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Cornus rex-populi
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24 janvier 2016

Un lundi que je redoutais

Lundi matin, mon premier rendez-vous était une réunion de recadrage d’un salarié. En effet, en décembre, son chef d’Amiens, excédé à la fois par la très mauvaise conduite d’un important projet et par son comportement « de gamin », il avait fini par l’engueuler violemment, puis sur mes conseils à lui faire une lettre de recadrage, qu’il n’a pas acceptée. Ce salarié s’est fait assister par un délégué du personnel, qui lui possède un vrai talent, réussissant presque à retourner la situation en mettant l’accusateur à la place de l’accusé. Le chef d’antenne a très mal vécu cette période, car ayant de bons rapports avec ses subordonnés et voulant privilégier l’efficacité pour le rendu du projet, il n’avait pas voulu s’attaquer à son collaborateur pour ne pas le perturber avant le rendu effectif. La réunion de lundi était donc minée. J’avais donc en face de moi le salarié, le délégué du personnel, le chef d’antenne et la directrice administrative. En tant que chef de service, j’avais déjà recadré très sèchement un salarié, mais cela n’avait pas fait de bruit, même si lui m’en avait beaucoup voulu après ça (mais bon, que peut-on faire avec des dingues ?). Là, le salarié n’est pas dingue, il a juste un côté enfant gâté auquel on n’a jamais fait de reproches. Et puis sans doute le sentiment que le fait de travailler dans une association, avec des gentils copains qui passent tout. Après avoir planté le décor, la réunion bien que très tendue, s’est finalement bien passée puisque le salarié a fini par reconnaître la totalité de ses torts, y compris son comportement (manque de respect vis-à-vis de certaines personnes avec l’alibi de l’humour) et le chef a pu dire la raison de sa colère accumulée et qui avait explosé. Je pense que l’affaire est résolue, du moins pour l’instant.


Ensuite, c’était la réunion mensuelle de coordination avec les chefs. Là, c’était la récréation, d’autant qu’il n’y avait pas motif à engueulades, comme la plupart du temps, heureusement. Nous avons avalé nos sandwichs entre les diverses prises de parole.


En début d’après-midi, premier entretien d’évaluation avec la chef de Rouen. Là aussi, je n’avais pas que des choses agréables à dire. Quand je suis passé en mode reproches, elle s’est figée, a rougi et je l’ai vue au bord des larmes. Je l’avais déjà largement perturbée lorsque je m’étais sérieusement accrochée avec elle début décembre. Elle est très émotive et prend tout pour elle, même ce dont elle n’est pour rien, ce qui fait qu’elle vit très mal les choses qui ne vont pas. C’est dingue. Elle manque de rigueur « administrative » et d’organisation (ce qui agace tout le monde), ce n’est pas la plus brillante des botanistes, mais elle a beaucoup de talents par ailleurs, notamment pour aller conclure des projets avec différents partenaires. Donc, c’est un très bon élément. J’ai donc décidé de lui demander de faire des points réguliers par téléphone pour la suivre de plus près. Elle doit considérer que c’est une forme d’ingérance, mais c’est la seule solution que j’ai trouvée pour l’instant pour l’aider. A voir à l’usage…


Après ça, c’était l’heure d’aller au à la galette et aux vœux avec l’ensemble des salariés. J’ai dû me fendre d’un petit « discours » pour remercier l’ensemble du personnel pour les réalisations 2015 (je l’avais déjà fait par écrit), nos difficultés financières pour 2016 et néanmoins notre optimisme. C’est à ce moment là qu’est arrivée notre présidente par intérim. Elle a dit un petit mot également, pour la forme, mais elle n’était pas bien à l’aise. Elle a pris un peu peur quand on lui a dit qu’on avait contracté un prêt de 100 000 € à la banque pour payer les charges en janvier et que j’avais signé en son nom. Évidemment, c’est un problème de trésorerie car nous avons de nombreux débiteurs à commencer par l’État et les collectivités territoriales qui ne paient pas ce qu’ils doivent. Ça et l’Europe qui ne paie rien en avance fragilisent des structures comme la nôtre, sommes leurs « banques », ce qui est un véritable scandale, quand on connaît la vulnérabilité du tissu associatif. Les vraies banques, elles, ne nous font pas de crédit à taux zéro et profitent allègrement du système. Heureusement que notre banque nous fait confiance.


Après avoir avalé ma part et bu ma coupe de bulles, je suis retourné avec le chef d’Amiens pour son entretien. Là, je n’avais pas de reproches à faire, mais juste à dialoguer. Ouf.


A 18 h 45, sans avoir totalement terminé, il était temps pour moi de me rendre aux vœux du maire de B. à la salle des fêtes de la ville où j’étais annoncé. J’ai décidé d’y aller, non pas pour l’intérêt que je porte à ce genre d’exercice (c’était ma première fois, y compris à titre personnel), mais pour faire de la « relation publique ». A l’heure dite, la salle était déjà pleine à craquer. Je passe sur la rétrospective de l’année, les associations mises en avant, sur les médailles de la ville remises à trois personnes, sur le discours du maire en images, en partie sécuritaire, paternaliste et réactionnaire (mais pas que, heureusement). L’éloge de Miss Flandre de venue Miss Nord-Pas-de-Calais et finalement Miss France est resté en définitive assez sobre, mais cela fait déjà des mois qu’il bassine tout le monde avec ça. On sait ce que je pense de cette vente télévisuelle de viande noyautée par de vieux gros salopiauds. Presque deux heures plus tard, je pouvais aller saluer mon conseiller municipal préféré membre de notre conseil d’administration, ce qui m’a permis de saluer le maire (bof, pas chaleureux le type, mais bon, il avait beaucoup de chats à fouetter), et deux nouvelles conseillères régionales fraichement élues, et même de discuter un peu avec l’une d’elles qui devrait entrer dans notre conseil d’administration, la décision devant se prendre prochainement au sein de l’assemblée régionale. Sur le ton de l’humour, elle aurait voulu que l’ancienne présidente, désormais à la retraite, fût élue à vie, mais elle, elle s’y voit mal. Moi, si. Nous verrons bien. Il y avait plein d’autres maires et élus de Flandre dans la salle. Après avoir bu un jus d’orange, j’ai dû me faufiler avec grandes difficultés pour sortir de la salle.


Étonnamment, en rejoignant Fromfrom, je n’étais même pas été fatigué par ma journée. Deux amaryllis photographiés il y a peu pour conclure.

Am0001

Am0002

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Commentaires
C
Je pense que mes histoires de boulot ne sont pas passionnantes pour les lecteurs. J'éprouvais le besoin de l'écrire ici, mais je vais arrêter.
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C
Karagar> Peut-être amalgames-tu aussi un peu avec le mal qu'il m'arrive de dire sur des personnes extérieures au boulot avec lesquels nous sommes obligés de bosser et qui eux sont vraiment nuls. Effectivement, la botanique est vraiment la science des nuls, sinon je n'en aurais pas fait :-)<br /> <br /> Sinon, c'est vrai que nous avons parfois des têtes dures, mais c'est aussi ce qui fait le charme de certains. Quant à la voleuse, nous ne l'avons plus et les dyslexiques, ça fait un moment que nous n'en avons plus vus.<br /> <br /> Quant aux miss, si elles avaient un noyau, ça se saurait, encore que celle-là, le maire s'est vanté qu'elle en avait un, même si pour ma part, je n'est pas l'intention d'aller vérifier de telles fadaises.
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K
Je n'ai pas compté, depuis le temps que tu nous 'chronique' ton boulot, mais à la lecture de cette énième aventure, je reste éberlué. Combien de remontages de bretelles, d'incompétents, de voleurs, de dyslexiques, et autres bons à rien compte ton association. C'est statistiquement impossible, une telle poisse. Tu les attires, il n'y a que cette explication. Ou alors la botanique est la science des nuls ! :) :) :)<br /> <br /> Sinon, toujours dans le domaine des sciences naturelles, je ne savais pas que les Miss avaient des noyaux et tu laisses entrevoir la possibilité qu'elles soient dénoyautées. Je me demande bien à quoi ça ressemble...
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C
Mais à la mairie chez nous, c'est un bordel sans nom depuis l'automne. Le maire est souvent mis en minorité car son ex majorité s'est déchirée et une partie vote avec l'opposition de gauche, qui elle, compte désormais les points. Du grand guignol.
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C
Plume> Effectivement, courage, fuyons. A H., plein de vœux de bons sentiments ont été écrits en couleur sur la mairie. Ça fait gadget et c'est moche.
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P
Chez nous not' bon maire a décidé cette année de supprimer le pince-fesse des voeux publics, soit disant pour économiser 3 bouts de chandelles mais plus probablement pour se débiner face aux responsables de toutes les assos auxquelles il a sucré les aides et éviter une probable intervention des hospitaliers. L'homme est connu pour son courage...
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Cornus rex-populi
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