Dimanche 23 octobre
Afin de remonter le poisson sur la chaussée, nous utilisons des seaux et de grandes bassines, ce qui oblige à déplacer des poids assez importants à l’occasion de multiples allers-retours. C’est la raison pour laquelle nous avions installé des escaliers avec des rondins de bois. Nous les avons donc restaurés une nouvelle fois.
Lundi 24 octobre
La vidange se poursuit.
Mardi 25 octobre
La vidange se poursuit. Nous allons à Beaune dans une boutique de vêtements découverte l’an dernier où Fromfrom avait trouvé son bonheur. Cette fois aussi, elle y a trouvé de belles choses. Puis nous allons jusqu’à Chalon-sur-Saône pour acheter de nouveaux waders (bottes-salopette étanche) indispensables pour les opérations prévues le samedi.
Mercredi 26 octobre
La vidange se poursuit.
Un niveau d'eau équivalent à ceux des sécherresses de 1976 (je m'en souviens parfaitement à cet endroit précis) et de 2003.
Jeudi 27 octobre
La vidange se poursuit. En fin de matinée, je remarque une forme bizarre qui émerge à peine de l’eau et de la vase. En début d’après-midi, le niveau d’eau ayant encore baissé, je découvre deux sacs à main lestés de cailloux, avec portefeuilles, papiers d’identité, cartes bancaires, téléphone portable et appareil photo. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, des amis nous ayant rejoints me font remarquer la présence de trois autres sacs à main et le soir à la tombée de la nuit, j’en repêche deux autres.
Les piquets en fer à T apparaissent clairement.
Je constate l'importance des colonies gélatineuses de Pectinatella magnifica (Leidy, 1851), une espèce de Bryozoaire aquatique nouvellement apparue en France et en Bourgogne qui a profité de la douceur de l'automne.
Vendredi 28 octobre
Le matin, je désenvase un huitième sac à main. Plutôt que d’emporter les sacs à la gendarmerie comme je l’avais envisagé initialement, j’appelle les gendarmes qui acceptent de se déplacer (« ça vaut le coup me dit-on »), mais c’est mon père qui les recevra, car Fromfrom et moi avions une course à faire en ville. L’après-midi, je donne un dernier coup de pelle décisif avant de tout refermer pour maintenir le poisson avec une quantité d’eau suffisante en attendant le lendemain.
Samedi 29 octobre : jour J
Levé à 5h30, j’ouvre la pelle à 6h45 afin de vider les derniers mètres-cubes avant l’arrivée des « pêcheurs-trieurs » prévue à 8h00. Je suis dans les temps, j’attends juste que le jour soit plus clairement établi.
Nous mettons en place une bouteille d’oxygène avec six départs et six diffuseurs afin de maintenir les poissons en forme après le tri (ils en auront bien besoin si on ne veut pas aboutir à des catastrophes d’autant qu’il ne fait pas froid, ce qui n’est guère favorable à de forts taux d’oxygène naturellement dissous dans l’eau).
Quand tout le monde est prêt, je descends dans la pêcherie et le festival peut commencer. Je récupère le poisson à l’épuisette que je dépose sur la table de tri. Gardons, rotengles, perches communes, tanches, carpes et brochets arrivent et gagnent ensuite leurs bassins respectifs. Les perches arc-en-ciel sont elles éliminées.
Nous avons le temps de nous accorder une pause casse-croûte vers 10h30. A l’amont, dans le fond de l’étang, des carpes ont décidé de s’envaser ou de remonter le courant. Elles en seront extirpées manu militari.
La pelle est extraite de ses glissières afin d’en remplacer les boulons de fixation.
La pelle remise en place, on referme et je colmate avec la terre glaise que mon père avait récupérée. On complètera le colmatage par un godet de vieux fumier.
Le repas des pêcheurs a lieu à la maison et l’après-midi, le niveau étant (lentement) remonté dans l’étang, on va relâcher les poissons dans leur milieu d’origine. Nous ne conservons simplement quatre brochets et les grosses perches communes. A ce titre, le nombre total de brochets est décevant (trop de gourmands, braconnage ?).
Notons cependant l'existence de quelques carpes exceptionnelles (les plus âgées ont 28 ans), parmi lesquelles cette magnifique Tarte aux pommes, qui dépasse largement les 15 kg et qui ferait rêver certains carpistes (valeur estimée dans le microcosme carpiste comprise entre 300 et 500 € mais que je refuse de vendre car j'y suis attaché).
Nous rangeons ensuite tout le matériel (ce n’est pas une mince affaire). Fromfrom, principale photographe, remonte à la maison non sans avoir fait ces beaux clichés.
La nuit, allongée d’une heure ne fut pas de trop pour réduire la fatigue de ce jour J.