Illuminations du 8 décembre
Calystee évoquait il y a peu les illuminations lyonnaises, ce qui n’a été pas sans m’émouvoir. Jusqu’à l’âge de 19 ans, j’habitais à 35 km de Lyon. Tous les 8 décembre, il était d’usage de disposer des bougies (lumignons) sur les rebords de fenêtres ou sur les balcons. Les bougies se vendaient à cette occasion dans les commerces, type chauffe-plat, mais d’un modèle spécifique un peu plus gros, souvent crénelé. On les mettait dans des verres de cuisine ou dans des verres colorés spécifiques. Tous les voisins faisaient de même. Ma mère continue de perpétuer cette tradition. Ces illuminations se veulent être un hommage à la Vierge qui aurait protégé la ville de Lyon lors d’une épidémie de la peste au Moyen-Âge. Bien entendu, je n’ai jamais vécu ça comme une manifestation religieuse, mais cela avait un vrai caractère festif. Il nous arrivait d’aller nous promener dans notre petite ville car tous les commerçants faisaient des efforts particuliers dans leurs vitrines qui s’animaient de diverses façons, et pourtant il n’y avait rien à vendre, du moins à cette occasion. Calystee dit que la tradition des lumignons se perd, ce qui est dommage. Je ne suis jamais allé à Lyon le 8 décembre, mais j’ai l’impression que c’est devenu une façon de vendre la ville à nombre de visiteurs, ce qui me semble bien éloigné des préoccupations initiales, puisque la fête populaire et relativement bon marché c’est transformée en une profusion de moyens spectaculaires et donc coûteux. Même le nom a changé, on parle désormais de « fête des lumières » au lieu d’« illuminations ». Certes, ça doit être beau et spectaculaire, mais où est la modestie et le désintéressement de l’intention initiale ?
Alors ce soir, j’ai voulu fêter mon 8 décembre. Ici brûle une partie de notre trésor de guerre.