Je suis pour, mais je ne le dirai pas
Début septembre, nous avons été sollicités pour donner un avis à une vaste structure intercommunale sur les effets que produirait sur les arbres une inondation artificielle (bassin d’expansion de crue) dans une forêt déjà pas très sèche. En effet, le gestionnaire de la forêt de l’État (O-haine-effe) considère, dans une position strictement dogmatique et simpliste que cela aurait de toute manière des effets dévastateurs. J’ai donc formulé un avis sur la base de l’étude hydraulique et j’ai conclu que les arbres ne craignaient rien si l’inondation avait lieu en hiver selon les modalités décrites par l’étude, mais que si la crue avait lieu au printemps ou en été, on ne pouvait pas se prononcer sans investigations complémentaires. La structure intercommunale a conclu maladroitement, face à certains services de l’État et à l’O-haine-effe que nous soutenions le projet et ces éléments ont été repris par la presse. Et le directeur de l’O-haine-effe, de m’interpeler vendredi dans une réunion, vis-à-vis d’un article paru dans un journal local, alors que je n’avais pas encore pris connaissance de l’article en question. J’appelle cela être le dindon de la farce, vu qu’en ce qui me concerne, je n’avais fourni qu’un avis strictement scientifique, ce qui n’a rien à voir avec le fit d’être favorable ou non à ce projet. J’ai donc dû le dire haut et fort à la structure intercommunale, mais également aux représentants des associations environnementales et de riverains qui soutiennent le projet.
Il se trouve, que ces associations m’avaient invité (avec d’autres personnes) hier en soirée pour une conférence-débat. L’exercice a duré près de deux heures et demi et, à ma grande surprise, il y avait foule : une bonne centaine de personnes dans la salle des fêtes d’une petite commune rurale. J’ai rappelé mon positionnement strictement scientifique. Je n’ai pas dit qu’à certains égards, je suis plutôt favorable au projet, parce qu’il y a un évident intérêt public, parce que cela pourrait même avoir un intérêt écologique et parce que je me moque de la gêne occasionnée dans la gestion sylvicole, même si je pense que les mortalités d’arbres seront faibles, même si la crue a lieu en période de végétation. Les élus étaient eux aussi très nombreux et tous largement favorables au projet. Dans le public, il y a toujours des troublions qui racontent des bêtises (il y en a d’ailleurs eu un de gratiné), mais dans l’ensemble, les débats ont été de qualité, y compris un naturaliste qui est contre ce projet, y compris nombre d’élus qui se préoccupent aussi d’écologie et pas seulement de soutenir les riverains en les caressant dans le sens du poil.
A la fin de la conférence, je me suis fait interpeler par une dame, qui m’a demandé si j’étais le mari de Fromfrom. C’était bien la première fois que l’on me reconnaissait via mon épouse et je dois dire que cela m’a fait plaisir. En fait, il s’agissait d’une ancienne collègue de Fromfrom lorsqu’elle travaillait dans une autre école en 2007-2008 et qui est actuellement à la retraite.