus caricaturales, a déserté les laboratoires scientifiques.

Cela fait néanmoins pas mal d’années où je n’ai pas cherché à croiser le fer face aux chantres du paranormal. Je n’ai rien dit la dernière fois où l’ex compagne d’un de mes cousins avait ressorti, entre autres, les divers méfaits imputés à la maison (ferme) hantée par les fantômes, singulièrement celui de mon grand-père maternel. Et que tout allait beaucoup mieux depuis qu’elle avait fait venir une femme de l’art (j’ignore comment s’appellent ces gens) pour « purifier » tout cela. Inutile de dire que j’avais énormément pris sur moi pour ne pas éclater, car outre la problématique qui heurte ce que je considère comme le « bon sens » (et qui ne la gênait nullement, elle), il y avait des questions liées à mon grand-père qu’elle écornait allègrement, alors qu’elle était loin d’avoir connu. Et ça, j’ai eu encore plus de mal à l’admettre. Ma mère encore moins quand je lui ai raconté (et en avait entendu parler par ailleurs par sa sœur et mon oncle).

Il y a eu aussi le coup du nouveau compagnon d’une ex collègue et amie, un architecte qui est également adepte de sciences occultes, en lien avec des histoires magnétiques. Les maisons ne doivent pas contrecarrer les ondes magnétiques telluriques. Bien sûr. Et les cathédrales ont toutes été construites sur des nœuds magnétiques que j’imagine branchés sur le ciel. Bien sûr. Avoir entendu cela m’avait mis incroyablement mal à l’aise, mais je n’avais rien dit. Rien dit. Rien dit. Rien dit. Mais depuis, je dois constater que je vois beaucoup moins cette amie. Dommage. D’autant qu’il pourrait au moins faire l’économie de parler de cela sans arrêt, même s’il y croit.

Un autre ami croit aux esprits, mais il y fait peu allusion et semble-t-il, de moins en moins. Et ces esprits ont la bonne idée de ne pas occuper une maison en particulier.

A se demander si des esprits « supérieurs » ne seraient pas en train d’essayer de me rendre chèvre. S’ils n’y sont pas arrivés jusque-là, au moins sont-ils parvenus à me réduire à un certain silence. Un silence d’autant plus assourdissant qu’il risque de devenir explosif quand la coupe débordera.

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27 novembre 2013

Brèves cornusiennes (13)

Je peux concevoir que l’on regarde la pendule, qu’on ne souhaite pas faire une minute de plus de travail que l’horaire auquel on est assigné, surtout quand on fait un boulot répétitif ou de « simple » exécutant. Moi aussi, quand je fais certaines tâches peu enthousiasmantes, je peux être dans le même état d’esprit. En revanche, je suis très étonné qu’un jeune, embauché il y a peu, et qui semble être en accord avec son travail (difficile d’être sûr à mon niveau, il ne dit rien et je suis assez « éloigné » de lui du fait aussi que ce n’est pas un scientifique) puisse compter son temps de travail au quart de poil près. Je ne suis pas revenu du fait qu’il y a quelques semaines, alors qu’il était à pied sur le chemin du travail alors qu’il pleuvait, je l’avais pris en passant en voiture, il m’avait dit que le temps gagné le matin, il pourrait le récupérer le soir en partant plus tôt. Je lui avais fait gagner dans les 3-4 min tout au plus. Je précise que je ne parle pas des pères ou de mères de famille qui n’ont pas d’autres choix que de partir à l’heure pour passer prendre leurs enfants ou autres rendez-vous, mais bien de jeunes débutants en principe libres comme l’air.


Consécutivement à mon problème d’épaule, mon docteur ès mécanique m’avait prescrit un entretien des 100 000 et un peu d’huile pour le moteur pour éviter la surchauffe. Ce soir, c’était l’examen des 100 points de contrôle. Les résultats avait été envisagés assez catastrophiques (une crainte de la garagiste), mais au lieu de cela, j’ai créé une déception car le véhicule d’occasion n’est non seulement pas bon pour la casse, mais sa situation s’est très notoirement améliorée par rapport à la précédente révision. La femme de science a essayé de s’en tirer en émettant l’hypothèse infondée qu’il y aurait eu un échange standard frauduleux du moteur. De mon côté, j’ai décidé de prendre une essence avec un meilleur indice d’octane sans changer le style de conduite. Avec ça, j’espère à terme devoir me passer d’additif dans le carburant. Et si toutefois cela n’arrivait pas, ce ne serait pas un drame, de toute manière, je ne suis plus coté à l’argus.

18 décembre 2013

Zweig (2)

Calyste m’avait dit que le premier roman que je pouvais lire était Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, mais cela a été finalement le deuxième roman que j’ai lu de Stephan Zweig. Je dois dire que par rapport à La confusion des sentiments, il y a de sérieuses similitudes. Pas l’histoire : ici, une femme mariée qui tente en vain de sauver un joueur de casino invétéré et qui en tombe secrètement amoureuse. Les points communs sont à mon sens le début, assez laborieux où l’histoire bataille à se mettre en place (plus ici d’ailleurs à tel point que je m’ennuyais). Puis, tout s’accélère et devient intéressant. Le second point commun, ce sont les descriptions des sentiments, assez longues et complexes et surtout, les puissants et rapides revirements, passant de la haine ou de la peur à l’amour ou la fascination, revirements possibles dans les deux sens. Cela a été finalement agréable à lire. Mais si je continue de lire des choses de cet auteur, il faudra que cela change de style.

Zweig S., 1980. – Vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Traduit de l’allemand avec une introduction, par Olivier Bournac et Alizir Hella. Bibliothèque cosmopolite, Stock, Paris, 179 p. [édition originale initiale de 1927]

21 octobre 2006

BONJOUR

Depuis un peu plus de deux mois que nous habitons dans notre nouvel appartement de la ville d'H. (il paraît que ce n'est pas une gloire pour les magistrats qui y sont nommés), je parcours souvent matin et soir une petite rue pour aller jusqu'au garage. Le matin, je croise souvent des lycéens et peut-être aussi des collégiens, car le lycée n'est pas loin et il y a un raccourci qui passe par là. Et comme il me plaît de dire bonjour presque de façon systématique, je constate qu'en définitive, rares sont ceux qui me répondent. Bon, ce n'est pas grave, ils sont jeunes... Je croise  aussi des moins jeunes et des plus ou moins vieux. Souvent, j'attends la dernière milliseconde avant de les saluer, car bien sûr, mis à part quelques spécimens, ils ne disent pas bonjour non plus. Pire, certains, ne répondent même pas. Ce n'est pas grave, mais un bonjour ou l'esquisse d'un sourire de temps en temps, ça ne fait pas de mal au moral !

Dans la maison où nous logeons, nous avons des voisins qui habitent au-dessus. Lui, je l'ai vu la première fois le jour où je suis venu prendre possession de l'appartement. La seule chose qu'il a évoquée avec moi, c'est la problématique du stationnement dans la rue. Du reste, c'est la seule fois où je lui ai parlé à part 2 autres "bonjour" depuis. J'ai quelques doutes sur le fait que la conversation aille beaucoup plus loin un jour. Enfin, ne désespérons pas. Lui et sa compagne (j'ignore s'ils sont mariés, ainsi que leur nom, puisque rien n'est indiqué au niveau de la sonnette ou de la boîte aux lettres) ont un gamin en jeune âge. Elle engueule régulièrement son fils. Non, elle hurle. Heureusement, pas la nuit. Elle et lui s'engueulent aussi souvent dans la journée. S., sans y prêter attention, a souvent entendu fuser des noms d'oiseaux : c'est dire à quel point c'est murmuré et à quel point ça vole haut !

Elle, S. et moi l'avons aperçu de loin plusieurs fois. Elle s'est toujours arrangée pour éviter de nous croiser et de nous dire bonjour. On a l'impression qu'on lui a volé sa soupe. Allant jusqu'à se calfreuter bizarrement dans sa voiture avec son gamin. Mais mardi soir, en rentrant du boulot, j'ai enfin réussi à la coincer dans l'entrée et lui proclamer un magnifique et tonitruant "Bonjour Madame". Elle, une gueule de six pieds de long, m'a répondu en sourdine (oui, elle n'est pas muette, mais ça on le savait déjà) un malingre "bonjour" comme si on avait essayé de l'égorger. Point final de la conversation et vraiment pas envie d'aller plus loin.

Nous avons des voisins "formidables" !

25 novembre 2006

SANS ABRI

Il est des instants où l’on se sent mal. Ce n’est pas aujourd’hui ni hier que j’ai découvert la misère qui s’abat sur le pauvre monde. Je n’ai jamais vécu à Paris, mais j’y ai vu des SDF (j’ai horreur de ce mot surtout quand il désigne des personnes sans abri, sans domicile, même mobile…). Ce vendredi, c’était la troisième fois en l’espace de moins de deux ans que je me rendais à Tours pour y donner un cours et pour participer aux activités d’un « comité de thèse ». Et ce fut trois fois le même scénario. Voyage aller et retour dans la journée en train. Départ à 6 h 45, changement de gare à Lille. Pour rejoindre la gare TGV, on passe sur une place. La première fois, il faisait un froid de canard par un petit matin de février. La place est parfois encombrée de menus déchets (il y a un centre commercial tout près). Je vois donc un carton qui traîne à terre. La lumière est faible, il fait nuit. J’approche, je passe près du carton et là, stupeur, c’est un homme qui dort là, à même le sol, sur une grille genre bouche de métro. Depuis, j’ai revu ces malheureux. Ils (eux ou d’autres) doivent être là toutes les nuits. Naïveté de ma part, bêtise ? Non.

Le froid et vivre dehors sous les intempéries, c’est quelque chose de purement abominable. Un « temps à ne pas mettre un chien dehors » comme on dit chez nous. J’ai l’incroyable prétention de dire que j’ai testé, de façon douce et courte au bonheur de dormir dans le froid à la belle étoile. Et de fait, je ne sais pas comment on peut résister longtemps de la sorte.

Tout cela pour dire que de telles situations sont évidemment inadmissibles. Je ne me dope pas à l’EPO (Enfoncements de Portes Ouvertes), mais voilà des années et des années que l’on feint de s’étonner de telles situations de misère, que l’on feint d’y mettre fin. Et en définitive, aucun résultat. Nos politiques sont des gens d’une rare efficacité. Ils ont des complices : nous tous (ou presque) ! Dans le même temps, on plaint les sans abri, et on leur trouve toutes sortes de défauts : fainéants, bons à rien, profiteurs. Profiteurs ! Le terme n’est pas dit, il est souvent inconscient. Mais après tout, ILS l’ont bien mérité, c’est bien fait pour eux. Certains d’entre-nous vont aller se donner bonne conscience en allant avaler une plaque tournante à la messe dominicale. D’autres vont royalement faire un don à telle ou telle association ou vont se gargariser de bons sentiments. C’est-à-dire faire la charité. Une bien piteuse charité que nous confondons avec solidarité et entraide. Une charité qui ne résout rien ; juste un emplâtre sur une jambe de bois. Entendons-nous bien, je ne remets pas en question les personnes qui ont la foi, et qui apportent leur concours pour tenter de faire le bien. On doit leur rendre l’hommage qu’ils méritent.

Mais voilà, je me suis livré à quelques petits calculs que j’espère assez réalistes. Sauf erreur de ma part, il suffirait d’une dizaine de milliards d’euros par an pour régler le problème des sans abri et des plus mal logés. Dix milliards, pour un pays riche comme la France, c’est quoi ? Rien. Et que l’on ne me parle pas de l’équilibre du budget ou de je ne sais de quel « bon » argument. Non, on peut facilement éradiquer ces misères les plus criantes, mais on ne veut pas, assurément. Parfois, je ne sais plus dans quelle société inhumaine je vis.

8 décembre 2006

2) Programme « environnement » du Ministre Cornus : politique des transports

Voici le deuxième volet du brouillon de mon programme à destination du Président Ar Valafenn.

Les transports sont responsables pour une part importante de la pollution atmosphérique. Toutefois, ils ne sont loin de représenter la seule source de pollution en milieu urbain ; il faut aussi rappeler la pollution liée aux chauffages domestiques et celle liée à l’industrie, entre autres.

Certaines mesures doivent être néanmoins prises de toute urgence :

  • développer des transports en commun de qualité dans des services publics de qualité, créer et densifier les réseaux existants ;

  • créer de nouvelles lignes de chemin de fer (dont TGV et/ou trains pendulaires), notamment entre Le Mans et la Bretagne, entre Tours et le sud-ouest et surtout développer des lignes transversales qui évitent Paris ;

  • d’une manière générale, faire en sorte que les transports en commun soient beaucoup moins onéreux que les transports en véhicules personnels ;

  • développer des transports urbains conviviaux, développer considérablement des plateformes efficaces pour les transferts voitures/train, voitures/transports urbains ;

  • mieux desservir les petites localités, ne pas chercher à rentabiliser certaines destinations ;

  • dans l’administration (s.l.), diviser par quatre le nombre de réunions à l’extérieur, encourager la vidéoconférence ; d’une manière générale, mieux organiser les déplacements professionnels

  • favoriser les déplacements à pied et à vélo (notamment en ville) moyennant des vrais aménagements spéciaux.

Pour les transports de marchandises :

  • créer des plateformes multimodales de transit entre les transports routiers, ferroviaires, maritime, fluvial, aérien ;

  • mettre enfin en place le ferroutage

  • développer des canaux de navigation respectueux des milieux naturels (s’inspirer d’expériences menées aux Pays-Bas notamment) ;

  • taxer le gazole au même tarif pour le transport routier que pour les véhicules personnels, puis au même tarif que l’essence sans plomb et utiliser le produit de cette taxation pour le développement de transports alternatifs ;

  • à terme, supprimer tous les péages autoroutiers (qui sont une atteinte grave à la liberté de circuler et une régression à caractère médiéval (péage et octroi)) ; d’ici là, renationaliser les sociétés d’autoroute et faire payer des redevances de péage à la hauteur des dégradations occasionnées, c’est-à-dire globalement, diviser par deux les redevances pour les véhicules légers et doubler ceux des poids lourds ; utiliser les redevances perçues, non pas pour rémunérer les actionnaires, mais pour développer les transports alternatifs ;

  • interdire tout transport par poids lourds qui atteignent ou dépassent 500 km ;

  • taxer le kérosène des avions au même tarif que les autres carburants (actuellement, un régime de détaxation quasi complète existe au niveau mondial).

Pour tous les types de transports :

  • instaurer immédiatement des normes très rigoureuses et volontaristes sur les rejets polluants et la consommation des moteurs à explosion et développer des carburants plus « propres » ;

  • renforcer de façon considérable la recherche appliquée pour réaliser des moteurs moins polluants et développer de nouvelles technologies (moteurs hybrides, piles à combustible, cellules photovoltaïques) ;

  • réserver les « biocarburants » (à base d’huile végétale, d’alcools) aux seuls usages agricoles dans la mesure où ces derniers n’ont pas fait l’objet d’un réel bilan environnemental (pollution d’origine agricole induite par exemple) et dans la mesure où la production s’avèrera toujours insuffisante par rapport aux besoins ;

  • limiter la puissance des moteurs des voitures familiales à 150 ch ; interdire les autres.

Voilà, j’ai sûrement oublié plein de choses, mais c’est une première ébauche.

9 décembre 2006

Téléthon

On « célèbre » les vingt ans du « Téléthon » ; il s’agit donc maintenant d’une véritable « institution ». Il est bien évident :

  • qu’il faille faire des efforts très importants, et même toujours plus importants pour la recherche médicale, notamment en faveur des maladies typiquement génétiques, plus ou moins rares ;

  • qu’il faille aider les malades à un petit peu mieux vivre leur pathologie, accompagner les familles pour surmonter l’ensemble des contraintes qui pèsent sur elles.

Toutefois, je ne me résous pas à accepter que cela ne soit pas la collectivité (en l’occurrence l’État) qui assure les efforts de recherche. Or c’est ce point là qui fait l’objet de la plus grande part des dons à l’AFM (Association Française contre les Myopathies). L’AFM s’est dotée d’un conseil scientifique qui permet une certaine pertinence dans les pistes qui sont explorées dans les laboratoires qui font l’objet de financements. Toutefois, je ne trouve pas forcément équitable que l’argent récolté soit préférentiellement dirigé vers certaines maladies et pas d’autres, même si une partie des financements va vers des recherches génériques, autrement dit des maladies « modèles », ce qui devrait permettre de transposer les avancées scientifiques réalisées vers d’autres pathologies voisines.

Je suis bien sûr ému de voir des malades et leurs souffrances sur les écrans, mais ces principes systématisés de manque de pudeur, de voyeurisme, de non respect de l’intimité des personnes peuvent paraître choquante, même si c’est l’un des objectifs. On pourrait quasiment parler d’une opération non pas de séduction, mais pour ainsi dire de « prostitution », même si dernier mot est sans doute un peu excessif. Une « prostitution » malheureusement nécessaire dans le contexte actuel si on veut faire avancer les choses, nécessaire pour pallier les carences scandaleuses de l’État.

Par ailleurs, il n’est pas admissible que les médias ou certains responsables condamnent implicitement ceux qui auraient l’audace de ne pas donner à cette œuvre de charité.

Personnellement, je ne donne pas, comme je ne donne à aucune œuvre de charité. Je n’en tire aucune fierté bien entendu, mais j’ai parfois du mal à justifier mon point de vue, car il n’en faudrait pas beaucoup parfois pour être montré du doigt. Eh oui, je préfère la solidarité désintéressée, je préfère envisager de payer davantage d’impôts, même si de ce côté là aussi, il y a de sérieuses réformes à faire dans le fonctionnement de l’État et la fiscalité…

5 décembre 2006

1) Programme « environnement » du Ministre Cornus : politique énergétique

Voici le premier brouillon de mon programme à destination du Président Ar Valafenn.

L’énergie nucléaire, dont on ne peut se passer à court, voire à moyen terme en attendant de développer des énergies alternatives dites « renouvelables » sera maintenue. En revanche, un vaste débat sera organisé dans le pays pour organiser une vraie et totale transparence sur la pollution qu’elle induit et sur l’ensemble des risques supposés ou réels.

Afin d’organiser l’autonomie énergétique de la France et de l’Europe, un grand service public sera constitué ou reconstitué afin que chaque citoyen puisse bénéficier des mêmes services, de la même qualité de service et du même prix, et ce sans contribuer à l’enrichissement d’actionnaires.

L’État devra investir massivement pour :

  • sécuriser les installations nucléaires actuelles ;

  • valoriser 100 % les biogaz des décharges et stations d’épuration ;

  • favoriser la recherche et le développement des énergies alternatives (éolien, solaire, hydraulique, etc.) et ce dans le strict respect des milieux naturels et du bon fonctionnement des écosystèmes ;

  • dans un terme de 10 ans, l’énergie nucléaire devra représenter moins de 50 % de l’électricité produite (80 % aujourd’hui) ;

  • renforcer la recherche sur les centrales à fusion nucléaire.

Par ailleurs, l’État developpera de façon considérable les économies d’énergie. A cette fin, les axes suivants seront privilégiés :

  • une grande campagne de sensibilisation pour réaliser des économies d’énergie (par exemple, utilisation d’ampoules électriques basse consommation, vie domestique, etc) ;

  • obliger les constructeurs d’appareils électriques à supprimer les veilles ou, à défaut dûment justifié, à utiliser des veilles peu gourmandes en énergie ;

  • établir rapidement des normes extrêmement sévères sur la consommation des appareils électriques ou thermiques, l’isolation des logements, y compris les HLM ;

  • interdire la plupart des enseignes lumineuses inutiles ou publicitaires ;

  • supprimer ou diviser par deux l’importance de l’éclairage public en ville ou à la campagne et prévoir systématiquement une période d’extinction totale entre minuit et 5 heures du matin ;

  • offrir des avantages fiscaux très significatifs aux produits et aux constructions qui seront les plus vertueux (qui feront beaucoup plus que respecter les normes déjà très sévères) en terme d’isolation ou de consommation énergétique (sachant que ceux qui ne respecteront pas les normes seront interdits) ;

  • l’État, ses établissements publics et les collectivités territoriales devront mettre aux normes leurs bâtiments et l’ensemble de leurs appareils dans un délai maximum de 10 ans (au-delà de ce délai, aucune dérogation ne sera accordée).

La politique environnementale liée aux transports sera développée ultérieurement.

10 mars 2007

Un an - vingt mois

Il y a à peine plus d’un an, S. m’annonçait à la table d’un restaurant au pied de la cathédrale de Laon, sa volonté de me rejoindre, de venir vivre avec moi. Non pas une annonce tranquille, mais un véritable cri du cœur. J’ignore encore si cette annonce avait été préméditée, mais je me souviens de la fébrilité avec laquelle S. l’avait proclamée. A l’évidence, cet événement restera bien imprimé dans mon cœur. D’autant que je ne méconnaissais pas à l’époque les sacrifices que cela allait lui imposer, même si elle dirait plus tard qu’il ne fallait pas voir cela sous cet angle. La suite confirmera qu’il s’agissait quand même d’une preuve supplémentaire d’amour.

Il y a à peine moins d’un an, S. m’annonçait par les moyens de communication modernes, sa volonté de se pacser avec moi. Je ne fus pas à proprement parlé surpris, puisque dès les premiers jours de notre rencontre virtuelle, nous avions évoqué la possibilité d’une union. Pour ma part, au stade où nous en étions, il était évident que la case du PACS était superflue, et que nous étions mûrs pour le mariage. C’est exactement ce langage que je lui tins. Elle fut, me semble-t-il, assez bouleversée. Elle me confiera peu après qu’elle m’avait proposé, dans un premier temps le PACS plutôt que le mariage, de peur que ce dernier ne m’engage trop vis-à-vis d’elle. Il s’agissait en fait encore de sa part d’une preuve supplémentaire d’amour.

Alors, pourquoi je vous raconte ça ? D’abord parce que nous sommes mariés depuis six mois et demi, que nous nous aimons et que tout va bien. Parce que cela fait moins de 20 mois que nous nous connaissons, c’est-à-dire moins de 20 mois (sur les quelques 440 de mon existence) que j’ai connu l’amour de l’Autre, le seul amour. Enfin, il faut que je vous dise : ce n’est qu’un commencement !

3 avril 2007

Électrochoc

Il y a tout juste deux ans, un mercredi matin, en arrivant le premier au travail (dans un bâtiment isolé), je faisais la découverte d’une collègue qui s’était suicidée par pendaison dans son bureau. J’avais vu son corps depuis le haut des escaliers à une distance de 5-6 m. Pris de panique et totalement incrédule après ce que je venais de voir, je me retrouvais d’un bond dans le bureau d’une collègue d’un autre bâtiment en train de lui dire (je ne sais comment ?) ce que je venais de voir et d’aller vérifier si je n’avais pas eu des hallucinations. Elle s’exécuta immédiatement. Il m’était totalement impossible de remettre le pied dans le bâtiment où j’avais découvert le drame. Suivirent le déclenchement de l’alerte, l’arrivée de pompiers et de la police. Entre temps, je m’étais réfugié dans le bureau d’autres collègues. Je n’avais jamais été autant abattu. Au bout de quelques dizaines de minutes, la police me fit demander. Constatant que je n’étais pas tout à fait en état, on me fit monter dans l’ambulance, on me donna un calmant ou je ne sais quoi d’autre et c’est là que l’inspecteur de police m’interrogea. A cet instant déjà, la police savait déjà ce qui s’était passé, que ma collègue s’était donnée la mort la veille au soir ou dans la nuit et qu’il n’y avait aucune espèce d’ambiguïté sur son suicide tant il y avait profusion de preuves : plus d’une dizaine de lettres qu’elle avait laissée sur son bureau dont une qui m’était adressée. Constatant que le risque d’évanouissement était écarté, je fus libéré. Mes collègues prirent soin de moi (je n’oublierai jamais comment certaines personnes peuvent révéler des qualités en certaines circonstances). Le reste de la matinée fut consacrée à une réunion d’information pour l’ensemble du personnel à laquelle je ne devais pas participer, vu mon état. Pour les principaux témoins, l’après-midi fut consacrée à une déposition au commissariat, puis, revenu sur le lieu de travail à une entrevue avec un psychologue qui se révélera plus tard assez peu utile. La suite de la soirée se déroula chez des collègues, parmi les plus proches de la victime. Une soirée passée à s’interroger, à ne pas comprendre ce geste, malgré des explications pas très cohérentes. La soirée terminée, n’osant pas avouer l’état intérieur dans lequel je me trouvais alors qu’on me proposait le gîte, je rentrai, seul chez moi. Juste un nouvel appel à mes parents qui ne s’imaginaient pas nécessairement l’état réel dans lequel je me trouvais. Et puis une nuit de cauchemar éveillé. Les images d’un corps quasi désarticulé tel un pantin, d’une corde, surtout d’une horrible corde. Des images obsédantes. Le psy nous avait dit qu’il fallait parler, ce que nous fîmes, toujours pour échafauder des hypothèses ou à la quête de vaines explications. Les jours qui suivirent, je ne pus travailler. Heureusement, le week-end qui suivit, je me rendis à un stage à Rennes avec des collègues, ce qui permit de me dépayser un peu. Les semaines qui suivirent ne furent pas extraordinaires, tant les souvenirs majoritairement mauvais remontaient régulièrement à la surface. Quand j’arrivais le premier au bureau le matin, j’ai eu longtemps l’appréhension de découvrir un nouveau pendu. Cependant, au fil des semaines, la douleur s’estompa. Elle ne revit le jour qu’un peu plus tard lorsque je dus aller sur le terrain à des endroits que j’avais parcouru avec ma collègue disparue. Les larmes me venaient régulièrement lorsque je me trouvais seul, comme si elle avait été encore avec moi. Et qu’on le veuille ou non, malgré toutes les dénégations, toutes les preuves que toute action pour la sauver auraient été infructueuses, on finit par culpabiliser à nouveau, on n’arrive pas à faire le deuil.

Et parallèlement, à la suite de son suicide on apprend qu’elle était atteinte d’une dépression masquée, qu’elle savait toujours donner le change, qu’elle avait préparé son suicide minutieusement de longue date, qu’elle n’avait probablement jamais ouvertement pleuré de sa vie. On sait déjà qu’elle vivait seule, qu’elle avait une vie extrêmement stricte, réglée comme du papier à musique, qu’elle a votre âge, qu’elle a probablement un problème d’identité sexuelle. On se rend compte que par certains côtés, on était bien proche d’elle. Qu’on est peut-être passé à côté de quelque chose qui aurait peut-être évité tout cela, si on avait été moins timide, si on avait osé révéler ses émotions, voire plus… On souffre de tout cela, c’est le grand remue ménage intérieur, on se remet en question, on s’interroge sur le sens de sa vie, on a le vertige. On sait que l’on n'a pas une âme suicidaire, mais on a peur du vide, de l’avenir, de finir vieux con.

Alors, un processus se met en place, avec pas mal de chaos tant il y avait de murs à faire tomber, de timidités à domestiquer, d’identités à révéler… Bien sûr, sur le chemin, il y eut des imbéciles, des profiteurs et de fieffés menteurs. Mais on finit par faire des connaissances désintéressées et bienveillantes. Le destin finit par vous sourire, et à la suite d’un ultime pied au derrière paradoxalement amical, on fait la connaissance de sa moitié, mais là, il s’agit d’une autre histoire…

17 septembre 2007

Musiques

Je n’y connais pas grand chose en musique, je suis même d’une inculture incroyable qui étonne toujours. J’ai du mal à comprendre tous ceux que j’entends me dire qu’ils ne pourraient pas vivre sans musique. Il va donc sans dire que la musique « artificielle », c’est-à-dire celle réalisée à partir d’instruments anthropiques, je peux m’en passer. Je ne suis en revanche pas certain de pouvoir affirmer que je pourrais me passer de la voix humaine ou des chants et bruits de la nature.

Tout cela ne signifie pas que je n’aime pas certaines musiques instrumentales ou vocales, bien au contraire. Mais force est de constater que durant toute ma jeunesse, j’ai toujours été en décalage avec la grande majorité de mes contemporains, de mes camarades de classe, au point d'être moqué, montré du doigt, marginalisé…

Il m’arrive de chanter, mais je n’ai aucune facilité. Je crois (on me l’a dit) ne pas être trop mauvais, mais j’ai assez peu d’oreille et je le fais non sans difficultés. S., elle, est douée à la fois pour retenir l’air et les paroles de centaines de chansons, ce qui m’étonne fortement. Certes, elle ne connaît pas par cœur des milliers de chansons, mais elle reste incroyable. Et puis, elle sait chanter avec une justesse. J’aime à un point (je l’aime) !

Hier dimanche, c’était un jour spécial en notre bonne ville. Comme tous les ans, il y a des fanfares qui y passent dans les rues. Mais cette année, je me suis arrangé pour suivre plusieurs morceaux. Cette musique n’est certes pas un modèle d’interprétation, comporte des fausses notes (que je ne perçois pas nécessairement). C’est ridicule de le dire ici et maintenant, mais j’ose affirmer haut et fort que j’aime écouter les fanfares de près. On y voit des musiciens concentrés, certains qui forcent, d’autres qui semblent s’emmerder, des indifférents et enfin ceux qui s’amusent. J’aime la vibration de la grosse caisse, le rythme des tambours, les trompettes et le bourdon du tuba… Cette perception physique de la musique me fait un effet bizarre. Hier, à deux reprises (et ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait), une émotion m’a saisie alors que je m’accrochais à l’épaule secourable de S. A deux reprises, j’ai caché des larmes derrière mes lunettes de soleil.

La musique enregistrée ou radiophonique m’a déjà tiré des larmes, mais cela faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé.

10 décembre 2006

3) Programme « environnement » du Ministre Cornus : politique de l’eau

Voici le troisième volet du brouillon de mon programme à destination du Président Ar Valafenn. Ce volet-ci mériterait presque un livre de ma part, tant il y aurait à dire et que les choses sont complexes sur les plans scientifiques, technologiques et politiques. Voici néanmoins quelques rapides réflexions un peu décousues.

Actuellement, la qualité des eaux souterraines ou de surface en France est globalement désastreuse.

Depuis quelques années, les installations industrielles ont fait de gros progrès et polluent globalement beaucoup moins qu’avant, bien qu’il y ait çà et là encore des points noirs à maîtriser.

En ce qui concerne les eaux usées domestiques, les choses s’améliorent aussi. Toutefois, les stations d’épuration sont encore souvent mal dimensionnées, pas assez performantes ou ne traitent pas tous les polluants. Il reste encore de très gros efforts à faire. Des normes beaucoup plus rigoureuses devraient être prises et s’il le faut, des mesures autoritaires pour obliger les élus récalcitrants à faire des efforts (sachant que des systèmes de financements à caractère solidaires existent et qu’ils devraient être notoirement renforcés).

Et puis il y a la pollution d’origine agricole, directe ou le plus souvent diffuse, représente un grave problème qui n’est malheureusement pas prêt d’être résolu. La problématique « nitrates » est un petit peu l’arbre qui cache la forêt. La norme de potabilité veut que l’on ne dépasse pas 50 mg/l de nitrates (valeur guide européenne fixée à 20 mg/l), valeur allègrement dépassée dans certaines communes bretonnes (entre autres), même si la situation tend à se normaliser quelque peu. Mais pour le bon fonctionnement des écosystèmes de rivière, la valeur ne devrait guère dépasser 2 mg/l toute l’année. On est loin du compte presque partout. En effet, rares sont les cours d’eau qui offrent une telle qualité. Je précise que l’agriculture n’est pas la seule à produire des nitrates, mais qu’elle y contribue largement. Il y a aussi les autres nutriments, en particulier le phosphore dissous (orthophosphates) : environ un tiers est d’origine agricole et cette proportion tend à augmenter. Ces phosphates représentent un grave problème, car en eaux douces, c’est un facteur limitant dans les cycles biogéochimiques. Lorsqu’ils sont présents (il en faut très peu), et pourvu qu’il y ait suffisamment d’autres éléments nutritifs (ce qui est presque toujours le cas), on peut observer les phénomènes de dérèglements trophiques, que certains, très nombreux, appellent à tort, eutrophisation. Nous préfèrerons parler de phénomène de dystrophie par excès (là aussi, il y a des confusions qui règnent sur ce terme) ou d’hypertrophie (ou hypereutrophie) ou carrément de pollution. Un autre élément azoté peut également provoquer de graves problèmes, c’est l’ammoniaque (composés à base d’ion ammonium NH4+, à ne pas confondre avec l’ammoniac NH3 qui est un gaz), or en entend jamais parler dans les médias. Enfin, il y a le problème des pesticides que l’on retrouve presque partout. La plupart du temps, ils ne dépassent pas les normes de potabilité, mais comme il en existe des dizaines (au moins), on ne sait pas quels peuvent être leurs effets cumulatifs (peut-être démultipliés ?). Sont-ils à l’origine de certains cancers ou autres maladies. Pour l’instant, nous n’en savons pas grand chose…

Ceci étant dit, je propose :

une mutation totale de l’agriculture actuelle vers l’agriculture biologique sur 10 années ; une refonte totale des aides européennes et nationales afin d’aider mieux les petits exploitants et moins (voire pas du tout) les gros ; orienter pimmédiatement ces aides vers les bonnes pratiques et progressivement, exclusivement vers le « bio » ;

actuellement, l’agriculture est la plus grande consommatrice nette d’eau et elle ne paie pour ainsi dire aucune redevance aux agences de l’eau ; il conviendra donc, contrairement à ce que ne s’apprête pas l’actuelle loi sur l’eau qui arrive en seconde lecture à l’assemblée nationale ce lundi 11 décembre 2007 à 21h30, de taxer les prélèvements d’eau et les pollutions induites par les engrais organiques ou minéraux ;

à encourager, y compris par des mesures coercitives, aux bonnes pratiques agricoles, à commencer par respecter les règlementations en vigueur, puis évoluer rapidement vers des normes plus sévères ;

N.B. : je ne veux pas stigmatiser les agriculteurs dont la situation de certains est parfois délicate sur le plan économique, mais force est de constater que les responsables agricoles (syndicats dominants notamment) s’étaient engagés depuis de nombreuses années à faire des efforts pour moins polluer en échange de non taxation, et on constate qu’aucune amélioration s’est produite dans le même temps. C’est pourquoi, il est nécessaire d’aider les plus nécessiteux et ceux qui le méritent vraiment. Les redevances supplémentaires perçues par les agences de l’eau serviront à cela, même si d’autres mesures financières seront nécessaires. Il conviendra également de réformer en profondeur le statut, le fonctionnement et les missions des chambres d’agriculture, actuellement omniscientes, omnipotentes et totalement inféodées au syndicat dominant. Il conviendra par ailleurs de revoir profondément le fonctionnement des établissements agroalimentaires (ou grossistes) qui sont parfois en partie à l’origine de la ruine de certains agriculteurs ou de certaines filières. Enfin, une réforme pour une fiscalité plus juste dans le domaine agricole sera nécessaire.

Actuellement, environ 60 % de la distribution de l’eau potable est assurée par des entreprises privées qui rémunèrent grassement leurs actionnaires en faisant payer le prix fort (quand ce ne sont pas des malversations pures et simples) aux consommateurs et/ou aux communes. Je veux parler des ex Compagnie générale des eaux et Lyonnaise des eaux qui ne se font pas concurrence, mais pratiquent l’entente pour se partager le gâteau, tout en pratiquant des tarifs hyper-juteux. Le reste du marché de l’eau est encore heureusement assuré par des régies municipales ou de syndicats intercommunaux. Il conviendra donc de créer un établissement public (Eaux de France par exemple) pour la distribution de l’eau et pour la dépollution des eaux usées et qui apportera son soutien technique et scientifique aux régies des collectivités, mutualisera les coûts pour la modernisation des installations. Dans le même temps, les services actuellement confiés au privé seront remis dans le service public dès que les concessions arriveront à échéance.

La lutte contre les inondations devra être une priorité. Des règlements plus stricts devront être établis dans les plans d’urbanisme.

Afin de faire appliquer les durcissements de la réglementation que je propose, il sera nécessaire de renforcer l’actuelle police des eaux, et de créer des services uniques au sein de chaque département.

Une politique d’abord contractuelle telle qu’elle se dessine dans les actuels SAGE (Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux) sera systématisée. Si les résultats d’une telle politique sont jugés insuffisants, ces SAGE devront être renforcés.

Une vraie politique de reconquête des bassins versants, des cours d’eau et des zones humides devra enfin être mise en œuvre. En plus des améliorations en terme de biodiversité, cette reconquête assurera un meilleur fonctionnement écologique et biogéochimique des hydrosystèmes (incl. écosystèmes) ; elle permettra en même temps de lutter plus efficacement contre les inondations (phénomènes de rétention des eaux au sein des zones humides, d’étalement des crues ou d’éponge au sein des systèmes à caractère tourbeux) et d’améliorer la qualité des eaux transitant dans les cours d’eau (filtration, rétention, recyclage des nutriments, lutte contre l’érosion, etc.) notamment par le développement de ripisylves ou autres hautes végétations herbacées à caractère naturel. Ce dernier point méritera, un jour, un développement dans une note particulière.

2 décembre 2007

Meurtre crépusculaire : les vraies conclusions d’Hercule Poirot

Il est vrai que l’auteur (Karagar Le Frère) a honteusement essayé de clouer le bec d’Agatha Christie, en particulier celui de son plus fin limier : Hercule Poirot.

Eh bien, moi, Hercule Poirot, je puis vous dire aujourd’hui que les conclusions auxquelles sont arrivées les Rachel Kleger, Yves Karagar, Charles Marple et Eganthon Kergrist sont complètement erronées. Je m’en vais vous démontrer par les faits les plus indubitables que le meurtrier n’est pas Périne Disto.

Rappelez-vous du premier meurtre. Sans que le doute ne soit permis, il est fait allusion à l’arme du crime : un fusil et non un revolver (celui-là même que Périne a utilisé contre Charles). Or, l’enquête ballistique est sans appel, ce sont bien des balles de calibre 7x65R qui ont tué les victimes brittonophones, celles-là même que les chasseurs de renards anglais utilisent de façon presque exclusive. Rien à voir donc avec les balles d’un revolver.

Mais vous me direz que lors du premier meurtre, il est fait allusion à des « habits noirs et moulants », du même type que ceux que possède Périne. Tout cela ne prouve rien bien entendu.

Je vais maintenant vous révéler la vraie identité du meurtrier. Mais avant cela, revenons un petit peu sur les forces en présence.

Tout d’abord Yves Karagar. Cet homme a été très peu loquace tout au long de cette enquête, ce qui semble quand même quelque peu étonnant. Nous le connaissons généralement bien plus en verve, assez prompt à défendre les idées auxquelles il croit ; et là, rien ou presque. Que s’est-il donc passé ? Tout porte en effet à penser qu’il souhaitait protéger quelqu’un. Mais qui ? Nous le comprendrons mieux tout à l’heure.

Le cas de Rachel Kleger est aussi particulier. Je trouve pour ma part que son expertise apportée dans cette affaire a été pour le moins modeste. En fait, sa seule participation véritablement active a été celle de son chien Bastard (encore qu’il faudra y revenir), parce que du côté des neurones, cela n’est allé très loin. A part bien entendu sa sœur qui a essayé de me conduire dans des impasses avec les histoires à dormir debout qu’elle a publiées sur son blog. Mais heureusement, Hercule Poirot ne s’est pas laissé piéger.

Bien sûr, l’enquêteur Eganthon Kergrist paraît d’emblée hors de cause. Mais est-ce bien si sûr ? Pour ma part, j’en aurais bien fait un suspect potentiel tant il me semblait qu’il ne mettait bien peu de ferveur, de hâte, d’entrain, de célérité à mener à bien cette enquête. La plupart des éléments contributifs de la réalité de ces meurtres ont été fournis par les autres protagonistes de l’affaire. Alors, j’ai tourné le cas Eganthon Kergrist dans tous les sens et la seule chose criante de vérité qui soit apparue est qu’Eganthon est tout simplement un piètre enquêteur que même Balaf’s News refuserait d’embaucher pour ses chroniques judiciaires people.

Reste Charles Marple. Personne ne s’est posé la question pourquoi à un âge si jeune il était déjà à la retraite car chacun sait que les régimes spéciaux de Scotland Yard ne sont pas si avantageux que ça. Or, j’ai mené ma petite enquête. En effet, j’ai de longue date, noué de profondes amitiés à Scotland Yard et j’ai trouvé que Charles Marple avait été mis à la porte depuis plusieurs années après que sa hiérarchie eut découvert ses liens avec les milieux bretonnants nationalistes. Ensuite, personne ne s’est posé la question pourquoi Charles connaissait Yves Karagar et Rachel Kleger. Évidemment qu’il les connaissait puisqu’ils avaient tous fréquenté le même Groupe Activiste de la Brittonitude Exacerbée (GABE). Et puis, bien sûr Charles et Yves avaient été amants et ce dernier n’ignorait rien des sombres desseins de Charles, ce que explique largement son silence et même sa complicité. N’avez-vous pas non plus remarqué que l’on n’a jamais véritablement su où se trouvait Charles lors de cette enquête ? N’avez-vous pas remarqué qu’il a été souvent le premier sur les lieux du crime ? N’avez-vous pas remarqué que c’est lui qui a véritablement mené l’enquête dans le sens dans lequel il souhaitait qu’elle aille ? N’avez-vous pas remarqué que c’est lui qui a tout manipulé ? Alors, moi, Hercule Poirot, j’ai aujourd’hui l’honneur de vous annoncer que le meurtrier n’était autre que Charles Marple.

L’arme utilisée pour les crimes, comme nous l’avons vu, est un calibre presque exclusivement utilisé en Angleterre. Je doute qu’on retrouve l’arme : elle a été probablement jetée à la mer à la suite du dernier crime, car Charles savait qu’elle ne devrait plus servir. Car Charles a en fait voulu se débarasser de Périne Disto qui lui faisait de l’ombre par rapport à ses projets de fondation d’une maison d’édition pan-britannique. Or, Périne Disto, conservatrice en chef de la plus pure langue bretonne se serait vivement opposée à un tel projet et comme elle possède, grâce à sa seconde revue littéraire Ar brezhoneg glan, un droit de vie ou de mort sur l’ensemble des écrivains bretons, il fallait donc l’éliminer. La meilleure façon était donc de faire croire que Périne était la meurtrière, ce qui fut en fait assez facile. Charles n’avait donc qu’à commettre ces meurtres et la sale réputation de Périne ferait le reste. Et je dois dire que cela a failli marcher. On me dira avec justesse que c’est Périne qui menaçait Charles avec un revolver : tout cela avait été bien entendu calculé. Périne, se sachant menacée, portait toujours ce revolver dans son sac à main. Enfin, un revolver, je devrais dire une simple imitation, une simple arme d’alarme complètement inoffensive. Mais que s’était-il passé au restaurant avant que Charles et Périne n’en sortent ? Des indices ont été donnés : « Où avait-elle déjà vu cet anneau artisanal d’or et d’argent ? ». Eh bien, j’ai mené ma petite enquête : cet anneau est le signe distinctif du GABE et Périne en remarquant cela venait de tout comprendre. En effet, malgré sa grande culture, elle s’adonnait pourtant à de viles lectures : elle ne ratait aucun numéro de Balaf’s News. Or, elle avait lu dans les colonnes de ce journal les articles traitant de ces crimes brittophones. A la différence d’un Eganthon Kergrist, elle eut vite compris que Charles voulait lui coller tous ces crimes sur le dos. Craignant pour sa propre vie, elle put se saisir de son revolver d’alarme et menacer Charles. Tout cela, Charles l’avait prévu, comme il avait prévu qu’elle ôterait ses vêtements (il savait Périne très fétichiste). Il savait enfin qu’Yves et Rachel voleraient à son secours et que le chien Bastard s’attaquerait à l’agresseur.

Voilà chers amis comment moi, Hercule Poirot, j’ai pu, une fois de plus, trouver le véritable meurtrier.

9 décembre 2007

Mes grands-parents maternels

Ce texte correspond à un mélange de souvenirs directs ou d’éléments qui m’ont été rapportés notamment par mes parents. Il s’agit néanmoins d’une évocation très personnelle et sensible de mes grands-parents maternels que j’ai connu tous les deux.

Mon grand-père est issu d’une famille paysanne des Monts du Lyonnais. Il est né en 1905. Jeune, ayant quitté l’école publique très tôt, il travailla très dur dans la ferme de ses parents. Tellement dur que, dans l’entre-deux-guerres, effectuant son service militaire, il y terminera sa croissance. Mon grand-père était un homme assez petit, râblé, mais plutôt costaud. Ayant eu deux enfants (deux filles dont ma mère) et alors âgé de 35 ans, il fut parmi les plus âgés à être mobilisé en 1940. Il fut capturé par les Allemands et emmené comme prisonnier en Bavière. Ce fut un voyage passablement éprouvant. Avec d’autres, il fut mis à la disposition de paysans. Il eut la malchance de tomber dans une ferme dont les patrons étaient particulièrement frustres et incultes. Les prisonniers y étaient traités avec bien peu d’égards. Le menu se composait invariablement de lait caillé et de pommes de terres cuites à l’eau, le tout déposé à même la table. Toutefois, les patrons n’avaient pas un régime beaucoup plus varié et équilibré. Les conditions d’hygiène et de confort, inutile de le préciser, étaient assez épouvantables. Exceptionnellement, les travaux des champs imposaient d’aller travailler chez les voisins. Et là, c’était une toute autre chose : les prisonniers étaient bien traités et surtout, ils mangeaient bien. C’est ainsi qu’il fallut attendre 1945 pour que mon grand-père soit libéré.

Ma grand-mère est née en 1906 dans une famille paysanne dans les Monts du Pilat. Jeune, ses parents possédaient une exploitation en altitude. L’hiver y était particulièrement rude. Mon arrière-grand-père faisait un vin de myrtille (Vaccinium myrtillus L.), très probablement une « horrible piquette ». Ma grand-mère est allée, elle aussi, assez peu à l’école (jusqu’à 12 ans). Entre temps, la famille avait déménagé et avait repris une exploitation plus bas dans la « plaine », dans des endroits où on trouvait de la vigne. Tout ceci a permis la rencontre de mes grands-parents (ils se sont mariés en 1933). Dès lors, ils habitèrent dans la ferme où résidait mon grand-père. Il était le seul à y exploiter la terre. Une terre malgré tout assez ingrate : une altitude assez modérée (400 m), mais des terrains souvent très encaissés et pentus. Certains travaux ne pouvaient se faire qu’à la main. Mon grand-père était un faucheur comme on n’en voit plus. Il était capable de s’attaquer à des prés de plus d’un hectare. Évidemment, sa faux coupait (il fallait la « battre » et savoir l’aiguiser), évidemment il savait faucher. Ce savoir faire a aujourd’hui quasiment disparu. J’ai vu quelques-unes des faux qu’il utilisait (ces modèles là n’existent plus). Mon père l’a vu en action et pourtant, il n’a jamais été capable de reproduire le geste. Ma mère, elle, se souvient de son geste quand il semait le blé à la main dans ses terres : un geste non seulement particulièrement élégant, mais surtout d’une précision et d’une efficacité extraordinaire : il ne s’agissait pas de semer en paquets ou en faisant des « trous ». Celui qui n’a jamais essayé ne perçoit pas forcément la difficulté du geste, d’autant que ce geste, il fallait de répéter avec la même maîtrise des milliers de fois.

Pendant la guerre, la situation de ma grand-mère fut pour le moins délicate. Ma mère et sa sœur étaient encore assez jeunes et ma grand-mère devait s’occuper en grande partie seule de la ferme. A partir de 1942, il n’y eut plus de zone libre. Les Allemands venaient régulièrement se servir à la ferme : sans discussion, ils prenaient de la volaille et des œufs, mais ils payaient (sans doute pas le prix que cela valait, mais ils payaient tout de même). Plus tard, certains « résistants » feraient de même, mais sans payer.

Avant la guerre, mon grand-père pouvait se caractériser comme quelqu’un de son temps et plein de mordant. Hélas, la guerre a brisé définitivement cet élan, l’a brisé tout court. Tout d’abord, après la guerre, on a dû lui enlever un lobe pulmonaire, conséquence directe de ce qu’il avait subi en Allemagne. Son caractère a changé : il est devenu acariâtre. En revanche, il a sans doute toujours été têtu (je crois que j’ai sans doute eu un héritage de ce côté là). Têtu, disais-je, très peu enclin au changement, à l’innovation, mais lorsqu’on lui montrait les bénéfices d’un changement, il finissait quand même par le reconnaître (il le disait à une autre personne que celle avec qui il s’était affronté). Ce caractère de cochon était son principal défaut. Ma grand-mère a entendu des plaintes, des reproches, des contestations, des critiques à n’en plus finir. Et elle ne disait rien à part de rares « mais oui… ». Je pense que c’était une personne particulièrement difficile à vivre au quotidien quand il partait dans ces obsessions. Et ça, je l’ai vécu en direct. Il était aussi parfois pris par des sensations d’étouffement absolument terribles. A la fenêtre de sa chambre, il y avait là tout proche, un pommier ou un poirier et il était persuadé que cet arbre lui apportait l’oxygène qui lui manquait.

Après la guerre, il dut s’occuper de remettre l’exploitation en état. Il refusa l’aide qu’on lui offrait (on voulait lui mettre un Allemand à disposition pour l’aider ; il ne voulait pas qu’un homme subisse ce qu’il avait subi, même si cela n’était pas du même ordre). Mon grand-père n’aimait pas les Allemands, c’est certain, mais quelque chose me dit que s’il avait vécu plus longtemps, il se serait largement adouci. Il n’était donc pas particulièrement moderne et son exploitation ne fut jamais motorisée (jusque dans les années 1960), fait non exceptionnel dans cette région à cette époque. Il n’avait que ses bœufs et, en général, un cheval. Ce fut particulièrement dur après guerre. Ma mère se souvient des bêtes qui ne faisaient pas ce qui fallait, des engueulades mémorables envers ses filles et ses bœufs. En général, les bêtes lui obéissaient au doigt et à l’œil, mais dès qu’il avait le dos tourné ou qu’il était parti à d’autres occupations, bœufs et cheval relâchaient l’effort, devenaient méchants, en faisaient qu’à leur tête. Le grand-père revenu, ma mère et ma tante se faisaient invariablement engueuler, supposant qu’elles étaient en tort, et comme par miracle, les sales bêtes se remettaient à travailler correctement. Dans la seconde moitié des années 1960, la ferme fut reprise par mon oncle (le mari de ma tante). Ce fut alors une succession de « tragédies », car par vagues successives, il y eut bien des modernisations. Au niveau de l’exploitation, bien sûr, mais pas seulement. L’exemple le plus frappant est celui des WC. Pendant de longues années, mon grand-père a refusé d’aller dans des toilettes modernes, préférant utiliser les anciens WC qui se situaient dans la cour, avant que mon oncle ne les supprime.

Mon père était mieux vu que mon oncle. D’abord parce qu’il n’était pas paysan et qu’il ne venait pas le contrarier dans sa vie quotidienne. Et puis ma mère avait depuis longtemps quitté le domicile parental pour son métier d’infirmière et mes parents vivaient en ville. Enfin, mon père avait un avantage, il partageait avec lui un loisir : la chasse. La chasse était quelque chose qui était en lui, comme une seconde peau. Pas un chasseur viandard comme on en voit encore, mais un gentleman de la chasse. C’était avant tout un fin chasseur de lièvre, le plus grand chasseur de lièvre de la commune (je l’ai moi-même entendu dire par de vieux chasseurs alors que lui-même ne chassait plus). Il avait une connaissance parfaite du territoire de chasse (il y avait toujours vécu), et puis il y avait cet instinct, ce truc en plus que tout le monde n’a pas. Il avait des chiens particulièrement doués et entraînés. Il savait exactement où le gibier allait passer. Et s’il ne passait pas là, il passerait là. Et si jamais il y avait du vent, ce serait comme ça. Et si c’était l’après-midi et non le matin à la rosée, la chasse serait comme ceci… Bref, une rare connaissance dont mon père a assez bien profité. Mon grand-père allait en général à la chasse avec une petite équipe d’amis, et donc avec mon père. Après quelques années, mon père eut une assez mauvaise réputation dans la communauté des chasseurs à cause de sa réussite. Et puis parce que mon père n’avait pas l’éthique de mon grand-père. Il y a eu une époque où le gibier tombait comme des mouches. Trop, c’était trop. Mon père a arrêté la chasse, pour d’autres raisons, pendant plusieurs années. Entre temps, il a aussi évolué. Mon grand-père a évolué aussi. Après avoir arrêté de chasser, il m’a avoué qu’il préférait voir courir lapins, faisans et lièvres et qu’il ne voudrait plus en tuer. Certains pourraient croire qu’il s’agissait d’une curieuse attitude. Et pourtant, mon grand-père a toujours prélevé le gibier avec parcimonie, même aux époques où il abondait encore. Il considérait qu’il ne « fallait pas tuer la mère ». Une attitude très moderne en somme.

J’avais 13 ans quand mon grand-père nous a quittés. Il a succombé à un second accident cardio-vasculaire (le premier, quelques années plus tôt, ayant été sans conséquences graves). Au moment même où il succombait, il eut le temps de dire ; « cette fois, ça y est ». Je n’ai pas « profité » de mon grand-père autant que je l’aurais souhaité. Par exemple, je n’ai pas profité de son exceptionnelle connaissance des oiseaux. Mais je crois que quelque part, inconsciemment, il m’a communiqué son amour de la nature.

Ma grand-mère était une femme d’une douceur et d’une gentillesse extrêmes. C’était aussi une personne très discrète qui ne voulait jamais déranger personne. Je me souviens des promenades que nous allions faire ensemble parmi les chemins. Souvent, j’étais avec mes cousins, mais parfois, j’étais seul avec elle. Parfois, on emmenait le « petit char », une petite charrette à deux roues que l’on tirait et sur laquelle on mettait les paniers et des outils. On allait à la vigne, c’est-à-dire l’endroit où se trouvait non seulement la vigne (mon grand-père produisait un petit vin qui, à la meilleure période, était apprécié au village), mais aussi les produits maraîchers et les fabuleux arbres fruitiers à noyaux, et en particulier les cerisiers. Mes souvenirs où je me vois encore grimper dans les cerisiers sont bien ancrés. Et puis les extraordinaires cerises. Pour les ‘burlat’, il n’y avait aucune limite pour en manger et elles ne m’ont jamais mis malade, contrairement aux ‘reverchon’, plus difficiles à digérer. Parfois, nous allions « aux Envers », c’est-à-dire l’endroit, principalement exposé au nord, où se trouvait le verger de pommes et secondairement de poires. Une extraordinaire variété de pommiers grands vents. Des pommes de toutes sortes (dont certaines immangeables crues). Ce verger a complètement disparu depuis une bonne vingtaine d’années. Et puis il y avait aussi un peu plus loin les châtaigniers, de très très vieux châtaigniers greffés dont le plus majestueux était un ‘Saint-Michel’ qui avait de belles châtaignes rousses. C’était le plus précoce. Après, nous allions ramasser d’autres variétés (pas plus de 4 arbres en tout, mais tellement immenses, que nous avions de quoi faire). Dans la prairie en contrebas, c’est là que j’ai vu pour la première fois des colchiques (Colchicum autumnale L.).

Chez mes grands-parents, nous étions souvent dehors à gambader parmi les prés et les champs. Seul ou avec mes cousins, combien de fois ai-je cueilli des bouquets variés pour ma grand-mère. A l’époque, j’étais encore très loin de connaître toutes ces plantes, mais elles m’étaient néanmoins très familières, car beaucoup avaient néanmoins un nom. Ma mère s’y mettait parfois : qui connaît la fleur de saint Joseph ou la pomme de terre du diable ? Il s’agit en fait respectivement de la Stellaire holostée (Stellaria holostea L.) et du Saxifrage granulé (Saxifraga granulata L.). Nul doute là encore qu’inconsciemment, ces promenades m’ont influencé.

Ma grand-mère n’était pas une cuisinière de premier plan, même si elle se débrouillait de façon plus qu’honorable. Parfois, je mangeais chez eux, il m’arrivait d’y dormir, même en l’absence de mes parents. Je me souviens de trois choses en particulier. D’abord le saucisson des cochons de la ferme. Ce n’était pas mon grand-père ni mon oncle qui les fabriquait, mais le mode de fabrication n’avait guère évolué depuis des générations. Un goût inimitable. On trouve encore dans le coin des fabrications artisanales qui se rapprochent de ce goût là. Il y avait aussi le fromage. Du temps où ma mère était à la ferme, ma grand-mère faisait du fromage de chèvre, de brebis et de vache. Moi, je n’ai connu que la rigotte de vache, mais sous toutes ses formes : fromage blanc, frais, demi-sec, sec, très sec, bleu. Bref, beaucoup de plaisir. Et puis il y avait les « pâtés », ou plutôt ces grands chaussons aux fruits qu’elle faisait cuire au four de la cuisinière à bois. Ces pâtés, elle en coupait de généreuses parts que nous mangions toujours avec gourmandises. A chaque fois que j’allais voir ma grand-mère, il était rare qu’il n’y ait pas de pâté. Le plus courant était celui aux pommes, mais tous les fruits de saison y passaient. Ce pâté, ma mère s’est essayée plus d’une fois à le reproduire ; elle n’est pourtant pas particulièrement maladroite en pâtisserie, mais elle n’est jamais arrivée à faire aussi bien (elle le reconnaît elle-même). Il devait y avoir un truc.

Dans les années 1980, ma grand-mère a été opérée à de multiples reprises : prothèses de hanche, opération cardiaque sérieuse. Elle s’en est remise à merveille (surtout pour la seconde) et avait étonné ses médecins. Une force de la nature. A la fin des années 1990, elle avait fait plusieurs séjours à l’hôpital compte tenu de ses problèmes cardio-vasculaires et pulmonaires. En décembre 1999, je reçois un coup de fil de mes parents qui me disent que le médecin a eu un pronostic réservé, craignant qu’elle ne termine pas la nuit. Non seulement, elle finira bien la nuit, mais elle quittera l’hôpital quelque temps après, allant même jusqu’à marcher à nouveau. Il faut bien dire que les médicaments avaient été d’une rare efficacité. Pourtant, quelques mois plus tard, elle retournerait à l’hôpital pour les mêmes raisons. Lors du Noël 2000, je la vis pour la dernière fois à l’hôpital. Elle avait du mal à me reconnaître, mais lorsque la lucidité était suffisante, son visage s’éclairait. Il s’éclairait comme il s’était toujours éclairé, comme il avait toujours rayonné. A chaque fois que mes parents allaient la voir, elle demandait toujours de mes nouvelles. Elle s’est éteinte tout doucement en janvier 2001.

Depuis, bien des choses ont changé dans l’ancienne ferme de mes grands-parents. Mon oncle a cessé toute activité et c’est mon cousin qui a repris la ferme. J’ai un peu perdu mes repères là-bas, d’autant que j’y retourne rarement. Mon cousin, avec lequel j’ai de bons rapports, a tout changé : le logement de mes grands-parents n’existe plus en tant que tel. La vigne, les cerisiers n’existent plus ; ils ont été remplacés par une « usine à œuf ». Alors, tout est foutu ? On a détruit bien de mes souvenirs ? Je ne sais pas. Si tout restait comme c’est aujourd’hui, j’aurais encore de bons espoirs, mais il est prévu qu’une autoroute passe par ici. Et là, je n’aurais plus que mes yeux pour pleurer.

14 décembre 2007

Colère

On a fait des cadeaux à ceux qui en ont le moins besoin (15 milliards d'euros, sans compter les milliards accordés par les précédents gouvernements). Or, les gens dans la misère, qui s'apprêtent à mourir de froid dans la rue sont toujours aussi nombreux, voire de plus en plus nombreux. Je me suis déjà exprimé là-dessus. Et pendant ce temps là, la France, d'une rare générosité, fait parader les dictateurs sanguinaires dans les palais de la république.

14 juin 2009

L'alcool et moi : quelques mots

Une note chez Kab-Aod m’avait d’abord inspiré un commentaire, mais comme c’était décidément trop long et que je parlais trop de moi, j’en ai fait cette note. Je précise tout de suite qu’il ne s’agit que de deux ou trois faits mis par écrit.

L’alcoolisme, je n’y ai pas été directement confronté, mais il faut dire que j’ai été durant toute mon enfance et mon adolescence extrêmement sensibilisé à la problématique, notamment par ma mère. Jeune, donc, je ne buvais pas une goutte d’alcool, ma mère me l’interdisant. Après 18 ans, on consentit à me verser quelques larmes de bons vins ou de certains apéritifs. Avant ça, même le café m’était rationné dans des fonds de tasse.

Après mon départ de la maison pour mes études à 500 km de là, j’avais une chambre chez des gens avec lesquels je m’entendais bien. Ils m’invitaient souvent le dimanche et on me faisait boire essentiellement des vins du Loir-et-Cher, de Touraine et d’Anjou, ce qui fut une vraie nouveauté pour moi (je n’avais goûté jusque là pratiquement qu’à des bourgognes). Je m’étonnais alors qu’on puisse ainsi me remplir mon verre. Je découvrais, j’appréciais. C’est à cette période que j’ai commencé à développer mon goût pour les vins.

Deux ans plus tard, j’ai vécu seul pendant deux ans dans un petit studio et c’est là que j’ai commencé à acheter du vin, mais je n’en buvais jamais seul. Je ne souffrais nullement de solitude à l’époque, mais elle était bien réelle.

Il y a un peu plus de dix ans, alors que je vivais à Chi*non, pour la première fois, j’ai commencé à boire seul ou presque. Cela se traduisait par un ou deux verres de bière deux à trois fois par semaine dans le bistrot du coin. J’y allais seul le soir avant de rentrer dîner chez moi, à 50 m de là. J’y allais surtout pour discuter, souvent pendant plus d’une heure avec le patron et la patronne avec lesquels je m’entendais bien et qui avaient une conversation autrement plus intéressante que celle, classique, du café du commerce. Chez moi, le week-end, je me buvais une bouteille de vin, alors même que je me préparais des plats un peu moins ordinaires qu’en semaine.

Arrivé dans le Nord, j’ai arrêté d’aller au bistrot seul et cela ne m’a pas manqué, en dehors d’une solitude plus marquée. Un sentiment de solitude qui allait pourtant s’amplifier début 2004, alors même que je ne sortais pour ainsi dire jamais.

Aujourd’hui, le week-end, nous aimons nous boire une bouteille, parfois avec gourmandise et c’est une joie de le faire.

Le fait que le père de S., que je n’ai pas connu, soit mort, pour une large part, à cause de l’alcoolisme, m’interroge. S., elle-même me dit souvent sa crainte d’y basculer un jour, même si les éléments favorables semblent être bien loin d’être réunis. Dans une partie de ma belle famille, je constate malheureusement que le mal fait son œuvre, sans qu’ils semblent en être conscients. Personnellement, je n’ai pas cette crainte. On pourra penser que je suis bien sûr de moi, mais j’ai l’impression qu’il y a chez moi une limite physiologique, mais bien sûr, je n’ai pas de certitude absolue.

Dans mon entourage de voisins amis quasi familiaux à Aut*un, un des jeunes (D.), sans emploi, en charge de la ferme suite à la mort de son oncle en 2000, mais néanmoins partiellement désoeuvré, s’est mis à boire vers l’âge de 25 ans. Boire à partir du lever (vers 11 heures) jusqu’à la nuit. Au moins un accident de voiture dû à l’alcool, heureusement sans gravité. Il faut dire que dans le coin, les gens, sans s’enivrer, boivent beaucoup, vraiment beaucoup d’alcool. C’est un fait, c’est une « culture » là-bas, on feint de ne pas avoir vraiment conscience des méfaits de l’alcool. Lors des fêtes et alors que je ne suis pas contraint par la nécessité de prendre le volant, il m’arrive de boire, en quantités non négligeables et je ne crois pas être du genre à rouler facilement sous la table, mais mes concurrents me battent haut la main. Et alors que je sature, eux paraissent frais comme des gardons. Je croyais que D. était un garçon qui s’était mis dans une situation inextricable, sa famille et lui ne semblant pas prendre la mesure de la situation, dans un aveuglement assez généralisé. Heureusement pour D., après le règlement de la succession de la ferme il y a un an, il ne s’occupe plus de la ferme, a trouvé un emploi et, me dit-on, ne boit plus. Il a par ailleurs retrouvé un certain punch qu’il avait complètement perdu. Comme quoi, des événements, des changements, des ruptures, même non traumatisantes, peuvent amener à boire et d’autres à s’en sortir.

11 octobre 2009

Programme environnement du ministre Cornus (rediffusion)

Entre décembre 2006 et mars 2007, j’avais répondu par jeu à un certain Ar valafenn qui voulait, si mes souvenirs sont bons, être président à compter de 2012. J’avais donc rédigé ces quelques lignes esquissant un programme pour un ministre de l’environnement. Depuis, il faut bien dire que ça a bougé notamment avec le « Grenelle de l’environnement ». Tout cela reste notoirement insuffisant et mes « propositions » restent largement d’actualité. Au fait, on remarquera que sans le dire, j’avais déjà inventé la taxe carbone, et d’autres taxes environnementales.

1) Politique énergétique

L’énergie nucléaire, dont on ne peut se passer à court, voire à moyen terme en attendant de développer des énergies alternatives dites « renouvelables » sera maintenue. En revanche, un vaste débat sera organisé dans le pays pour organiser une vraie et totale transparence sur la pollution qu’elle induit et sur l’ensemble des risques supposés ou réels.

Afin d’organiser l’autonomie énergétique de la France et de l’Europe, un grand service public sera constitué ou reconstitué afin que chaque citoyen puisse bénéficier des mêmes services, de la même qualité de service et du même prix, et ce sans contribuer à l’enrichissement d’actionnaires.

L’État devra investir massivement pour :

  • sécuriser les installations nucléaires actuelles ;

  • valoriser 100 % les biogaz des décharges et stations d’épuration ;

  • favoriser la recherche et le développement des énergies alternatives (éolien, solaire, hydraulique, etc.) et ce dans le strict respect des milieux naturels et du bon fonctionnement des écosystèmes ;

  • dans un terme de 10 ans, l’énergie nucléaire devra représenter moins de 50 % de l’électricité produite (80 % aujourd’hui) ;

  • renforcer la recherche sur les centrales à fusion nucléaire.

Par ailleurs, l’État developpera de façon considérable les économies d’énergie. A cette fin, les axes suivants seront privilégiés :

  • une grande campagne de sensibilisation pour réaliser des économies d’énergie (par exemple, utilisation d’ampoules électriques basse consommation, vie domestique, etc) ;

  • obliger les constructeurs d’appareils électriques à supprimer les veilles ou à défaut dûment justifié, à utiliser des veilles peu gourmandes en énergie ;

  • établir rapidement des normes extrêmement sévères sur la consommation des appareils électriques ou thermiques, l’isolation des logements, y compris les HLM ;

  • interdire la plupart des enseignes lumineuses inutiles ou publicitaires ;

  • supprimer ou diviser par deux l’importance de l’éclairage public en ville ou à la campagne et prévoir systématiquement une période d’extinction totale entre minuit et 5 heures du matin ;

  • offrir des avantages fiscaux très significatif aux produits et aux constructions qui seront les plus vertueux (qui feront beaucoup plus que respecter les normes déjà très sévères) en terme d’isolation ou de consommation énergétique (sachant que ceux qui ne respecteront pas les normes seront interdits) ;

  • l’État, ses établissements publics et les collectivités territoriales devront mettre aux normes leurs bâtiments et l’ensemble de leurs appareils dans un délai maximum de 10 ans (au-delà de ce délai, aucune dérogation ne sera accordée).

2) Politique des transports

Les transports sont responsables pour une part importante de la pollution atmosphérique. Toutefois, ils ne sont loin de représenter la seule source de pollution en milieu urbain ; il faut aussi rappeler la pollution liée aux chauffages domestiques et celle liée à l’industrie, entre autres.

Certaines mesures doivent être néanmoins prises de toute urgence :

  • développer des transports en commun de qualité dans des services publics de qualité, créer et densifier les réseaux existants ;

  • créer de nouvelles lignes de chemin de fer (dont TGV et/ou trains pendulaires), notamment entre Le Mans et la Bretagne, entre Tours et le sud-ouest et surtout développer des lignes transversales qui évitent Paris ;

  • d’une manière générale, faire en sorte que les transports en commun soient beaucoup moins onéreux que les transports en véhicules personnels ;

  • développer des transports urbains conviviaux, développer considérablement des plateformes efficaces pour les transferts voitures/train, voitures/transports urbains ;

  • mieux desservir les petites localités, ne pas chercher à rentabiliser certaines destinations ;

  • dans l’administration (s.l.), diviser par quatre le nombre de réunions à l’extérieur, encourager la vidéoconférence ; d’une manière générale, mieux organiser les déplacements professionnels

  • favoriser les déplacements à pied et à vélo (notamment en ville) moyennant des vrais aménagements spéciaux.

Pour les transports de marchandises :

  • créer des plateformes multimodales de transit entre les transports routiers, ferroviaires, maritime, fluvial, aérien ;

  • mettre enfin en place le ferroutage

  • développer des canaux de navigation respectueux des milieux naturels (s’inspirer d’expériences menées aux Pays-Bas notamment) ;

  • taxer le gazole au même tarif pour le transport routier que pour les véhicules personnels, puis au même tarif que l’essence sans plomb et utiliser le produit de cette taxation pour le développement de transports alternatifs ;

  • à terme, supprimer tous les péages autoroutiers (qui sont une atteinte grave à la liberté de circuler et une régression à caractère médiéval (péage et octroi)) ; d’ici là, renationaliser les sociétés d’autoroute et faire payer des redevances de péage à la hauteur des dégradations occasionnées, c’est-à-dire globalement, diviser par deux les redevances pour les véhicules légers et doubler ceux des poids lourds ; utiliser les redevances perçues, non pas pour rémunérer les actionnaires, mais pour développer les transports alternatifs ;

  • interdire tout transport par poids lourds qui atteignent ou dépassent 500 km ;

  • taxer le kérosène des avions au même tarif que les autres carburants (actuellement, un régime de détaxation quasi complète existe au niveau mondial).

Pour tous les types de transports :

  • instaurer immédiatement des normes très rigoureuses et volontaristes sur les rejets polluants et la consommation des moteurs à explosion et développer des carburants plus « propres » ;

  • renforcer de façon considérable la recherche appliquée pour réaliser des moteurs moins polluants et développer de nouvelles technologies (moteurs hybrides, piles à combustible, cellules photovoltaïques) ;

  • réserver les « biocarburants » (à base d’huile végétale, d’alcools) aux seuls usages agricoles dans la mesure où ces derniers n’ont pas fait l’objet d’un réel bilan environnemental (pollution d’origine agricole induite par exemple) et dans la mesure où la production s’avèrera toujours insuffisante par rapport aux besoins ;

  • limiter la puissance des moteurs des voitures familiales à 150 ch ; interdire les autres.

3) Politique de l’eau

Actuellement, la qualité des eaux souterraines ou de surface en France est globalement désastreuse.

Depuis quelques années, les installations industrielles ont fait de gros progrès et polluent globalement beaucoup moins qu’avant, bien qu’il y ait çà et là encore des points noirs à maîtriser.

En ce qui concerne les eaux usées domestiques, les choses s’améliorent aussi. Toutefois, les stations d’épuration sont encore souvent mal dimensionnées, pas assez performantes ou ne traitent pas tous les polluants. Il reste encore de très gros efforts à faire. Des normes beaucoup plus rigoureuses devraient être prises et s’il le faut, des mesures autoritaires pour obliger les élus récalcitrants à faire des efforts (sachant que des systèmes de financements à caractère solidaires existent et qu’ils devraient être notoirement renforcés).

Et puis il y a la pollution d’origine agricole, directe ou le plus souvent diffuse, qui représente un grave problème qui n’est malheureusement pas prêt d’être résolu. La problématique « nitrates » est un petit peu l’arbre qui cache la forêt. La norme de potabilité veut que l’on ne dépasse pas 50 mg/l de nitrates (valeur guide européenne fixée à 20 mg/l), valeur allègrement dépassée dans certaines communes bretonnes (entre autres), même si la situation tend à se normaliser quelque peu. Mais pour le bon fonctionnement des écosystèmes de rivière, la valeur ne devrait guère dépasser 2 mg/l toute l’année. On est loin du compte presque partout. En effet, rares sont les cours d’eau qui offrent une telle qualité. Je précise que l’agriculture n’est pas la seule à produire des nitrates, mais qu’elle y contribue largement. Il y a aussi les autres nutriments, en particulier le phosphore dissous assimilable (orthophosphates) : environ un tiers est d’origine agricole et cette proportion tend à augmenter. Ces phosphates représentent un grave problème, car en eaux douces, c’est un facteur limitant dans les cycles biogéochimiques. Lorsqu’ils sont présents (il en faut très peu), et pourvu qu’il y ait suffisamment d’autres éléments nutritifs (ce qui est presque toujours le cas), on peut observer les phénomènes de dérèglements trophiques, que certains, très nombreux, appellent à tort, eutrophisation. Nous préfèrerons parler de phénomène de dystrophie par excès (là aussi, il y a des confusions qui règnent sur ce terme) ou d’hypertrophie (ou hypereutrophie) ou carrément de pollution. Un autre élément azoté peut également provoquer de graves problèmes, c’est l’ammoniaque (composés à base d’ion ammonium NH4+, à ne pas confondre avec l’ammoniac NH3 qui est un gaz), or en n’entend jamais parler dans les médias. Enfin, il y a le problème des pesticides que l’on retrouve presque partout. La plupart du temps, ils ne dépassent pas les normes de potabilité, mais comme il en existe des dizaines (au moins), on ne sait pas quels peuvent être leurs effets cumulatifs (peut-être démultipliés ?). Sont-ils à l’origine de certains cancers ou autres maladies. Pour l’instant, nous n’en savons pas grand chose…

Ceci étant dit, je propose :

  • une mutation totale de l’agriculture actuelle vers l’agriculture biologique sur 10 années ; une refonte totale des aides européennes et nationales afin d’aider mieux les petits exploitants et moins (voire pas du tout) les gros ; orienter immédiatement ces aides vers les bonnes pratiques et progressivement, exclusivement vers le « bio » ;

  • actuellement, l’agriculture est la plus grande consommatrice nette d’eau et elle ne paie pour ainsi dire aucune redevance aux agences de l’eau ; il conviendra donc, contrairement à ce que ne s’apprête pas l’actuelle loi sur l’eau qui arrive en seconde lecture à l’assemblée nationale ce lundi 11 décembre 2007 à 21h30, de taxer les prélèvements d’eau et les pollutions induites par les engrais organiques ou minéraux ;

  • à encourager, y compris par des mesures coercitives, aux bonnes pratiques agricoles, à commencer par respecter les règlementations en vigueur, puis évoluer rapidement vers des normes plus sévères ;

N.B. : je ne veux pas stigmatiser les agriculteurs dont la situation de certains est parfois délicate sur le plan économique, mais force est de constater que les responsables agricoles (syndicats dominants notamment) s’étaient engagés depuis de nombreuses années à faire des efforts pour moins polluer en échange de non taxation, et on constate qu’aucune amélioration ne s’est produite dans le même temps. C’est pourquoi, il est nécessaire d’aider les plus nécessiteux et ceux qui le méritent vraiment. Les redevances supplémentaires perçues par les agences de l’eau serviront à cela, même si d’autres mesures financières seront nécessaires. Il conviendra également de réformer en profondeur le statut, le fonctionnement et les missions des chambres d’agriculture, actuellement omniscientes, omnipotentes et totalement inféodées au syndicat dominant. Il conviendra par ailleurs de revoir profondément le fonctionnement des établissements agroalimentaires (ou grossistes) qui sont parfois en partie à l’origine de la ruine de certains agriculteurs ou de certaines filières. Enfin, une réforme pour une fiscalité plus juste dans le domaine agricole sera nécessaire.

Actuellement, environ 60 % de la distribution de l’eau potable est assurée par des entreprises privées qui rémunèrent grassement leurs actionnaires en faisant payer le prix fort (quand ce ne sont pas des malversations pures et simples) aux consommateurs et/ou aux communes. Je veux parler des ex Compagnie générale des eaux et Lyonnaise des eaux qui ne se font pas concurrence, mais pratiquent l’entente pour se partager le gâteau, tout en pratiquant des tarifs hyper-juteux. Le reste du marché de l’eau est encore heureusement assuré par des régies municipales ou de syndicats intercommunaux. Il conviendra donc de créer un établissement public (Eaux de France par exemple) pour la distribution de l’eau et pour la dépollution des eaux usées et qui apportera son soutien technique et scientifique aux régies des collectivités, mutualisera les coûts pour la modernisation des installations. Dans le même temps, les services actuellement confiés au privé seront remis dans le service public dès que les concessions arriveront à échéance.

La lutte contre les inondations devra être une priorité. Des règlements plus stricts devront être établis dans les plans d’urbanisme.

Afin de faire appliquer les durcissements de la réglementation que je propose, il sera nécessaire de renforcer l’actuelle police des eaux, et de créer des services uniques au sein de chaque département.

Une politique d’abord contractuelle telle qu’elle se dessine dans les actuels SAGE (Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux) sera systématisée. Si les résultats d’une telle politique sont jugés insuffisants, ces SAGE devront être renforcés.

Une vraie politique de reconquête des bassins versants, des cours d’eau et des zones humides devra enfin être mise en œuvre. En plus des améliorations en terme de biodiversité, cette reconquête assurera un meilleur fonctionnement écologique et biogéochimique des hydrosystèmes (incl. écosystèmes) ; elle permettra en même temps de lutter plus efficacement contre les inondations (phénomènes de rétention des eaux au sein des zones humides, d’étalement des crues ou d’éponge au sein des systèmes à caractère tourbeux) et d’améliorer la qualité des eaux transitant dans les cours d’eau (filtration, rétention, recyclage des nutriments, lutte contre l’érosion, etc.) notamment par le développement de ripisylves ou autres hautes végétations herbacées à caractère naturel. Ce dernier point méritera, un jour, un développement dans une note particulière.

4) Politique des milieux naturels

La politique des milieux naturels doit tout d’abord s’appuyer sur la réalisation d’un état des lieux précis, ce qui n’a scandaleusement jamais été fait correctement en France, même dans le cadre de l’application de la directive européenne « Habitats-Faune-Flore » de 1992. Cet état des lieux devra commencer le plus tôt possible, avec une cartographie globale de la végétation de la France à l’échelle du 1/25 000. Suivront la mise en œuvre d’inventaires pour l’ensemble des compartiments biologiques. Afin de cadrer cette démarche, le Muséum national d'histoire naturelle devra faire l’objet d’une profonde réforme qui se traduira notamment par la mise en place de cadres et de personnels réellement compétents et spécialistes dans tous les domaines concernés. Cette réforme devra être terminée au plus tard dans 3 ans et la première phase de cartographie et d’inventaires globaux devra être achevée pour 2012.

Toujours par rapport à la directive « Habitats-Faune-Flore », l’État reprendra l’ensemble des sites d’intérêt communautaire proposés en les élargissant et en désignera de nouveaux, afin que les arguments scientifiques en terme de conservation puissent enfin l’emporter. Des désignations autoritaires seront à prévoir et les mesures de gestion conservatoire, parfois coercitives seront imposées si la contractualisation est insuffisante ou inefficace.

La loi littorale sera réformée et renforcée. Des cartographies précises définiront d’un point de vue strictement scientifique les différentes zones à protéger. Ce zonage s’imposera à toutes les collectivités. Le Conservatoire du littoral sera réformé. Il prendra en charge l’acquisition de l’ensemble des milieux naturels ; à ce titre, il se substituera aux conseils généraux (espaces naturels sensibles) et aux Conservatoires régionaux d’espaces naturels. Les personnels de ces derniers seront intégrés dans la nouvelle structure (qui sera en grande partie décentralisée). La politique d’acquisition foncière ne devra se faire que sur des critères environnementaux scientifiquement avérés.

La loi sur la protection de la nature sera révisée, clarifiée et renforcée. Les listes de protection faunistiques et floristiques seront revues sur la base des nouveaux inventaires et ces protections prendront un caractère obligatoire absolu. Des listes d’habitats naturels strictement protégés seront également établies. Les études d’impacts seront conduites par des bureaux d’études agréés et contrôlés par une instance dirigée par l’État et des scientifiques dans les diverses spécialités. Les mesures compensatoires vis-à-vis des dommages causés aux milieux naturels ne pourront désormais concerner que des actions de conservation ou de gestion des milieux naturels. Tout nouveau projet, quel que soit son montant (y compris un simple permis de construire pour un particulier) devra faire l’objet d’une étude d’incidence et d’inventaires précis.

Les documents d’urbanisme devront prendre en compte les milieux naturels de façon accrue et l’État devra prendre toutes les mesures qui s’imposent en terme de contrôle.

Un nouveau réseau de réserves naturelles et de parcs nationaux sera créé. Ils devront permettre une conservation efficace et durable des milieux naturels.

L’Office national des forêts sera refondé. Il n’aura plus pour première vocation de produire du bois et de le vendre, mais de protéger les forêts. Il visera à mettre la moitié des surfaces des forêts domaniales et communales en réserve biologique intégrale.

De nouvelles mesures sur la chasse seront prises afin de faire enfin appliquer les textes existants en tout point du territoire. Si besoin, des mesures autoritaires devront être prises. De nouveaux partenariats seront noués entre l’État et ses représentants, les collectivités et le monde de la chasse afin de viser, notamment à réguler certaines populations d’espèces de la faune sauvage, notamment celles qui témoignent de déséquilibres biologiques et écosystémiques. D’autres règles plus strictes seront prises dans l’organisation de la chasse et dans les introductions de gibiers.

Le monde de la pêche en eau douce sera également réformé. En particulier, les empoissonnements devront suivre des recommandations strictes.

Enfin, l’administration du ministère de l’environnement et de ses services déconcentrés sera réformée. On veillera notamment à ce que les personnels qui occupent des postes spécialisés soient réellement compétents dans leur domaine.

28 septembre 2009

Un amour né il y a quatre ans

Il y a quatre ans, j’étais en plein doute. Après avoir fait la rencontre virtuelle de S. vers le 20 septembre 2005, j’étais probablement tombé sous son charme, mais tout cela ne restait que des apparences et d’énormes difficultés demeuraient. D’abord, j’étais encore accroché à de « vieilles » connaissances, elles aussi virtuelles. J’étais encore perturbé par certains faits pas très anciens, je n’étais pas sûr de moi. Je poursuivais donc des relations, surtout écrites, avec des correspondants plus ou moins fumeux.

Puis, petit à petit, les choses ce sont précisées, S. et moi avons appris à nous connaître dans d’incroyables détails (l’écrit permettant, habitude aidant, des audaces incroyables par rapport à des choses très privées ou intimes, même si cette approche reste très insuffisante). S. avait annoncé presque dès le début de nos dialogues, l’impossibilité de quitter la Bretagne, ce qui, il est vrai m’avait conduit à la prudence (de mon côté, je me voyais mal quitter mon boulot, sachant que j’aurais un mal fou à retrouver une place équivalente en Bretagne). Mais petit à petit, cette « nécessité » de rester en Bretagne se fit de moins en moins impérative, jusqu’au jour où il fut décider de nous rencontrer pour de bon.

Je ne vais pas, pour la 36ème fois, faire le récit de notre rencontre, mais modestement témoigner du mystère de notre amour.

Je ne reviens pas non plus sur les circonstances hautement improbables de notre rencontre virtuelle dans l’ancien logis karagarien. A se demander si c’est bien réel, d’autant que cela paraît déjà si loin.

Encore à l’heure actuelle, nous nous interrogeons tous les jours sur le côté magique de notre amour, sur la compréhension qui nous unit, sur le fait que nous sommes si proches, si indispensables l’un envers l’autre. Comment un vieux solitaire comme moi a pu ressentir à ce point le besoin de l’autre, de s’en émouvoir ? Comment ai-je pu, avec cette sérénité à peine imaginable, rechercher à ce point la compagnie de S. ? Je ne cherche même pas à comprendre, c’est tellement bien de partager des tas de trucs, d’aimer, de se sentir aimé, sans se poser de question, en toute quiétude. Libre de penser ce qu’on veut, de dire ce qu’on veut, sans reproche. Pas de jugement, juste des remarques judicieuses qui font progresser le coup d’après. Un haut sens de l’écoute, une grande attention, une intelligence, une générosité.

S. et moi connaissons assez bien nos défauts respectifs (dont la plupart avaient été mis sur la table sans concession dès nos premiers dialogues virtuels), mais cela ne nous inquiète pas outre mesure, nous faisons avec. Je crois même qu’on s’améliore, surtout elle, sauf son sens non inné et jamais acquis de l’orientation !

S. me disais à nouveau l’autre jour qu’avant de me connaître, il lui arrivait souvent de pleurer avant de s’endormir, frustrée qu’elle était de ne pas rencontrer ni susciter l’amour et tant elle ressentait ce besoin de donner et recevoir l’amour, d’être accueillie dans des bras bienveillants. Et quel bonheur c’est aujourd’hui de m’acquitter de cette tâche.

Voilà dit, bien maladroitement et incomplètement, en quelques mots, les choses inexprimables de notre amour. Rien de particulièrement spectaculaire ou de spécialement inédit. Juste une évidence pour nous. Et pour paraphraser un slogan célèbre, une force tranquille.

3 octobre 2009

Miracle au pays des boîtes vivantes claquantes

Si nous nous sommes tus ces derniers jours, c'est que notre connexion internet était en train de mourir. La mort cérébrale a été prononcée avant-hier, pourtant le diagnostic de mercredi à l’hôpital des boîtes vivantes était sans appel, elle est en pleine santé. Ce matin, après le lever fromfromien, on constata, en plus de l’encéphalogramme plat, la mort cardiaque de la boîte. Le nez fin de Docteur Cornus détecta une odeur de brûlé en provenance de la protubérance du cordon ombilical électrique. Un appel aux urgences des boîtes subclaquantes nous a permis de récupérer en vitesse un cordon de substitution.

Sans l’intuition et la finesse d’esprit du couple fromfromocornusien, on serait encore en train de ramer parmi les boîtes mortes.

25 novembre 2012

L'affaire du broc d'eau

Je disais ici il y a quelques temps qu’un jour j’avais envoyé le contenu plein d’eau à la figure de mon père, mais sans avoir donné les détails de l’affaire. J’y reviens donc à la demande de Lancelot.

Tout d’abord, je dois faire un petit retour en arrière pour mettre les choses en perspective. Que l’on n’aille pas croire que je n’aime pas mon père ni que je n’aie aucun respect pour lui. Entre nous deux, c’est un peu compliqué.

Quand j’étais enfant, il m’arrivait de faire des bêtises. Pour être honnête, ces bêtises n’avaient vraiment rien de grave, et même sans doute beaucoup moins fréquentes et beaucoup moins importantes que la moyenne de celles des gamins de mon âge à l’époque. J’étais un enfant sage, calme et timide, et à la maison, il n’y avait en général aucun autre enfant avec qui j’aurais pu éventuellement interagir ou qui aurait stimulé l’émergence de bêtises. Mon père n’était pas toutefois quelqu’un à se laisser emmerder, et si problème il y avait, il y avait sanction : par les vives réprimandes d’abord, par les gifles ensuite (par deux fois, mes lèvres ont amorti sa montre, ce qu’il a regretté immédiatement), par des coups de ceinturon (rarement, il est vrai, mais donnés avec une rage certaine) et plus rarement encore, des coups donnés avec des objets divers (dont une fois une grande pompe à vélo qui a rendu l’âme à l’occasion). Je précise tout de suite qu’en dehors de la lèvre ouverte malencontreusement par deux fois, je n’ai jamais été blessé et je ne considère pas avoir été un enfant battu. Il devait y avoir dans ma personnalité, dans mon attitude de l’époque un quelque chose qui énervait particulièrement mon père qui était peut-être aussi excédé parfois par d’autres éléments (son ulcère à l’estomac, le travail…). Mais le résultat était là : j’avais peur de mon père et je n’ai pas toujours compris le niveau de la sanction, qui ne devait pas toujours être très bien proportionné vis-à-vis de l’importance de la faute.

Plus tard à l’adolescence, avec l’échec scolaire, j’ai ressenti, très probablement à tort, une forme de brimade, lorsque mes parents, mon père en tête, ont décidé de me priver de télévision le soir (on me l’accordait davantage auparavant) et ce jusqu’à un âge assez avancé. J’étais censé faire mes devoirs et réviser mes leçons pendant ce temps là, ce que je faisais en bonne partie d’ailleurs, mais avec une efficacité proche de zéro (je parle de mes premières années de 4e et de 1ère) : d’une part, j’avais décroché sur plusieurs matières et je n’ai pas eu l’aide dont j’aurais eu besoin au moment le plus opportun et d’autre part, il ne servait à rien de s’obstiner des heures sur des choses où le déclic ne pouvait pas venir.

Je le répète, j’étais timide et sans doute aussi peureux. D’ailleurs, devrais-je parler au passé à ce sujet ? Je fais mine de ne plus l’être. Disons, que je sais sans doute mieux le cacher et que j’ai fini par connaître instinctivement quelques artifices pour donner, en partie, le change.

Mon père a toujours des accès de colère, s’emporte, dit des choses abominables, le plus souvent sur des choses assez dérisoires. C’est quelqu’un d’extrêmement têtu, tenace, coriace, qui ne tolère pas beaucoup qu’on remette en cause ses certitudes. Je suis sans doute pareil, pour ne pas dire bien pire, car outre l’héritage paternel, j’ai sans doute l’atavisme que m’a transmis mon grand-père maternel. Toutefois, mon père ne m’impressionne plus du tout depuis un bon moment, ce qui ne nous empêche pas de nous engueuler cordialement. C’est peut-être aussi un sport familial qui a beaucoup impressionné Fromfrom quand elle en a été témoin les premières fois, puisque cela l’a mise très mal à l’aise et en larmes. Un malaise fromfromien qui faisait écho à ce qui se passait avec son père et qui n’avait pas les mêmes conséquences. Car oui, chez Cornus père et fils, les engueulades ne durent pas longtemps et tout rentre rapidement dans l’ordre, comme s’il ne s’était rien passé (Fromfrom est toujours étonnée de cette capacité particulière qui est en réalité une règle immuable de fonctionnement).

J’en viens à présent à l’objet premier de la note : le broc d’eau. Cela se passait au printemps ou en été, très probablement en 1996 ou en 1997. Un dimanche en fin de matinée, j’étais parti chercher ma grand-tante qui habitait encore sa maison de La Cel*le-en-Mor*van. Ma mère et mon cousin J.-L. m’accompagnaient. En repartant de chez ma grand-tante, qui habitait le long d’une route avec une circulation relativement importante, j’ai démarré devant une voiture que j’avais jugée comme étant loin derrière, alors même que la vitesse était limitée à cet endroit. Et du fait de la vitesse probablement excessive de la voiture en question, elle s’était retrouvée assez vite derrière nous. Il ne s’était rigoureusement rien passé (pas de queue de poisson, pas de coup de frein intempestif, pas de mise en danger, rien, rien du tout), mais ma mère qui se situait à l’arrière de la voiture, avait trouvé le moyen de faire un commentaire désagréable et largement erroné sur ma façon de conduire. Arrivés à la maison, elle a répété l’affaire à mon père et mon cousin n’avait pas cru bon de dire ce qu’il en pensait, mais son silence devait valoir approbation des propos de ma mère. Bien sûr, je m’étais défendu et j’avais dû rabaisser largement les propos et les capacités de ma mère. Et un peu plus tard au cours du repas, mon père a remis le couvert sur le sujet (alors qu’il n’avait pas été témoin et prenant sans doute la défense de ma mère). Une chose complètement disproportionnée sur un non événement. Une situation complètement surréaliste, alors que mon père continuait à me mettre en défaut de façon complètement injuste et ridicule. N’y tenant plus, je me suis levé, et probablement en hurlant de rage, je lui ai envoyé le contenu complet du broc d’eau à la figure, puis je suis sorti dehors puis je me suis réfugié dans la pièce du haut de l’autre bâtiment.

Après cela, que s’est-il passé ? Eh bien rien ou presque. Ma mère est venue toute penaude me demander de revenir manger le fromage ou le dessert. Je ne me suis pas excusé (ah ça, non !) et mon père n’a rien dit (rien de rien). Il a dû comprendre qu’il (et ma mère) étaient allés trop loin. Et l’affaire a été oubliée très rapidement.

Mon père n’est pourtant pas du genre à se laisser prendre une puce sur le nez, ni à se faire ridiculiser impunément. Il n’est pas du genre à se lier d’amitié avec le premier inconnu venu. Faut-il rappeler le « round » d’observation glacial qu’il avait réservé à Fromfrom quand ils se sont rencontrés pour la première fois ? Cela n’avait pas duré longtemps (sans doute pas plus de 24 heures), mais Fromfrom en a encore le souvenir. Et depuis, ils ne cessent de se dire de vaches amabilités, et lui a gagné le surnom de « joli papa ». Cela me fait penser qu’il faudra qu’à l’occasion, je lui demande s’il se souvient de cet épisode du broc d’eau.

Dois-je considérer que psychanalytiquement parlant, cet événement a marqué une certaine forme d’émancipation vis-à-vis de mon père ? Eh bien, je n’en ai rien à faire. Ce n’était pas la première, ni la dernière. J’aime mon père et il me le rend bien.

 

Complément rédigé le 25 novembre à 10 heures

Ma mère aussi m’a giflé nombre de fois, mais je ne la craignais pas. Et cela ne m’a pas empêché aussi d’entretenir de grandes complicités avec mon père quand l’atmosphère se détendait. Je précise a contrario que par peur de mon père, il m’est arrivé, quand cela allait mal à l’école, de le cacher, de dissimuler mes mauvaises notes (phénomène qui m’a entraîné assez loin dans le silence, voire dans le mensonge, souvent par omission). Le tout n’avait guère arrangé ma situation. Et cela a duré. Même en classe de 1ère ou en terminale, il m’est arrivé de cacher des notes peu flamboyantes ou d’en retarder l’annonce pour l’associer à une note plus valorisante dans la même matière ou dans une autre. Après, j’ai évolué.

Dois-je préciser que mes parents, et singulièrement mon père ont toujours voulu que je fasse des études les plus poussées possibles. Mon père n’aurait pas accepté que je fasse le même métier que lui (tourneur sur métaux dans l’industrie métallurgique) ou un quelconque métier manuel peu qualifié. Quelque part, il avait placé énormément d’espoirs en moi. Il espérait que j’aille loin dans les études, que j’agisse d’une certaine manière par procuration, car lui n’avait pas su, pas pu, faire des études très importantes (même s’il faut préciser que l’apprentissage qu’il a suivi était d’un très grand niveau à l’époque, par exemple en trigonométrie). Même si mes parents auraient sans doute préféré que je fasse un métier plus rémunérateur, ils sont, j’en suis sûr, très fiers de ce que je suis devenu dans l’ensemble.

26 mai 2021

Brèves cornusiennes du mercredi 26 mai 2021

Fin février, nous nous faisions vacciner chez notre médecin à l’AstraZeneca-Oxford (voir ici). Se faire vacciner aussi tôt, selon les procédures officielles, était assez inespéré. Le vaccin était alors réservé au moins de 65 ans et au plus de 50 ans avec cas de morbidité (admirons cette appellation !). Et puis une semaine ou deux après, il ne fallait plus le donner aux jeunes de moins de 55 ans ! Je passe sur les polémiques excessives… car sans nier les soucis de thromboses graves mortelles, dont la probabilité de survenance semble être entre 1 cas sur 160 000 et 1 sur 600 000, soit extrêmement faible. A noter que les vaccins à ARN messager ne sont pas sans effets secondaires graves voire mortels, même si les cas sont extrêmement faibles. Oui, ce n’est pas de la flotte !

Au bout de quelques semaines, notre médecin nous prévient que nous ne pourrions pas avoir notre seconde dose d’AstraZeneca-Oxford, bien qu’ayant eu la première. Nous cherchons donc à prendre un rendez-vous, comme convenu pour le 21 mai (12 semaines après la première injection) au centre de Vaccination d’H. pour avoir une dose de Pfizer BioNTech ou Moderna. Hélas, les sites de réservation ne prévoient pas notre cas, au téléphone non plus, à la mairie non plus. On doit nous rappeler depuis plus d’un mois… et finalement ce n’est aujourd’hui que Fromfrom a été rappelée ! Seulement, prévoyant de venir à A., nous avions finalement trouvé un rendez-vous au centre de vaccination via Doctolib où absolument tous les cas de figure étaient prévus ! Bref, un mauvais point pour H., ce qui n’empêche pas notre maire arriviste aux dents longues de se vanter d’avoir le meilleur centre de vaccination de France et d’en discuter avec Macaron. A A., dans la campagne profonde, on ne dit rien et pourtant, c’est très bien. Nous y sommes allés hier matin, et comme la fois précédente, je subis quelques effets secondaires depuis hier soir (courbatures, tête lourde…), mais rien de grave, je pense que cela sera réglé demain. Fromfrom a moins de désagréments cette fois aussi.

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