Seul puis avec Fromfrom, je suis passé à côté sur l’autoroute des dizaines de fois depuis douze ans, sans jamais avoir l’idée de m’y arrêter. Il faut dire que cette ville séquanienne ne m’attirait guère, car je n’avais jamais entendu parler ni vu d’images d’elle. Je ne connaissais juste sa situation et le « fameux » (3 × 7) - 1 = 20 [Troyes Foix Sète Autun]. Je veux bien sûr parler du chef-lieu de l’Aube. Sur l’internet, j’avais repéré la cathédrale et quelques autres églises qui me paraissaient intéressantes. J’avais également noté l’adresse d’un restaurant a priori assez bon marché et bon. Hélas pour ce dernier, je ne sais pas dans quelle bulle d’espace-temps je suis tombé, car bien qu’ayant noté précisément l’adresse de l’établissement, nous ne l’avons jamais trouvé, alors même que nous avions trouvé un stationnement tout près. Je me suis réellement demandé où j’avais pu me planter. Nous sommes donc allés dans un autre établissement qui paraissait sympa, au rez-de-chaussée d’une maison à pans de bois. J’ai d’ailleurs été agréablement surpris par le nombre très important de ces maisons dans une grosse partie du centre historique. Le restaurant n’était pas mal, sans plus. Nous avons bu du cidre du pays d’Othe. Cette région naturelle à cheval entre l’Aube et l’Yonne. Sa géologie est caractérisée par un substratum calcaire, mais contrairement à la Champagne, elle est recouverte par d’épaisses couches argileuses (dont argiles à silex donc acides). Ces caractéristiques génèrent des paysages davantage forestiers au sein desquels les grandes cultures sont moins présentes, où l’élevage et les vergers de pommiers à cidre ont leur place. Hélas, au moins pour la bouteille que nous avons bue, ce cidre n’est pas inoubliable, n’arrivant pas à la cheville des cidres normands et bretons. Cela me fait penser que je n’ai jamais parlé de ces derniers cidres. J’ai bu d’excellents cidres normands, plus ou moins industriels ou très artisanaux, tous très bons. J’ai également bu pas mal de cidres bretons et je pense que la diversité des goûts est bien plus étendue. Je les ai tous appréciés, certes à des degrés divers.
Nous avons ensuite parcouru la ville. D’abord la basilique Saint-Urbain, de l’ancien troyen devenu le pape Urbain IV au XIIIe s. et ayant fait construire cet édifice gothique. On peut constater que malgré le temps assez plombé, l’intérieur est très éclairé par de vastes ouvertures dont les verrières ne sont pas entièrement colorées. J’ai aussi bien aimé l’extérieur, la façade occidentale avec cette triple ouverture centrale, les côtés, le chevet, relativement simple mais très ornementé, les portails sud et nord, à peu près identiques et eux assez complexes, les ouvertures basses de l’abside magnifiquement « doublées ». Le tympan central, également du XIIIe s.est en revanche un petit peu décevant, notamment quand on le compare avec ceux d’autres édifices de la même période ou antérieurs, notamment en Bourgogne. Il n’en demeure pas moins que nous avons beaucoup aimé cette église.
La première photo est trafiquée (assemblage vertical) car je n’avais ni assez de recul ni d’objectif ultra grand angle.
Et puis il y a quelques sculptures intéressantes.
Saint Roch (pierre polychrome, XVIe s.)
Saint Odilon de Cluny (XIVe s.)
Vierge à l’Enfant (XVe ou XVIe s.)
Éducation de la Vierge (XVIe s.)