Séjour armorico-ligérien 2015-2016 (9)
La Loire est toute proche (pas de photos, la lumière n’était pas favorable et ce n’était pas au programme, faute de temps). Même s’il ne démérite pas, cette portion du fleuve n’est pas le plus passionnant que je connaisse pour les paysages à cause de la quasi-absence d’îles* et compte tenus de francs-bords** étroits. La Loire paraît dans le Loiret et le Loir-et-Cher, toutes proportions gardées, comme étant assez étroite, morphologiquement assez simple voire un peu monotone, si je mets de côté ce secteur précis les méandres dans lesquelles nous étions en amont d’Orléans (ceux de Guilly, celui de Sandillon étant plus en aval) qui eux sont remarquables à plus d’un titre et d’ailleurs uniques en Loire moyenne. Même si je ne m’étais pas attardé dans ce secteur durant mes travaux de thèse (ou avant), j’y avais fait quelques prospections des plus intéressantes sur la flore et la végétation (pelouses sèches inondables), en compagnie de celui qui fut le meilleur botaniste ligérien et que j’allais visiter régulièrement à La Charité-sur-Loire, à la fois pour ses apports scientifiques et sa sympathie (voir ici).
Mais bien que le lieu soit indissociable dans mon esprit et de cet homme remarquable et de la Loire, nous n’étions pas là pour ça, mais pour aller visiter l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (ou abbaye de Fleury). En cette saison, seule l’abbatiale est ouverte à la visite et encore pas entièrement (chœur) car elle est encore utilisée par des moines bénédictins. Là, ce n’était pas une surprise, je le savais. Avant la visite, nous avons déjeuné dans l’hôtel-restaurant qui donne sur la place. Nous l’avons choisi à la fois par hasard et parce qu’il n’y avait pas grand-chose d’ouvert ce jour là dans le secteur très rural. Cette fois, le hasard n’a pas fait notre bonheur : l’établissement fait de la cuisine très ordinaire et fait payer bien trop cher ses modestes prestations. A éviter, donc.
L’abbatiale date du XIe s. (tour-porche) et des XI-XIIe s. pour l’abside, et Renaissance partiellement gothique (quand ?) dans la nef. La tour-porche est absolument remarquable, constituant une sorte de narthex qui n’est pas, de mon point de vue, sans rappeler Paray-le-Monial. Les chapiteaux historiés y sont nombreux (certains ont été restaurés il y a peu).
Et un Sciapode de plus !
L’intérieur est très lumineux (c’est vrai qu’il faisait particulièrement beau ce jour-là). Encore des chapiteaux. Nous n’avons pu pénétrer dans le chœur, en particulier dans le déambulatoire ce qui est bien dommage, vue sa complexité. Petite déception/frustration de ce côté-là.
Il y a aussi la crypte avec des reliques de Saint-Benoît, comme il se doit.
En définitive, j’ai bien aimé notre visite globalement avec ce couple d’édifices Germigny-des-Prés et Saint-Benoît-sur-Loire.
* Une île est un espace de « terre » situé entre deux bras du fleuve.
** Un franc-bord est un espace de « terre » situé entre le pied de la levée (digue) et le bras principal du fleuve ou de l’un de ses bras secondaire.