Voilà une bien curieuse note, d’autant que je ne suis pas encore à la veille de la retraite. Mais l’idée m’en est venue tout à coup. Je n’ai pas voulu raconter ce qui se passait dans ces lieux, mais juste évoquer sommairement où cela se trouvait.
École maternelle Victor Hugo
L’école maternelle Victor Hugo se trouvait (se trouve toujours) près du centre ville de Ri*ve-de-Gi*er.
Les classes de petite section de maternelle se trouvaient dans un bâtiment séparé et il y avait une petite cour spécifique. Je n’ai que peu de souvenirs à part que j’y ai été malheureux et que mes parents avaient dû me retirer un temps (j’étais trop jeune).
Ma classe de moyenne section se trouvait au rez-de-chaussée du bâtiment principal (une grosse maison bourgeoise du XIXe s.). Il y avait un couloir assez sombre pour aller à la salle de sieste et aux toilettes. Je réalise à l’instant que ces toilettes semblent revenir régulièrement dans mes rêves. La cour de récréation était enchâssée entre de hauts murs dont deux de couleur noire (une couleur fréquente dans la ville car le matériau noir était en réalité du mâchefer, résidu de combustion de coke dans les fours des usines locales de l’acier).
Ma classe de grande section se trouvait à l’étage dans une extension nouvellement construite. La salle de classe était très lumineuse. Les porte-manteaux se trouvaient à l’extérieur dans un hall. Je me souviens que chacun avait son porte-manteau attitré (il me semble que le mien était rouge avec un dessin d’ours dessus, mais je n’en suis pas certain). Il y avait aussi des WC neufs très « confortables ».
École primaire Victor Hugo
L’école primaire touchait la maternelle, mais était clairement séparée par un grand mur noir dans la cour. Toutes les classes se trouvaient dans une sorte de petit château (début XXe s. ?) avec des ailes. D’ailleurs les classes de petite section de maternelle en occupaient une partie du rez-de-chaussée, mais de façon séparée. Ma classe de CP se trouvait au rez-de chaussée. Il en fut de même pour le CE1 (classe du directeur, mon instit préféré) et le CE2. En CM1 et CM2, je suis monté à l’étage par les escaliers intérieurs. Les WC se trouvaient dans la cour. Les premières années, les urinoirs pour les garçons étaient à l’air libre, sans toit et les toilettes des filles, un peu décrépies. Après, les toilettes furent reconstruites à un autre endroit dans la cour, avec un toit et tout bien comme il faut. En revanche, pour boire un coup au lieu de 2-3 robinets, un long tuyau de cuivre avec des trous plus ou moins bien fichus où les gamins pouvaient boire (certains « mangeaient » le tuyau). Comme à la maternelle, il y avait des platanes dans la cour.
Collège Louise Michel
Le collège se trouvait presque dans la campagne, assez éloigné du centre-ville, sur la colline opposée à celle où nous habitions. Mes parents m’emmenaient assez souvent en voiture le matin (mais pas à la porte), et c’était loin d’être systématique. En revanche, je rentrai presque systématiquement à pied. Je mangeais à la cantine, sauf le samedi midi. J’y ai fait ma première rentrée l’année de son inauguration. C’était un collège en préfabriqué, mais assez haut de gamme, a contrario de ceux qui avaient été construits dans les années précédentes (style collège Pailleron). Les « murs » déclinés dans diverses teintes de vert étaient assez peu porteurs. C’est la raison pour laquelle il y avait des piliers intérieurs ou extérieurs pour soutenir l’ensemble. Il y avait un ou deux niveaux. Les fenêtres étaient très nombreuses : coulissantes et en aluminium. Les plafonds étaient presque tous recouverts de dalles de liège. Il y avait des classes de sciences spécialement équipées avec des paillasses avec des carreaux en faïence blanche en guise de tables de classe. Dans la cour de récréation, il y avait des Marronniers d’Inde et les vestiges d’une ancienne grande maison qui venait d’être restaurée pour en faire une sorte de mini amphithéâtre de plein air. Les premières années, nous n’avions pas de gymnase et nous devions parfois aller sur des équipements sportifs plus ou moins éloignés. En particulier, il nous arrivait de prendre le bus pour aller au gymnase du lycée que je fréquenterai quelques années plus tard. Et puisque j’ai commencé à parler des WC, je poursuis. Ils étaient en position assez centrale dans le bâtiment. Il y avait souvent une file d’attente (pas assez de place à mon goût – une malfaçon à mon avis). Certains garçons trouvaient le moyen d’y fumer (sans doute les filles aussi). Le principal avait néanmoins mis les moyens pour que cela cesse et en effet, cela a cessé. Le principal était en effet quelqu’un qui était sévère et craint, mais je pense (j’en suis sûr) qu’il était juste et attentif. J’imagine que des principaux dans son genre sont rares. Les choses ont bien dû changer depuis.
Lycée Georges Brassens
Le lycée était lui situé du même côté de la vallée et du coup, il me fallait tout au plus dix minutes pour y aller à pied. Je ne sais pas en quelle année ont été construits les bâtiments, mais cela doit dater de la fin des années 1960 (ou tout début des années 1970). De vastes fenêtres là aussi, mais du béton assez brut et ces petits « carreaux-mosaïque » d’une grande laideur, même s’il y en avait assez peu. Quelques salles supplémentaires en préfabriqué très bas de gamme. L’établissement étant également professionnel et BTS, il y avait des ateliers à l’arrière et des classes spécialisées. En seconde, j’ai fréquenté un peu ces classes spéciales à l’occasion de l’option TSA (technologie des systèmes automatisés). Les WC étaient dans un petit bâtiment dans la cour, un peu aux courants d’air. Le site n’était pas très beau : grands espaces goudronnés, peu de verdures, arbres moches…
Institut universitaire de technologie de Tours
L’IUT, du moins les principaux départements (dont celui de biologie appliquée) étaient situés sur le rebord du plateau au nord de la Loire. Les bâtiments doivent dater de la fin des années 1960 ou du début des années 1970. Sur le site, il y a quand même quelques plantations et un parking. Tout à côté, se trouve le « RU » (restaurant universitaire) et la résidence CROUS où je n’habitais pas. Que dire ? Rien de spécial, même pour les WC. Je grade de très bons souvenirs, sauf l’amphi où certains cours étaient un supplice pour la rapidité avec laquelle il fallait prendre des notes. La seconde année, nous avions une salle de cours attitrée (option génie de l’environnement).
Institut Pasteur de Lyon
C’est là-bas que j’ai fait mon premier stage professionnel (1992) pour sanctionner mon diplôme universitaire de technologie. Il s’agissait sans doute de la période la plus faste de l’établissement (vers la fin du « règne » de Michel Noir comme maire de Lyon), situé dans un bâtiment ultramoderne et que je trouvais assez chouette, non loin de la halle Tony Garnier. L’édifice doit toujours exister, mais ce n’est plus l’Institut Pasteur de Lyon qui se trouve dans ces locaux. Mon travail consistait à réaliser des tests de toxicité chronique à moyen terme vis-à-vis de Ceriodaphnia dubia, une petite daphnie adulte au bout de 3 jours. Je travaillais dans le laboratoire d’écotoxicologie, au sous-sol, sans fenêtre, dans une pièce où température, hygrométrie et lumière étaient contrôlées et particulièrement constantes. C’était une obligation pour la réussite des tests que l’équipe effectuait. Quand on sort dehors en pleine période estivale, cela fait un choc (lumière et chaleur), mais c’était un pur bonheur.
Faculté des sciences et techniques de Tours (Parc de Grandmont).
La « fac de sciences », tout comme un lycée professionnel non loin de là, occupent une ancienne forêt (chênaie acidiphile). Le campus au départ assez boisé ne l’est pratiquement plus aujourd’hui, au fur et à mesure des extensions (pas très écolo tout ça, c’est le moins que l’on puisse dire). La première année, nous n’avions pas réellement de salle attitrée, alors on n’avait pas mal navigué. La seconde année, nous fûmes davantage fixés, dans de vastes préfabriqués. Quelques écureuils roux venaient régulièrement faire des cambrioles devant les fenêtres pendant les cours.
Muséum d’histoire naturelle d’Autun
En juillet 1993, j’ai fait un stage volontaire non rémunéré au Muséum. Les bureaux étaient à cheval sur plusieurs bâtiments datant pour les plus anciens du XVIIe ou du XVIIIe s. Le conservateur de l’époque m’avait donné un boulot consistant à recenser sur photos aériennes les haies, cours d’eau et arbres remarquables de la commune dans le cadre du Plan d’occupation des sols. Comme j’étais allé beaucoup plus vite qui ne l’imaginais, j’avais fait des tas de bricoles pour avancer le travail et j’avais accompagné une étudiante bac + 2 qui elle faisait un stage obligatoire et qui n’était pas spécialement douée, il faut le dire. Elle devait notamment faire des inventaires floristiques sur différents sites. A l’époque, malgré mon modeste niveau, je brillais à côté d’elle. Du coup, elle se contentait de noter ce que je lui disais.
Direction départementale de l’équipement de la Loire, service aménagement et environnement, Saint-Etienne
Mon stage de fin d’études (c’était la deuxième fois que je faisais un stage de fin d’études, mais ce ne fut pas la dernière). Les bureaux étaient situés dans des bâtiments du XIXe s. ou du début du XXe s. je pense dans le centre de Saint-Etienne. Ce dont je me souviens le plus, ce sont ces grandes fenêtres que j’ouvrais en grand en arrivant le matin, tant l’air était vicié par l’odeur de cigarette. Car on fumait à outrance à l’époque dans les bureaux (quelle horreur rétrospectivement). Mon « coach » était un technicien avec lequel je m’entendais bien et qui était le plus jeune de tous. Il y avait des « vieux » : des techniciens qui se la coulaient douce, passant une partie de la matinée à lire le journal dans le détail ou à boire le café. Il y avait aussi deux dessinateurs qui n’avaient pratiquement rien à faire non plus. Enfin, un ingénieur, chef de cellule qui suivait un gros chantier et qu’on ne voyait presque jamais. J’avais personnellement été recruté par le chef de service avec lequel je m’entendais bien aussi. En fait, c’est moi qui avais défini le sujet de stage, alors que lui n’avait proposé que quelques détails. Je travaillais sur la caractérisation du lit et des berges du Gier.
Caserne Maud’Hui de Belfort (35e régiment d’infanterie)
Les casernements que nous avions investis à l’époque étaient neufs. Pas de lits superposés dans les chambres et au bout d’un peu plus d’un mois, au lieu d’une minuscule armoire grise standard, nous avions touché des armoires jaunes plus vastes. Les douches et les toilettes étaient communes, mais il y avait des lavabos séparés dans chaque chambre. De l’autre côté de l’autoroute, il y avait un très vaste terrain de manœuvres, qui était mon terrain de supplices lorsqu’il fallait faire des « cross régimentaires », en général le vendredi matin.
Centre uni*vers*itaire de Chi*non
Une vieille grosse maison bourgeoise sur le quai de la Vienne opposée au château de Chinon, avec une vue imprenable sur l’édifice où Jeanne d’Arc reconnut Charles VII et où fut emprisonné Jacques de Molay, chef des Templiers. Cette maison qui avait été un temps restaurant, un temps hôtel de passe (dit-on, mais ce n’est peut-être qu’une légende). Puis, ce furent des logements pour les ouvriers (ou cadres ?) d’EDF lors de la construction de la centrale nucléaire. D’ailleurs, le bâtiment appartenait encore à EDF lors de mon premier séjour. J’ai découvert les lieux en tant qu’étudiant en septembre 1992, mais cela a été mon lieu de travail principal à deux reprises (de l’été 1995 à septembre 1996 – j’y avais alors une chambre – puis de fin 1998 à juin 2002). Certaines pièces avaient été refaites, mais ce n’était pas le cas partout, en particulier mon bureau à partir de 1999. Des boiseries vieillissantes, une moquette plus que défraichie et un papier peint qui avait l’âge de faire convoler en justes noces… Je ne parle pas des huisseries, ni des dépendances. Il y avait encore un vaste jardin (bien qu’ayant été réduit plusieurs décennies auparavant), avec des arbres à fleurs assez remarquables, dont le plus beau à mon sens était Cercis siliquastrum L. (Arbre de Judée). L’endroit était chaleureux : magnifiques escaliers, parquets en chêne grinçants et une atmosphère sympa. Le problème était juste que tout ce qui n’avait pas été refait commençait à tomber en ruine.
Faculté des sciences de Saint-Jérôme à Marseille
Tout l’automne 1996 fut passé à Marseille pour les cours de mon Diplôme d’études approfondies. Pas grand-chose à en dire, j’y demeurais le moins possible.
Locaux du BRGM
Les locaux étaient dans l’enceinte du BRGM (bureau de recherche géologique et minière) à Orléans-la-Source. Les locaux, au sein d’un vaste parc, étaient assez récents. J’y ai été en tant que salarié stagiaire puis CDD de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, en tant que salarié CDD d’un bureau d’études d’Annecy-le-Vieux et enfin comme salarié vacataire de la Direction régionale de l’environnement (DIREN), le tout entre janvier 1997 et octobre 1998. Avoir connu autant d’employeurs et être resté dans les mêmes locaux, cela ne doit pas être si commun. Il faut dire que les missions que j’effectuais alors étaient toutes dans la même continuité et palliaient quelque part le travail qu’aurait dû mener un ingénieur divisionnaire à la veille de la retraite qui ne foutait rien et ne comprenait rien à rien (je me demande encore s’il était con ou s’il le faisait exprès), ce qui mettait le directeur adjoint de la DIREN hors de lui, mais était désarmé.
Cen*tre rég*ional de ph*yto*soci*ologie / Con*serv*ato*ire bo*tan*ique na*tio*nal de B*ail*leul
J’y suis depuis le 3 juillet 2002. J’ai changé de bureau fin mai 2004 quand je suis devenu « chef ». J’ai un bureau pour moi tout seul (j’en ai montré un « extrait » il y a peu). Le lieu de travail se situe dans un hameau à la campagne. La ferme initiale a été largement agrandie et surtout comporte désormais 9 corps de bâtiments distincts :
- la ferme flamande originelle avec logement des fondateurs, bureaux administratifs, logements des chercheurs, services des données, cartographie, informatique, herbier de référence et salle de détermination ;
- le bâtiment con*serv*atoire, avec laboratoire, herbiers généraux et historiques et bureaux ;
- le bâtiment technique et atelier ;
- la bibliothèque bot*ani*que et phy*tosoc*iolog*ique de France ;
- le bâtiment, anciennes salles pédagogiques, comportant deux salles de réunions ;
- mon bâtiment, contenant essentiellement des bureaux pour les scientifiques (étage et rez-de-chaussée) ;
- le bâtiment où se trouvent la cafétéria, la buanderie, une chambre et une petite salle de réunion ;
- l’auditorium de 180 places et son hall d’entrée ;
- l’atelier pédagogique dans l’enceinte du jardin pédagogique principal.
Et je ne compte pas un hangar, plusieurs abris et la grande serre susceptible d’être chauffée. En clair, mon lieu de travail n’est pas un enfer.