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Cornus rex-populi

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18 mai 2023

Ma mère (1) : contexte

Je reprends les mots de mon père : ma mère « tire ses dernières cartouches » en ce moment. Avant le 21 avril et malgré mes avertissements, il n’avait pas réellement conscience de l’état réel de ma mère, d’où le choc violent qu’il a eu en apprenant la dégradation brutale de son état. Les premiers jours du retour de ma mère à l’EHPAD, il pensait que ça irait et en effet, il y avait une forme d’espoir. Mais la situation s’est de nouveau dégradée. Lundi, un des médecins lui a clairement dit qu’il fallait penser à contacter les pompes funèbres (j’ignore la façon dont cela a été formulé). Il a donc très bien compris, c’est clair. Et il est effectivement allé à la boutique des pompes funèbres le lendemain avec mon oncle.

Ma tante qui a pourtant vu ma mère à plusieurs reprises ces derniers temps (la dernière fois samedi à l’hôpital) est complètement affolée à l’idée de voir mourir sa sœur. Cela se comprend parfaitement, mais je pense qu’en général, elle ne réalise les choses qu’avec un temps de retard. Par exemple, elle n’a compris que tardivement les problèmes cognitifs de ma mère. Elle l’avait d’ailleurs appris à ses dépens lorsqu’à l’occasion d’un repas de fin d’année, ma tante avait dit à ma mère, de manière anodine, qu’elle ferait bien d’aller se promener dans la rue (peu fréquentée) pour faire un peu d’exercice. Elle lui avait répondu un violent « tu me fais chier » qui avait clos toute discussion. Ma mère n’avait absolument pas pour habitude d’avoir de tels propos (ni aucune autre forme de grossièreté), en particulier avec sa sœur. Il était néanmoins déjà arrivé qu’elle prononce de tels mots, quand elle allait encore bien, mais pas avec une telle violence et quand je la poussais au bout du bout (pas par méchanceté mais par jeu, d’autant que c’est quelque chose que j’avais appris à faire depuis mon adolescence – le côté « rebelle » de mon âge ingrat). Je dois dire qu’un peu plus tard, le fait de pousser à bout ma mère se faisait parfois en stéréo quand mon père s’y mettait de son côté. Je précise que cela n’était que superficiel et c’était oublié immédiatement. Cependant, bien plus tard, au fur et à mesure que les problèmes cognitifs sont arrivés, elle s’est mise à nous dire cela de manière de plus en plus fréquente et avec une forme de violence, au départ parce qu’on lui demandait des choses assez normales et logiques (qui demandait un effort, même faible) et ensuite parce qu’on l’empêchait de faire quelque chose qui n’était pas bon pour elle (comme aller se coucher à tout moment de la journée – les médecins demandaient d’y être attentif) ou encore au milieu d’une conversation qui ne la concernait même pas.

Quand on ne vit pas au quotidien avec une personne, on ne se rend pas compte du véritable état cognitif dans lequel elle se trouve. Lors de la première opération du genou de mon père au printemps / été 2018, je n’avais moi-même pas pleinement conscience de l’état réel de la situation, mais je l’ai compris grâce à mon autre tante (la sœur de mon père) qui avait passé un temps à la maison, par les mots « démence vasculaire » écrits pas son médecin traitant pour constituer le premier dossier d’aide du Département, puis par moi-même, à l’occasion d’un week-end prolongé. En sa présence, ma mère arrivait à donner le change en se servant de mon père comme une béquille… mais en son absence, cela ne fonctionnait plus. En revanche, la sœur de ma mère, qui avait pourtant passé plusieurs semaines à la maison presque en continu, n’avait pas du tout compris l’ampleur du problème, qui restait pourtant encore gérable à l’époque. Le « tu me fais chier » avait donc, l’année suivante, fait l’effet d’un coup de tonnerre.

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13 mai 2023

Brèves cornusiennes du samedi 13 mai 2023

Dans mes brèves du 6 mai, je disais que je ne parlerai plus de l’état de santé de ma mère, mais je fais une entorse à la promesse. Ma mère est retournée hier en fin de soirée aux urgences, mais je le savais car j’avais appelé l’EHPAD juste avant qu’elle ne soit embarquée. Les urgences ont cherché a m’appeler plusieurs fois entre minuit et une heure, mais je ne garde pas à dessein mon portable près de moi la nuit. J’ai découvert la chose ce matin lorsque je me suis levé peu avant 6 h 30 et j’ai immédiatement appelé. Elle est désormais de nouveau dans le service de gériatrie. La médecin de garde m’a appelé vers midi pour m’expliquer la situation. Rien de fondamentalement nouveau en réalité : elle est faible, ne sature pas en oxygène, se réinfecte via de fréquentes fausses routes, a la glycémie qui crève le plafond, est déshydratée, dort presque sans arrêt et est agitée en même temps… La médecin a commencé à m’expliquer ce que je sais déjà et c’est moi qui ai conclu l’explication : elle est sur le fil du rasoir.

10 mai 2023

Vacances de fin avril 2023 (1)

Cela fait quelques temps (deux ans tout au plus) que je le savais : il y a un château d’origine médiévale à visiter tout près de la maison éduenne (à peine plus de 13 km à vol d’oiseau). Mais il y a un souci : contrairement à d’autres châteaux présents dans le secteur, celui-ci ouvre à des périodes de l’année assez peu propices pour nous. Toutefois, en cette fin avril, nous avons pu nous y rendre. Il s’agit du château d’Épiry, situé sur la commune de Saint-Émiland. Le parking se fait sur une prairie grossièrement fauchée. Il y avait foule, nous étions les seuls en début d’après-midi (et même après). La voiture garée, je me rends compte avec déception que j’ai oublié mon appareil photo. Alors que nous débarquons à peine, nous sommes repérés de loin, depuis la cour du château, par un « j’arrive » puisque l’accueil se fait sous un auvent (une sorte de grange ouverte ancienne). Arrive alors un homme pas très âgé (il nous dira qu’il est à la retraite) qui n’est autre que le châtelain de service. C’est sa famille qui est propriétaire et nous avons compris que depuis quelques années, c’est lui qui gérait la propriété qui lui vient de sa belle-mère. Et en effet, d’importants travaux sont en cours au niveau des toitures et des façades, ce qui n’est pas une mince affaire. Même si une partie du montant des travaux est prise en charge par le ministère de la Culture, une part significative revient au propriétaire. Et là, nous avons cru comprendre que l’argent ne semblait pas manquer tout à fait. En effet, connaissant d’autres châteaux dans les campagnes autour ou un peu plus loin, on constate assez souvent que l’argent est rare voire insuffisant pour remédier aux problèmes urgents. Pour nous deux, visite particulière durant une heure trois quarts. Pour les intérieurs, nous ne verrons que la chapelle. Le châtelain a quand même dit qu’il ne peut pas faire de la publicité sur l’autoroute et je ne sais où pour attirer du monde. On peut penser qu’il aurait cependant les moyens de faire mieux, mais comme il l’a dit, ce qui l’intéresse, c’est de faire visiter le château à des personnes intéressées et pas tellement à des touristes qui n’en ont rien à faire. Il évoquera à de multiples reprises d’autres châteaux bourguignons que nous connaissons quasiment tous.

Comme j’avais quand même mon smartphone, j’ai pu prendre des photos de l’extérieur avec une qualité acceptable. À l’intérieur de la chapelle, la qualité n’est pas au rendez-vous et en plus, je ne sais pas tenir correctement l’engin. Il s’agit donc initialement d’un château fort du XIVe s. entouré de douves (jusqu’au XVIIIe s., déviées ensuite) avec quatre tours rondes et une tour carrée (invisible de nos jours, seules des traces demeurent à l’intérieur du logis du XVIIIe s.). Par la suite, des ouvertures ont été pratiquées, des éléments ont été modifiés ou ajoutés (aile du XVe s., logis du XVIIIe s., agrandissement de la chapelle). Outre les toits de tuiles plates (sauf extrémité des tours avec du bois [chêne]) en cours de restauration, les façades extérieures du logis du XVIIIe s. ont commencé à être restaurées en essayant de retrouver la polychromie supposée d’origine, d’intensité variable et utilisant des ocres issues de la région. Les fenêtres et les volets sont bleu ciel. Tout cela ne s’est pas fait sans l’accord explicite de l’architecte des monuments historiques. Le châtelain nous a demandé ce que nous pensions de cette polychromie. J’imagine qu’il a dû parfois recevoir des critiques très négatives, mais pour ce qui nous concerne, nous savons très bien que la couleur pierre n’était pas la règle, surtout pour des édifices qui n’étaient plus défensifs depuis longtemps. À noter enfin que ce château a été construit par la famille Rabutin (XIVe s.) et le célèbre Roger de Bussy-Rabutin, lieutenant-général des armées du roi Louis XIV, courtisan de la cour de France, philosophe et écrivain épistolaire, pamphlétaire, satirique et libertin et membre de l’Académie française… y est né… avant de se faire construire le château de Bussy-Rabutin en Côte-d’Or et dont j’ai parlé ici.

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Quelques châteaux situés dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres et qui se visitent :

  • château de Brandon sur la commune de Saint-Pierre-de-Varennes (moins de 14 km) : voir ici ;
  • château de Morlet (14 km) : voir ici ;
  • château de Sully (moins de 15 km) : voir ici ;
  • château de Couches (à peine plus de 20 km) : voir ici.
7 mai 2023

Lys de la vallée en fleurs

Il y en avait déjà le jour J au jardin, mais ce matin a eu lieu la cueillette principale dans le jardin. Il y en aura encore après.

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6 mai 2023

Mi-mars à mi-avril 2023

Quelques photos prises aux jardins au travail ou à la maison entre la mi-mars et la mi-avril. On attaquera ensuite quelques photos de ces vacances de printemps.

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6 mai 2023

Brèves cornusiennes du samedi 6 mai 2023

Ma mère devait retourner à l’EHPAD mercredi, mais mardi, compte tenu de ses vomissements (certainement dus à ses calculs biliaires), il n’en était plus question d’autant que son oxygène sanguin n’est pas aussi bon que cela. Finalement, mercredi, le médecin décide que cela se fera jeudi. Que s’est-il passé entre deux ? Pas grand-chose, assurément. Il est sur un fil de rasoir et on espère que cela va aller. C’est ce que j’ai dit à mon père, sans savoir la suite. J’aurais même tendance à penser que l’on décide aussi, secondairement, en fonction des places disponibles ou non à un moment donné. Donc retour à l’EHPAD jeudi en fin de matinée. Et jeudi soir vers 19 heures, déjà le médecin de l’EHPAD (pas à demeure, mais qui avait été appelé spécialement) pour dire que ma mère a encore vomi et qu’il en est passé dans les poumons, qu’on met sous antibiotiques et qu’on remet l’oxygène. Visiblement, on apprendra vendredi qu’elle est passée à deux doigts de retourner aux urgences. Vendredi et ce samedi matin, cela va, plutôt pas trop mal. Je pense pour ma part que cela va rester très fragile, dans un entre deux, assez pénible à vivre aussi pour mon père. Le risque est qu’elle finisse par aller dans un service (hors EHPAD) qui l’accueillera de manière plus lourde et où mon père aura des difficultés pour aller la voir (très peu/pas de stationnements).

Je pense que je ne parlerai plus de l’état de santé de ma mère ici, sauf évolutions majeures et hélas plus graves.

1 mai 2023

Premier mai

Le Muguet de mai (ou littéralement, selon la traduction du nom scientifique, Lys dans la vallée de mai) est une espèce herbacée vivace à rhizome de la famille des Asparagaceae (famille des asperges, proche de la famille des lys). Il s’agit d’une espèce de sous-bois ou de lisières forestières se développant sur des sols modérément secs à frais, ni trop acides ni calcaires. La plante est présente en Europe, en Asie occidentale et boréale et en Amérique septentrionale. En France, elle est assez fréquente, sauf dans l’ouest où elle est moins abondante et est absente du pourtour méditerranéen et de la Corse. Il s’agit d’une plante abondamment cultivée à des fins médicinales (historiquement), de parfumerie, et bien sûr ornementales. Toute la plante est extrêmement toxique. Il existe divers cultivars, y compris à fleurs roses.

Photo prise hier 30 avril vers 18 heures dans le bois du Buisson Girod (nom ne figurant pas sur les cartes « ordinaires », au sud de l’étang du dragon terrassé. Qui a parlé de réchauffement climatique ?

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28 avril 2023

Brèves cornusiennes du vendredi 28 avril 2023

Ma mère va mieux dans presque tous les domaines où elle pouvait aller mieux : elle ne dort plus sans arrêt, elle mange « normalement » et elle marche avec le kiné et surtout toute seule. Elle va être progressivement sevrée en oxygène et devrait retourner dans le même service de l’EHPAD où elle était vers la fin de la semaine prochaine.

Conclusion : elle s’en est sortie au mieux, ce qui reste incroyable par rapport à la situation d’il y a juste une semaine où elle ne devait pas finir la journée. Il vaut mieux cela que l’inverse.

24 avril 2023

Brèves cornusiennes du lundi 24 avril 2023

Ma mère est sortie du coma dans la nuit de samedi à dimanche. Elle a encore besoin d’oxygène, mais ne marche pas. J’ai pu discuter cet après-midi avec la médecin du service de gériatrie où elle est depuis samedi. A présent, on pense qu’elle n’a pas fait d’AVC (le second scanner a confirmé l’absence de signes même si absence de signes ne signifie pas absence d’AVC). Elle parle, mais mot à mot, sans plus ni moins de cohérence qu’auparavant (elle est toujours dans un monde parallèle – aujourd’hui, elle se croyait en 1968).

Le médecin dit qu’il faut qu’elle réapprenne à marcher, ce qui me semble a priori compliqué voire impossible. Ils vont la garder ainsi une semaine (environ). Je rappellerai le médecin jeudi. On s’achemine à terme vers un retour à la place qu’elle occupait à l’EHPAD (très peu probable), mais plus vraisemblablement dans un autre service ou un autre établissement en fonction des places et de son état. Ce qui est bien quand même, c’est que d’une certaine manière, elle est prise en charge de manière globale par l’hôpital dans un des établissements qui en dépendent. Ni mon père ni moi n’avons à gérer la suite, du moins dans les détails, ce qui psychologiquement, est un peu rassurant. Avec mon père, nous avons pu nous occuper d’un peu de paperasse.

Sauf avis de dernière minute, nous retournons en Bourgogne demain soir afin de terminer ces « vacances » mouvementées.

21 avril 2023

Brèves cornusiennes du vendredi 21 avril 2023

Les choses se bousculent. Mercredi après-midi, ma mère est rentrée à l’EHPAD et elle ne voulait pas rester. Pourtant, hier jeudi, la journée s’était bien passée (mon père a appelé deux fois pour avoir des nouvelles dans la journée). Mais ce matin, un peu avant neuf heures, alors que nous sommes en escale en terres éduennes, le téléphone sonne pour m’annoncer que ma mère est aux urgences et au plus mal et me demander s’il y a des directives anticipées. Je ne suis qu’à moitié surpris. On ne devait aller voir mon père (et un peu ma mère à l’EHPAD) que samedi, mais du coup, nous allons partir dans les minutes qui viennent. Les médecins m’ont dit ainsi quà mon père un plus tard, qu’ils ne feraient pas de l’acharnement thérapeutique car elle ne supporterait pas. Elle aurait fait un AVC, est inconsciente et ne souffre pas. Peu de chance qu’elle tienne la journée.

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