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Cornus rex-populi
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25 mars 2009

Le Cépiau (13 et fin)

Je publie ce treizième épisode puisqu’il était écrit, mais je ne suis pas du tout satisfait de la tournure prise, de la qualité et de l’intérêt. Par conséquent, j’ai écourté le texte pour en finir.

Comme convenu la veille, Robert attendait, avant même la pique du jour, dans une sommière du bois de la Coiffe. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit monter, non pas un, mais deux hommes dans la voiture.

- Mais, qui…

- Salut Robert !

Robert n’en croyait pas ses yeux. Était monté à l’avant de la voiture une forme de réincarnation de son ami, mais hirsute au possible et accoutré comme un peyant*. Robert en resta coi.

- Robert, y’o bien moué, le Cépiau.

- Mais d’où c’est donc que tu sors ? Tu es mort !

- Eh bien oui, Maurice en a pété à la renverse* lui aussi.

- C’est bien le moins que l’on puisse dire, s’exclama Maurice, il a failli m’étrangler pour de bon !

- Mais vous allez m’expliquer, s’énerva Robert.

- Ne t’inquiète pas Robert, dit Maurice. On va tout t’expliquer. Mais ne reste pas là, Robert, il ne faudrait pas qu’on nous repère. On fêtera nos retrouvailles plus tard.

Sur ce, la voiture s’élança pour regagner A.

Après un bon bain et après avoir revêtu des habits propres que Maurice lui avait apporté (Robert était trop grand), le Cépiau descendit dans le séjour de la maison de Robert où Yves attendait aussi.

- Eh bien, Messieurs, dit Robert d’un ton solennel, pour fêter la renaissance du Cépiau, nous allons boire cette petite bouteille de Chambertin-Charme 1947 !

- Un moment, Messieurs, coupa le Cépiau, je n’ai jamais été mort. Je boirai volontiers un verre de sommet de l’art vigneron, mais n’oublions pas que dans cette affaire, mon frère Pierre, lui a bel et bien été assassiné.

- Bien sûr dit Robert, et c’est la raison pour laquelle Yves nous a rejoint. Je crois que tu ne le connais pas, Cépiau.

- Non, pas que je sache. Et qui êtes-vous ?

- Je suis un ami de Robert et accessoirement, commissaire de police de cette bonne et vieille ville.

Tout le monde se salua et on trinqua en se jurant de mettre l’assassin sous les verrous dans les plus brefs délais.

- Bon, et maintenant fit Robert, dîtes-nous ce que vous avez vu ou entendu chez le curé ?

- Eh bien, dit Maurice, nous sommes passés par la remise sur le côté de la cure. Et devinez ce que nous avons trouvé là-bas dedans ?

- Je n’en sais rien, dit Robert.

- De la taupicine, essaya Yves.

- Ah, je vois que Monsieur a de l’idée fit le Cépiau. Non, on a trouvé un manuel de toxicologie appliquée.

- Je vois, dit Yves, et la taupicine, il a dû s’en débarrasser. Je suis à présent persuadé que c’est lui le meurtrier de votre frère.

- C’est vrai, répondit le Cépiau, que ce pauvre type ne m’a jamais été sympathique, mais de là à en faire le meurtrier…

- Mais c’est peut-être que vous n’êtes pas au courant. Si je me souviens bien, la mère Vieillard a dit à Robert et Maurice que le soir où votre frère Pierre est arrivé, vous a vu en compagnie du curé, ce qui n’avait pas été sans étonné la mère Vieillard, tant la chose lui avait paru curieuse.

- Et moi, dit Maurice, je crois avoir dit à la mère Vieillard : « on ne croirait pas le même homme » en parlant de toi, Cépiau.

- Évidemment Maurice, je ne l’ai pas vu ce soir là, je ne lui jamais adressé la parole que devant témoin et en général, ce n’est pas des compliments.

- Mais alors, dit Yves, comment a-t-il pu attirer votre frère chez lui, pensant que c’était vous ?

- Je n’en ai aucune idée répondit le Cépiau, mais il avait du mettre le paquet pour attirer mon intention ou me séduire. Et Pierre, lui n’aura pas fait attention. Peut-être voulait-il me proposer un marché ? N’avait-il pas les boiseries du chœur à remettre en état ? Je n’en sais rien.

- Mais il va bien falloir trouver un moyen de le faire parler dit Yves.

- Les faire parler, parce qu’à tous le coups, le comte est mêlé à cette histoire. Tout s’éclaire maintenant. Je les ai vu tous les deux à plusieurs reprises, pas l’air tranquilles. Je les ai aperçu bien souvent ensemble ces derniers temps, mais les rendez-vous ne duraient jamais bien longtemps.

- Le maire pourrait être dans le coup, demanda Robert. Ce grand escogriffe ?

- Escogriffe peut-être, mais pas si con lorsqu’il s’agit de faire valoir sa gloriole et surtout ses intérêts, répondit le Cépiau.

- Oui, je sais, je l’ai vu manœuvrer dans les ventes de bois. Car c’est lui qui dirige le syndicat des propriétaires forestiers et il n’est pas tendre en affaire.

- Et puis comment crois-tu qu’il est devenu maire ? Certes, avec son copain le curé, il s’est mis dans la poche toutes les grenouilles de bénitier du pays, les bien pensants, les gens qui disent amen à tout. Crois moi, ils sont nombreux ces gens là et à eux deux, ils ont su embobiner tout le monde.

- Bon très bien, dit Yves, j’ai une idée. Robert va demander une audience au maire, prétextant un projet de coupe de bois sur la forêt communale. Maurice, lui se débrouillera pour amener le curé à la mairie. Et moi, je rameuterais les gendarmes d’A. pour cueillir les coupables. Et vous Cépiau, vous resterez planqué dans la roseraie près de la mairie jusqu’à ce qu’on vous fasse signe.

Sur ces bonnes paroles, ils trinquèrent de nouveau.

- C’est vrai qu’il est pas mauvais ton petiot vin rouge fit Yves à Robert en clignant de l’œil.

Après avoir mis au point dans les moindres détails leur plan d’attaque, les quatre hommes se quittèrent en fin d’après-midi.

˜  ™

Quelques mois plus tard, le curé fut reconnu coupable de l’assassinat de Pierre, frère du Cépiau. Il fut condamné à la peine maximale. Le maire-comte du village fut condamné à 25 ans de prison pour complicité dans l’assassinat. L’adjudant de gendarmerie fut révoqué pour incompétence et le docteur Rouleau, mis à la retraite d’office avec interdiction d’exercer.

L’évêque qui voulait faire un exemple nomma un prêtre-ouvrier, Alphonse comme curé de la paroisse. L’évêque reçut des centaines de lettres de protestation mais n’en tint aucun compte. Le curé devint bientôt l’ami du Cépiau. Les bigotes et les bien pensants du village ne tardèrent pas à être victimes d’une épidémie de crises d’apoplexie, ce qui fit la fortune du nouveau médecin.

Maurice et le Cépiau s’associèrent définitivement. Le château du comte fut mis en vente et la mairie le racheta un bon prix. Le sous-préfet confia la gestion du domaine à Charles.

Le commissaire Yves Taxus et Robert furent nommés à un grade supérieur dans leurs administrations respectives.

Tous les vendredis soir Yves, Charles, Maurice, Robert, Alphonse et le Cépiau se réunissaient aux Ravatins pour rendre hommage à la vie et à l’amitié. Au menu, les « productions locale »s et de « l’eau végétale »de Bourgogne !

AMEN.

* peyant : vagabond, chemineau, gueux.

* péter à la renverse : être stupéfait, frappé d’épouvante.

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27 septembre 2009

Quelques bricoles

Seconde Guerre mondiale

Lorsqu’au détour d’une conversation, il m’arrive d’évoquer avec des collègues, des événements liés à la Seconde Guerre mondiale, j’ai souvent l’impression de passer soit pour un vieux fossile, soit pour quelqu’un qui m’embête inutilement. Ce n’est pas d’aujourd’hui que je m’en suis aperçu et pourtant il semble que je ne sois pas la cause principale de cette impression.

La première raison, c’est sans doute l’âge. Mon âge, mais aussi celui de mes parents et celui qu’avaient mes grands-parents. Evidemment, parmi mes collègues, beaucoup sont plus jeunes que moi, mais je dois quand même me situer dans la moyenne d’âge. Seulement, mes parents ont connu la guerre (9 et 10 ans en 1945) et mes grands parents y ont été directement impliqués et en ont tous souffert. Ils n’y sont pas morts, mais tous ont eu des séquelles physiques ou psychologiques plus ou moins importantes. En bref, dans l’entourage familial et amical de mes parents, j’ai toujours entendu parler de la guerre, avec parfois des détails extrêmement précis et qui marquent. Une large part de mes collègues a échappé à ça.

La deuxième raison, ce n’est pas moi qui l’ai directement diagnostiquée, elle provient probablement d’un certaine méconnaissance des faits historiques, géographiques, économiques, sociaux, politiques…Dans ces circonstances, on a souvent salué ma culture, et une ex collègue (elle me le rappelait il y a peu) a été qualifiée de dictionnaire. Curieux quand même dans une structure où le niveau d’études est loin d’être au ras des pâquerettes. Bien sûr, il y a de notables exceptions, mais je note incontestablement un manque de curiosité (scientifique ou autre), un manque d’intérêt évident pour tout ce qui nous entoure, une faible capacité d’indignation apparente vis-à-vis des injustices. Bref, je ressens ça comme une certaine résignation.

J’aimerais que dans des conversations à l’occasion des pauses ou des repas de midi, on me donne davantage la contradiction, que l’on interagisse. Les débats contradictoires sont rares et c’est bien dommage.

Pour en revenir à la Seconde Guerre mondiale, je ressens donc un progressif mais long « glissement », c’est-à-dire, une certaine banalisation de l’événement qui rentre dans l’histoire comme les autres. Je ne sais trop quoi en penser. Bien que loin de l’avoir vécue, j’ai été trop baigné dans les souvenirs de cette guerre pour avoir du mal à comprendre ce lent mais inéluctable « glissement » chez les plus jeunes. Autrement, je ne me fais aucune illusion, je sais depuis longtemps que l’on a oublié bien vite les « leçons » de la guerre. Demain comme hier, les hommes se combattront avec une violence inouïe, avec la faculté cette fois de s’autodétruire plusieurs fois. Et ça fait toujours froid dans le dos.


Agriculture biologique

L’intérêt majeur de l’agriculture biologique réside dans le fait qu’elle pollue beaucoup moins que l’agriculture conventionnelle (laquelle se pare souvent du trompeur qualificatif de raisonnée). Autre élément très important, l’agriculture biologique favorise la biodiversité dans les sols et en surface en n’empoisonnant pas ou moins la faune. En ce qui concerne la flore adventice, elle n’est en principe guère tolérée dans les parcelles cultivées, en revanche les plantes des parcelles adjacentes ne ressentent pas les retombées d’herbicides par voie atmosphérique ou par reuissellement. L’agriculture biologique n’utilise ni engrais chimiques (uniquement de la fumure organique), ni pesticides (hormis quelques-uns qui restent autorisés, mais l’ensemble en quantités extrêmement faibles par rapport à l’agriculture conventionnelle). Bien sûr, il y a bien d’autres obligations quand on est en « bio », mais je passe sous silence, ce n’est pas mon propos.

Beaucoup de consommateurs sont persuadés qu’il est plus sain de consommer « bio ». Seulement, les études peinent à le démontrer en général, même si elles sont néanmoins formelles pour certains produits. Le pain complet « bio » n’est en principe pas toxique puisque l’enveloppe des graines de céréales n’ont pas accumulé des toxiques (pesticides) utilisés en agriculture conventionnelle. Il se trouve aussi qu’en terme de toxicologie humaine, on a du mal à démontrer la toxicité de la multitude de pesticides que l’on retrouve notamment dans les fruits et légumes, l’eau ou le vin… Tous ces pesticides sont en principes présents dans des concentrations inférieures, voire très inférieures, aux normes, lesquelles ne sont pas toujours faciles à évaluer. Le problème est que durant ces dernières dizaines d’années, les molécules se sont multipliées et que l’on ne sait rien des leur interactions ni des problèmes de biaccumulation ou de biomagnification. Avec les pollutions atmosphériques diverses, ne faudrait-il pas chercher plus loin les raisons de certains cancers ? Je ne m’avancerais pas, la pente est glissante.

Le fait de ne pas utiliser certains produits phytosanitaires peut néanmoins poser problème notamment pour la conservation des produits. C’est un souci particulier lorsque cela peut avoir des conséquences funestes sur la santé (ergot du seigle par exemple).

Actuellement, le « bio » est sous-développé en France et on en importe beaucoup. Quel est alors l’intérêt du « bio » lorsqu’on transporte les produits sur de longues distances, générant d’autres pollutions. Et je ne parle pas du suremballage dont la grande distribution est coutumière. Non, le « bio » s’il veut conserver son intérêt doit nécessairement passer par des filières courtes du producteur au consommateur (objet, entre autres, des AMAP). Et ce n’est vraiment pas facile, notamment dans le nord de la France (en dehors des grandes villes) où le « bio » y est encore plus balbutiant qu’ailleurs (probablement pour des raisons culturelles et conservatrices). Et il reste la question du prix : j’ai du mal à accepter de payer deux à trois fois plus cher (parfois plus), surtout quand on sait que le producteur est rémunéré à peine 20 % plus cher (chiffre sans doute très variable en fonction des produits) qu’en conventionnel.

Encore aujourd’hui, le « bio » n’est pas bien compris. On fantasme beaucoup avec ça. La ménagère citadine se fait aussi beaucoup d’illusions. Tant qu’on n’aura pas mis en place une agriculture biologique « massive » et dans toutes les régions pour une majorité de produits, l’impact environnemental restera négligeable. Reste le souci de la formation des agriculteurs. Certains pensent généralement que c’est pas plus difficile qu’en conventionnel. Il n’y a rien de plus faux. Le conventionnel offre la possibilité de corriger certaines erreurs ou certains problèmes par voie chimique, alors que le « bio » ne permet pas cette facilité. Le « bio » impose une technique et un savoir-faire de hauts niveaux. Enfin, le « bio » ne permet pas de faire les mêmes produits. Un vin « bio » ne ressemble pas à un vin conventionnel. C’est une question de goût, mais les vins « bio » que j’ai été amené à goûter ne m’ont jamais enthousiasmé. Selon un vigneron de notre connaissance, les vignerons « bio » n’arrivent à faire un vin semblable au sien que lors des très grandes années comme 2003.

Un autre argument souvent énoncé par les détracteurs du « bio » est la prétendue insuffisance des rendements qui ne permettraient pas de nourrir toute la planète, alors que dans le même temps, les surfaces des terres cultivables ne cessent de diminuer dans le monde. C’est exact, les rendements sont sensiblement inférieurs, mais le coût énergétique pour la production est très inférieur. De plus, une agriculture respectueuse des cycles biologiques évite aussi la destruction de certains sols (salinisation de certains sols par irrigation excessive en climat aride, stérilisation des sols par destruction progressive de la faune endogée…).

Complément du 28/09/09 :

Il convient de préciser que les produits « bio » ne sont pas forcément synonymes de qualité comme il est aussi vrai que l'agriculture non biologique peut, à l'aide de cahiers de charges privilégiant la qualité (exemples : certains labels rouges, certaines AOC), aboutir à d'excellentes qualités gustatives des produits. Cependant, sur certains produits, ces critères de qualité sont parfois insuffisants et ne sont pas une garantie d'inocuité environnementale, même si certains cahiers des charges intègrent partiellement cet aspect. Enfin, je connais (ou j'ai connu) quelques producteurs qui font du « bio » sans le savoir ou s'en approchent fortement. Enfin, il reste, quand on en a la possibilité, la solution de la production « du jardin », et celle-là, lorsqu'elle est bien mise en oeuvre et économe en moyens chimiques, se révèle être la meilleure solution.

3 janvier 2010

Chronique des vacances de fin d'année (1)

Une fois n’est pas coutume et sans vouloir forcément imiter Lancelot qui nous a habitué à un tel exercice, je me suis mis à rédiger quelques lignes, en léger différé, sur quelques événements de nos vacances. En voici le premier épisode.

 

Mercredi 23 décembre 2009

Nous partons vers 9 heures. Le soleil se lève sur une campagne encore toute blanche de neige et gelée. Nous prenons l’autoroute et après quelques kilomètres, nous tombons dans le brouillard givrant qui ne nous quittera pratiquement pas avant la Champagne.

A Reims, nous obliquons en direction d’Epernay. En traversant la forêt de la montagne de Reims, nous retrouvons un couvert neigeux plus abondant. Non sans avoir tourné en rond parce que, travaux obligent, je ne me reconnaissais plus dans les lieux dans lesquels nous étions pourtant venus deux ans et demi plus tôt, nous arrivons enfin chez notre fournisseur officiel de bulles. Une fois encore, nous sommes accueillis par des personnes fort sympathiques. Pas un grand nom du Champagne, mais des coteaux gâtés par la nature. Après avoir avalé un échantillon représentatif de notre chargement, nous reprenons la route.

Ayant rejoint l’autoroute au sud-est, nous faisons une halte pique-nique. Fromfrom roule, avale les kilomètres avec détermination. Prudents, nous écoutons les nouvelles de la radio autoroutière qui nous signale des problèmes à venir. La neige garnit encore quelques ubacs. Sur le plateau de Langres, nous tombons sur un premier bouchon, non signalé (il s’agit d’un rétrécissement de chaussée dû à des nids de poule en formation du fait du dégel). Remis de cette difficulté, on nous indique ensuite un prochain bouchon et un itinéraire de délestage. Rapidement, je consulte la carte et j’approuve l’itinéraire recommandé. A peine avons-nous pris cette option (plus longue) qu’on nous signale que le bouchon est résorbé. Et en même temps, on gagne un nouveau rétrécissement de chaussée, pour les mêmes raisons.

On nous annonce ensuite un bouchon au niveau de notre sortie bourguignonne favorite, bouchon en réalité inexistant lorsque nous passons moins de cinq minutes plus tard. Mais une vingtaine de kilomètres plus au sud, j’ai la joie de me récupérer, toujours pour les mêmes raisons et sous la pluie, le deuxième gros bouchon de la journée aux environs de Mâcon.

Avant même d’être sortis de ce traquenard, les nouvelles des bouchons lyonnais (hélas, pas les bons) deviennent de plus en plus mauvaises. A l’habituel bouchon sous Fourvière, viennent s’en ajouter plusieurs sur le contournement est de Lyon, puis un accident impliquant plusieurs voitures. C’est catastrophique. De décide de prendre Lyon centre et de sortir à Eculy. Hélas, nous n’avons pas ce loisir et nous devons prendre la sortie d’avant. Là, tout est bloqué, alors nous décidons de prendre des chemins de traverse que ne nous indique pas la carte routière. Nous nous égarons presque dans l’ouest lyonnais. Après un long moment de lutte désespérée (aucun panneau d’indication de direction pendant un très long moment), nous finissons par trouver des directions connues. En serpentant dans les petites communes de la grande banlieue pavillonnaire, nous finissons par rejoindre une direction qui pourrait s’apparenter à l’axe de l’aqueduc du Gier. Puis, s’affichent enfin sur les panneaux notre ville de destination.

Epuisés, nous arrivons chez mes parents après près de onze heures et demie de route. Pour nous réconforter, un plaisant repas de « pré-réveillon » nous attendait.

3 mars 2010

Parce que ça m'énerve à chaque fois à un point qu'on a peine à imaginer

Quand au début des années 1990, dans le cadre de mes études, j’ai commencé à m’intéresser aux cours d’eau et à leur gestion, la question de l’hydraulique fluviale, des crues, du risque inondation et de la gestion des espaces alluviaux a été posée avec force. En 1992, il y a eu la « fameuse » crue de l’Ouvèze qui a fait plusieurs dizaines de morts à Vaison-la-Romaine. Peu après, je me suis intéressé à la Loire où plusieurs centaines de milliers de personnes vivent en zone inondable. Et puis toutes ces catastrophes : il ne se passe pas six mois sans qu’il y ait des dégâts épouvantables et souvent des morts. Et à chaque fois que les médias relatent ces événements, je suis en général révolté. Pourquoi ? Par les morts de trop bien entendu. Mais aussi par toute une clique d’irresponsables et de meurtriers en puissance. Depuis les première lois de décentralisation du début des années 1980, les maires sont responsable des plans locaux d’urbanisme (ou assimilés) et de la délivrance des permis de construire. Or que fait-on ? Certes moins qu’avant, mais on continue allègrement à délivrer des permis de construire dans les zones inondables (ou soumises à d’autres risques). Depuis le début des années 1990, la réglementation sur l’urbanisation des zones inondables a été notoirement durcie et les fonctionnaires instructeurs des permis de construire dans les ex DDE font généralement bien leur boulot, mais les préfets n’assument pas toujours les décisions de refus qui devraient s’imposer. Comment un préfet s’oppose à un baron local qui a ses entrées au gouvernement ?

On va dire qu’on ne savait pas. Certains maires se réfugient souvent dans cette posture. Ce fut le cas à Vaison-la-Romaine ou à Chamonix après une avalanche particulièrement meurtrière. Mais à chaque fois, quelques journalistes (dont les enquêtes sont bien discrètement diffusés) finissent par nous révéler qu’on savait très bien, que les archives mentionnaient clairement ces risques que la mémoire de l’homme, très volatile, avait rapidement oubliés.

Et quid des études scientifiques pour savoir si une zone est concernée par un risque et son ampleur ? On s’en soucie parfois, la plupart du temps, on en fait l’économie. Car ça coûte cher. Et puis, il faut bien trouver des zones à urbaniser ma bonne dame. Et puis, il n’y a qu’à rajouter un rang de parpaings. Et puis la digue, elle est solide même si on ne s’est pas trop soucié d’elle depuis des décennies. Et puis il faut bien que les promoteurs immobiliers et leurs complices puissent s’enrichir tranquillement. Et puis, s’il y a un problème, les assurances paieront…

Toutes ces conneries, ajoutées à des conditions climatiques exceptionnelles expliquent les catastrophes dont celles du week-end dernier, notamment sur le littoral vendéen et charentais. Et pourtant, il faut le dire, ce qui est arrivé devait arriver et qu’on n’aille pas me dire qu’on ne savait pas. Le pire, c’est qu’on n’a fait aucun effort particulier pour alerter efficacement les gens et il n’y a eu quasiment aucune prévention.

Certes, on va dire que le « risque zéro n’existe pas » (j’ai horreur de cette expression), ce qui est vrai. Dans un pays où la culture du risque environnemental est très faible, il faudra encore combien de morts pour prendre vraiment les choses à bras le corps, pour garder la mémoire et arrêter de faire des conneries monumentales que les personnes à peu près bien informées s’inquiètent de voir venir à chaque fois ? Et sans paraître vénal, on estime pour cette fois les dégâts à un milliard d’euros. Qui va payer la nouvelle augmentation des primes d’assurance ? Assurément pas les promoteurs immobiliers, pas les élus coupables.

12 mars 2010

Un choix raisonné ?

Notre région est depuis longtemps dominée par les forces de gauche, en particulier socialistes, aux niveaux communal, départemental et régional. Ce n’est pas un scoop si je dis que cela pourrait être pire étant donné que je penche plus du côté rouge que du côté bleu. Néanmoins, il s’avère qu’à force d’en pratiquer certains, j’ai vraiment beaucoup de mal avec certains élus. Trop de baronnies, trop de certitudes indéboulonnables, trop d’installations dans la durée et finalement bien peu de convictions, d’engagements sincères. Cependant, je connais plus particulièrement une élue de la majorité régionale que j’apprécie et qui ne correspond pas au tableau précédemment décrit : elle est assidue, sincère, à l’écoute, modeste, presque discrète et ce n’est pas une grande oratrice (pas très « politique » en somme).

Côté vert, je connais un peu deux sortants qui se représentent et qui ne sont pas désagréables. En revanche, ils ont mis très haut dans leur liste une écolo-folle que j’ai déjà eu le loisir de côtoyer à plusieurs reprises en réunions publiques. Elle est complètement obnubilée par ses obsessions. La moitié du temps, elle parle hors sujet, insulte les gens et ne capte rien des discours technico-scientifiques. La dernière fois que je l’ai vue du côté de Cambrai (quelle bêtise), elle m’a agressée verbalement, ne se rendant pas compte que j’allais dans le sens qu’elle souhaitait. Bref, une catastrophe naturelle à elle seule, qui tire évidemment contre son camp et qui ne peut être véritablement prise au sérieux par personne.

Malgré tout, parce que la prise en compte de l’environnement est toujours extrêmement menacée et bien que beaucoup de choses me dérangent chez eux, je vais quand même voter vert au premier tour.

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11 octobre 2010

Critique littéraire

Nous en avions d’abord parlé il y a plus d’un an je crois. Sans trop croire à l’intérêt du livre, j’avais voulu l’emprunter à la bibliothèque municipale, mais il n’y était pas référencé. J’avais donc laissé tomber. Et puis au mois d’août, nous en avons reparlé, et plusieurs lecteurs capiste ou capistotropes en avaient fait l’éloge. Finalement, après quelques réflexions complémentaires, nous en passâmes commandes à la librairie locale. Je l’ai eu entre les mains il y a une dizaine de jours. Un pavé de plus de 600 pages. Je pensais en avoir pour des semaines voire des mois (ben oui, je suis lent). J’ai commencé à le lire le week-end puis un peu tous les soirs. Les pages, ont défilé à une vitesse folle et j’en ai terminé la lecture hier soir. Je n’en reviens pas.

De quoi s’agit-il ? « Le Livre de saphir » de Gilbert Sinoué (1996). C’est l’histoire d’un juif converti au christianisme qui va aller brûler sur le bûcher de l’Inquisition en Espagne en 1487. Il a eu entre les mains le fameux Livre de saphir par l’intermédiaire duquel Dieu lui a parlé, lui annonçant même son arrestation et sa mort prochaine. Mais avant cela, le juif « conversos » cachera le livre et enverra des lettres et des cryptogrammes à trois de ses amis : un juif, un musulman et un moine catholique. Ces trois là ne se connaissaient pas auparavant et devront mettre en commun les cryptogrammes pour résoudre des énigmes qui leur permettront de retrouver le Livre qui fait parler Dieu, afin de savoir enfin qui est détenteur de la vraie foi, qui est le vrai Dieu parmi les trois monothéismes. Je passe les détails, mais l’aventure se déroule avec en toile de fond l’Inquisition et la réunification espagnole, alors que seule Grenade reste aux mains des Arabes.

Il faut le reconnaître, ce n’est pas un roman avec un grand style littéraire. Il n’y a pas beaucoup d’aspérités en dehors de termes espagnols ou à caractère religieux (ce qui n’est pas gênant). Non, la lecture est très fluide et il y a beaucoup de dialogues entre les personnages (sans doute trop). Incontestablement, il y a globalement une insuffisance des descriptions des personnages (sauf certains mieux rendus), des paysages, des endroits où ils se trouvent, des attitudes, des situations, etc. Il y a aussi beaucoup d’interactions entre les personnages (but du jeu), mais j’estime que l’auteur n’en tire pas assez de conclusions générales. Il suggère des choses actuelles, mais aurait pu aller plus loin avant le dénouement. Voilà, je ne dévoile pas trop. Oui, j’ai bien aimé. J’aurais espéré une fin plus universelle, mais celle-ci peut convenir (je n’ai pas le choix).

24 février 2011

Presque rien sur pas grand chose (5)

Cela fait déjà trois semaines que j’ai eu mon accident. Je m’en tire bien. Je ressens juste une douleur quand je touche la zone contusionnée. Hier, le médecin du travail, que je voyais pour la visite périodique, m’a dit que la douleur pouvait durer deux à trois mois. Avant-hier, j’ai reçu une lettre de l’assurance qui m’indemnise pour le préjudice physique à la hauteur de 100 € au titre des « souffrances endurées ». Admettons, d’autant que je ne m’attendais pas à recevoir quelque chose.


J’ai fini le plus gros de ma partie à rédiger pour le rapport d’activités 2010. C’est toujours le même pensum, mais plus encore cette année car l’État nous a imposé une nouvelle organisation du rapport. Hier, mon collègue homologue de l’autre service scientifique a failli péter un câble. Pour se calmer, il est allé, sous la pluie, observer les petites mousses au jardin (je l’ai surpris alors que je m’apprêtais à prendre une voiture pour aller à ma visite médicale).


Hier soir, réunion de la Commission locale de l’eau d’un Schéma d’aménagement des eaux pour la zone du plus grand marais de la région. A un moment donné, j’ai ramené ma fraise pour dire mon désaccord par rapport à plusieurs aspects du document que nous devions examiner. J’ai notamment dit que le respect de la norme de potabilité d’une eau à ne pas dépasser pour les nitrates (50 mg/l et valeur guide de 25 mg/l) ne devait pas être prise en compte si l’on considère le respect des milieux naturels où la « norme » devrait être de 2 mg/l voire 5 mg/l pour être très gentil. Or, on est loin puisque les eaux de surface et les eaux souterraines affichent régulièrement des concentrations largement supérieures à 25 mg/l. Eh bien cette commission, majoritairement composée d’élus, n’a rien capté de mes explications, en particulier son président. Je trouve ça lamentable, surtout quand on est soi-disant fortement impliqué dans une politique de respect de la qualité de l’eau et des zones humides. Bonne nouvelle quand même, je pourrais expliciter tout cela en groupe de travail… Néanmoins, je trouve pitoyable que les techniciens soient à peine plus malins que les élus. Bref, beaucoup d’inculture ambiante sur des choses qui devraient être maîtrisées depuis bien longtemps. Cela ne m’étonne plus depuis longtemps, mais cela m’énerve toujours.


Ce matin, un journaliste du grand quotidien régional est venu nous voir pour parler des « gestes écolo » et de la biodiversité dans la nature et au jardin. J’ai été frappé par sa ressemblance avec Karagar : cheveux, visage de profil, mains. Je précise que la ressemblance s’arrête là, car je journaliste divergeait sur tout le reste (visage de face, taille, voix…).

22 novembre 2011

Ça champ pas bon

Le Chambon-sur-Lignon est entré dans l’actualité de façon beaucoup moins glorieuse que les fois précédentes puisqu’elle avait été reconnue comme « Juste » en sauvant des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Il se trouve que je connais un petit peu ce bourg de Haute-Loire puisque j’y ai séjourné une semaine en 1980 (ou 1979 au plus tôt). En effet, mon oncle (le mari de la sœur de mon père) est natif du Chambon et nous y étions allés avec oncle, tante et cousins pendant les vacances de Pâques. Nous étions accueillis chez les parents de mon oncle. Il s’agissait d’un ancien hôtel restaurant qu’ils avaient autrefois tenu. Les chambres et logements de l’étage étaient donc désormais inoccupés et c’est là que nous logions. C’était la première fois que je voyais les parents de mon oncle. C’était des personnes charmantes. Moi qui arrivais avec ma « culture » catholique, j’ai été néanmoins surpris par les us et coutumes locales, très huguenotes pour ne pas dire protestantes (que j’ai compris plus tard comme étant assez rigoureuses au sein de la sphère protestante). Parmi les bizarreries du coin, il y avait le fait que l’on faisait un genre de prière avant de manger (j’ai jamais vu ça dans ma famille de mauvais cathos), on faisait sa prière le soir (ça ne rigolait pas vraiment, contrairement à ce que j’observais ailleurs). Et au temple (un truc qu’on n’appelle pas église), il y avait un pasteur (pas un curé) qui paraît-il, était marié… Je n’ai pas souvenir du déroulement de l’office, mais je me souviens bien que la quête se faisait à l’aide d’une sorte de grosse chaussette noire, tenue telle une épuisette ou un filet à papillon au bout d’un long manche en bois. Autre curiosité (ça je l’ai vu lors d’un nouveau passage – la même année ou l’année suivante – lors du baptême d’un de mes cousins de sept ans mon aîné). Oui, chez ces gens là, on se baptise et on communie à l’adolescence bien sonnée. Les impétrants au baptême étaient alignés tout au long des murs du temple et buvaient tous dans le même calice, se le passant de l’un à l’autre. A vrai dire, je n’ai pas été traumatisé, mais je trouvais quand même plus civilisés mes catholiques qui eux avaient plus de considération pour la Vierge ! J’ai néanmoins un excellent souvenir du Chambon-sur-Lignon et de mes hôtes. Nous étions allés nous promener un peu partout, mais je dois dire que je ne conserve pas de souvenir précis des paysages. J’aimerais bien y retourner pour voir…

Mon oncle a été élève dans l’établissement (il y a bien longtemps) qui est mis en cause dans l’affaire actuelle. Quand j’ai entendu que les frais de scolarité s’élevait à plus de 12 000 €/an en internat, cela m’a quelque peu estomaqué. On imagine très bien que les parents smicards ou rmistes peuvent largement payer cet établissement à leur progéniture. Je n’imaginais pas que cet établissement privé puisse être agréé par l’État et les enseignants payés par ce dernier. Eh bien si, j’ai vérifié. Seulement, ce sont les internes qui casquent un maximum, les externes payant beaucoup moins cher. Une curiosité et à mon sens, pas très juste.

Mon oncle a un frère. Ce dernier et sa femme, anciens commerçants de la commune, sont de petits notables locaux. Ils copinent avec Madame le Maire, qui on le sait, est la mère d’un certain ministre actuel (vous savez, Monsieur W. aux longues dents qui veut faire bosser les chômeurs et leur réduire leurs trop généreuses indemnités). Le frère et la femme de mon oncle ne se parlent presque plus. Mon oncle n’est pourtant pas un affreux gauchiste, mais il n’est pas acoquiné avec l’ultra-droite.

22 janvier 2012

Acte 1 : réduction massive du budget de la Défense

Chacun le sait, je ne suis pas du tout économiste ni spécialiste des affaires de défense. Cela ne m’empêche pas depuis très longtemps de me poser des questions. Les réponses que je peux apporter sont certainement réductrices, simplistes, utopistes ou je ne sais quoi. Mais j’ai bien le droit de ne pas avoir forcément totalement tort. Ce premier volet qui n’aura peut-être pas de suite, s’est appuyé sur des données recueillies sur l’internet, dont Wikipédia, divers articles journalistiques et le site du Ministère de la Défense.

 

Le déficit public global (somme des déficits des budgets de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales même si ces dernières ont obligation à avoir un budget équilibré) de la France en 2011 est de l’ordre de 90 milliards d’euros (90 G€). Afin de ne pas encore aggraver encore la dette publique abyssale accumulée (de l’ordre de 1700 G€ fin 2011) surtout depuis la seconde moitié des années 1970 (environ 800 G€ depuis 10 ans, ce qui en dit déjà long sur les gouvernements prétendument les plus économes) et ne pas être trop soumis à la pression des marchés financiers mondiaux, une des solutions serait non seulement de réduire le déficit, mais de l’équilibrer sans recourir à de nouveaux emprunts.

Parmi les pistes possibles, on peut s’intéresser à certaines dépenses que l’on pourrait réduire. Parmi celles-ci, le budget de la défense (le deuxième du budget de l’État après celui de l’éducation nationale). Ce dernier se monte en 2011, avec la partie « anciens combattants » à 40,8 G€. Comme il n’est pas question de mettre tous les militaires (et civils) au chômage (le coût des traitements et salaires s’élève à un peu plus de 19 G€ en 2011), on peut aisément espérer une économie de l’ordre de 20 G€ en arrêtant toutes les dépenses d’investissement et les autres coûts de fonctionnement. Dans ces circonstances, que feraient les 235 230 militaires et les 69 990 civils (chiffres 2010) ? En tout état de cause, pour ceux qui se trouvent à l’extérieur, il serait judicieux de les rapatrier en France (25 500 militaires hors métropole, dont 17 200 dans des forces de présence dans des pays étrangers ou dans des engagements nationaux ou internationaux). Inutile de dire ce que je pense de ces forces dont une large part peut être assimilée à du néocolonialisme visant à protéger les biens et les activités lucratives privées (parfois néo-esclavagiste) de quelques « bons amis de la France ». Il est possible de faire de notables économies supplémentaires sur les salaires et traitements sur ces militaires que l’on rapatrierait. A court terme, on pourrait utiliser les militaires à des tâches d’utilité publique, comme par exemple, le nettoyage environnemental (enlèvement de déchets non biodégradables) des bords de route et de rivières, et il y a du boulot. Bien sûr, d’autres idées sont à étudier, comme par exemple bâtir et réquisitionner des logements individuels décents pour les sans-abris. A moyen et long termes, le nombre de militaires ou de civils de la défense pourra être réduit de façon substantielle (75 % de réduction des effectifs par exemple).

Deux problèmes importants subsistent :

  • la France n’aura plus d’armée opérationnelle : c’est un choix même si l’idée à moyen terme est une participation à une vraie force européenne ;
  • et que vont devenir les entreprises qui fournissent du matériel aux forces militaires : si c’est pour enrichir un certain Ser*ge Das*sault pour ses avions fer à repasser qu’il est incapable de vendre ailleurs qu’à l’armée française, si c’est pour tous les ponts d’or faits aux entreprises amies (et surtout à leurs dirigeants) du président, cela ne serait pas un problème s’il n’y avait des emplois salariés en France à la clé. Ce problème devrait faire l’objet d’un examen attentif qui passe par une politique industrielle et de recherche spécifique, mais également par une mise sous tutelle partielle des entreprises concernées.

Par cette opération de réduction des dépenses de la défense nationale, on économise 20 G€. Inutile de dire que je n’ai pas entendu beaucoup de personnalités politiques (pour ne pas dire aucune) proposer cette solution. Est-elle à ce point irréaliste, idéaliste, utopique, suicidaire ? Je ne le pense pas, sinon je n’aurais pas pris la peine d’y réfléchir. Il n’en reste pas moins que pour éponger le déficit, il reste donc à trouver 90 – 20 = 70 G€. Cette somme très importante est à trouver dans de nouvelles économies dans d’autres budgets de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales, mais aussi et surtout, dans une refondation fiscale et l’identification de nouvelles priorités pour la France. Ces aspects là feront, peut-être, l’objet de nouvelles notes.

28 janvier 2012

Acte 2 : lutte contre la fraude et réformes fiscales

La fraude fiscale et sociale représenterait un manque à gagner de 50 G€/an. On sait par ailleurs que l’essentiel du montant de cette fraude est portée par les plus riches. En intensifiant réellement les contrôles fiscaux, en faisant tomber les secrets bancaires, en harcelant les paradis fiscaux, on peut espérer réduire cette fraude d’au moins 50 %. En imaginant que cette fraude soit plus faible qu’on ne l’imagine, il est raisonnable de penser qu’il serait facile de récupérer au moins 20 G€. Le montant du déficit résultant serait donc désormais de 70 – 20 = 50 G€

 

Le mode d’imposition majeur que j’imagine est basé sur l’impôt sur le revenu. Tous les revenus seraient mis à contribution à égalité (salaires, pensions, allocations, revenus financiers…). Absolument tout le monde payerai cet impôt, y compris le bénéficiaire du RMI (bien sûr, pas énormément, mettons de l’ordre de 5 €). Cet impôt, pour les salaires et les revenus financiers notamment serait principalement prélevé à la source. Le nombre de tranches, actuellement au nombre de 7 (elles étaient 13 avant que le ministre du budget Sarkozy ne les supprime en 1993 ou 94) seraient augmentées pour rendre l’impôt plus progressif avec moins d’effets de seuils. Une tranche de 50 % (ou plus) serait ajoutée pour les hauts revenus. Un impôt sur le patrimoine (plus lourd que l’actuel ISF qui n’existe presque plus) serait également instauré. Ne le paierait bien sûr que les gens fortunés et non des « pauvres vieux » qui avaient eu la malencontreuse idée d’habiter sur l’Île de Ré avant que les prix de l’immobilier ne s’envolent.

On pourra argumenter que les hauts revenus vont se délocaliser à l’étranger avec de telles augmentations d’impôts. C’est effectivement une rengaine que j’entends depuis le début des années 1980. Pour contrer ce phénomène, je propose de trouver un système visant à taxer les fuyards lorsqu’ils reviennent en France. Les artistes richissimes qui usent de ce stratagème alors qu’ils travaillent en France pourraient être déjà refroidis par le prélèvement de l’impôt à la source. Tout disque, tout spectacle vendus en France de Messieurs Aznavour ou Halliday verrait la part de l’artiste captée entièrement s’il n’est pas en règle avec le fisc. Par ailleurs si besoin, les maisons de luxe de la Côte d’Azur (par exemple), les mirifiques châteaux ou autres riches propriétés seraient fortement taxés afin de faire enfin participer les puissants. Il se trouve que ces demeures et propriétés sont difficilement délocalisables ou transportables dans des paradis fiscaux. Pourquoi n’y a-t-on pas songé plus tôt ? Sans doute parce que l’on ne veut pas taxer ses amis ?

On l’aura compris, le but est de taxer plus fortement les plus riches, principe même de l’impôt sur le revenu progressif. Il y avait un autre impôt progressif dont presque tout le monde avait applaudi la disparition. Il avait des défauts (fortes différences entre les départements), mais Fabius dans le gouvernement Jospin l’a supprimé. Je veux parler de la vignette automobile, qui était plus faible pour les petites ou les vieilles voitures, plus cher pour les voitures chères, puissantes (et polluantes) et récentes. Il y aurait lieu de s’interroger sur son rétablissement dans le cadre d’une sorte de taxe carbone à la mode cornusienne.

Bien sûr, les personnes qui me lisent pourront penser que je ne cesse de les taxer, y compris les plus modestes (même si beaucoup plus modestement). Mais je préconise dans le même temps, de fortement diminuer les taux de TVA qui est un impôt proportionnel et qui frappe davantage les plus pauvres. Je propose néanmoins de conserver un taux de TVA plus élevé pour les vrais produits de luxe. On pourrait ainsi avoir un taux de TVA entre 3 et 8 % et un autre entre 15 et 20 % pour ces produits de luxe.

Après tout ça, c’est presque anecdotique, mais je préconise la suppression de la redevance audiovisuelle. Le budget audiovisuel serait pris dans le budget global de l’État. Dans le même temps, la publicité serait complètement supprimée sur les chaînes de télévision et de radio publiques (c’est mon petit côté sarkozyste).

Je pense vraiment qu’une telle réforme fiscale pourrait permettre de retrouver un budget de l’État à l’équilibre, mais cela ne suffirait pas à dégager des marges de manœuvre suffisantes pour mettre en œuvre une politique volontariste, avec en priorité absolue, la forte réduction voire l’éradication de la misère (je veux dire par là, ne plus avoir de gens malnutris ou qui n’ont pas de toit en France). Je suis un grand naïf ? Je veux bien le reconnaître, mais j’ai le droit de rêver. Ceci dit, il y a encore beaucoup de choses permettant de faire des économies : réformer le financement de la sécurité sociale ainsi que son fonctionnement, réformer les collectivités territoriales (suppression des conseils généraux, voire des départements, fusionner des communes…), réformer les institutions (je pense que l’on pourrait parler d’une VIe République cornusienne). J’aurais sans doute l’occasion d’en reparler.

Bien tout ceci est très incomplet, brouillon, mal ficelé, mais je pense qu’on comprendra à peu près où je veux en venir.

11 février 2012

Parmi les premiers souvenirs cornusiens

On pourrait facilement être amené à se réinventer des faux souvenirs grâce aux photos-souvenirs mettant en scène notre petite enfance ou à l’aide des témoignages plus ou moins fidèles de la famille ou des amis qui avaient connu cette glorieuse époque. Je m’efforce donc de ne pas tomber dans ce piège.

Ce qui constitue probablement mon premier souvenir est sans doute davantage une sensation très réconfortante. C’est tout simplement l’amour qui m’unissait à ma mère. C’est absolument extraordinaire quand j’ai pris conscience de cela, mais je m’en souviens parfaitement lorsque c’est arrivé. Je ne saurais dater cette prise de conscience, mais la protection, l’amour qui m’était apportés par ma mère me semblaient invincibles, irrémédiables. D’autant plus irrémédiable que cela continue aujourd’hui. En écrivant cela, je mesure la chance inouïe qui est la mienne, d’avoir été un enfant désiré et aimé et que cet amour dure toujours. Et je pense à plusieurs lecteurs de ce blog qui n’ont pas eu cette veine ou qui ont perdu leur maman trop tôt. J’en ai pris conscience il y a finalement assez peu de temps, mais je me demande vraiment ce que je serais devenu si je n’avais pas connu cet amour primordial. Cela aurait été mieux ou moins bien ? Peu importe, on ne va pas refaire une impossible histoire, mais je crois pencher pour la seconde hypothèse.

Du côté paternel, je me souviens de plusieurs « aventures » avec mon père. Je trouvais extraordinaire lorsqu’il me prenait sur ses épaules et que nous partions nous balader un peu partout les après-midis lorsque mon père sortait de la sieste (il terminait le travail du poste du matin à 13 heures et nous devions partir après la collation de 16 heures).

Ma grand-mère paternelle fait aussi partie de mes souvenirs initiaux, mais j’ai du mal à bien identifier la période.

Je me souviens de ce vieux Monsieur, probablement durant l’été 1972 (probablement en août alors que j’avais un an et neuf mois et il est clair que je devais déjà savoir marcher, ce qui est logique) dans le jardin de la maison éduenne. Je me souviens de son air un peu bizarre et de sa gentillesse à mon égard. Cet homme est décédé début 1973 et je me souviens lorsque sa mort avait été évoquée.

Je me souviens de la première rencontre avec un autre vieux Monsieur qui avait une maison à la campagne avec un grand jardin. C’était le père d’un ami d’enfance de mon père. Mon père venait s’occuper de la voiture du fils qui était parti plusieurs années au Sénégal et rentrait très rarement en France. Mon père venait faire tourner le moteur de temps en temps, rechargeait la batterie… c’était à l’époque une assez luxueuse Citroën CX. Le père, un piémontais d’origine était arrivé dans le coin lors de la montée du fascisme, ne se déplaçait qu’en cyclomoteur. C’était un ancien maçon à présent en retraite. Mon premier souvenir avec ce Monsieur, ce sont des cacahuètes entières qu’il m’avait données et dont je ne savais pas que faire. Plus tard, nous retournerons souvent avec mon père chez ces gens, notamment pour profiter des cerises de son important verger. Ah ces cerises… A la fin des années 1970 (ou tout début 1980), ces gens ont déménagé pour le sud-ouest où le fils résidait désormais. Dommage, je le regrette encore.

J’ai des souvenirs assez pitoyables de la petite section de maternelle où j’avais été envoyé alors que j’avais environ deux ans. Je devais en partie « psychosomatiser » et mes parents avaient dû me retirer assez vite. Je n’ai aucun souvenir de ce qui se passait en classe. J’ai des souvenirs plus précis à partir de la moyenne section de maternelle.

J’ai les souvenirs de deux opérations chirurgicales. La première concernait les végétations adénoïdes. Je pense que si je n’avais eu que cette opération, je n’en aurais aucun souvenir, mais quelques mois après (ou un an ou un peu plus), ce fut l’ablation des amygdales. Et ce qui m’a frappé, c’est que l’endormissement fut le même : une sorte de masque qui arrive sur le visage et qui endort presque instantanément. Ce second endormissement m’a rappelé le premier. C’est horrible quand on ne sait pas ce qui nous arrive à cet âge là. Ce masque est vert dans mes souvenirs. Ces histoires de masques sont pour moi toujours synonymes d’étouffement, impression ravivée en 2000 avec le coup de mon choc anaphylactique au venin de guêpe. Du coup, je ne supporte pas les cache-nez, ni le fait que l’on me couvre la bouche et le nez avec quoi que ce soit.

En 1973-74, mes parents ont acheté une maison dans un lotissement qui devait se construire. Mon père, lorsqu’il ne travaillait pas, allait régulièrement surveiller l’avancement du chantier (ce qui n’a pas été inutile puisque l’entreprise perdait de l’argent à cause du choc pétrolier et essayait de faire des économies en essayant de refiler des matériaux de moindre qualité que ceux qui avaient été prévus et que mes parents avaient payés). Je me souviens donc bien de certaines de ces visites. Nous avons habité la maison au printemps 1974 (j’avais alors 3 ans et demi). Mais surtout, je saurais faire le plan de l’ancien appartement que mes parents avaient en ville (initialement, c’était le logement de « fonction » de ma mère). Cet appartement se situait au troisième et dernier étage près de la rivière-égout, près d’une chute d’eau (cette portion du cours d’eau a été recouverte au début des années 1980 et une rue passe dessus depuis). La nouvelle maison a cependant été pour moi d’un attrait extraordinaire. Et puis, il y avait le jardin…

J’arrête là les souvenirs, d’autant qu’après, ils deviennent plus abondants et ne sont pas forcément en ordre.

19 février 2012

Vrai ou faux ?

C’est un exercice auquel je me suis livré, mais en voilà un nouvel épisode. Peut-être que certains connaissent déjà certaines réponses, mais est-ce bien si sûr ?

  1. Je regarde tous les soirs la série télévisée « Stargate ».
  2. Lorsque je vivais à Chinon, deux à trois fois par semaine, je terminais la soirée au comptoir du bar du quartier.
  3. Quand j’étais adolescent, j’ai fait de la planche à voile au bord de la mer.
  4. Quand j’étais gamin, nous attrapions avec mes cousins des dizaines de tritons que nous conservions ensuite dans des abreuvoirs.
  5. Il m’est arrivé de refuser de présenter mon billet de train à un contrôleur SNCF.
  6. Je n’y connais pas grand-chose en bryophytes (mousses, sphaignes, hépatiques).
  7. A l’occasion de mes fréquents déplacements en Angleterre, j’ai eu l’occasion d’y conduire à gauche.
  8. Dans le cadre de mon travail, il m’est arrivé une fois de refuser de relire un rapport, tant il y avait des fautes d’orthographe et de construction de phrases.
  9. Je ne me suis jamais déguisé pour carnaval.
  10. J’aime bien jouer aux mots croisés ou fléchés.
  11. En général, je n’aime pas trop l’état d’esprit de la majorité des ornithologues.
  12. Un jour, la police m’a pris pour un inspecteur de police.
  13. J’ai déjà eu plusieurs fois des rabais légaux et officiels de 75 % sur le prix de billets de trains SNCF.
  14. Je suis toujours un peu stressé lorsque je passe mon entretien d’évaluation.
  15. D’ici peu, je serai obligé d’avoir des lunettes pour lire.
  16. Il m’est arrivé plusieurs fois de capturer vivants des lièvres sauvages et de les relâcher.
  17. Je ne déteste pas le vin de Bordeaux, mais j’adore le vin de Cahors.
  18. Je n’ai jamais mangé de méchoui.
  19. En général, je n’aime pas trop jouer à des jeux sur ordinateur.
  20. Il m’est arrivé de tricher une fois à un examen.
21 février 2012

Vrai ou faux (les réponses)

1.       Je regarde tous les soirs la série télévisée « Stargate ».

VRAI. Karagar a presque raison, c’est à cause de Fromfrom m’y a « obligé ». J’ai mis plus d’un an à en comprendre les tenants et les aboutissants.

2.       Lorsque je vivais à Chinon, deux à trois fois par semaine, je terminais la soirée au comptoir du bar du quartier.

VRAI. Je buvais une ou deux bières, jamais davantage et que je passais surtout mon temps à discuter avec le patron et la patronne avec lesquels il y avait un vrai échange et un intérêt réciproque. Autre précision, je rentrais chez moi vers 20 heures au plus tard. Autre excuse, les poivrots se faisaient régulièrement éjecter. Vu avec le recul, la fréquentation de cet établissement était surtout là pour tromper ma solitude que je ne voulais pas admettre. C’est sûrement le cas de beaucoup de piliers de bars. Quand j’ai quitté Chinon, j’ai arrêté d’aller au bistrot.

3.       Quand j’étais adolescent, j’ai fait de la planche à voile au bord de la mer.

FAUX, j’en ai fait une fois avec un voisin de mes parents sur un plan d’eau annexe du Rhône (le fleuve) dans la Loire (le département). Karagar avait vu juste.

4.       Quand j’étais gamin, nous attrapions avec mes cousins des dizaines de tritons que nous conservions ensuite dans des abreuvoirs.

FAUX, je n’ai jamais attrapé plus d’un ou deux tritons, pour les relâcher immédiatement. En revanche, avec un ami d’enfance, j’ai attrapé têtards et grenouillettes que nous conservions dans de grandes bassines avant de les libérer. Plu tard, nous avons pêché des grenouilles pour leurs cuisses, avec un succès mitigé malgré leur abondance.

5.       Il m’est arrivé de refuser mon billet de train à un contrôleur SNCF.

VRAI, lors de mon service militaire, alors que nous accusions un retard déjà considérable sans explications données au passagers et aux personnes qui attendaient dans les gares. A l’époque, pas de téléphone portable pour prévenir des retards.

6.       Je n’y connais pas grand-chose en bryophytes (mousses, sphaignes, hépatiques).

VRAI, j’ai beaucoup de mal avec ces plantes inférieures. Ceci dit, j’en connais quand même quelques-unes.

7.       A l’occasion de mes fréquents déplacements en Angleterre, j’ai eu l’occasion d’y conduire à gauche.

FAUX, je n’ai jamais conduit en Angleterre et j’appréhende à le faire un jour. Lorsque nous irons à titre privé en Angleterre, ce sera en eurostar. C’est vrai que conduire à droite en Angleterre pourrait très rapidement poser des problèmes.

8.       Dans le cadre de mon travail, il m’est arrivé une fois de refuser de relire un rapport, tant il y avait des fautes d’orthographe et de construction de phrases.

FAUX, j’ai toujours relu les rapports qui m’étaient confiés. Cependant, il m’est arrivé une fois, où n’en pouvant plus de constater des fautes toutes touchantes, j’ai demandé à une collègue de repasser derrière moi car je n’arrivais plus à voir les fautes tant elles étaient nombreuses. Calyste a raison, j’aurais dû le rendre sans le relire à son auteur, mais le souci était que comme bien souvent, il y avait urgence.

9.       Je ne me suis jamais déguisé pour carnaval.

FAUX, je me suis déjà déguisé au moins deux fois pour mardi gras au collège (zouave) et au lycée (commissaire du peuple, bicentenaire de la Révolution oblige)

10.   J’aime bien jouer aux mots croisés ou fléchés.

FAUX, je n’aime pas trop ça, cela m’agace parce je ne suis pas suffisamment cultivé sur pas mal de choses et parce qu’on cerveau s’adapte mal à cet exercice. Par ailleurs, je considère que certaines définitions sont hasardeuses voire erronées.

11.   En général, je n’aime pas trop l’état d’esprit de la majorité des ornithologues.

VRAI, je trouve qu’il y a souvent beaucoup d’ornithologues qui se prennent au sérieux et qui ont une approche scientifique qui n’est pas à la hauteur. Surtout, je n’apprécie pas le militantisme qui ne s’appuie pas sur des bases scientifiques rigoureuses et raconte des bêtises et finit par donner des armes aux « destructeurs » de la nature. Evidemment, c’est une impression complètement subjective, sans doute du fait que l’ornithologie est très populaire dans la population et est très accessible à des amoureux de la nature (tant mieux pour ça). Je précise qu’il existe de sacrés ornithologues qui sont l’antithèse de l’état d’esprit que je dénonce. Ceci dit, j’admets bien volontiers que les botanistes sont gravement atteints et qu’il y a pire que moi.

12.   Un jour, la police m’a pris pour un inspecteur de police.

FAUX, on m’a pris une fois pour un agent de police et une autre fois pour un détective privé (Nestor Burma).

13.   J’ai déjà eu plusieurs fois des rabais légaux et officiels de 75 % sur le prix de billets de trains SNCF.

VRAI, durant mon service militaire uniquement.

14.   Je suis toujours un peu stressé lorsque je passe mon entretien d’évaluation.

FAUX, je l’étais un peu auparavant et pas du tout depuis l’an dernier.

15.   D’ici peu, je serai obligé d’avoir des lunettes pour lire.

FAUX, je n’en ai nullement besoin à court ou moyen terme d’autant que je dois avoir encore 12/10 à chaque œil (je touche du bois).

16.   Il m’est arrivé plusieurs fois de capturer vivants des lièvres sauvages et de les relâcher.

FAUX, j’ai capturé des lapins dans une étable ou une ancienne porcherie ou participer à en attraper dans le jardin d’un voisin où ils avaient tendance à être un peu nombreux. Il n’y a pas eu de victimes dans ces occasions.

17.   Je ne déteste pas le vin de Bordeaux, mais j’adore le vin de Cahors.

FAUX, je ne déteste pas le vin de Bordeaux s’il est bon (des photos compromettantes le montre), mais je suis loin d’adorer le vin de Cahors.

18.   Je n’ai jamais mangé de méchoui.

FAUX, j’en ai mangé une fois et je n’ai pas apprécié car le morceau que j’avais eu n’était pas assez cuit.

19.   En général, je n’aime pas trop jouer à des jeux sur ordinateur.

VRAI, je joue un petit peu de temps à autres, mais soit je n’y arrive pas, soit je finis par me lasser très vite.

20.   Il m’est arrivé de tricher une fois à un examen.

FAUX, je n’ai jamais triché et pourtant j’en aurais eu l’occasion plus d’une fois.

22 février 2012

Deux fois onze

Calyste m’a demandé de répondre à ses onze questions. Je me suis bien volontiers plié à l’exercice. Voici donc les questions et mes réponses.

1. Tristesse de l'érotisme ou érotisme de la tristesse ?
J’ai sans doute pratiqué le second, j’espère ne jamais sombrer dans le premier.

2. Aimez-vous recevoir des cartes postales? Et en écrire ?
Assurément les deux et nous pratiquons.

3. Que pensez-vous de la célèbre devise de Delphes : « Connais-toi toi-même. » ?
Je pense que j’apprends tous les jours un peu plus à me connaître.

4. Le livre (un seul) à emporter sur une île déserte ? Pourquoi ?
Peut-être un épais recueil de poèmes OU de nouvelles de divers auteurs qui me plairaient.

5. Une première fois qui resta sans suite ?
Une soirée dans une discothèque-boite de nuit sur la Costa Brava avec le collège en troisième. Expérience jamais renouvelée par la suite dans aucun endroit.

6. Le plus beau vers de la littérature française, selon vous ? Pourquoi celui-ci ?
Un vers, c’est peu, alors c’est d’autant plus difficile d’en trouver un beau. Mais du coup, j’en choisis un qui ne comporte qu’un seul mot : Liberté de Paul Eluard. Je pense que cela se passe d’explications.

7. Le première chose que vous feriez si vous deveniez très riche ?
Mettre ma famille et mes amis proches à l’abri des besoins matériels importants pour le reste de leur existence.

8. Théâtre ou cinéma ?
Théâtre parce que je connais peu et parce que j’ai l’impression que le côté plus « artisanal » est plus humain et engendre plus de créativité.

9. Êtes-vous sûr de ne pas être raciste ?
Non, je n’en suis pas sûr, mais j’essaye d’être attentif car je pense que c’est finalement très facile d’y succomber.

10.Le dernier rêve que vous ayez fait et dont vous vous souvenez ?
Le dernier rêve dont je me souvienne ? Franchement, j’oublie trop vite tant je n’y attache pas d’importance. Mais j’ai raconté (rêve récurrent) que je vole dans le ciel et que j’échappe ainsi à mes ennemis.

11.M'aimez-vous ? (!!!)
Ben oui, Calyste. En douterais-tu ?

 

En revanche, je ne concevrai pas de nouveau questionnaire. Mais pour montrer ma très bonne volonté, j’ai répondu aux questions auxquelles Calyste avait répondu, questions posées par Christophe si j’ai bien compris.

 

1 – Quelle superstition vous accordez-vous ?
Faire un vœu quand je vois une étoile filante.

2 – Le premier film vu au cinéma... Quel souvenir en gardez-vous ?
Sans doute les 101 dalmatiens en dessin animé de Walt Disney

3 – Quelle chanson n'êtes-vous pas très fier d'adorer ?
Si je l’adore, j’en suis forcément fier.

4 – Votre dernier fou-rire ? A quel propos ?
Sûrement un jeu de mot laid de Fromfrom, mais je ne m’en souviens plus, tellement on dit de conneries.

5 – Histoire ou géographie ?
Alors, moi c’est histoire et géographie. Je précise que ce qui m’intéresse, c’est aussi l’histoire ancienne qui s’appuie sur des données scientifiques comme l’archéologie, la paléontologie. L’histoire qui raconte la vie des puissants, qui s’appuie sur des écrits ressassés et contestables et les auteurs qui se recopient m’agacent profondément. La géographie qui m’intéresse le plus est la géographie physique qui ouvre sur les sens de la terre et sur les sciences du vivant comme les la biogéographie, sans parler de la phytogéographie, forcément…

6 – Si la réincarnation devait exister, quelle personne célèbre (ou non) aimeriez-vous avoir été ?
Pierre Jeannin, peut-être…

7 – Votre chiffre préféré. Que vous évoque-t-il ?
Je ne pense pas avoir de chiffre préféré et cela ne m’évoque pas grand-chose.

8 – On est entre nous, vous pouvez bien me le dire... croyez-vous aux extraterrestres ? Aux fantômes ? Au Yéti ? Justifiez-vous...
Je ne crois ni en dieu, ni en diable, ni en extraterrestre, ni en fantôme, ni en créature extraordinaire.

9 – Le dernier livre lu ?
Un épais livre sur l’aviation, assez décevant.

10 – Quel métier vouliez-vous faire enfant ? Quel métier aimeriez-vous exercer à présent ?
Je voulais sans doute être ichtyologue spécialiste de l’écologie des poissons d’eau douce. C’est quelque part un regret de ne pas avoir étudié en particulier les saumons et autres salmonidés. Sinon, j’aspirerais bien à être un châtelain propriétaire d’un domaine viticole de grand cru bourguignon.

11 – Quelle phrase aimeriez-vous taguer sur un mur ?
Je n’aimerais pas faire un tag, le principe me déplaît. Mais sur un mur, je pourrais écrire le nom du lieu où l’on se trouve, en l’écrivant très correctement et sans bavures.

19 novembre 2011

Sueur froide

Dimanche après-midi, nous avions décidé d’aller au cinéma à « Saint-Homère » pour découvrir le film qui à la grande surprise, remplit les salles en ce moment. C’est mon (notre) côté moutonnier avec lequel je n’ai aucun problème à revendiquer en la circonstance, d’autant qu’il s’agit d’une comédie. Craignant qu’il n’y ait un peu de monde aux caisses, nous partons en avance et nous sommes sur place une demi-heure avant le début de la séance. Je m’éjecte de la voiture à un carrefour pour aller acheter les billets en attendant que Fromfrom ne trouve une place de parking et me rejoigne. Parvenu dans le hall d’entrée, je découvre avec stupeur que la salle est déjà complète. Ni une ni deux, je téléphone à Fromfrom pour lui dire que ce n’est pas la peine de se garer pour qu’elle puisse me récupérer en passant. A l’autre bout du fil, rien, cela sonne dans le vide. Je me dis qu’il n’y a rien d’anormal, elle conduit, tente encore de se garer. Moins d’une minute plus tard, je rappelle. Toujours rien, elle aura sûrement entendu son téléphone au fond de son sac à main et me rappellera dès qu’elle aura les mains libres. Elle ne me rappelle pas. Je rappelle une troisième fois. Toujours rien. Je commence à me dire qu’elle a dû laisser son téléphone en charge à la maison. J’appellerai quand même une quatrième fois, au cas où elle n’ait pas trouvé de place dans le coin et ait été obligée d’aller bien plus loin et vu son sens magistral de l’orientation… Cela fait déjà un bon moment que je suis dans la rue devant le cinéma. Je domine le parking principal et je ne vois pas notre voiture ni Fromfrom en train de se garer. Et voilà bien 10 minutes qu’elle n’arrive pas, puis 15 et toujours rien. Et là, compte tenu de la configuration des lieux, même en allant se garer loin, je ne vois pas pourquoi elle n’est pas encore là, d’autant qu’elle m’aurait forcément vu en passant. Je commence à m’inquiéter franchement. Je commence à émettre des hypothèses : elle a peut-être eu un accrochage avec toute cette circulation autour des parkings et elle est en train de faire un constat, mais je ne vois rien de tel, mais peut-être est-elle plus loin ? Puis je me dis, qu’elle s’est fait agresser, voire enlever (ben oui, j'y ai pensé) ou on lui a volé la voiture… Cela fait plus de 20 minutes que j’attends. Avant de partir faire à pied le tour des endroits où elle aurait pu passer (et éventuellement me réfugier dans un commissariat de police, ayant vu passer une voiture de police peu de temps auparavant), je rentre à nouveau dans le hall du cinéma, au cas où. Et là, qui vois-je ? Fromfrom. Nous nous jetons dans les bras de l’autre en étouffant des sanglots. Nous nous sommes retrouvés, nous sommes sains et saufs. En fait, cela faisait 10 bonnes minutes qu’elle m’attendait, sans me voir dans la foule attendant aux caisses. Elle s’est dit que je devais être allé dans la salle avant que la salle ne soit pleine (car elle ne pouvait pas savoir que c’était complet avant même que j’arrive). Elle commençait à s’inquiéter passablement de son côté. Et nous n’avons pas été capables de nous voir devant l’entrée. Grosse frayeur pour rien, mais tout va bien. Il nous a quand même fallu la soirée pour nous remettre complètement de cette expérience pourtant insignifiante.

15 avril 2012

Après lecture des programmes...

J’avais commencé une note pour exposer les raisons de mes préférences ou de mes rejets pour les dix candidats à l’élection présidentielle. Mais je me suis vite aperçu que je risquais facilement d’être assez pénible et simpliste. Alors je vais quand même être pénible et simpliste (mes chers lecteurs le sauront), mais je ne vais donc parler que des candidats dont je me sens le moins éloigné.

D’abord le type du centre pour lequel je ne voterai pas (car je n’ai pas confiance en lui et par le fait que qui dit centre dit droite – ça c’est simpliste, mais je l’assume et je peux le démontrer), mais je reconnais un certain entêtement de sa part et le fait qu’il ne semble pas trop mû par la haine de l’autre, ce qui est déjà ça.

Les faux frères siamois du NPA et de LO pour qui je ne voterai pas. Non pas parce qu’ils ne me sont pas sympathiques (surtout le premier car la seconde semble rire que lorsqu’elle se brûle). Ces deux candidats sont indispensables (bien qu’un seul aurait pu suffire et aurait pu être davantage entendu, malgré leurs différences que je ne trouve pas si irréconciliables que ça, mais je peux me tromper). La mise en œuvre de leurs programmes implique forcément quelque chose qui ressemble à une révolution. Ce n’est pas que j’y sois hostile sur tous les points, mais ces programmes ne sont pas compatibles avec le système actuel. Et puis, derrière la dénonciation, certes utile, comment fait-on concrètement, par exemple, pour interdire les licenciements même si c’est un beau programme ?

Le programme du chef du front de gauche est séduisant. Il y a de gros points communs avec les précédents comme le SMIC à 1700 € bruts. Il est un peu plus ancré dans la réalité actuelle. Cela fait plusieurs années que je m’en étais aperçu, mais je trouve que le positionnement vis-à-vis de l’environnement est très fort (ce qui tranche avec les positions classiques du PCF qui était jusqu’alors pour le moins pas très progressiste sur le sujet. Ce qui me déplaît, c’est le candidat. Pas son côté tribun – cela fait partie du jeu – mais ses prises de positions répétées pour une république une et indivisible (certes !?), une certaine hostilité aux cultures et langues régionales (eh oui j’ai évolué sur ce plan, je n’aurais pas dit ça il y a dix ans) et enfin sa non condamnation ou sa sympathie ostentatoire envers nombre de dirigeants autoritaires pour ne pas dire dictateurs « communisants » (et cela, ça ne passe pas).

Le programme socialiste est moins ancré à gauche que les précédents, mais je vois d’un bon œil la volonté de réforme fiscale qui va en partie dans mon sens, mais pas forcément assez loin, comme nombre d’autres choses. Par exemple, pas de réforme claire de l’État et des collectivités territoriales. Et puis surtout, le programme pour l’environnement est squelettique et fort peu ambitieux. Et sur ce sujet, comme sur d’autres, je trouve que lorsqu’on ne va pas de l’avant, on retourne en arrière.

Le programme écologiste me semble plutôt bien fait, assez détaillé et comporte certaines précisions que j’aurais pu écrire. Il y a juste l’histoire des 32 heures qui me semble peut-être limite, non pas que je ne m’accommoderais pas de repos supplémentaire, mais qui me semble une forme de démission partielle face au chômage. Mais si on éradiquait pour de bon le chômage de masse par ce biais, pourquoi pas. La candidate, quant à elle, ne fait pas recette, essentiellement pour des questions de personnalité et surtout de forme (et n’a pas été aidée, c’est le moins que l’on puisse dire par les responsables ou les têtes « pensantes » du parti). Je trouve cela vraiment dommage.

Je n’ai pas fait mon choix définitif, mais s’il n’y a pas de bouleversements significatifs durant la semaine qui vient, la dernière a un avantage certain.

16 avril 2012

L'énigme d'Einstein en tableau

Afin de résoudre l’énigme ensteino-calystéenne ( voir aussi la solution), j’ai fait un tableau : Enigme_Einstein.

En jaune figurent les éléments faciles à trouver car issus directement des indices. J’avais ensuite disposé les différentes hypothèses en mettant les indices liés de la même couleur. Certains assemblages ne pouvaient aller que dans certaines maisons. Quand certains éléments trouvaient leur place dans une maison, je mettais les noms en blanc et de proche en proche, on s’en sort. Si on s’est trompé, on peut facilement revenir en arrière. J’aurais aimé une solution plus « élégante », mais je n’ai pas trouvé.

16 avril 2012

Questionnaire lancelotien

Le vacancier Lancelot a préparé un questionnaire auquel je réponds bien volontiers.

 

1) Entre « vieux con » « pauvre con » « petit con » ou « sale con », (ou les équivalents au féminin) laquelle des quatre insultes vous paraît la pire, et pourquoi ?

Pour moi, même si d’autres de déméritent pas, ce serait « vieux con » qui serait le pire car je d’autant qu’on est un « vieux con » à tout âge, même si, comme disait Ferrat, certains passent directement de « jeunes imbéciles » à « vieux cons ».

 

2) On sonne à votre porte, vous ouvrez : personne, mais on a laissé une boite sur votre seuil, avec absolument aucune inscription dessus. Qu’est-ce qu’il serait possible, selon vous, de trouver à l’intérieur ?

Rien, car personne ne me veut suffisamment de mal pour y mettre un piège à con et personne n’est suffisamment désintéressé pour y mettre un trésor à mon intention.

 

3) Quel est le film le plus minable, le plus ridicule, le plus risible que vous ayez vu ? (mais attention : pas le plus ennuyeux. S’être endormi devant, c’est un critère qui ne peut entrer en ligne de compte.).

Le film le plus minable, je ne sais pas car j’ai oublié, mais la série, oui. C’est « Shérif, fais-moi peur »

 

4) Quelle est la chose la plus susceptible de vous faire pleurer à chaudes larmes ?

Je ne sais pas si je pleure à « chaudes larmes », mais je pleure sans doute suite à un décès d’un être cher (même si pas forcément au moment où on peut s’y attendre) ou lorsque je sens une injustice (au sens large) qui me blesse ou blesse quelqu’un d’autre. Et sans doute à d’autres occasions.

 

5) Quelle est la maladie (ou l’infirmité) qui vous terrorise le plus ?

Je ne veux pas y penser car tout pourrait me terroriser (à part des bricoles bien sûr). Mais perdre sa mobilité de façon définitive me paraît gravissime.

 

6) Tintin ou Milou ? Astérix ou Obélix ? (ça fait deux questions en une, mais tant pis).

Milou parce que mes parents ont un quasi-Milou sympa.

Obélix parce que je pèse mon poids.

 

7) Seriez-vous capable de trouver cinq arguments pour justifier la fainéantise ?

Non quatre : la fatigue, le mal quelque part, le manque de temps, le besoin de vacances.

 

8) Quel métier auriez-vous détesté pardessus tout exercer ?

Gardien dans un musée abritant que des trucs moches.

 

9) Quelle épitaphe aimeriez-vous lire sur votre propre tombe ?

« Avoir voulu, avoir pas pu, avoir essayé quand même »

 

10) L’actuel président de la république débarque chez vous, have et affamé. Que lui servez-vous comme collation réparatrice ?

Le bouillon d’onze heures avec un Viognier languedocien.

18 avril 2012

Questionnaire plumesque

Madame Laplumequivole a lancé un questionnaire. Voici mes réponses.

 

1.        Quel est votre premier réflexe lorsque vous entendez ou lisez un mot dont vous ignorez le sens ?

Allez voir le sens dans un dictionnaire papier ou internautique. Je sais que je martyrise parfois mes lecteurs, pas toujours volontairement, en utilisant des mots qui ne sont même pas dans les dictionnaires usuels.

 

2.        Aimeriez-vous monter sur une scène pour participer à un spectacle ou prononcer un discours ?

Aimer monter sur scène pour participer à un spectacle, je ne sais pas, je ne l’ai pour ainsi dire jamais fait, mais sûrement un peu. Mais faire un discours, au sens large, sûrement, puisque je l’ai déjà fait et que cela ne m’a pas déplu.

 

3.        Si vous deviez vous exiler définitivement, quel pays aurait votre préférence, compte non tenu de vos connaissances linguistiques ?

Je suis déjà en exil. Plus sérieusement, je ne sais pas si l’Irlande ou l’Écosse ne me conviendraient pas (mais je ne connais pas assez).

 

4.        De quel aliment, solide ou liquide, ne pourriez-vous absolument pas vous priver même si vous saviez que votre santé en pâtira gravement tôt ou tard ?

Je crois qu’il n’y a guère que l’eau dont je ne pourrais absolument pas me passer, mais ce n’est pas très original.

 

5.        Quelle est la période historique de l'histoire (de l'Europe pour simplifier) dans laquelle vous aimeriez faire au moins un petit voyage de quelques années ?

A une époque où l’on pouvait encore voir suffisamment de plantes et d’animaux aujourd’hui disparu ou presque dans la nature. On dira le XVIIIe s. ou la première moitié du XIXe s.

 

6.        Si votre téléphone sonne et que vous êtes tout(e) nu(e), répondez-vous tout de suite ou passez-vous d'abord un vêtement quelconque ?

Seul à la maison, il m’est arrivé de répondre au téléphone tout nu (sortie de la douche). Cela ne me dérange pas spécialement.

 

7.        Y a t-il un objet (livre, disque, vêtement, objet d'art, meuble, albums de photos, jouet de votre enfance, gadget...que vous ayez traîné de déménagement en déménagement sans jamais pouvoir vous en défaire, même s'il est en piteux état ?

Non, pas trop, mais cela dépend à quand on remonte. De toute manière, je ne suis pas conservateur d’objet dont je sais qu’ils ne me serviront à rien. Je suis même du genre à les dégager. Mais je dois avouer en même temps qu’il y a encore quelques bricoles chez mes parents, donc, ce que je viens de dire ne tient pas jusqu’au bout.

 

8.        Vous avez acheté un billet de tombola avec un prix surprise, vous avez gagné le premier prix ; une rencontre en privé avec le pape autour d'un bon repas. Acceptez-vous, et si oui, que lui racontez-vous ?

Bon, à la base, je ne joue jamais aux tombolas que forcé. Mais une rencontre avec le pape ne me dérangerait absolument pas. Je lui demanderai s’il ne pourrait pas appuyer ma candidature pour lui succéder.

 

9.        Une bonne fée vous octroie soudain un don exceptionnel d'acteur, de peintre, de chanteur, de danseur, d'architecte, de poète, de sculpteur, de sportif, de cuisinier, de couturier, d'instrumentiste, de devin, de guérisseur, de polyglotte, lequel choisissez-vous ?

Devin et guérisseur, je n’y crois pas. Sportif, je m’en moque. Entre tout le reste, je préfère peut-être architecte.

 

10.    Votre conjoint, votre amoureux, appelez-le comme vous voulez, qui s'est soudain pris de passion pour les serpents, vous ramène un jeune cobra et apprend à jouer de la flûte. Comment réagissez-vous ?

Je lance un ultimatum pour faire disparaître la bestiole et si l’on n’a pas obtempère pas, j’immole le reptile.

8 janvier 2013

Mais admettons

Je suis payé essentiellement grâce à des financements publics, qui ne nous tombent d’ailleurs pas tout cuits puisqu’en permanence, on doit rendre des compte, faire un boulot en échange et on doit montrer qu’on bosse bien et qu’on sert à quelque chose, et d’une certaine manière, qu’on est un peu indispensables. Je trouve ça assez normal, même si c’est parfois usant de ne pas appartenir à une vraie structure publique, ce qui me permettrait de faire plus de scientifique et moins d’administratif. Mais admettons.

Je méconnais beaucoup le système de financement du cinéma français. Je sais néanmoins que certaines vedettes françaises sont fort bien rémunérées dans l’ensemble, au moins sur certains films, ce qui n’empêche d’ailleurs pas certaines de ces vedettes qui ont gagné des millions il y a peu d’aller pointer au chômage et toucher des indemnités qu’on pourrait dire relativement « confortables » (dans l’absolu, sans doute, pas forcément si on les compare à leurs rémunérations antérieures), montants « confortables » qui bloquent sans doute des indemnités moins confortables dont d’autres, qui en auraient sans doute davantage besoin, ne peuvent pas suffisamment bénéficier. Mais admettons, je n’y connais rien, même si je vois les choses ainsi et qu’il ne faut peut-être pas voir ainsi.

Certains, parmi les journalistes et autres personnes « autorisées » se sont offusquées récemment, suite à l’affaire De-part-dieu, que certaines rémunérations de vedettes étaient excessives pour des films subventionnés par des fonds publics. Diantre, c’est seulement maintenant que l’on s’aperçoit de cela ou que l’on s’en émeut ? De qui se moque-t-on ? Bien sûr, qu’il devrait y avoir un plafonnement, bien sûr que les financements publics devraient être soumis à des règles, comme cela se pratique naturellement partout. Eh bien non, cela ne semble pas si naturel que ça. Parce qu’évidemment, mettre une vedette à l’affiche attire du monde dans les salles et qu’il y a un retour sur investissement, même pour les fonds publics. Tout cela n’est pas très clair, en tout cas à mes yeux de néophyte, mais je constate que les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde, comme d’habitude. Mais admettons, je n’ai sûrement rien compris.

Vais-je demander l’asile à Vladimir (pas notre ami, l’autre, le grand démocrate) ? Ai-je une chance de devenir ministre si je déclare mon admiration éternelle à Vladimir (pas celui qu’on connaît et qu’on aime mais le tsar) ? Évidemment non, je ne suis pas encore complètement cinglé. Mais admettons.

11 novembre 2007

3 Novembre : 2/5 - la semaine avant le jour J

Cette journée avait été imaginée depuis très longtemps. Bien qu’athée, j’avais conçu très tôt la possibilité d’un mariage à l’Église. En effet, dès que nous avons évoqué avec S. l’idée de mariage (avant même de parler du nôtre dans sa réalité, c’est-à-dire bien avant que nous engagions la procédure du mariage civil), j’avais dit que je n’avais rien contre le fait de passer devant le curé dès lors que ce dernier serait informé de mon « état » et qu’il s’y conformerait. Malgré l’évolution de l’Église, les curés ne sont pas tous disposés à être aussi coopératifs ou à nous laisser en paix vis-à-vis des préceptes religieux. Plus jeune, j’étais rentré en conflit avec ce que représentait l’Église, avec son lourd passif, avec tout ce qui fait que les églises sont désertées ou que l’on s’en fait virer, avec ce conformisme, cette « bien-pensance », cet esprit atrophié et parfois cette complicité avec certains obscurantismes… Et puis, j’ai évolué, je me suis adouci. J’ai fait la connaissance de gens proches de la religion. D’abord un ingénieur ayant failli se faire moine à la gentillesse incroyable, même s’il ne partageait pas les mêmes opinions que moi ; j’ai partagé avec lui de bons moments d’amitiés (je regrette de l’avoir perdu de vue). Ensuite, il y a eu un chanoine connu dont j’ai déjà brièvement évoqué le nom. Il m’a dit que dans sa famille, il n’avait guère eu le choix de rentrer en religion (il avait été désigné par l’évêque). Il m’a aussi avoué que s’il n’avait pas été curé, il aurait sans doute été anticlérical dans le sens où il n’a jamais eu beaucoup de sympathie vis-à-vis de la hiérarchie religieuse. Il est également très critique vis-à-vis de certains de ses congénères beaucoup trop orthodoxes à ses yeux. J’ai enfin fait la connaissance d’un curé de moi homonyme et partageant une de mes passions. Si S. n’avait pas pu avoir recours à ses connaissances, ce dernier s’était proposé en dernier recours pour venir nous marier en Bretagne.

Le mariage civil était pour moi le plus important puisque c’est le seul qui avait à mes yeux une valeur d’engagement et surtout parce que c’était le premier (je reviendrai plus tard sur ce point). Les deux mariages avaient été disjoints dès le départ pour des raisons d’organisation et de temps de préparation. Le mariage civil se fit en comité restreint (témoins, parents, et quelques amis et collègues de travail au vin d’honneur). Cela fut quand même un peu frustrant. Le mariage du 3 novembre devait se faire avec l’ensemble de nos familles et amis. Toutefois, en raison de l’éloignement, de la saison, ils furent moins nombreux que nous l’avions primitivement imaginé. D’une certaine manière aussi, pourquoi s’en cacher, nous avons pu constater, dans certains cas, que quelques amis ou membres de la famille n’étaient pas si proches de nous. Ce fut d’abord une déception, puis nous nous fîmes une raison. En tout état de cause, les meilleurs étaient là et ceux qui n’ont pu venir mais qui auraient bien voulu, étaient pourtant, d’une certaine façon, bien présents.

La semaine précédent ce samedi 3 novembre fut assez chargée. Elle commença une semaine plus tôt par notre migration en Bretagne. Le même jour, nous dûmes accueillir mes parents, oncles et tantes qui devaient loger dans un gîte à B. La loueuse nous fit rire et un peu perdre notre temps. Elle se perdait toute seule dans ses papiers alors que nous pensions que depuis le temps elle était aguerrie dans ce genre d’exercice. Parallèlement, contrat oblige, elle entreprit de faire un descriptif touristique de tout ce qu’il y avait à voir dans le coin. Malgré nos protestations (S. et moi), elle voulut aller jusqu’au bout de sa « démonstration » fort peu convaincante. Elle sut quand même « vendre » la Pointe du Raz et la presqu’île de Crozon, mais en ignorant magnifiquement plein de choses majeures : peut-être ne connaît-elle pas Quimper ?

Le dimanche, nous courûmes voir nos amis écrivains au salon du livre de C. (c’était la seconde fois en deux ans). Nous assistâmes avec émotion à la remise du prix à Monsieur K. Pour une fois, je pouvais faire mon malin, chanceux que j’étais de l’avoir lu en avant première. Je fus malgré tout presque surpris par le traitement journalistique « ésotérique » qui en fut fait. De retour du centre Bretagne, nous repassâmes par B. pour y voir la sœur de S. son mari et leurs filles. Il y a un an, j’ai pris soudainement conscience que j’avais pas moins de trois nièces. Ça fait bizarre pour un fils unique, et trois d’un coup en plus ! Et puis me voilà « tonton » pour la plus jeune… Cet après-midi, il fallut toutefois se battre contre la bêtise du beau-frère (je suis un peu méchant, mais personne d’autre que lui ne mérite autant ce nom là) qui voulait se livrer, le jour du mariage, à ce genre de jeux ridicules du style de la jarretière ou de ceux qui mettent mal à l’aise certains protagonistes. Sa femme sut aussi l’en dissuader. Heureusement, parce qu’il passa à deux doigts de la correctionnelle avant mon éclatement.

Le lundi fut, entre autres, consacré à une visite au restaurant. La patronne est sympathique mais très gentiment bavarde. En tout, téléphone et visites comprises, nous avons bien passé 6-7 heures en sa compagnie. A la suite, visite impromptue au château de Madame K. à D., avec la sublime vue sur la mer.

Le mardi, ce fut le moment d’aller voir le curé qui allait nous marier. Une dernière visite préparatoire de moins d’une heure pour préparer la cérémonie, le reste ayant été validé préalablement par voie électronique. Puis, nous servîmes de guide à mes parents, oncles, tantes et cousins pour visiter Quimper (pas de méchant sacristain dans la cathédrale) et la Pointe du Raz (6 méchants euros à acquitter).

Le mercredi matin fut consacré à des achats des meilleurs produits locaux à P.-A. et l’après-midi à l’arrosage anticipé d’un anniversaire.

Le jeudi, ce fut l’accueil d’autres cousins à B., la visite de Q’., du B. et de ses huîtres très spécialement délicieuses, des chaumières de K. et de la Pointe de T.

Le vendredi, après un peu de repos jusque vers le milieu de l’après-midi, ce fut une nouvelle visite au restaurant pour la mise en place un peu laborieuse et le soir venu, l’accueil des amis éduens. La nuit venue, ce fut enfin l’arrivée d’amis dont la dame devait un peu servir de « camériste » de Madame S. Blague à part, ils furent géniaux !

La dernière nuit, comme les trois précédentes furent marquées par une insomnie sur le coup de 3 heures du matin. Comment paraître frais dans ces circonstances ?

Le matin, il fallut se soucier de la sono. Le plus jeune frère de S. devait bien s’en occuper, mais il dut faire face à plusieurs difficultés imprévues, ce qui l’empêcha de participer à la cérémonie. Il fallut accueillir la « camériste » et le chauffeur qui alla préparer la voiture, dans un rare souci du détail. Je dus m’occuper des fleurs. De retour à l’église de B. pour les déposer, je fus accueilli par le curé (pas celui qui devait nous marier, mais celui de la paroisse), complètement dépassé par les événements et qui avait surtout perdu un papier officiel. Grosse colère rentrée car nous nous doutions qu’il l’aurait perdu. Il m’avait soi-disant laissé un message sur mon portable pour me le dire (en fait ce n’est qu’en rentrant à H. que nous avons découvert son message sur le téléphone fixe) et pour nous demander de régler des choses que les bénévoles de l’église avait déjà faites depuis longtemps. De retour auprès de S., alors en pleine préparation, finition de mon rasage (eh oui, ça pousse vite !) et habillage. A ce moment là, on m’apprend qu’il n’y aura pas de préposé aux CD à l’église. Heureusement, je l’avais presque prévu : mon cousin O., chauffeur-photographe fera l’affaire. Une demie-heure avant le début de la cérémonie, je suis sur place, j’accueille bien maladroitement la flutiste-amimatrice et le harpiste et d’autres amis. Les curés arrivent. Je fais la connaissance de plein de personnes que je vois pour la première fois. L’arrivée de S. étant imminente, je presse les gens à entrer dans l’église alors que je charge ma tante M. de distribuer le « programme ».

13 juin 2008

GM et UP

Je poursuis l’évocation des personnes qui ont compté dans mon parcours universitaire et professionnel.

Comme je l’ai évoqué ici, j’avais été piégé par YBB. J’étais allé à un entretien où la personne recherchait un jeune auquel il pourrait confier une première étude de synthèse sur la flore et la végétation de la Loire. Cette personne était, c’était GM. Il avait besoin de quelqu’un qui avait de bonnes aptitudes en botanique. Je fus donc choisi. C’est alors que débuta une longue suite de collaborations. GM était en poste à Orléans depuis peu. Il venait du sud-est de la France et avait beaucoup travaillé en région Rhône-Alpes. Plus jeune, il avait travaillé sur le Rhône avec le professeur UP. Ce dernier était toujours en poste à Grenoble et c’est grâce à lui que je pus réaliser, quelques mois plus tard, mon DEA. Bien que semblant sympathique, le professeur UP était quelqu’un qui me parut au premier abord, difficile à appréhender sur le plan scientifique. Néanmoins, après qu’il m’eut « livré » quelques références bibliographiques, je m’aperçus de l’avance scientifique considérable dont le Rhône et ses affluents avaient fait l’objet par rapport à la Loire. En gros si je puis dire, en 1996, la Loire n’avait pas atteint le niveau de connaissances et d’expertise que le Rhône avait en 1970 ! Il faut dire que le fleuve alpin avait bénéficié de puissants programmes de recherches pluridisciplinaires, notamment dans le cadre de son aménagement hydroélectrique. Autrement dit, il jouissait de ce qui le détruisait. Alors que la Loire restait peu aménagée et tout le monde semblait s’en détourner. Heureusement, un plan gouvernemental allait sortir le fleuve royal de sa torpeur, inaugurant son retour en grâce auprès du grand public. Cela se traduisit notamment par le trop fameux et mal compris « dern*ier fleu*ve sau*vage d’Europe » et par la renaissance des bateaux traditionnels…

Toujours est-il que GM et UP me firent confiance. Les cours du DEA avaient lieu à Marseille car la formation était commune à quatre universités. Je me souviens de mes « chers collègues » pour la plupart fraîchement issus de maîtrises très académiques. De mon côté, j’avais deux ans d’interruption dans les pattes dont un an de service militaire. Je ne voyais pas les choses de la même manière que les autres. Je fus surpris par l’esprit de compétition des autres. En définitive, ces « excités » du bachotage n’eurent pas des résultats extraordinaires. En ce qui me concerne, grâce à GM, je fis mon stage sur la Loire. En démarrant ce stage, UP me remit un document (une sorte de synthèse de 25 ans de travaux sur le Rhône) devant lequel je fus stupéfait d’admiration. Ce document allait pour ainsi dire devenir un livre de chevet, un guide, un inspirateur, une boîte à idées… Mon DEA fut soutenu dans de bonnes conditions et je n’eus que des retours positifs. Mais j’étais frustré, et il fallait que je mette un projet plus ambitieux en action : une thèse. GM et UP allaient m’y aider. Dans l’idéal, UP aurait été le directeur ou co-directeur de thèse parfait, mais celui-ci allait prendre sa retraite un an plus tard, ce qui faisait trop court. Pourtant ma thèse, même si elle ne ressemble à aucune autre, allait être fortement influencée par les travaux d’UP.

Entre temps, GM était progressivement devenu un ami. Il n’était pas seulement un ami, il m’avait mis le pied à l’étrier, m’avait guidé vers la maturation professionnelle. Je crois bien que malgré lui, il m’a appris la plupart des ficelles professionnelles, tous ces petits riens qui font que l’on devient crédible.

Bref, c’est grâce à l’action conjuguée d’YBB et de GM que je me suis fait un nom dans le microcosme dans lequel j’évoluais. On essaiera de me le faire payer plus tard, avec une rare petitesse.

6 septembre 2009

Taxe carbone

Instaurer une ou des fiscalités ou des redevances environnementales en France (ou ailleurs), je ne suis pas contre. En revanche, la « taxe carbone », de la façon dont j’ai compris qu’elle serait mise en œuvre, je suis globalement contre. Pourquoi ?

Cette « taxe carbone » est censée inciter les consommateurs et les industriels, notamment, à moins rejeter du dioxyde de carbone (CO2) en consommant de l’énergie, notamment sous la forme de combustibles fossiles. Le CO2 étant en partie responsable de l’augmentation de l’effet de serre, engendrant des changements et surtout un réchauffement climatiques globaux. Signalons néanmoins au passage que le CO2 n’est pas le seul responsable de l’augmentation de l’effet de serre, il y a aussi notamment le méthane (CH4). En effet, ce dernier partiellement d’origine anthropique, est libéré notamment dans le cadre de l’extraction des hydrocarbures ou de leur mauvaise combustion, par fermentation de la biomasse, en particulier les décharges d’ordures ménagères et surtout par l’élevage bovin. A noter également que sous l’effet du réchauffement, certains sols (permafrost) dégazent du CH4 par décongélation partielle. A part quelques sceptiques pas très nets, l’ensemble de la communauté scientifique est à peu de choses près d’accord sur le changement climatique et sur quelques moyens de tenter d’y remédier.

A lors oui, il faut consommer moins d’énergies fossiles et partout sur la planète et je suis d’accord pour que l’on commence, entre autres, par la France. Mais cette « taxe carbone » n’est pas une bonne solution. En effet, cette taxe carbone, étant donné qu’elle touchera tout le monde quelque soit ses revenus, va précariser un peu plus les personnes fragiles. Et dans le même temps, aucune piste précise n’a été indiquée par le gouvernement pour donner la voie. Je suis plutôt contre l’affectation des recettes fiscales à telle ou telle œuvre comme c’est le cas pour la redevance audiovisuelle ou les redevances payées sur ses factures d’eau. A ce titre, pour rappel, on constatera que le consommateur d’eau lambda, pour ses usages domestiques paye beaucoup plus proportionnellement que l’industriel (il paye néanmoins et je ne voudrais pas négliger les efforts très importants qui ont été faits depuis 30 ans, mais il existe encore de nombreux manquements à la réglementations, insuffisamment dénoncés et il existe encore de belles marges de progrès) et surtout que l’agriculteur qui ne paye pour ainsi dire rien, alors qu’il est de loin le plus gros consommateur d’eau (sans restitution) et le premier pourvoyeur de pollution diffuse qui empoisonne rivières, plans d’eau et océans par l’intermédiaire du phosphore soluble (orthophosphates, PO43-) en eaux douces principalement, de l’ammoniaque (ammonium, NH4+) et des nitrates (NO3-), ces derniers principalement en milieu marin, et partout avec la profusion d’une multitude de pesticides, lesquels se retrouvent partout. Si ces derniers sont généralement tous inférieurs aux normes de potabilité de l’eau, on ne sait rien de leurs effets cumulés ou combinés. De là à y voir l’origine de certains cancers… J’enfonce des portes ouvertes ? Peut-être, mais il me semble que je fais un simple constat que tout le monde connaît et pourtant, depuis des années que l’on sait, on continue d’aller droit dans le mur. Et pourtant, je vous le dis, j’essaye de contribuer chaque fois que je le peux à cette prise de conscience. Inutile de vous dire comment mes propos sont accueillis dans les réunions. Pas tellement par les agriculteurs pris isolément qui sont parfois très bien conscients des problèmes (et qui n’en sont pas les seuls acteurs, mais souvent les simples instruments), mais par les chambres d’agriculture qui ne sont que des antichambres du syndicat agricole dominant qui décide de tout et manipule l’ensemble des agriculteurs. D’ailleurs, ces derniers n’ont guère le choix : soit ils obéissent au syndicat dominant, soit la chambre d’agriculture ne les aide pas ou ne leur donne pas les moyens d’aller de l’avant.

Pourquoi parler de tout cela ? Parce que j’ai plus que l’impression qu’on se moque du monde. On a voulu supprimer la taxe professionnelle que certains disaient injuste. Personnellement, je n’ai pas d’opinion. En tout état de cause, cette taxe était supportée par les entreprises. A présent la « taxe carbone » va être principalement supportée par les particuliers, parce que bien entendu, les industriels les plus énergivores s’en tireront bien ou bien ils délocaliseront. Bien sûr, les plus riches seront toujours avantagés par le scandaleux bouclier fiscal et par la TVA qui frappe indistinctement RMIste et milliardaire. Et au fait, qu’est-il prévu pour le transport aérien, celui qui rejette le plus de CO2, celui dont le carburant, le kérosène, est le seul presque entièrement détaxé ? Eh bien rien, bien sûr. Il ne faudrait pas compromettre la croissance et limiter les échanges. Et quid du transport routier déjà suravantagé par rapport à tous les autres ? Je n’ai rien entendu.

Vendredi soir au journal de 20h00 de France 2, on avait invité Yann Arthus-Bertrand pour évoquer la « taxe carbone ». Cet homme est loin d’être inintéressant, mais qu’a-t-il à vouloir défendre cette « taxe carbone » alors qu’il ne méconnaît pas sa portée nulle, se contredisant lui-même. Elle « ne coûtera que 3 centimes par litre de carburant », sous-entendu qu’elle sera indolore. Oui, peut-être pour l’instant, et encore, cela dépend pour qui.

Trouver un principe de taxation pour les activités polluantes ou rejetant du CO2, je suis d’accord pour la payer à condition que cela soit juste. Commençons pour cela de rétablir un impôt progressif pour tous, pour tous les revenus, du RMIste qui pourrait payer une somme modique (5-10 € ?) jusqu’aux plus riches qui seraient taxés ne serait-ce comme ils l’étaient dans les années 1980, en assortissant le tout d’une vraie lutte contre la fraude fiscale. En ce moment, on ne fait que gesticuler pour épater la galerie ; il faut bien préserver ses amis et soi-même. La TVA, elle, devrait être réduite. Ensuite, certaines redevances environnementales pourraient être mise en œuvre sur les activités polluantes, l’argent récolté servant à subventionner des moyens de production plus propres ou à innover dans des technologies offrant des produits moins polluants. J’énonce encore des évidences. Pourquoi ne fait-on pas ce que je dis là ? Je n’ignore pas totalement la réponse.

Voilà, ce n’est pas souvent, mais il s’agissait d’une nouvelle réaction de ma part face à l’actualité. C’est sans doute un peu brouillon, mais chacun fera le ménage et comprendra, je l’espère, là où je veux en venir.

10 janvier 2010

Deux critiques ciné pour le prix d'une

Il y a quelques semaines, nous étions allés voir le film « 2012 ». Ce film n’avait d’intérêt que pour ses effets spéciaux et une surprise qui arrive au ¾ du film. Sinon, c’était très grossièrement manichéen, simpliste, outrancièrement « américain » dans son côté le plus ridicule. Par ailleurs, les aspects scientifiques qui sous-tendent ce film sont vraiment nullissimes, alors qu’il n’aurait pas été bien difficile de faire beaucoup mieux. Et puis les idées que sembleraient faire passer ce film restent bien maigres.

Cet après-midi, nous sommes allés voir « Avatars » en version 3D, et je dois dire que j’ai vraiment beaucoup aimé. Bien sûr, il y a quelques clichés et quelques côtés manichéens, mais cela reste très raisonnable et cela passe bien ainsi. C’est une sorte de conte humaniste et écologique qui condamne sans le dire toujours ouvertement le racisme et l’intolérance, l’extermination des Indiens d’Amérique, l’exploitation des ressources à outrance, la destruction de la biodiversité, le capitalisme triomphant, etc. Les effets spéciaux sont très réussis et l’histoire d’amour qui naît est vraiment bien vue. On veut vraiment croire à ce qui se passe sous nos yeux et moi j’y ai cru. D’ailleurs, ce film m’a fait du bien, il va sûrement m’aider à mieux défendre mes idées. Ce film est une grosse machine, a sûrement plein de défauts, et même s’il n’en a pas besoin, je le recommande.

16 décembre 2022

Brèves cornusiennes du vendredi 16 décembre 2022

La situation de ma mère continue de se dégrader et elle devient de plus en plus ingérable pour mon père. Je passe les détails.


Un ami, de la même génération que mes parents, est décédé dimanche. C’était un homme que j’ai découvert au début des années 1990. Il faisait partie de la « bande du 14 juillet » car traditionnellement, cette bande venait au Dagon terrassé tous les ans depuis 1991 ou 1992 pour un gros week-end à 4-5 jours autour de la fête nationale. Selon les personnes et les années, ils dormaient dans des tentes ou dans une partie inoccupée de la maison (et même dans une caravane une année) et aussi beaucoup dans un gîte rural. Cela a duré de manière systématique jusque vers 2010 ou à peine plus. Le but du jeu, outre les barbecues, était d’aller à la pêche et de manger la friture. Si d’aventure je prenais une grosse carpe (ce qui manquait rarement d’arriver), nous la mangions, ainsi que du brochet. Il y avait aussi un rituel : nous engueuler à table sur des broutilles, des sortes de joutes verbales exacerbées, assassines auxquelles je prenais souvent part, avec force mauvaise foi de tous les côtés. On s’insultait gaiement. Et cet ami, en était assez souvent l’instigateur. C’était un ouvrier très cultivé (en arrêt invalidité après un très grave accident du travail aves des séquelles très significatives, puis à la retraite). En fait, on adorait s’engueuler, en oubliant aussitôt les horreurs que nous venions de nous balancer. Fromfrom, qui a connu la fin de cette période et qui ne connaissait pas au départ cette « règle du jeu » non écrite, avait pris peur à plusieurs reprises avant de se rendre compte que cela n’avait aucune conséquence. Un tel phénomène me semble assez rare. Plus on s’engueulait, plus on s’appréciait. Bon, cela ne s’applique pas tout à fait à l’ensemble des personnes de cette « bande » mais lui en était l’archétype et j’appréciais beaucoup son humour, son vécu (parfois difficile) et le fait que nous allions pour chaque séjour, visiter souvent au moins deux édifices bourguignons et une fois un musée. Dans le lot, c’est lui qui appréciait le plus. Tranches de rigolade garanties. Des souvenirs en particulier au château de Châteauneuf (-en-Auxois) où il voulait payer la guide Fromfrom et à la sortie du château de Bussy-Rabutin où nous étions allé boire un coup au bar du coin et au le patron, joyeux drille comme on en voit peu servait des « tartines de houblon » et refusait un coca en Bourgogne à Fromfrom ! Dans les années 1990, les voisins de la ferme l’avaient surnommé Marcel Béliveau, un animateur/réalisateur/comédien québécois en référence à une émission télévisée de caméra cachée diffusée en France à cette période. Il est vrai qu’il lui ressemblait assez, de loin.


Hier matin, j’en étais à ma deuxième assemblée générale extraordinaire en à peine plus d’un mois. Le but consistait notamment de transférer une équipe de trois personnes (en marge de nos missions de Cé-bé-aine) à un organisme public dans le cadre de la création d’une a*gen*ce r*égi*onale de la b*i*odi*vers*ité conventionnelle. Une vraie merdouille d’usine à gaz. Avant ça, on aurait voulu qu’on embauche d’autres personnes et on a refusé car nous souffrions déjà assez comme ça. Il y a beaucoup de bisounours en région qui n’ont aucun sens des réalités, c’est lamentable. Je passe les détails. Il y a eu des soucis pour les trois salariés qui vont déménager au premier janvier (le trois en fait) car ils ne s’y retrouvaient pas au niveau rémunération, ce qui nous a obligé à des délais et à revoir les copies (je passe aussi les détails, des détails qui m’ont bien embêté et empêché de dormir à un moment donné). Bref, tout a fini par rentrer dans l’ordre, mais on a transpiré avec le directeur de l’organisme d’accueil qui a dû aussi ramer à contre-courant, mais pas à cause de nous car nous avons été très réactifs. Content que l’année se termine, mais c’était in extremis car aujourd’hui notre présidente partait à la Réunion et ne revient que dans un mois.


Mercredi après-midi, j’ai assisté (en simple auditeur) à une soutenance de thèse de doctorat en visioconférence consacrée à la végétation des chenaux secondaires de la Loire entre le bec de Vienne (Montsoreau) et Nantes. Voici quelques commentaires :

  • la soutenance présentait bien certains éléments méthodologiques et étaient assez pédagogiques ;
  • le cadre phytogéographique n’a pas été présenté ;
  • la présentation des végétations n’a pas été faite, ni les explications générales qui expliquent la distribution spatiotemporelle des communautés végétales ; ce qui m’ennuie le plus, c’est le fait que l’on ait présenté la végétation comme la simple addition de plantes présentes à un endroit (alors que c’est effectivement beaucoup plus que cela et cette forme de simplisme m’agace) ;
  • les analyses de l’eau et de sol n’ont pas été présentées, même de manière sommaire ;
  • les données des bases de données sur les traits fonctionnels des espèces n’ont pas été confrontées à la situation réelle du terrain ;
  • un point précis de mon travail de thèse a été cité par le président du jury sur un sujet lié aux forêts alluviales et figurez-vous que je n’ai pas compris ni la question ni la réponse (ou est-ce le doctorant qui a mal su retranscrire ce que j’avais écrit) ;
  • si j’avais été membre du jury (on ne me l’a pas proposé, ni cette fois ni à aucune autre occasion et je trouve que c’est bien dommage car j’ai bien évidemment des tas de choses à dire ; à moins qu’on ait peur de moi), ce qui est idiot), j’aurais bien évidemment bombardé l’impétrant de questions et remarques (bon, si j’avais eu le mémoire de thèse, j’aurais eu des réponses à mes questions, mais aussi pas mal d’autres questions, à n’en pas douté) ;
  • j’ai trouvé l’impétrant assez à l’aise lors de la soutenance, beaucoup moins lors des questions où il restait assez sec face à certaines. Les questions étaient parfois pointues ou avaient valeur de test, mais bon ;
  • je n’ai pas trouvé que l’impétrant avait une âme de botaniste (c’est difficile à expliquer rapidement de quoi je parle) de sorte que j’ai un doute sur ses capacités réelles sur le terrain ;
  • j’ai trouvé que le travail réalisé durant quatre ans, notamment sur le terrain, avait été assez considérable, indépendamment de tout le reste ;
  • j’ai trouvé curieux que les co-directeurs de thèse et autres encadrants directs ne parlent que des conditions matérielles du travail accompli et longuement d’aspects très personnels de l’impétrant, ses qualités et singulièrement ses défauts… Bien sûr, je ne le connais pas et il y a peut-être un vrai sujet, mais j’ai trouvé cela un peu gênant (pas les qualités, mais les travers ou des anecdotes qui n’ont à mon sens rien à faire dans un tel cadre). Cela m’ennuie car j’ai pu voir une fois un directeur de thèse (un con) qui avait réglé ses comptes avec l’impétrante et probablement en contribuant à lui accorder une mention assez faible eu égard à son travail. Mais là, non, c’était bon enfant, mais ce n’est pas une raison.

Après avoir rédigé ce qui précède, j’ai recontacté aujourd’hui celui qui va donc être docteur et deux de ses co-directeurs de thèse que je connais, pour le féliciter et lui demander à être destinataire de la thèse. Et là, de me demander en chœur qu’on voudrait bien recueillir mon avis, à la fois sur ladite thèse mais aussi sur d’autres travaux de l’équipe de recherche ou je ne sais quoi. Que dois-je en conclure ? Qu’on ne requière pas les avis autorisés sur le travail réalisé en amont, pendant le travail de thèse mais après, une fois que le coup est parti ? Qu’on demande aux vrais experts après, alors qu’avant, on s’en fout ? Qu’on considère que les travaux de thèse, c’est un peu du pipi de chat et qu’on peut se contenter d’un vaguement à peu près ? Manifestement, on n’a pas peur de moi. Ou alors si et j’ai été invité par le doctorant par hasard sans volonté réelle et à présent, par simple politesse, on me demande parce que je me suis manifesté ? Je n’ai pas d’avis définitif sur la question, mais connaissant le monde universitaire, je sais que certains de ces universitaires sont capables de tout et que l’on peut pas d’emblée leur faire confiance. C’est lamentable, mais c’est hélas ainsi. J’ai vu de l’intéieur ce que cela pouvait donner à Tours et d’un semi-extérieur à Lille.

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