Parce que tout est rentré dans l’ordre, j’ai rédigé cette note. Des choses sans doute très ordinaires, mais qui nous ont bien énervées.
Dimanche 22 novembre. Je me lève ni tôt, ni tard pour aller acheter des croissants chez notre meilleur fournisseur. En descendant les escaliers, je remarque une vague flaque d’eau sous le radiateur de l’entrée. Je me dis un truc du genre : « tiens, voilà qu’il fuit, tu parles d’une connerie encore ». Je ne m’inquiète pas plus que ça. Je contrôle quand même la pression de la chaudière, tout à fait normale. « Bizarre, pas de chute de pression ». Je retourne voir le radiateur. « Curieux, aucune fuite ». Mais je m’aperçois que l’eau vient de l’autre côté du couloir, au niveau de la trappe donnant accès au regard où se trouve la vanne coupant l’ensemble du circuit d’eau. Je soulève la trappe, et là je découvre que le regard est rempli d’eau. N’écoutant que mon courage, je plonge ma main dans l’eau glacée pour fermer l’eau. Puis, je commence à écoper environ trois grands seaux d’eau. C’est à ce moment là que Fromfrom émerge, se demandant bien ce que je suis en train de fabriquer. Le reste de la journée et les jours qui suivirent furent moroses. En effet, nos tuyauteries à partir de ce regard partent dans deux directions, une vers les WC, l’autre vers la cuisine, le tout sous le carrelage et le béton sous-jacent. « Il va falloir tout casser pour accéder à la fuite, mais où elle est, à quelle distance réelle ? ». « Depuis combien de temps ça fuit ? » « La terre sous le béton est gorgée d’eau. » « Pas très bon pour nos murs tout ça. ». En réalité, ce qui nous inquiète le plus est de devoir faire des frais épouvantables pour nos carrelages, non seulement dans le couloir, mais assurément dans la salle à manger ou le salon, sans compter que ces carrelages, même pas si vieux que ça ne doivent plus se fabriquer et qu’on ne retrouvera jamais la même couleur. On ne pense même pas au montant himalayen de la facture.
Lundi 23 novembre. On appelle le plombier qui s’occupe de notre chaudière. Après je ne sais combien d’appels, on ne peut convenir d’un rendez vous que deux jours plus tard.
Mercredi 25 novembre. Fromfrom reçoit l’ouvrier. Il découvre que la fuite ne viendrait pas d’où on croit (pas côté WC, mais côté cuisine). Le tuyau qui fuit serait le plus récent, celui en plastique et non celui en plomb. Mais il ne peut rien dire, il faut que le patron passe voir. Il doit rappeler. Et bien sûr, il ne rappelle pas. Encore X appels et messages sur répondeurs.
Vendredi 27 novembre matin. Je réussis à joindre le patron. Rendez-vous est pris le soir même à 18 heures.
Vendredi 27 novembre soir. J’ai un contretemps lié au boulot, je l’appelle pour lui dire que je ne pourrai pas être à l’heure au rendez-vous. Pas de problème, on prend rendez-vous le lendemain samedi à 9 heures.
Samedi 28 novembre à 9 heures. J’attends, j’attends. Onze heures, j’appelle. Rien, injoignable. Message.
Samedi 28 novembre après-midi. Comme on en a marre d’écoper à chaque fois qu’on fait la vaisselle, qu’on se lave ou qu’on va aux toilettes et que ça risque de durer, je décide de mettre en place un système de pompe monté sur perceuse pour rejeter l’eau directement dans le caniveau à l’extérieur en passant le tuyau par la fente de la boîte aux lettres. Après quelques petites réflexions, nous faisons les achats ad hoc et le tout est opérationnel le soir même, ce qui nous permet de faire une lessive en faisant des vidanges toutes les trente minutes. Je fais un rapport de la situation à mon père qui me suggère un éventuel passage du tuyau en « aérien », chose que j’avais déjà envisagée dans ma tête.
Lundi 30 novembre matin. Nouvel appel. Il me dit que le samedi, il a eu une urgence du côté de Lille. Comme si notre cas à nous n’était pas une urgence ! Rendez-vous est pris pour le soir même.
Lundi 30 novembre soir. Je pars avant la fin d’un exposé d’un collègue pour être à l’heure au rendez-vous, en même temps que Fromfrom. Le patron arrive, non sans un léger retard. Curieusement, l’homme n’est pas désagréable, il regarde, il scrute. Il conclut que plutôt que de tout casser, le plus simple est d’utiliser le vieux tuyau de plomb qui va vers les WC et depuis ces derniers, faire un « pont » de cuivre vers la salle de bain où il peut se raccorder sur un tuyau qui pourra alimenter la cuisine en sens inverse. La solution est retenue, sauf qu’on est un peu inquiet pour le vieux tuyau de plomb souterrain, mais il peut tenir encore un bon bout de temps. On n’envisage pas son remplacement, à chaque jour suffit sa peine. Le devis doit nous être donné le mercredi pour un début de travaux le vendredi ou le lundi suivant.
Mercredi 2 décembre. Pas de devis.
Jeudi 3 décembre. Nouveaux appels et messages.
Vendredi 4 décembre. Rien.
Samedi 5 décembre 11 heures. Un appel aboutit. Il se souvient à peine de moi. Sa femme a posté le devis, mais rien au courrier. Si on a rien le lundi, il passe nous l’apporter.
Lundi 7 décembre au soir. Fromfrom découvre le devis. Elle est presque rassurée par le montant global. Moi, je trouve que c’est déjà bien salé. Mon père, ayant fait faire des travaux de tuyauteries il y a quelques années me confirmera que le devis est raisonnable. Appel dans la foulée mai l’homme est encore injoignable.
Mardi 8 décembre au matin. J’arrive à le joindre enfin. Rendez-vous est pris pour le vendredi 8 heures.
Vendredi 11 décembre à 8 heures. J’attends avant de partir travailler. Il arrive avec presque 25 minutes de retard. Il pensait que j’étais présent toute la journée. Il me dit qu’il a une urgence (encore !!!) et qu’il revient dans une demi heure (ouf !). Je lui laisse les clés et nous partons tous les deux.
Vendredi 11 décembre à 18 heures. J’arrive devant la maison. Plus de tuyau qui sort de la boîte aux lettres, c’est bon signe. Je rentre. Dans le regard, je découvre que les 2 tuyaux semblent encore raccordés. Bizarre. Je me dirige vers le « pont » de cuivre. Tout est fait exactement comme prévu. Travail impeccable, sans poussière (je dois dire que sans préméditation, nous avions laissé l’aspirateur à proximité). J’ouvre l’eau dans la cuisine, tout fonctionne, c’est magique. Je retourne voir le regard et là, je n’y comprends plus rien. Le tuyau de plomb qui va vers les WC n’est pas raccordé, c’est celui qui va vers la cuisine qui l’est. Je me couche sous l’évier de la cuisine pour constater que l’arrivée d’eau est coupée et le raccordement vient de la salle de bains. A ce moment là, je commence à devenir fou. Comment peut-on raccorder l’eau à un tuyau qui est censé fuir. Je prends une lampe électrique et je vais dans la rue voir le compteur qui ne débite pas : aucune fuite. Conclusion, les tuyaux ne vont pas là où on croit et ils se croisent plus loin sous la maison. Version qui nous sera confirmée quelques minutes plus tard par l’ouvrier qui nous rapportera les clés. Un peu rassurés car c’est finalement le tuyau le plus récent qui est en service. Il aura quand même fallu trois semaines moins deux jours pour être dépannés. Vive les urgences !
Samedi 12 décembre vers 10 heures. Encore ce matin, on a encore le réflexe de vouloir aller ouvrir l’eau ou la refermer et pomper. C’est chouette quand même, quand tout fonctionne normalement. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que je ne vais pas payer ma facture en urgence… Toutefois, je dois dire que ces un peu moins de trois semaines ne sont rien comparées à ce qui nous était arrivé en 2006-2007 avec un autre plombier avec une chaudière subclaquante alors que nous n’étions que locataire et que nous ne pouvions pas nous retourner vers la concurrence et que nous ne payions pas la facture. Au final, plus de 6 mois pour avoir une nouvelle chaudière (l’ancienne risquait d’exploser à chaque instant).