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Cornus rex-populi

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6 février 2016

Mon oncle, mon parrain

Hier matin, alors que j’arrivais à peine dans mon bureau et saluait un collègue au passage, mon téléphone portable a sonné. Quand j’ai vu qui me téléphonait, j’ai immédiatement songé au motif de l’appel. Mon père m’a annoncé le décès de mon oncle et parrain, le mari de la sœur de mon père. Ils habitent près de Valence dans la Drôme.

Ce n’était donc pas véritablement une surprise puisqu’il avait fait un nouveau séjour de quelques jours à l’hôpital, était rentré à la maison depuis une dizaine de jours dans le cadre d’une sorte de formule d’hospitalisation à domicile. Difficile de dire exactement de quoi il est mort, car c’est très certainement multifactoriel : le diabète de longue date, problèmes de régulation rénale, affection broncho-pulmonaire et sans doute d’autres choses. Il y a aussi un état général. Depuis des années, il avait pas mal maigri et était assez « éteint ». Dans la conversation, s’il était assez actif et pertinent au départ, il finissait par lâcher prise et sommeiller.

Depuis des années, il était devenu complètement aveugle, non pas à cause du diabète, mais à cause d’une maladie de la rétine qui a commencé à l’atteindre bien avant l’âge de 40 ans (il avait 81 ans). Sa cécité a été très progressive. Il était receveur à la poste, donc le patron, et si ma tante n’avait pas travaillé avec lui, il n’aurait pas été en mesure d’assumer son travail jusqu’au bout durant ses 15 dernières années d’exercice. Il y voyait encore, un peu comme dans un trou de serrure et arrivait à écrire en gros avec un marqueur. Il compensait par une mémoire extraordinaire, par la parole (dont le téléphone) et par un côté avenant, agréable, très apprécié par la clientèle.

Apprécié pas que par la clientèle d’ailleurs, par beaucoup de monde. Il avait aussi cette facilité de plaisanter avec tout le monde. Comme il avait une culture générale assez étendue, les plaisanteries étaient souvent assez fines, avec son air de ne pas y toucher. Cependant, cela dépendait parfois à plat, parce que ses interlocuteurs étaient parfois assez bas de plafond et comme il ne voyait pas bien clair (puis plus du tout), il ne pouvait pas bien se rendre compte de la réaction de ses interlocuteurs. Mais peu importe, je me souviens bien de fous rires avec des commerçants. Quand nous étions en famille, il arrivait qu’après une interruption, il poursuive une conversation avec moi, alors que j’avais quitté la pièce.

Il était natif du Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire et était de religion protestante. J’avais séjourné là-bas avec mes oncle, tante et cousins, avec ses parents et j’avais pu voir combien ils étaient inféodés à leur religion : pas question de commencer un repas sans certaines simagrées, pas question de passer sous silence la prière du soir. Sinon, ses parents étaient des personnes d’une grande gentillesse. Lui, en dehors du fait qu’il était agacé par les références à la Vierge Marie, je ne l’ai jamais entendu parler de religion.

Depuis une dizaine d’années, je voyais moins mon oncle et ma tante, car ma tante qui conduisait tout le temps, a désormais plus de mal à conduire. Auparavant, je les voyais assez régulièrement à Autun car ils venaient souvent voir ma grand-tante, jusqu’à son décès en 2007. Ils étaient néanmoins venus à notre mariage en Bretagne, avec mon cousin et sa compagne.

A la fin des années 1950 ou au tout début des années 1960, ma tante et son futur mari devaient débarquer en gare d’Autun. Mon grand-père et mon père devaient venir les chercher. Comme les deux compères étaient en avance, ils étaient allés boire un coup au bistrot faisant face à la place de la gare. Ils les ont donc vus débarquer avec des valises à travers les vitres. Avant de sortir du bistrot, mon grand-père avait déclaré un truc du genre : « Tiens, on dirait Gaston » en référence à l’un des personnages du fameux feuilleton radiophonique La famille Duraton qu’incarnait Jean Carmet. Pourtant prénommé en référence au saint patron des boulangers, mon père l’a régulièrement surnommé ainsi et répondait quand on il l’appelait ainsi. Je n’ai jamais entendu La famille Duraton (ni vu les films), mais je puis néanmoins témoigner que mon oncle n’avait ni la façon de parler, ni le vocabulaire supposés de Gaston et pas davantage le physique de Jean Carmet. Au contraire de ce dernier, mon oncle était un homme assez grand et élégant, et préférait le Bourgogne au Bourgueil. D’ailleurs, son élégance était globale : il était toujours aimable avec tous ses interlocuteurs et portait la même attention à tout le monde.

Je n’avais que deux oncles et deux tantes, tous proches, tous des gens bien. En voilà un de moins. Je suis triste parce qu’il va me manquer, je suis triste parce les autres, ainsi que mes parents, sont tous sensiblement du même âge et ne sont, comme tout le monde, pas éternels. Mais il reste aussi des souvenirs qui font que jai limpression de nêtre pas sorti de l'enfance, mais aussi que le temps a inexorablement passé, tant les choses ont bougé depuis.

Les obsèques ont lieu mardi, mais nous partons plus tôt (escale chez mes parents).

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1 février 2016

B comme... (5)

BILLE n. f.

Bâton ou levier en fer servant à actionner le treuil de la charrette pour serrer le chargement.

Remarque : souvent vu et entendu pour les chars de bottes de foin. Que de souvenirs de mon enfance quand on allait participer à la fenaison avec mon père chez mon oncle (de plus vieux avec mon grand-père qui participait de loin). Aussi le verbe BILLER.

 

BISENGOIN (DE) loc .adv.

De travers.

Remarque : plutôt prononcé DE BISENCOIN dans ma famille.

 

BOBE n. f.

  1. Lèvre.
  2. « faire la bobe » : faire la moue.

Remarque : une petite châtaigne (sauvage) est aussi une bobe.

 

BOCON n. m.

  1. Maladie contagieuse des hommes (comme la grippe) ou des animaux.
  2. Maladie des végétaux comme le mildiou.
  3. Poison.
  4. Personne désagréable.

Remarque : aussi entendu à la place de « merde » : « bocon de bocon ».

 

BOGE n. f.

  1. Grand sac en jute ou en toile.
  2. Grand sac en général.

Remarque : par exemple les sacs de pommes de terre ou de blé qui pesaient jusqu’à 100 kg et que mon grand-père, pour ces derniers, montait au grenier sur son dos sur une échelle. Mon grand-père n’était pas un grand baraqué, ce qui laisse imaginer la force. Mon père (et moi à sa suite) utilise le terme pour les grands sacs à main de ces dames qui pèsent une tonne à force d’y mettre des tas de merdouilles qui ne servent à rien ;-)

 

BOUBOU n. f.

Huppe.

Remarque : on parle bien ici de l’oiseau, la Huppe fasciée, que je ne connais que sous le nom de BOBOTTE non repris dans ce dictionnaire, nom qui évoque le cri de l’oiseau.

 

BOUCHARDE ou BOUCHARLE n. f.

Mal sur les lèvres.

Remarque : nom que donne ma mère à l’herpès labial.

 

BOURRU n. m.

Variété de pissenlit.

Remarque : en réalité, ce n’est pas une variété, ni même une espèce de pissenlit, mais bien une autre espèce de la famille des Composées (Asteraceae), reconnaissable à ses rosettes de feuilles couvertes de poils raides : Hypochaeris radicata L. (Porcelle enracinée).

 

BOUTASSE n. f.

Mare d’eau stagnante.

Remarque : servait à abreuver les animaux et à arroser le jardin (près de la ferme).

 

BOYE n. f.

Boyau.

 

BRATER v. tr.

Brasser.

Remarque : mélanger.

 

BROGER v. tr. ou intr.

  1. Penser.
  2. Réfléchir.
  3. Se livrer à des réflexions tristes.

Remarque : je l’ai entendu dans les trois sens.

 

BRONDE n. f.

Ensemble de branches coupées d’un arbre.

 

BRONQUER v. tr.

Butter, heurter.

 

BROUILLASSEUX adj.

Très brumeux (intermédiaire entre la brume et le brouillard.

 

BUCLER v. tr.

Brûler les soies (du cochon), flamber (une volaille).

 

BUGNE n. f.

Remarque : inutile que je donne la définition.

 

BUYE n. f.

  1. Ancienne lessive de cendres.
  2. Lessive (dans la locution « faire la buye ».

Remarque : dans le premier sens, grandes lessives à la belle saison que ma grand-mère faisait avec ses filles dans une énorme lessiveuse chauffée au bois avec du charbon de bois au fond, le savonnage n’intervenant que dans un second temps.

 

Bon sinon, on va faire une pause en attendant la lettre C.

31 janvier 2016

B comme... (4)

BAUCHE n. f.

Fâne de pommes de terre.

Remarque : terme tellement usuel chez moi que je l’ai longtemps considéré comme du « bon » français.

 

BEAUSEIGNE

Exclamation exprimant la sympathie ou tendresse à l’égard de quelqu’un.

Remarque : prétendument sans équivalent en français. Pour moi, ce terme n’exprime dans un premier sens que la compassion, comme à l’égard de quelqu’un qui est dans la douleur (deuil, accident, maladie…) et dans un second sens, parfois pour se moquer, comme un gamin qui aurait un bobo sans importance et qui se plaint uniquement pour attirer l’attention.

 

BENAISE adj.

Rassasié (se dit de quelqu’un qui a bien mangé, mais sans excès).

 

BENNE n. f.

  1. Récipient en bois d’une cinquantaine de litres servant au transport de la vendange.
  2. Expression « mettre quelqu’un huit jours sous une benne » : priver quelque temps une personne difficile afin de lui faire apprécier la nourriture.

Remarque : les récipients que j’ai connus faisaient bien plutôt 150 l environ ; je ne compte pas le nombre de fois où j’ai entendu la seconde expression, car j’étais assez long à manger quand j’étais jeune et j’avais du mal à manger certaines choses (rien à voir avec ce qui est arrivé depuis l’adolescence).

 

BENON, BENOT n. m.

Petite benne pour le transport à dos de la vendange.

Remarque : les benons que j’ai connus avaient la même forme que les bennes et faisaient une cinquantaine de litres. Au sein des rangs de vignes (= chaponnières [mot absent du dictionnaire dont il est question ici]), on y versait le contenu de plusieurs seaux ou paniers de grappes de raisins et on transportait le benon sur l’épaule (sur un tampon de feutre matelassé) jusqu’aux bennes disposées sur une remorque de tracteur. Outre les vignes de mon grand-père (puis la vigne de mon oncle), j’ai vu pratiquer la même chose dans le coin. Si le benon est pratique pour verser dans les bennes, le système avec hôte en osier (voire en plastique à présent) est quand même moins fatigante et moins usante pour le dos. J’imagine que les vendangeurs n’utilisent plus de système de benon dans la région (cela semblait être le cas à l’époque sur les Côtes rôties et à Condrieu).

 

BERCHU adj.

  1. Ébréché.
  2. Qui a perdu une dent.

Remarque : connu dans le sens 2.

 

BERTHE n. f.

Grand pot en grès pour le lait ou la crème.

Remarque : ma grand-mère en utilisait pour faire cailler le fromage blanc (puis ma tante, avant qu’elle n’utilise des récipients plus modernes. Cela servait aussi pour la conservation des haricots verts au sel.

 

BEURLE n. m.

  1. Meuglement.
  2. Cri d’une personne.

Remarque : sens 1 uniquement et verbe BEURLER.

 

BEZET (tomber dans le -) loc. verb.

Tomber dans l’enfance.

 

BICHE n. f.

Grand pot en grès pour le lait (à la différence de la berthe, la biche comporte un goulot).

Remarque : je n’ai connu des biches à lait que métalliques (alu, fer émaillé, inox). C’était pour le laitier qui passait récupérer le lait avec son camion, avant l’arrivée des « tanks à lait » réfrigérés et brassant régulièrement le lait.

 

BIGANCHE adj.

  1. Boiteux, déhanché.
  2. Mal marié.

Remarque : je connais le premier sens et le second en dehors de la notion de mariage. Aussi le verbe BIGANCHER.

31 janvier 2016

B comme... (3)

Je poursuis à la lettre B. Pour rappel, je connais très bien (j’utilise parfois) tous les mots dont je donne en premier lieu les définitions du dictionnaire (MARTIN, 1989). Et les remarques sont les miennes bien entendu.

 

BABET n. m.

Pomme de pin.

Remarque : ce mot semble assez largement répandu, puisque je le sais utilisé en Haute-Loire (Le Chambon-sur-Lignon) et largement en Ardèche.

 

BACHAS n. m.

  1. Bassin de la fontaine.
  2. Abreuvoir à vaches.
  3. Auge des cochons.

Remarque : on l’utilise aussi dans ma famille pour un baquet.

 

BACHOLE n. f.

  1. Caisse en bois rectangulaire (utilisée pour l’alimentation du bétail).
  2. Caisse en bois utilisée autrefois pour mettre le raisin que coupait le vendangeur.
  3. Coffin (support de pierre à aiguiser pour la faux).

Remarque : je ne connais que dans le sens 1, et uniquement avec un r, BARCHOLE. On l’utilise aussi pour se moquer pour une assiette.

 

BALAN n. m.

  1. Loc. verb. Avoir du balan. Être en équilibre instable.
  2. Loc. verb. Être en balan, être sur le balan. Être indécis.

Remarque : je ne connais que dans le sens 1. Et forcément, on reste bien éloigné du genêt breton.

 

BAMBANER (SE) v. pr.

Flâner (surtout dans les caves où l’on boit et discute).

Remarque : entendu sous forme non pronominale pour des personnes (hommes) indolentes peu fiables et également pour des chiens de chasse qui se promènent au lieu de rechercher le gibier.

 

BARABAN n. m.

Pissenlit.

Remarque : les salades de barabans au lard frit chaud, j’en adore l’odeur, même si j’ai du mal à digérer, raison pour laquelle j’appelais ça des barbelés.

 

BARANQUER v. intr.

Tituber. Syn. TRAMPALER.

 

BARICAUT n. m.

Tonnelet (contenant 50 l environ).

Remarque : mon grand-père produisant du vin, il en avait bien entendu.

 

BARJAQUE n. f.

Femme bavarde, jacasse.

Remarque : utilisé aussi pour des hommes (pipelet).

Verbe BARJAQUER.

 

BARME n. f.

  1. Talus (portant généralement des buissons ou des arbrisseaux).
  2. Butte de terrain.

Remarque : utilisé pour n’importe quel terrain à forte pente et EN BARME courant également.

 

BAROULER v. intr.

Tomber en roulant.

 

BASSOUILLER v. intr.

  1. Barboter.
  2. Parler pour ne rien dire.
30 janvier 2016

A comme... (2)

APINCHER v. tr.

Surveiller, guetter. Syn. GUINCHER. Ex : « Le chat apinche les souris ».

 

APONDRE v. tr.

  1. Rattacher.
  2. Ajouter.
  3. Atteindre.

Proche de rapondre.

 

ARPIONS n. m. pl.

  1. Griffes de la poule ou du coq.
  2. Orteils.

 

ARRAPÉ adj.

Attaché à ses intérêts (en parlant d’un individu).

Remarque : utilisé dans ma famille comme synonyme d’avare, de radin.

 

ARRAPER v. intr.

Attacher au fond d’un ustensile servant pour la cuisson.

Remarque : je pensais que ce mot était du français courant, tant il n’y a pas mieux à mon sens.

 

ARRÊTE adj.

Arrêté. Ex : « Cette horloge est arrête ».

Remarque : cela peut paraître idiot, mais ce mot a le pouvoir de m’émouvoir car il me rappelle des souvenirs.

 

ARSOUILLE n. m.

Personne très bavarde et parlant fort.

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30 janvier 2016

A comme... (1)

Pendant ces vacances, après notre passage à Condrieu, nous sommes rentrés par Pélussin, à la maison du parc du Pilat, installée dans un ancien moulin où l’on filait la soie. J’y étais déjà passé il y a 15-20 ans, mais cela a bien changé depuis. L’espace « musée » est assez limité, mais il y a quelques dépliants à emporter (le côté office de tourisme) et quelques livres en vente. Je suis tombé sur un livre qui se prétend dictionnaire du français local. Je l’avais à peine ouvert que j’ai découvert des tas mots que je connais. Des mots que je sais locaux, largement* employés dans la vallée moyenne du Gier ou dans ma famille maternelle. Mais aussi des mots que je pensais jusque-là appartenir au français académique. Cela faisait longtemps que je m’étais aperçu de cela, mais là, j’en ai vu énormément et en réalité, c’est assez réjouissant. J’ai donc acheté ce livre dont l’auteur (MARTIN, 1989) était professeur à l’Université Lumière-Lyon 2 et directeur du Centre de recherches et d’études anthropologiques.

J’ai donc décidé de dévoiler ici quelques mots au fil des jours (uniquement ceux que je connais, bien entendu). Voici le premier.

ABOUCHON (EN - ) loc. adv.

  1. face contre terre (en parlant d’une personne).
  2. à l’envers (en parlant d’un verre, d’un bol…).
  3. sens dessus dessous.

Remarques : je ne l’ai jamais entendu précédé de « en ».

MARTIN J.-B., 1989 [réédition 2014]. – Dictionnaire du français régional du Pilat. Éditions Christine Bonneton [réédité aux éditions Visages de notre Pilat, Pélussin], 169 p.

* Il semblerait que ce « largement » ne s’applique que chez les personnes plus âgées que moi, car d’après l’étude universitaire qui fait office d’introduction à ce livre, on pourrait considérer que ma connaissance de ce vocabulaire est largement au-dessus de la moyenne pour mon âge, c’est-à-dire moins de 20 ans à l’époque de la réalisation de l’étude (1989 au plus tard). Ces éléments sont néanmoins à relativiser car l’étude a essentiellement porté sur le canton de Pélussin dont je ne suis pas issu (mais n’en suis pas loin toutefois).

28 janvier 2016

Serpent à trois têtes

Calyste parlait de serpents chez lui (voir ici), mais on doutait, que sur le tympan du Jugement dernier de Gislebertus de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, il existât un serpent à trois têtes (et non à deux têtes). Voici la preuve en image de la partie du tympan consacrée à la pesée des âmes (rediffusion).

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25 janvier 2016

Séjour armorico-ligérien 2015-2016 (12 et fin)

Pour le repas du jour de l’An passé en compagnie de mes oncle et tante, Fromfrom nous a concocté un très bon et beau gâteau : une horreur, un cauchemar karagarien, car hérissé de petites meringues. Pourtant c’est bon quand elles sont croustillantes à l’extérieur et fondantes à l’intérieur.

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24 janvier 2016

Séjour armorico-ligérien 2015-2016 (11)

Un autre jour, me prend l’idée d’aller quérir quelques bouteilles de Condrieu, ce vin blanc de cépage Viognier de la rive droite du Rhône dont les vignes poussent des coteaux exceptionnellement pentus, correspondant aux derniers contreforts nord-est du Pilat.

Pour y aller, nous avions pris l’autoroute (une autoroute dont la vitesse est en permanence limitée à 90 km/h, est-ce encore une autoroute ?), alors m’est venue l’idée de faire un petit détour pour aller voir l’église de Ternay dont Calyste avait parlé ici au printemps dernier. Le ciel était sérieusement plombé, mes photos ne sont donc pas terribles. Calyste avait fait beaucoup mieux et en plus, il avait déjà tout dit dans sa note.

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24 janvier 2016

Un lundi que je redoutais

Lundi matin, mon premier rendez-vous était une réunion de recadrage d’un salarié. En effet, en décembre, son chef d’Amiens, excédé à la fois par la très mauvaise conduite d’un important projet et par son comportement « de gamin », il avait fini par l’engueuler violemment, puis sur mes conseils à lui faire une lettre de recadrage, qu’il n’a pas acceptée. Ce salarié s’est fait assister par un délégué du personnel, qui lui possède un vrai talent, réussissant presque à retourner la situation en mettant l’accusateur à la place de l’accusé. Le chef d’antenne a très mal vécu cette période, car ayant de bons rapports avec ses subordonnés et voulant privilégier l’efficacité pour le rendu du projet, il n’avait pas voulu s’attaquer à son collaborateur pour ne pas le perturber avant le rendu effectif. La réunion de lundi était donc minée. J’avais donc en face de moi le salarié, le délégué du personnel, le chef d’antenne et la directrice administrative. En tant que chef de service, j’avais déjà recadré très sèchement un salarié, mais cela n’avait pas fait de bruit, même si lui m’en avait beaucoup voulu après ça (mais bon, que peut-on faire avec des dingues ?). Là, le salarié n’est pas dingue, il a juste un côté enfant gâté auquel on n’a jamais fait de reproches. Et puis sans doute le sentiment que le fait de travailler dans une association, avec des gentils copains qui passent tout. Après avoir planté le décor, la réunion bien que très tendue, s’est finalement bien passée puisque le salarié a fini par reconnaître la totalité de ses torts, y compris son comportement (manque de respect vis-à-vis de certaines personnes avec l’alibi de l’humour) et le chef a pu dire la raison de sa colère accumulée et qui avait explosé. Je pense que l’affaire est résolue, du moins pour l’instant.


Ensuite, c’était la réunion mensuelle de coordination avec les chefs. Là, c’était la récréation, d’autant qu’il n’y avait pas motif à engueulades, comme la plupart du temps, heureusement. Nous avons avalé nos sandwichs entre les diverses prises de parole.


En début d’après-midi, premier entretien d’évaluation avec la chef de Rouen. Là aussi, je n’avais pas que des choses agréables à dire. Quand je suis passé en mode reproches, elle s’est figée, a rougi et je l’ai vue au bord des larmes. Je l’avais déjà largement perturbée lorsque je m’étais sérieusement accrochée avec elle début décembre. Elle est très émotive et prend tout pour elle, même ce dont elle n’est pour rien, ce qui fait qu’elle vit très mal les choses qui ne vont pas. C’est dingue. Elle manque de rigueur « administrative » et d’organisation (ce qui agace tout le monde), ce n’est pas la plus brillante des botanistes, mais elle a beaucoup de talents par ailleurs, notamment pour aller conclure des projets avec différents partenaires. Donc, c’est un très bon élément. J’ai donc décidé de lui demander de faire des points réguliers par téléphone pour la suivre de plus près. Elle doit considérer que c’est une forme d’ingérance, mais c’est la seule solution que j’ai trouvée pour l’instant pour l’aider. A voir à l’usage…


Après ça, c’était l’heure d’aller au à la galette et aux vœux avec l’ensemble des salariés. J’ai dû me fendre d’un petit « discours » pour remercier l’ensemble du personnel pour les réalisations 2015 (je l’avais déjà fait par écrit), nos difficultés financières pour 2016 et néanmoins notre optimisme. C’est à ce moment là qu’est arrivée notre présidente par intérim. Elle a dit un petit mot également, pour la forme, mais elle n’était pas bien à l’aise. Elle a pris un peu peur quand on lui a dit qu’on avait contracté un prêt de 100 000 € à la banque pour payer les charges en janvier et que j’avais signé en son nom. Évidemment, c’est un problème de trésorerie car nous avons de nombreux débiteurs à commencer par l’État et les collectivités territoriales qui ne paient pas ce qu’ils doivent. Ça et l’Europe qui ne paie rien en avance fragilisent des structures comme la nôtre, sommes leurs « banques », ce qui est un véritable scandale, quand on connaît la vulnérabilité du tissu associatif. Les vraies banques, elles, ne nous font pas de crédit à taux zéro et profitent allègrement du système. Heureusement que notre banque nous fait confiance.


Après avoir avalé ma part et bu ma coupe de bulles, je suis retourné avec le chef d’Amiens pour son entretien. Là, je n’avais pas de reproches à faire, mais juste à dialoguer. Ouf.


A 18 h 45, sans avoir totalement terminé, il était temps pour moi de me rendre aux vœux du maire de B. à la salle des fêtes de la ville où j’étais annoncé. J’ai décidé d’y aller, non pas pour l’intérêt que je porte à ce genre d’exercice (c’était ma première fois, y compris à titre personnel), mais pour faire de la « relation publique ». A l’heure dite, la salle était déjà pleine à craquer. Je passe sur la rétrospective de l’année, les associations mises en avant, sur les médailles de la ville remises à trois personnes, sur le discours du maire en images, en partie sécuritaire, paternaliste et réactionnaire (mais pas que, heureusement). L’éloge de Miss Flandre de venue Miss Nord-Pas-de-Calais et finalement Miss France est resté en définitive assez sobre, mais cela fait déjà des mois qu’il bassine tout le monde avec ça. On sait ce que je pense de cette vente télévisuelle de viande noyautée par de vieux gros salopiauds. Presque deux heures plus tard, je pouvais aller saluer mon conseiller municipal préféré membre de notre conseil d’administration, ce qui m’a permis de saluer le maire (bof, pas chaleureux le type, mais bon, il avait beaucoup de chats à fouetter), et deux nouvelles conseillères régionales fraichement élues, et même de discuter un peu avec l’une d’elles qui devrait entrer dans notre conseil d’administration, la décision devant se prendre prochainement au sein de l’assemblée régionale. Sur le ton de l’humour, elle aurait voulu que l’ancienne présidente, désormais à la retraite, fût élue à vie, mais elle, elle s’y voit mal. Moi, si. Nous verrons bien. Il y avait plein d’autres maires et élus de Flandre dans la salle. Après avoir bu un jus d’orange, j’ai dû me faufiler avec grandes difficultés pour sortir de la salle.


Étonnamment, en rejoignant Fromfrom, je n’étais même pas été fatigué par ma journée. Deux amaryllis photographiés il y a peu pour conclure.

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