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Cornus rex-populi
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11 février 2012

Parmi les premiers souvenirs cornusiens

On pourrait facilement être amené à se réinventer des faux souvenirs grâce aux photos-souvenirs mettant en scène notre petite enfance ou à l’aide des témoignages plus ou moins fidèles de la famille ou des amis qui avaient connu cette glorieuse époque. Je m’efforce donc de ne pas tomber dans ce piège.

Ce qui constitue probablement mon premier souvenir est sans doute davantage une sensation très réconfortante. C’est tout simplement l’amour qui m’unissait à ma mère. C’est absolument extraordinaire quand j’ai pris conscience de cela, mais je m’en souviens parfaitement lorsque c’est arrivé. Je ne saurais dater cette prise de conscience, mais la protection, l’amour qui m’était apportés par ma mère me semblaient invincibles, irrémédiables. D’autant plus irrémédiable que cela continue aujourd’hui. En écrivant cela, je mesure la chance inouïe qui est la mienne, d’avoir été un enfant désiré et aimé et que cet amour dure toujours. Et je pense à plusieurs lecteurs de ce blog qui n’ont pas eu cette veine ou qui ont perdu leur maman trop tôt. J’en ai pris conscience il y a finalement assez peu de temps, mais je me demande vraiment ce que je serais devenu si je n’avais pas connu cet amour primordial. Cela aurait été mieux ou moins bien ? Peu importe, on ne va pas refaire une impossible histoire, mais je crois pencher pour la seconde hypothèse.

Du côté paternel, je me souviens de plusieurs « aventures » avec mon père. Je trouvais extraordinaire lorsqu’il me prenait sur ses épaules et que nous partions nous balader un peu partout les après-midis lorsque mon père sortait de la sieste (il terminait le travail du poste du matin à 13 heures et nous devions partir après la collation de 16 heures).

Ma grand-mère paternelle fait aussi partie de mes souvenirs initiaux, mais j’ai du mal à bien identifier la période.

Je me souviens de ce vieux Monsieur, probablement durant l’été 1972 (probablement en août alors que j’avais un an et neuf mois et il est clair que je devais déjà savoir marcher, ce qui est logique) dans le jardin de la maison éduenne. Je me souviens de son air un peu bizarre et de sa gentillesse à mon égard. Cet homme est décédé début 1973 et je me souviens lorsque sa mort avait été évoquée.

Je me souviens de la première rencontre avec un autre vieux Monsieur qui avait une maison à la campagne avec un grand jardin. C’était le père d’un ami d’enfance de mon père. Mon père venait s’occuper de la voiture du fils qui était parti plusieurs années au Sénégal et rentrait très rarement en France. Mon père venait faire tourner le moteur de temps en temps, rechargeait la batterie… c’était à l’époque une assez luxueuse Citroën CX. Le père, un piémontais d’origine était arrivé dans le coin lors de la montée du fascisme, ne se déplaçait qu’en cyclomoteur. C’était un ancien maçon à présent en retraite. Mon premier souvenir avec ce Monsieur, ce sont des cacahuètes entières qu’il m’avait données et dont je ne savais pas que faire. Plus tard, nous retournerons souvent avec mon père chez ces gens, notamment pour profiter des cerises de son important verger. Ah ces cerises… A la fin des années 1970 (ou tout début 1980), ces gens ont déménagé pour le sud-ouest où le fils résidait désormais. Dommage, je le regrette encore.

J’ai des souvenirs assez pitoyables de la petite section de maternelle où j’avais été envoyé alors que j’avais environ deux ans. Je devais en partie « psychosomatiser » et mes parents avaient dû me retirer assez vite. Je n’ai aucun souvenir de ce qui se passait en classe. J’ai des souvenirs plus précis à partir de la moyenne section de maternelle.

J’ai les souvenirs de deux opérations chirurgicales. La première concernait les végétations adénoïdes. Je pense que si je n’avais eu que cette opération, je n’en aurais aucun souvenir, mais quelques mois après (ou un an ou un peu plus), ce fut l’ablation des amygdales. Et ce qui m’a frappé, c’est que l’endormissement fut le même : une sorte de masque qui arrive sur le visage et qui endort presque instantanément. Ce second endormissement m’a rappelé le premier. C’est horrible quand on ne sait pas ce qui nous arrive à cet âge là. Ce masque est vert dans mes souvenirs. Ces histoires de masques sont pour moi toujours synonymes d’étouffement, impression ravivée en 2000 avec le coup de mon choc anaphylactique au venin de guêpe. Du coup, je ne supporte pas les cache-nez, ni le fait que l’on me couvre la bouche et le nez avec quoi que ce soit.

En 1973-74, mes parents ont acheté une maison dans un lotissement qui devait se construire. Mon père, lorsqu’il ne travaillait pas, allait régulièrement surveiller l’avancement du chantier (ce qui n’a pas été inutile puisque l’entreprise perdait de l’argent à cause du choc pétrolier et essayait de faire des économies en essayant de refiler des matériaux de moindre qualité que ceux qui avaient été prévus et que mes parents avaient payés). Je me souviens donc bien de certaines de ces visites. Nous avons habité la maison au printemps 1974 (j’avais alors 3 ans et demi). Mais surtout, je saurais faire le plan de l’ancien appartement que mes parents avaient en ville (initialement, c’était le logement de « fonction » de ma mère). Cet appartement se situait au troisième et dernier étage près de la rivière-égout, près d’une chute d’eau (cette portion du cours d’eau a été recouverte au début des années 1980 et une rue passe dessus depuis). La nouvelle maison a cependant été pour moi d’un attrait extraordinaire. Et puis, il y avait le jardin…

J’arrête là les souvenirs, d’autant qu’après, ils deviennent plus abondants et ne sont pas forcément en ordre.

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Commentaires
C
A Calyste> En 76, année de la sécheresse ! Qu'est-ce que j'étais encore petit à l'époque !<br /> <br /> Des petits bouts de vie, oui. Je suis content que ça te plaise. J'aurai d'autres occasions d'évoquer des souvenirs d'enfance.
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C
74! Deux ans après, j'étais prof, ma première année!<br /> <br /> Je suis très content que tu aies écrit ce billet sur ton enfance. Je crois que nous en avions une fois abordé le sujet dans nos nombreux commentaires et réponses à commentaires. Des petits bouts de vie qui te rendent, pour moi, encore plus vivant.
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C
A Karagar> Oui, je m'aperçois que tout le monde n'a pas des souvenirs aussi précoces.<br /> <br /> <br /> <br /> A Ipsa> Perssonnellement, aucun chagrin par rapport à la petite enfance. C'est juste que l'on se sent vieillir malgré tout.
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I
Enfance ? Surtout ne jamais se retourner pour ne pas tomber de chagrin.
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K
ah la bannière, c'est saisissant et ma-gni-fi-que.<br /> <br /> Je crois que je serais bien en peine si je devais retrouver de si vieux souvenirs...
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C
A Patriarch> Merci Walter, vous de même.<br /> <br /> Merci Walter, vous de même.
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P
Ce sont toujours de bons souvenirs. Mon père était invalide à 33 ans, (accident du travail) et pas de SS à l'époque, c'est ma mère qui a fait bouillir la marmite, pour elle et les trois enfants, puis mon père quand il est sorti de l'hôpital.... Elle a eu une longue vie, elle est partie à 93 ans... Une dure, mais c'est normal puisque d'une fratrie de 9 enfants et elle était la seule fille...<br /> <br /> <br /> <br /> Bon dimanche à vous deux<br /> <br /> <br /> <br /> Bon dimanche à vous deux
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C
A Laplumequivole> C'est vrai que c'est très gaullien et j'y avais aussi pensé. Ceci dit, ce chapiteau me plaît tellement que j'aurais bien pu en faire l'emblême de mon parti.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui oui, finalement je t'accorde qu'on a le même âge, c'est-à-dire tout juste 20 ans !
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L
La nouvelle bannière, c'est pour tes prestations électorales, genre "Je vous ai compris ! " (que mon paternel traduisait par " Je vous ai pris pour des cons...) ?<br /> <br /> Cela dit elle est magnifique, mais tu connais mon intérêt pour les chapiteaux.<br /> <br /> Sinon, c'est rigolo, j'ai beau savoir, quand tu dis "printemps 74 j'avais alors 3 ans et demi", je mets un moment avant de réaliser que c'est la vérité, tellement ça me parait énorme. J'avais 26 ans ! C'est fou, non ? je ne m'en remets pas. L'année de ta naissance je revenais définitivement en Bretagne. Au fond, c'était ma 2ème vie, alors finalement on a le même âge !
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Cornus rex-populi
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