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Cornus rex-populi

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18 décembre 2009

Scoop : il neige en décembre !

Cela m’agace toujours autant. Quelques centimètres à peine de neige et tout le pays est paralysé. Il me semble qu’il ne neige pas plus qu’avant, mais plutôt moins. Il me semble que dans les années 1970 jusqu’au milieu des années 1980, la neige ne bloquait pas les transports, même lorsque les quantités de neige étaient plus importantes. Certes, à l’époque, il y avait moins de circulation, certes il y avait beaucoup de personnel dans les DDE. Depuis, on a fait des économies. Certes, trop saler n’est pas bon, notamment pour les milieux naturels, mais ce n’est pas la raison. Il y a un évident problème de coordination et très probablement de moyens en dehors des zones réputées de « montagne ». Alors que la neige était annoncée et qu’elle avait commencé à tomber mercredi soir, jeudi matin, rien n’avait été fait, y compris sur de grands axes proches de chez nous. Rien de grave pour 3-4 cm de neige. Inutile de se demander ce qui se passerait avec 15-20 cm.

En attendant, une photo en direction du jardin prise hier matin avant de partir au travail (il en est retombé un peu cette nuit).

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14 décembre 2009

Collection

Je ne suis pour ainsi dire pas collectionneur d’objets, mais là je dois dire que ce début de petit « jeu » me plaît bien.

Les objets des trois premières photos ont été offertes ou gagnées par S. avant que nous nous connaissions. Avant de mettre les pieds à Quimper, je connaissais le décor incontournable de la première assiette. Je m’imaginais qu’il n’y avait que ça. Par provocation, car je n’y connais rien, je vantais les mérites (réels) du Gien, ligériénitude oblige, forcément supérieur au Quimper. Et puis, je suis tombé en admiration devant ces machins là. Comme si on voulait se justifier avec un argument utilitariste, on s’est payé la pendule. Les autres pièces nous ont été offertes, dont la plus spectaculaire (au mur sur fond rose) lors de notre mariage par un individu fort peu recommandable. La dernière pièce, de belle taille, a une cinquantaine d’années, elle a été dénichée par la duchesse-mère de Bretagne dans un genre de vide grenier. Elle qui ne fréquente pourtant guère les braderies, a eu une chance incroyable de trouver une pièce pareille à un prix presque ridicule.

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12 décembre 2009

Qui c'est ? C'est le plombier !

Parce que tout est rentré dans l’ordre, j’ai rédigé cette note. Des choses sans doute très ordinaires, mais qui nous ont bien énervées.

Dimanche 22 novembre. Je me lève ni tôt, ni tard pour aller acheter des croissants chez notre meilleur fournisseur. En descendant les escaliers, je remarque une vague flaque d’eau sous le radiateur de l’entrée. Je me dis un truc du genre : « tiens, voilà qu’il fuit, tu parles d’une connerie encore ». Je ne m’inquiète pas plus que ça. Je contrôle quand même la pression de la chaudière, tout à fait normale. « Bizarre, pas de chute de pression ». Je retourne voir le radiateur. « Curieux, aucune fuite ». Mais je m’aperçois que l’eau vient de l’autre côté du couloir, au niveau de la trappe donnant accès au regard où se trouve la vanne coupant l’ensemble du circuit d’eau. Je soulève la trappe, et là je découvre que le regard est rempli d’eau. N’écoutant que mon courage, je plonge ma main dans l’eau glacée pour fermer l’eau. Puis, je commence à écoper environ trois grands seaux d’eau. C’est à ce moment là que Fromfrom émerge, se demandant bien ce que je suis en train de fabriquer. Le reste de la journée et les jours qui suivirent furent moroses. En effet, nos tuyauteries à partir de ce regard partent dans deux directions, une vers les WC, l’autre vers la cuisine, le tout sous le carrelage et le béton sous-jacent. « Il va falloir tout casser pour accéder à la fuite, mais où elle est, à quelle distance réelle ? ». « Depuis combien de temps ça fuit ? » « La terre sous le béton est gorgée d’eau. » « Pas très bon pour nos murs tout ça. ». En réalité, ce qui nous inquiète le plus est de devoir faire des frais épouvantables pour nos carrelages, non seulement dans le couloir, mais assurément dans la salle à manger ou le salon, sans compter que ces carrelages, même pas si vieux que ça ne doivent plus se fabriquer et qu’on ne retrouvera jamais la même couleur. On ne pense même pas au montant himalayen de la facture.

Lundi 23 novembre. On appelle le plombier qui s’occupe de notre chaudière. Après je ne sais combien d’appels, on ne peut convenir d’un rendez vous que deux jours plus tard.

Mercredi 25 novembre. Fromfrom reçoit l’ouvrier. Il découvre que la fuite ne viendrait pas d’où on croit (pas côté WC, mais côté cuisine). Le tuyau qui fuit serait le plus récent, celui en plastique et non celui en plomb. Mais il ne peut rien dire, il faut que le patron passe voir. Il doit rappeler. Et bien sûr, il ne rappelle pas. Encore X appels et messages sur répondeurs.

Vendredi 27 novembre matin. Je réussis à joindre le patron. Rendez-vous est pris le soir même à 18 heures.

Vendredi 27 novembre soir. J’ai un contretemps lié au boulot, je l’appelle pour lui dire que je ne pourrai pas être à l’heure au rendez-vous. Pas de problème, on prend rendez-vous le lendemain samedi à 9 heures.

Samedi 28 novembre à 9 heures. J’attends, j’attends. Onze heures, j’appelle. Rien, injoignable. Message.

Samedi 28 novembre après-midi. Comme on en a marre d’écoper à chaque fois qu’on fait la vaisselle, qu’on se lave ou qu’on va aux toilettes et que ça risque de durer, je décide de mettre en place un système de pompe monté sur perceuse pour rejeter l’eau directement dans le caniveau à l’extérieur en passant le tuyau par la fente de la boîte aux lettres. Après quelques petites réflexions, nous faisons les achats ad hoc et le tout est opérationnel le soir même, ce qui nous permet de faire une lessive en faisant des vidanges toutes les trente minutes. Je fais un rapport de la situation à mon père qui me suggère un éventuel passage du tuyau en « aérien », chose que j’avais déjà envisagée dans ma tête.

Lundi 30 novembre matin. Nouvel appel. Il me dit que le samedi, il a eu une urgence du côté de Lille. Comme si notre cas à nous n’était pas une urgence ! Rendez-vous est pris pour le soir même.

Lundi 30 novembre soir. Je pars avant la fin d’un exposé d’un collègue pour être à l’heure au rendez-vous, en même temps que Fromfrom. Le patron arrive, non sans un léger retard. Curieusement, l’homme n’est pas désagréable, il regarde, il scrute. Il conclut que plutôt que de tout casser, le plus simple est d’utiliser le vieux tuyau de plomb qui va vers les WC et depuis ces derniers, faire un « pont » de cuivre vers la salle de bain où il peut se raccorder sur un tuyau qui pourra alimenter la cuisine en sens inverse. La solution est retenue, sauf qu’on est un peu inquiet pour le vieux tuyau de plomb souterrain, mais il peut tenir encore un bon bout de temps. On n’envisage pas son remplacement, à chaque jour suffit sa peine. Le devis doit nous être donné le mercredi pour un début de travaux le vendredi ou le lundi suivant.

Mercredi 2 décembre. Pas de devis.

Jeudi 3 décembre. Nouveaux appels et messages.

Vendredi 4 décembre. Rien.

Samedi 5 décembre 11 heures. Un appel aboutit. Il se souvient à peine de moi. Sa femme a posté le devis, mais rien au courrier. Si on a rien le lundi, il passe nous l’apporter.

Lundi 7 décembre au soir. Fromfrom découvre le devis. Elle est presque rassurée par le montant global. Moi, je trouve que c’est déjà bien salé. Mon père, ayant fait faire des travaux de tuyauteries il y a quelques années me confirmera que le devis est raisonnable. Appel dans la foulée mai l’homme est encore injoignable.

Mardi 8 décembre au matin. J’arrive à le joindre enfin. Rendez-vous est pris pour le vendredi 8 heures.

Vendredi 11 décembre à 8 heures. J’attends avant de partir travailler. Il arrive avec presque 25 minutes de retard. Il pensait que j’étais présent toute la journée. Il me dit qu’il a une urgence (encore !!!) et qu’il revient dans une demi heure (ouf !). Je lui laisse les clés et nous partons tous les deux.

Vendredi 11 décembre à 18 heures. J’arrive devant la maison. Plus de tuyau qui sort de la boîte aux lettres, c’est bon signe. Je rentre. Dans le regard, je découvre que les 2 tuyaux semblent encore raccordés. Bizarre. Je me dirige vers le « pont » de cuivre. Tout est fait exactement comme prévu. Travail impeccable, sans poussière (je dois dire que sans préméditation, nous avions laissé l’aspirateur à proximité). J’ouvre l’eau dans la cuisine, tout fonctionne, c’est magique. Je retourne voir le regard et là, je n’y comprends plus rien. Le tuyau de plomb qui va vers les WC n’est pas raccordé, c’est celui qui va vers la cuisine qui l’est. Je me couche sous l’évier de la cuisine pour constater que l’arrivée d’eau est coupée et le raccordement vient de la salle de bains. A ce moment là, je commence à devenir fou. Comment peut-on raccorder l’eau à un tuyau qui est censé fuir. Je prends une lampe électrique et je vais dans la rue voir le compteur qui ne débite pas : aucune fuite. Conclusion, les tuyaux ne vont pas là où on croit et ils se croisent plus loin sous la maison. Version qui nous sera confirmée quelques minutes plus tard par l’ouvrier qui nous rapportera les clés. Un peu rassurés car c’est finalement le tuyau le plus récent qui est en service. Il aura quand même fallu trois semaines moins deux jours pour être dépannés. Vive les urgences !

Samedi 12 décembre vers 10 heures. Encore ce matin, on a encore le réflexe de vouloir aller ouvrir l’eau ou la refermer et pomper. C’est chouette quand même, quand tout fonctionne normalement. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que je ne vais pas payer ma facture en urgence… Toutefois, je dois dire que ces un peu moins de trois semaines ne sont rien comparées à ce qui nous était arrivé en 2006-2007 avec un autre plombier avec une chaudière subclaquante alors que nous n’étions que locataire et que nous ne pouvions pas nous retourner vers la concurrence et que nous ne payions pas la facture. Au final, plus de 6 mois pour avoir une nouvelle chaudière (l’ancienne risquait d’exploser à chaque instant).

8 décembre 2009

Illuminations du 8 décembre

Calystee évoquait il y a peu les illuminations lyonnaises, ce qui n’a été pas sans m’émouvoir. Jusqu’à l’âge de 19 ans, j’habitais à 35 km de Lyon. Tous les 8 décembre, il était d’usage de disposer des bougies (lumignons) sur les rebords de fenêtres ou sur les balcons. Les bougies se vendaient à cette occasion dans les commerces, type chauffe-plat, mais d’un modèle spécifique un peu plus gros, souvent crénelé. On les mettait dans des verres de cuisine ou dans des verres colorés spécifiques. Tous les voisins faisaient de même. Ma mère continue de perpétuer cette tradition. Ces illuminations se veulent être un hommage à la Vierge qui aurait protégé la ville de Lyon lors d’une épidémie de la peste au Moyen-Âge. Bien entendu, je n’ai jamais vécu ça comme une manifestation religieuse, mais cela avait un vrai caractère festif. Il nous arrivait d’aller nous promener dans notre petite ville car tous les commerçants faisaient des efforts particuliers dans leurs vitrines qui s’animaient de diverses façons, et pourtant il n’y avait rien à vendre, du moins à cette occasion. Calystee dit que la tradition des lumignons se perd, ce qui est dommage. Je ne suis jamais allé à Lyon le 8 décembre, mais j’ai l’impression que c’est devenu une façon de vendre la ville à nombre de visiteurs, ce qui me semble bien éloigné des préoccupations initiales, puisque la fête populaire et relativement bon marché c’est transformée en une profusion de moyens spectaculaires et donc coûteux. Même le nom a changé, on parle désormais de « fête des lumières » au lieu d’« illuminations ». Certes, ça doit être beau et spectaculaire, mais où est la modestie et le désintéressement de l’intention initiale ?

Alors ce soir, j’ai voulu fêter mon 8 décembre. Ici brûle une partie de notre trésor de guerre.

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6 décembre 2009

Boîte à idées

Je tenais une idée de note, mais je n’arrive plus à me rappeler ce que je voulais évoquer. Rien de fondamental sans doute. J’aurais bien quelques bricoles à évoquer, mais je ne les sens pas, alors je fais appel à la générosité des lecteurs pour proposer des idées de notes cornusiennes.

Ah si, cet après-midi, nous sommes allés au musée Matisse du Cateau-Cambrésis, qui accueille en ce moment, un exposition sur Miro. Pas de photos à l’intérieur, malheureusement. Je me suis donc rabattu sur deux sculptures extérieures de Giacometti et Laurens.

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29 novembre 2009

Entre ciel et ciel

Pour tout un tas de raisons, je m’interdis d’aller dans les magasins le dimanche. On y a fait exception, car hier, un Monsieur de chez Hiquéahhh nous a vendu un produit qui n’était pas celui qu’on lui avait demandé (on ne s’en est aperçu qu’u déballage). Il faut dire que je voulais monter un bureau pour S. selon un procédé pas tout à fait orthodoxe, pour que ledit bureau puisse s’encastrer là où il fallait. Bref, je devrais être vendeur chez Hiquéahhh, car moyennant quelque vis complémentaires, mon truc est impeccable. Du coup, cet après-midi, nous sommes retournés échanger le produit (je sais, c’est pas bien, mais côté bordel, on en a assez avec notre fuite d’eau).

Au retour, un ciel très couchant sans pluie. Miracle.

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27 novembre 2009

Calme rayonnant

Les photos datent juste de quelques jours, ça paraît évident, puisque le soleil rayonne à l’extérieur comme à l’intérieur. Enfin, en attendant, ça ne peut que s’améliorer.

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24 novembre 2009

Collectivités territoriales et environnement

Cette note est un éclairage particulier et personnel. Au préalable, si ce n’est déjà fait, on lira avantageusement la note de notre excellent Balafenn.

J’ai déjà parlé çà et là qu’il serait souhaitable de réformer les instances politiques des collectivités territoriales afin de simplifier les démarches administratives et faire des économies d’échelle. Ainsi, j’étais partisan de la suppression des conseils généraux (sans pour autant supprimer l’administration départementale que j’imaginais sous la tutelle des conseils régionaux). Et en toute honnêteté, l’idée de mettre en place des conseillers territoriaux qui siègeraient à la fois dans les départements et dans les régions, aurait pu me satisfaire. Mais c’est raté pour diverses raisons.

Une des premières raisons est que l’État a des arrière-pensées électoralistes. En réformant le système, on en profitera pour modifier un découpage et des modes de scrutins devenus ces dernières années davantage favorables à la gauche. Mais là n’est peut-être pas l’essentiel. L’État veut recentraliser son pouvoir et ses moyens financiers.

A partir des années 1980, l’État avait décidé la décentralisation en accordant progressivement une certaine autonomie politique et budgétaire (et donc fiscale) aux communes, départements et régions et en leur transférant certaines prérogatives :

  • aux départements, l’action sociale, la gestion matérielle des collèges, les archives départementales, les bibliothèques départementales de prêt, la voirie (routes départementales et depuis peu les routes nationales « départementalisées »), les transports (dont le transport scolaire par autocar), etc.

  • aux régions la formation professionnelle, la gestion matérielle des lycées, le développement économique, l’aménagement du territoire et les infrastructures, les transports collectifs régionaux (TER par exemple), etc.

Bref, un certain nombre de compétences obligatoires auxquelles ils ne pouvaient se soustraire. Mais en même temps, des compétences optionnelles se sont développées, que l’on appelle compétence générale.

Au sein des conseils généraux, les départements peuvent lever une taxe départementale des espaces naturels sensibles (TDENS) qui consiste en un certain pourcentage prélevé sur le coût des constructions neuves. Cette taxe sert ensuite à financer l’acquisition et la gestion des espaces naturels sensibles sur des zones de préemption préalablement définies et réputées intéressantes sur le plan environnemental (je suis bien placé pour dire que cela n’est hélas pas toujours le cas) et l’entretien des sentiers de grande randonnée. Cette TDENS n’a pas le même taux dans tous les départements et cette compétence environnementale n’est pas obligatoire.

Certains conseils régionaux ont eux pris en charge des politiques environnementales parfois assez ambitieuses. Ils ont pu, par exemple, acquérir la compétence des réserves naturelles régionales (RNR) issues pour partie de la « requalification » des réserves naturelles volontaires (RNV). Les réserves naturelles nationales (RNN) restant de compétence étatique.

Il se trouve que beaucoup de compétences acquises par les régions ou les départements depuis le second mandat de J. Chi*rac étaient prévues par de nouvelles lois de décentralisation (2003), mais se présentent aussi comme des désengagements de l’État (exemple, refiler aux départements la gestion de nationales en mauvais état). L’État dit transférer les ressources correspondantes. Si c’est vrai la première année, ça l’est de moins en moins ensuite, ce qui peut obliger les régions et les départements à augmenter les impôts locaux pour conserver la même qualité de service.

Certes, départements et régions ont pris leur autonomie et c’était encore le but il y a peu de temps. Mais à présent, l’État (et Sar*ko en particulier) veut reprendre la main. Il veut récupérer une partie des budgets départementaux et régionaux pour son propre usage. La recette est connue, J. Chi*rac l’avait déjà testée : du temps de R. Bach*elot, l’État était allé plonger ses mains dans les caisses des Agences de l’eau (budget annuel cumulé d’au moins un milliard d’euros), argent qui ne lui appartient pas mais dont il s’était servi pour gonfler artificiellement le budget alloué au ministère de l’environnement. Maintenant, l’État voudrait récupérer, là où elles existent, les recettes de la TDENS, ce qui mettrait bien des départements dans l’embarras.

Je participe çà et là à des réunions de concertation diverses visant à mettre en œuvre des politiques environnementales ou d’aménagement du territoire. J’y apporte mes connaissances au sujet du patrimoine naturel ou du fonctionnement écologique des écosystèmes. Alors qu’il y a moins d’une dizaine d’années, on n’intervenait que comme pompiers pour sauver, dans le meilleur des cas, une population d’espèce protégée, on intervient désormais de plus en plus en amont des projets (même s’il y a encore pas mal de boulot à ce niveau). Même s’il existe encore des résistances fortes, les pouvoirs publics prennent en compte de moins en moins mal la sauvegarde du patrimoine naturel. Et dans le cadre de la mise en œuvre de politiques contractuelles environnementales ou d’aménagement du territoire, les collectivités territoriales, de la commune à la région, sont de plus en plus engagées. Des discussions peuvent émerger des idées positives pour l’environnement (le nombre d’initiatives dans ce domaine est actuellement époustouflant). De ces démarches multipartenariales, impliquant diverses collectivités (qui financent également), il en ressort des choses plutôt positives. De ces nombreuses et longues discussions impliquant un très grand nombre d’acteurs (et de lobbies), on pourrait craindre une paralysie, des gaspillages d’énergie et d’argent. Certes, cela peut être exceptionnellement le cas, mais je pense que globalement, cela se passe plutôt bien. En effet, je pense qu’actuellement, il faut davantage craindre l’action d’une seule institution qui maîtrise elle seule son budget et agit seule sans concertation. Une telle attitude qui pourrait être celle que l’État semblerait appeler de ses vœux serait catastrophique (on parle de ça pour le Grand Paris), en particulier pour la préservation des milieux naturels.

En conclusion, la réforme annoncée des conseils régionaux et généraux et de la fiscalité locale, sont des menaces lourdes qui pèsent sur les actions en faveur de la protection ou de la mise en valeur du patrimoine naturel ainsi que sur le fonctionnement des structures qui étudient, inventorient, gèrent ces milieux naturels.

17 novembre 2009

Changements climatiques et préservation des milieux naturels

Cette note n’a aucune prétention. Elle évoque, bien sommairement et maladroitement, une expérience dans le cadre de mon travail.

Voilà un an et demi que je participe à un groupe pluridisciplinaire d’experts sur les changements climatiques concernant une région naturelle du nord-ouest de la France. Parmi les scientifiques participant à ce groupe, le plus souvent des universitaires ou des chercheurs de divers organismes de recherche, on trouve des climatologues, hydrologues, géologues, océanologues, chimistes, biologistes généralistes ou spécialistes. Les groupes biologiques ayant fait l’objet d’investigations sont essentiellement les bactéries, les invertébrés benthiques, le zooplancton, les poissons, les oiseaux et les plantes vasculaires. Par ailleurs, ont également participé des économistes, des sociologues ou des spécialistes des études prospectives.

L’un des objectifs de ce groupe était de faire le point des connaissances dans les différentes disciplines et de les partager. Les données mondiales ont bien entendu été reprises (rapports du GIECC), avec toutes les difficultés liées aux descentes d’échelle du niveau mondial ou continental jusqu’au niveau français ou régional. S’il ne fait actuellement aucun doute que le climat se réchauffe à l’échelle de la planète, on a du mal à savoir ce qu’il en est pour la partie nord de la France. A l’échelle de 2050 et 2100, on pense que les températures moyennes vont probablement augmenter, mais rien de précis (peut-être + 2 °C en 2100 en plus de l’augmentation déjà constatée). Pour les précipitations, on table sur une diminution très significative (mais combien ?). Et le niveau marin devrait augmenter de 0,8 à 1 m en 2100 (certains disent seulement 0,5 m tandis que d’autres tablent sur au moins 2 m).

Concernant les oiseaux, les changements sont déjà très significatifs. On considère que les impacts sur les poissons d’eau douce seront notables. Pour les végétaux vasculaires, on observe déjà quelques changements (arrivée de plantes méridionales), mais cela reste souvent assez timide, en dehors des plantes exogènes qui semblent profiter davantage des changements climatiques. En revanche, les impacts sur certains arbres et surtout de leurs ravageurs qui progressent parfois de façon spectaculaire peuvent s’avérer localement inquiétants. Je passe sur la phénologie des espèces, bien connue (débourrement des bourgeons plus précoce, chute des feuilles plus tardive).

Seulement, quand il s’agit de se projeter dans l’avenir, je me transforme littéralement en Madame Soleil. Il existe bien des modèles sur la répartition des végétaux en Europe, mais ils négligent bien des aspects du fonctionnement intime des écosystèmes et des interactions avec tous les compartiments abiotiques et biologiques, sans parler des différentes actions anthropiques.

En définitive, dans des milieux naturels déjà fortement artificialisés, je prends souvent l’image du verre d’eau : les impacts directs de l’homme sur les milieux naturels représentent la quasi-totalité de l’eau qui s’y trouve et les changements climatiques seuls ne représenterait que l’agitation du liquide du buveur d’eau tenant le verre pour le porter à sa bouche (j’ai bien dit de l’eau, donc, il ne tremble pas trop).

Le grand public est à mon sens assez bien informé quantitativement sur les changements climatiques. Mais qualitativement, cela ne me semble pas clair, d’autant que ceux qui sont censés nous informer confondent souvent bien des choses. Au niveau de la recherche scientifique, un certain nombre de choses ont été lancées, mais cela semble bien insuffisant en France. Enfin, au niveau de la politique environnementale française, la problématique est insuffisamment prise en considération. Et pourtant, dans le discours politique national, c’est assez récurrent. On s’en préoccupe aussi dans certaines régions. Mais je ne vois rien émerger de très concret. A quand de vrais programmes de recherche (et de suivi à long terme de la biodiversité), à quand un plan d’action concerté sur les territoires ? Tout va en ordre dispersé. On réinvente partout l’eau tiède, on dit souvent n’importe quoi. Les charlatans de tout poil sont à l’aise dans ce vaste bordel.

Enfin, je suis peut-être pessimiste. Peut-on espérer que tout cela finira par se structurer ? Mais je ne voudrai pas que les changements climatiques soient le miroir aux alouettes de « l’écologie ». Autrement dit qu’on focalise là-dessus alors que les désastres écologiques, dans nos pays nord et ouest européen, ne sont que très minoritairement dus aux changements climatiques. Toutefois, je tempère immédiatement mes propos en disant que ces changements climatiques concernent tout le monde et que dans certains pays « du Sud », ils sont déjà catastrophiques.

16 novembre 2009

Souillure et respect

Un passage dans une note chez Calystee qui évoquait le respect des places pour personnes handicapées m’a suggéré cette petite note. Je ne pense pas que les sujets soient si éloignés.

Je fais rarement la police et je ne suis pas non plus du genre à chercher la bagarre, mais il est des fois où je suis tellement énervé que rien ne pourrait m’arrêter. Il y a quelques années, je vis un homme en voiture en train de jeter son paquet de cigarettes par la fenêtre, sur une route forestière. J’étais au volant (avec mon père près de moi) et je le suivais. Excédé par le geste, pourtant déjà vu, je lui faisais un appel de phares. Rapidement, l’homme s’arrêta et je vins à sa hauteur (la route est peu circulante) et toutes vitres ouvertes, je lui demandai « vous n’étiez pas obligé de jeter votre paquet de cigarettes ». Et lui de me répondre, tout honteux et à moitié décomposé, qu’il s’excusait. Mon père en était resté presque interdit.

La dernière fois où j’ai renouvelé ce genre d’opération, c’était avec des jeunes dans la rue de notre ancien logement. Je ne sais plus si c’était avec un paquet de cigarettes ou une cannette métallique, mais ils en étaient restés muets.

Ce dimanche, en allant au cinéma près de Lille (séance ratée malgré notre avance – on a dû se rabattre sur H), je me suis encore senti agressé par les tas de détritus que les gens jettent par la fenêtre au niveau d’un échangeur d’autoroute. Les services des routes ont pourtant mis des panneaux « ne jetez plus », mais c’est toujours aussi dégueulasse. Je ne supporte pas que les gens, à l’heure de la prise de conscience « écologique » soient aussi irrespectueux (pas que de l’environnement, assurément). Je n’ai pas eu des parents « écolo » et je ne suis pas un vieux débris élevé dans un autre monde, mais on m’a toujours appris un minimum de respect pour la nature ou pour ceux qui nettoient derrière. Je n’ai jamais rien balancé dans la nature. J’ai longtemps pensé que la population générale avait reçu la même éducation que moi. Mais même en sachant qu’il n’en est rien, je ne m’y fais pas.

Et depuis des années où l’on enseigne des gestes simples dans les écoles ou ailleurs, je constate que les gens sont sacrément dégueulasses et irrespectueux, même de leur environnement relativement proche. Quand je vois toutes ces souillures volontaires, ça me met en colère à un point qu’on a peine à soupçonner. Ah si j’étais Ministre de l’Intérieur et que j’avais un quart-chair, il y en a qui passeraient un mauvais quart d’heure !

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