Le vaccin à ARN messager (épisode 4)
Nous savons à présent ce qu’est une cellule, ce qu’est l’ADN, l’ARN messager et comment se fabriquent les protéines au sein de notre organisme. Intéressons-nous à présent aux virus. Alors, c’est facile : un virus, c’est de l’ADN ou de l’ARN entouré d’une ou plusieurs protéines (capside) et c’est à peu près tout. Pis, il peut ne pas y avoir de capside. Les virus n’étaient autrefois pas considérés comme des êtres vivants, mais à présent, le consensus s’élargit pour les considérer comme vivants. En tout état de cause, ils sont d’une incroyable diversité et jouent des rôles majeurs dans la biodiversité et l’évolution des autres êtres. Hélas, ils peuvent aussi faire des dégâts particulièrement importants chez tous les êtres vivants. Ce sont des parasites assez ultimes. Ils utilisent leur génome (minuscule comparativement à une cellule d’eucaryote ou même de bactérie) pour répliquer leur ADN ou leur ARN et la ou les protéines qui les entourent. Pour cela, ils détournent la machinerie cellulaire pour fabriquer en très grand nombre de virus (ADN et ARN d’un côté et protéines de l’autre qui s’assemblent ensuite). Des centaines, des milliers de virus sont ainsi produits par une seule cellule qui éclate et qui peuvent ainsi aller infecter un très grand nombre d’autres cellules et se propager à l’extérieur. Précisons aussi que certains virus (dont les rétrovirus) ont la capacité de produire un ADN qui peut aller s’insérer dans l’ADN du noyau cellulaire et ainsi modifier le génome de la cellule hôte. C’est le cas du VIH (Virus de l’immunodéficience humaine donnant le SIDA) et de certains virus impliqués dans certains cancers. Grâce à ces capacités, les rétrovirus sont utilisés en thérapie génique, permettant de « réparer » les séquences de certains gènes défectueux. Une réparation qui se conserve puisque lorsque la cellule se divise, elle permet de récupérer chez la cellule fille une partition corrigée du gène, permettant la production de protéines fonctionnelles.
Mais je n’ai pas précisé que toute cette armada de virus infectant un organisme n’est pas forcément invincible et même quand elle était prétendue l’être, on sait ce qui peut advenir. Car oui, diverses lignes de défense existent et il faut dire que dans l’immense majorité des cas, le système immunitaire contre-attaque et remporte de très nombreuses victoires, ce qui n’empêche cependant pas la diffusion des virus. D’ailleurs, les vaccins, quels qu’ils soient n’ont pas d’autre objectif que d’aider l’organisme à mieux se défendre lui-même en activant plus tôt et plus fort les défenses immunitaires, notamment par la production d’anticorps spécifiques. Ils n’ont donc rien à voir avec les antibiotiques qui eux ont un effet toxique vis-à-vis de certaines bactéries, mais ne stimulent absolument pas le système immunitaire ; tout au plus peuvent-ils l’aider en limitant le nombre de bactéries présentes dans l’organisme qui peut alors davantage cibler ses contre-offensives.
Venons-en à présent au SARS-CoV-2, le coronavirus impliqué dans le (la) COVID-19. Il s’agit d’un virus à ARN. Il est assez gros, possède un génome assez important, possède quatre types de protéines pour son « enveloppe », dont le spicule protéique (la fameuse protéine « spike ») qui sert à la fois au virus de point d’ancrage à la cellule qu’il va infecter et qui est une protéine susceptible d’être reconnue par le système immunitaire. C’est donc ce spicule protéique qui va faire l’objet de toutes les attentions.
À suivre.