Critique littéraire
Nous en avions d’abord parlé il y a plus d’un an je crois. Sans trop croire à l’intérêt du livre, j’avais voulu l’emprunter à la bibliothèque municipale, mais il n’y était pas référencé. J’avais donc laissé tomber. Et puis au mois d’août, nous en avons reparlé, et plusieurs lecteurs capiste ou capistotropes en avaient fait l’éloge. Finalement, après quelques réflexions complémentaires, nous en passâmes commandes à la librairie locale. Je l’ai eu entre les mains il y a une dizaine de jours. Un pavé de plus de 600 pages. Je pensais en avoir pour des semaines voire des mois (ben oui, je suis lent). J’ai commencé à le lire le week-end puis un peu tous les soirs. Les pages, ont défilé à une vitesse folle et j’en ai terminé la lecture hier soir. Je n’en reviens pas.
De quoi s’agit-il ? « Le Livre de saphir » de Gilbert Sinoué (1996). C’est l’histoire d’un juif converti au christianisme qui va aller brûler sur le bûcher de l’Inquisition en Espagne en 1487. Il a eu entre les mains le fameux Livre de saphir par l’intermédiaire duquel Dieu lui a parlé, lui annonçant même son arrestation et sa mort prochaine. Mais avant cela, le juif « conversos » cachera le livre et enverra des lettres et des cryptogrammes à trois de ses amis : un juif, un musulman et un moine catholique. Ces trois là ne se connaissaient pas auparavant et devront mettre en commun les cryptogrammes pour résoudre des énigmes qui leur permettront de retrouver le Livre qui fait parler Dieu, afin de savoir enfin qui est détenteur de la vraie foi, qui est le vrai Dieu parmi les trois monothéismes. Je passe les détails, mais l’aventure se déroule avec en toile de fond l’Inquisition et la réunification espagnole, alors que seule Grenade reste aux mains des Arabes.
Il faut le reconnaître, ce n’est pas un roman avec un grand style littéraire. Il n’y a pas beaucoup d’aspérités en dehors de termes espagnols ou à caractère religieux (ce qui n’est pas gênant). Non, la lecture est très fluide et il y a beaucoup de dialogues entre les personnages (sans doute trop). Incontestablement, il y a globalement une insuffisance des descriptions des personnages (sauf certains mieux rendus), des paysages, des endroits où ils se trouvent, des attitudes, des situations, etc. Il y a aussi beaucoup d’interactions entre les personnages (but du jeu), mais j’estime que l’auteur n’en tire pas assez de conclusions générales. Il suggère des choses actuelles, mais aurait pu aller plus loin avant le dénouement. Voilà, je ne dévoile pas trop. Oui, j’ai bien aimé. J’aurais espéré une fin plus universelle, mais celle-ci peut convenir (je n’ai pas le choix).