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Cornus rex-populi

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17 janvier 2009

Moulin, églises et chapelle capistes

Après les falaises de Penharn, il fallait bien aller voir d’autres curiosités. A vrai dire, je fus assez surpris de voir un moulin hydraulique dans un tel lieu (si près de la côte souvent très abrupte, je n’avais pas vu non plus de rivière de taille suffisante apte à accueillir un tel ouvrage). Eh bien je dois dire que cela n’a rien à voir avec l’énorme moulin dont j’avais vu les vestiges sur le Cher près de Tours et qui fonctionnait au fil de l’eau dans une rivière à fort débit et une relative faible hauteur de chute. Ici, les meules qui fonctionnent ne sont pas nombreuses et le débit faible (probablement de l’ordre d’une dizaine de litres par seconde, soit sans doute de l’ordre de 10 % du débit du ruisseau détourné), mais la hauteur de chute est assez considérable puisque le diamètre de la roue doit avoisiner les 8 m. Ce moulin, restauré depuis peu m’a donc paru formidable et je suis extrêmement curieux de le voir fonctionner.

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Après avoir presque pris nos aises dans une crêperie, nous dûmes nous en aller pour cause de maison des propriétaires en feu (notre bonne humeur éclipsera un peu notre propre angoisse générée par la détresse vue dans les yeux de la patronne). Nous avalons une sorte de sanwich improvisé à la hâte dans l’ombre froide de l’église de Poullan-sur-Mer.

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Puis, nous partons vers la chapelle de Kerinec dont nous comprenons rapidement l’intérêt qu’elle suscite chez ceux qui nous la font découvrir. Quelle chance d’avoir une telle chapelle rien que pour nous seuls (n’est-ce pas Madame K). Quelle chance aussi d’entendre résonner un chant breton. L’édifice n’avait sans doute pas entendu une telle chose depuis longtemps. C’est à ce moment là qu’un groupe de visiteurs est entré, venant en quelque sorte « violer » l’histoire intime que nous avions entamée avec l’édifice.

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Enfin, alors que de plus en plus d’entre nous semblait se plaindre de la vague fraîcheur du coin (considérée localement comme un froid sibérien), nous nous rendîmes à Pont-Croix, que je voyais pour la troisième fois (seulement, pourrais-je dire). Le côté sud n’est pas aisé à prendre en photo à cause du manque de recul, même si on est doté d’un grand angle. Voici deux photos panoramiques issues d’assemblages de plusieurs vues : assemblage horizontal pour la première (juin 2006), assemblage vertical pour la seconde (décembre 2008). [Cliquer sur ces deux photos pour les agrandir.]

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Et puis, bien sûr, des photos plus « classiques » à main levée.

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Puis ce fut le retour à notre port d’attache. Après un café fort bienvenu pour se réchauffer, nous prîmes congé, non sans un pincement au cœur.

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15 janvier 2009

Qui est le Cépiau ?

Et si le cépiau n'était pas celui que l'on croit ? En voici quatre différents.

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14 janvier 2009

Pointe de Penharn

Lors de la soirée capiste noëlienne, nous fûmes par notre simple venue surprise, un événement en soi. Inutile de dire que nous fûmes plus qu’enchantés de cette invitation, même si une des convives eut du mal en se remettre de la mise en scène. Nous fûmes accueillis tels des rois. Le rituel des cadeaux autour de l’arbre de Noël caducifolié qui manqua à plusieurs reprises de perdre ses boules par la faute des derniers arrivants. Nous aurons l’occasion plus tard de reparler de ce que le père Noël nous avait apporté. Outre les qualités innombrables de l’ensemble des participants à la soirée, je retiendrai leurs qualités cuisinières (il n’y avait guère que nous qui n’avaient pas apporté notre contribution). L’entrée non lamellibranche m’était inconnue et fut une heureuse surprise (samoussas). La viande, un canard à l’orange fut sans doute une réponse à un message subliminal : j’en avais terriblement envie ; la présentation des oranges sous forme de sauce fut une agréable réussite. Quant aux légumes, ils furent tout simplement d’une incroyable et exceptionnelle saveur. Enfin, la bûche vint couronner le tout avec une garniture inédite avec entre autres, des oranges confites maison (ça aussi, ça me préoccupe).

Le lendemain, après d’interminables discussions qui firent mine de passer en cinq minutes, un programme de visite paysager et patrimonial avait été imaginé. La matinée était déjà bien avancée lorsque nous eûmes le loisir d’aller découvrir le motif de cette note. Dans un premier temps, le vent qui ne devait guère dépasser 2 °C n’eut curieusement aucune prise sur moi, mais au retour des rochers, alors que notre guide essayait de prendre le large, la marche forcée pour tenter de le rattraper eut pour conséquence de me trouer les oreilles…

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13 janvier 2009

Le Cépiau (10)

Robert et Maurice arrivent dans le bureau d’Yves Taxus. Comme la fois précédente, ce dernier congédie ses subordonnés et leur offre, deuil oblige, un verre de Bordeaux.

- Alors Messieurs, quelles nouvelles ?

- Eh bien, fit Robert, nous avons passé la journée au village. Nous avons vu, la mère Vieillard, la bistrotière, Charles, l’ancien régisseur du comte, le facteur et le docteur Rouleau. En revanche, nous n’avons pu discuté avec le curé, il n’a pas voulu nous parler.

- Et qu’avez-vous donc appris au point de vouloir me voir dès ce soir ?

- Des tas de choses qui mériteraient de rouvrir l’enquête, déclara Maurice.

- Halte là, pas si vite, fit Yves. Quoi donc ?

- Eh bien, il y a déjà cette histoire de chapeau : on n’a pas retrouvé le cépiau du Cépiau et personne ne semble s’en être inquiété.

- Mais, fit Yves, ce n’est pas parce qu’on n’a pas retrouvé son chapeau que cela prouve quoi que ce soit. Il l’aura égaré quelque part.

- Impossible répondirent de concert Maurice et Robert. Le Cépiau est inconcevable sans son couvre-chef.

- Bon, admettons, quoi encore ?

- Le docteur Rouleau !

- Quoi, le docteur Rouleau ?

- Eh bien, fit Maurice, je n’en voudrai pas pour soigner mon chien.

- Mais il s’agit d’un médecin.

- Certes, fit Robert, nous ne remettons pas en cause ses diplômes, mais il sucre sacrément les fraises le vieux. Et si ce n’était que ça, il est complètement gâteux.

- Et puis, ajouta Maurice, il mélange tout, a une mémoire plus que défaillante.

- Oui, mais c’est lui qui a établi le certificat de décès et nous n’y pouvons rien.

- Et il y a la disparition du paquet de taupicine chez Charles, fit Maurice.

- Autrement dit, mon cher Yves, il faudrait voir si le Cépiau n’aurait pas été empoisonné avec ?

- Là, je vous arrête, mes amis, dit Yves. La taupicine a pu disparaître depuis longtemps. Et qui sait si Charles ne perd pas la boule lui aussi ou s’il n’a pas une part de responsabilité dans ce qui vient d’arriver ?

Robert s’étrangla.

- Mais qu’est-ce qu’il est mauvais ton vin, on dirait que tu y as fait tremper une pierre à fusil pendant des années. Si tu n’étais pas mon ami, je te l’aurais jeté à la figure. Il n’y a pas idée de boire des machins pareils. Et puis, tu me prends pour un con ou quoi ? Tu ne crois pas qu’il nous arrive de réfléchir nous aussi ? Le Cépiau a été assassiné, n’importe quel débutant finirait par le reconnaître.

- Mais, Robert, calme toi. Je reste ton ami. J’essaye juste de me mettre à la place de la partie adverse. Je ne doute pas un seul instant de votre bonne foi à tous les deux, mais disons que nous marchons sur des œufs, et il va falloir trouver une faille. Quant au vin, tu sais que chez nous, nous ne jurons que par ça.

- « ça », comme tu dis, vieux frère. Toute une éducation à refaire !

- Et si nous allions faire une déposition à la gendarmerie du village, demanda Maurice ?

- Oui, c’est exactement ce que j’allais vous proposer. Mais je vais être obligé de vous accompagner, sinon je crains un peu que vous ne soyez pas entendus.

Les obsèques du Cépiau eurent lieu le lendemain matin dès huit heures. Le Cépiau n’avait aucune famille dans le coin et ses amis étaient bien peu nombreux dans la région. Il y avait donc moins de dix personnes dans l’église. Maurice avait lui-même choisi le plumier dans lequel reposerait le défunt : du chêne morvandiau de belle venue, avec de belles moulures comme le Cépiau aurait aimé. Ni Maurice ni Robert n’avaient voulu voir le mort avant qu’on ne referme le chapeau. La cérémonie fut des plus classiques, sans aucune forme de personnalisation. Une fois que le cercueil fut emporté au cimetière par les croque-morts, le maire-comte et le curé s’éclipsèrent en direction du château.

A suivre.

10 janvier 2009

Saint-Corentin et le triomphe du soleil

La veille de Noël, du fait d’un beau soleil enfin retrouvé, j’exige d’aller voir Saint-Corentin, complètement à nu depuis peu. Je découvre les portails pour la première fois. Mais bien sûr, nous ne nous contenterons pas de ça.

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Au retour, une nouvelle exigence s’impose à moi : aller voir un coucher de soleil sur la mer. La Pointe de Trévignon est retenue. Devant le soleil subsiste quand même les Glénan dont le narcisse me fait un nouvel appel.

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Un dernier petit hommage final à l’église de Nizon et à son calvaire (je précise qu’il faisait beaucoup plus noir que ce que les photos, prises au trépied avec une forte sensibilité et de longues poses, laissent croire).

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8 janvier 2009

Pointes nord-occidentales

Après les couleurs éclatantes du jubé de la note précédente, voici des photos aux couleurs beaucoup moins chatoyantes.

Après avoir laissé la presqu’île de Plougastel sur notre gauche, avec la promesse d’y faire une incursion spéciale à une meilleure saison, nous abordons Brest. Pas grand chose à en dire. Je n’y étais pas encore allé et il faut bien dire que S. n’avait pas trop insisté pour que nous nous y rendions rapidement. Il faut dire que la météo rendait sans doute plus grise encore cette cité d’aspect austère. La grisaille ne nous quittera pas, alors même que nous apprendrons plus tard que le Finistère sud que nous avions quitté peu avant, avait décidé de se parer d’un beau soleil. Passage en coup de vent donc à Brest près du château et au sein de quelques rues que S. aimait à arpenter du temps de ses années estudiantines et d’aumônerie.

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Nous mettons le cap sur la Pointe Saint-Mathieu. Là-bas, contrairement à Brest, la grisaille ne nuit pas trop au paysage et à la découverte, elle serait même peut-être un atout en donnant un mystère supplémentaire à cette église en ruine. Oui, j’ai beaucoup aimé, ce n’est rien de le dire. En voyant cela, je réitère mon indignation au sujet de la chapelle de Trébalay : quelle connerie d’être aller lui remettre un toit sur la tête.

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Dans le café-hôtel-restaurant tout proche, nous avalons une boisson chaude. Nous constatons avec stupeur qu’aucune carte postale du cru n’est exposée, puis nous rigolons des photos du coin, dont certaines ont surtout un intérêt quoique banal, pour leurs cadres. Nous filons enfin à la Pointe de Corsen. Rien d’exceptionnel si ce n’est qu’elle est la plus occidentale des terres continentales et marque la limite entre la Manche et l’Atlantique. Il s’agirait donc également la limite nord-orientale de la Mer d’Iroise.

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6 janvier 2009

Saint-Fiacre du Faouët, le retour

J’étais déjà allé voir, avec la plus charmante des compagnies, la chapelle Saint-Fiacre qui m’avait fort impressionnée en ce beau mois de juin 2006. La première photo est celle prise en décembre. La deuxième est la même image éclaircie et avec les couleurs renforcées. La troisième a été prise, avec un angle un peu différent, en juin 2006.

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Malgré une météo peu favorable, nous y allons, et chance incroyable, nous trouvons la porte ouverte. Je peux donc à loisir, selon les instructions de S., photographier au trépied, cet incroyable jubé.

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5 janvier 2009

Le Cépiau (9)

La neige commençait à tomber. Le vent soufflait dans les branches des épicéas du Mizieux, jouant cette musique si caractéristique. La nuit commençait à tomber. On entendit bientôt crépiter un feu. Bientôt, une odeur de viande grillée emplit le sommet de la montagne. Pourtant, personne n’habitait ce coin perdu, surtout en cette saison.

La neige gelée de la nuit, crissait sous le pas. Au détour de la chênaie à molinie, il y avait un long chemin au bord duquel les sphaignes et les polytrics émergeaient du fin manteau neigeux. On distinguait là nettement le trafic qui s’était opéré pendant la nuit : une petite compagnie de laies suitées, un chevreuil solitaire et d’innombrables passages de renards dont les pas conduisaient tous en direction de la mouille du Diable. Cette mouille était en réalité un vaste complexe de prairies paratourbeuses plus ou moins gorgées d’eau et entrecoupées de fourrés de saules à oreillettes, de bourdaines, de bouleaux pubescents et même quelques bouquets de pins sylvestres chétifs. On y trouvait même çà et là des espaces de tourbières atterries au sein desquels des squelettes de linaigrettes engainantes surmontaient les touffes de callune et les touradons de molinie et de canche cespiteuse. Dans les creux et les gouilles, on pouvait encore observer les tiges de rynchospores blancs qui gardaient le souvenir quelque peu exotique de leurs voisines les droséras qui avaient passé leur été à se repaître d’insectes englués dans leurs magnifiques feuilles gluantes. Alors que le temps semblait s’être arrêté dans ce paysage quasi boréo-arctique, une chevrette grise surgit d’une touffe de genévriers. Comment pouvait-elle se cacher là ? Il n’y avait presque rien pour l’abriter. Alors que le cervidé allongeait son troisième saut, un coup de feu retentit. Et puis, plus rien. Seuls les geais de la forêt du Laré protestèrent du silence rompu.

A l’étang du Diable, on commençait à s’affairer. Chacun était à son poste : un homme dans la pêcherie, un à la pelle, deux à la table de triage et deux porteurs de bassines. Enfin, deux femmes étaient à la pesée et à la vente. Le reste de l’attroupement était composé de jifatouts* et de curieux.

- Vas-y, Marcel, tu peux envoyer !

- D’accord, j’envoie la sauce, Justin.

Les gardons, rotengles et perches arrivèrent en premier. Justin en ramena de pleines épuisettes qui éclatèrent sur la table de triage. Puis vinrent en vrac carpes, tanches et autres brochets. Les curieux s’épatèrent de la taille de certains poissons, dirent, comme d’habitude, d’énormes bêtises qui auraient horrifié n’importe quel ichtyologue. Le bal des bassines, baquets et autres seaux dura bien deux bonnes heures. Vers dix heures, Justin, le propriétaire de l’étang sonna le rassemblement. C’est alors que l’aligoté ou les kirs se mirent à couler pour faire glisser les généreuses portions de jambon cru à la cendre.

- Marcel, as-tu remarqué ce matin dans la sommière, il y avait les traces d’un chevreuil, et contrairement à l’habitude, c’est en sens unique.

- C’est vrai, et ce matin, alors que je prenais mon café, il me semble avoir entendu un coup de fusil là-bas dans la tourbière. Mais je n’ai rien vu. Curieux, d’autant qu’aucune chasse n’était prévue aujourd’hui.

- Le Cépiau ?

- Eh bien non, figure-toi que j’ai entendu dire qu’il était mort. Encore une victime de l’alcool !

- Ah oui ? Le Cépiau mort ? C’est incroyable ! Un vieux renard comme lui…

A suivre.

* jifatout : homme toujours prompt à donner des conseils, à parler beaucoup et à ne pas faire grand chose, ou alors, quand il fait, à faire systématiquement des choses ni faites ni à faire.

4 janvier 2009

Débarquement finistérien

Quand nous débarquons dans les terres de la reine S., nous sommes souvent mis à contribution par la reine mère pour aller de toute urgence réaliser d’ultimes achats de toute urgence. Nous n’y échappâmes pas cette année en ces veilles de Noël, et il faut dire que je m’y plie de bonne grâce, tant le supplice est agréable et la bonne humeur complice entre mère et fille, à ravir.

Après les achats et à la suite d’un tour en rond assez vain dans les rues de Quimper, suite à ma requête, nous nous retrouvons à Concarneau. Il ne fait pas encore nuit.

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Les illuminations urbaines s’éclairent.

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Après quelques boissons réchauffantes, il est temps pour moi de faire quelques clichés au trépied de la ville close.

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3 janvier 2009

Le Cépiau (8)

Voici donc la suite de l'histoire. Car oui, même si c'est vraiment pas terrible, je n'abandonne pas l'affaire. Les épisodes précédents sont ici :

Le Cépiau (1)

Le Cépiau (2)

Le Cépiau (3)

Le Cépiau (4)

Le Cépiau (5)

Le Cépiau (6)

Le Cépiau (7)

Le maire-comte et le curé s’étaient entendus. Pour éviter tout scandale, malgré l’athéisme revendiqué du Cépiau, on ferait une rapide cérémonie à l’église et on irait ensuite le repiquer au cimetière. De toute façon, personne n’irait protester contre une telle décision.

Au bistrot en face de la gare, Maurice s’était installé à la table qui lui permettait de voir arriver par la fenêtre le train de Robert. Maurice était extrêmement nerveux. Pour se calmer, il avalait son troisième passetoutgrains, lorsque enfin il vit l’ingénieur des eaux et forêts se pointer. Maurice se précipita dehors.

- Bonjour Robert, te voilà enfin. Si tu savais, je ne vis plus…

- Bonsoir Maurice. Tu sais, il me fallait bien la journée pour revenir, l’administration n’a pas les moyens de me payer l’avion. Et puis, il faut que tu te calmes. Moi aussi, ça m’a fichu un coup, le Cépiau et moi, c’était aussi une longue histoire. Il nous faut raisonner pour essayer de tirer cette histoire au clair. Ce matin, avant de partir de Montpellier, j’ai pu passer un coup de fil à Yves. Il nous attend au commissariat.

Les deux compères montèrent dans la camionnette de Maurice et en moins de cinq minutes, ils furent sur place. Yves attendait nos deux compères. Il vint les accueillir en bas des escaliers.

- Salut Robert. Un peu désolé de se voir en de telles circonstances…

- Bonjour Yves, je suis venu avec Maurice, un autre ami du Cépiau.

- Bien, à cette heure, il faut que je donne congé à mes gens. Je vous rejoins dans mon bureau à l’étage.

En montant, Maurice ne put s’empêcher de détailler le travail des escaliers de bois. Il crut y voir la patte du Cépiau.

- Bon, eh bien dites-moi tout !!

- Maurice et moi pensons que la mort du Cépiau est suspecte. Certes, il lui est arrivé de faire des virées, certes il aimait les bonnes bouteilles, certes il avait le vin joyeux, mais une chose est sûre, le Cépiau n’était pas du genre à être ronflé comme un parrain quand il avait du boulot. Et justement, le matin où on l’a retrouvé sec, Maurice devait le retrouver pour travailler ensemble.

- Et tu penses que…

- Je pense que les gendarmes chargés de l’enquête là-bas ne sont qu’une équipe de bras cassés. A vrai dire, quand on n’est même pas capable d’attraper les voleurs de poules, il ne faut pas trop s’étonner de la pertinence des investigations.

- Oui, j’en ai entendu parler. Mais tu sais que je ne peux pas intervenir à la gendarmerie, à moins que…

- A moins qu’on trouve quelque chose de flagrant qui permettrait de rouvrir l’enquête.

- Exactement, mais il nous faudra du solide. Et à ce moment là, on pourra les dessaisir. Mais c’est à vous d’aller fouiner là-bas. Moi, je dois rester dans l’ombre.

- Très bien, Maurice et moi partons au village demain matin à la première heure.

Le lendemain matin, peu après 7 heures, la camionnette s’arrêta devant la boutique de la mère Vieillard. Cette dernière tenait un bar-restaurant-épicerie tout ce qu’il y a de plus traditionnel. Il était donc tout naturel que Maurice et Robert mettent cette étape au menu de leur enquête, d’autant plus que la mère Vieillard était une des rares personnes du village qui appréciait vraiment le Cépiau. En effet, il venait souvent la visiter et ils mangeaient régulièrement du poisson ensemble. Elle disait tout le temps : « Cépiau, que lai diable ait vôt’ pouchon, vôt’ pouchon est tout ! ». Effectivement, si la mère Vieillard aimait cuisiner, elle avait horreur d’éviscérer les poissons.

Les deux compères entrent dans le bistrot, ils sont les premiers clients.

- Bonjour mère Vieillard, comment allez-vous ?

- Bonjour Maurice, boujour Robert. On fait aller, mais c’est pas la joie avec la mort du Cépiau. Qu’est-ce que je vous sers ?

- Deux ptiots cafés.

- Alors, qu’est-ce qui vous amène au juste ?

- La mort du Cépiau, vous pensez bien. On ne croit pas trop à une mort naturelle.

- Tiens donc, figurez-vous que je me pose moi aussi des questions.

- Vous aussi ?

- Oui, moi ce qui me paraît bizarre, c’est qu’on n’a pas retrouvé le chapeau du Cépiau.

- Alors ça, fit Maurice, c’est impossible, il ne le quittait jamais, hiver comme été, sauf pour dormir.

- Oui, il ne l’aurait pas quitté pour un empire.

- Avec le fait qu’on l’ait retrouvé bourré, cela fait déjà deux choses suspectes, marmonna Robert.

- Trois, déclara la mère Vieillard.

- Trois ? Quoi d’autre ?

- Eh bien la veille que l’on a retrouvé le Cépiau sec le long de la rivière, je l’ai aperçu avec le curé avec son vélo près de l’église. Curieux, non, en compagnie du curé ? Et ils n’avaient pas l’air de s’engueuler cette fois.

- Bizarre en effet. On ne peut pas imaginer ces deux là autrement que de se cracher des insanités à la figure.

- Et je crois bien qu’il n’avait déjà pas son chapeau sur la tête.

- A croire qu’on ne parle pas du même homme, fit Maurice.

C’est alors qu’on vit rentrer Charles, complètement affolé.

- Qu’est-ce qui t’amène, Charles, demanda la mère Vieillard ?

- J’ai vu la voiture de ces Messieurs garée devant chez toi, et je me suis dit qu’il fallait que je les voie de toute urgence.

- Ah oui, Charles, et en quel honneur, demanda Maurice ?

- Moi, j’ai une idée, fit Robert. Il se demande s’il ne va pas se retrouver au chômage. Le Cépiau venait de l’embaucher après que le comte l’eut mis à la porte.

- Oui, et maintenant, c’est pas le comte qui va le reprendre après toutes ces histoires, déclara Maurice. Bon, que veux-tu, Charles ?

- Robert a raison. Avec la mort du Cépiau, je suis grillé partout dans le village, vous pensez bien. Personne ne voudra plus jamais me faire confiance.

- Encore que ne pas être copain avec le comte soit plutôt une qualité à mes yeux, déclara Maurice.

- Ce n’est pas si grave, fit Robert. Si ce n’est que ça qui te tracasse, je verrai ce que je peux faire avec mon administration et on trouvera bien à te recaser quelque part.

- Merci Robert.

- Ne me remercie pas, Charles, tu es un bon gars dans le fond. Le Cépiau ne s’y trompait pas.

- Et puis il y a autre chose. Une chose curieuse, dont je viens tout juste de m’apercevoir. Le paquet de taupicine que je gardais dans ma remise a disparu.

- Très curieux en effet, d’autant que ce n’est pas la saison où on empoisonne les taupes, fit Robert. Tu n’as rien dit à la gendarmerie ou à quelqu’un d’autre au moins ?

- Non, vous êtes les premiers à qui je dis ça.

- Eh bien, s’écria Robert, continue ainsi, ne dis plus rien à personne. Et toi non plus mère Vieillard. Maurice et moi, allons poursuivre notre enquête parallèle. Pas un mot à personne.

Maurice et Robert avalèrent leurs seconds cafés et, alors qu’ils s’apprêtaient à sortir, le facteur entra.

- Ah, voilà not’ facteur, s’écria la mère Vieillard.

- Bonjour facteur, dit Maurice en l’invitant à s’asseoir. Nous voulions justement vous rencontrer.

- Bonjour Messieurs. Que voulez-vous ? C’est pour une lettre, un paquet, un mandat ?...

- Non, non, dit Robert. C’est juste que nous voudrions quelques éclaircissements sur le Cépiau.

- Le Cépiau ? Mais, je le connaissais à peine !

- Oui, nous le savons, fit Maurice. Mais c’est bien vous qui l’avez retrouvé le long du chemin le long de la rivière ?

- Pour ça, oui, c’est bien moi qui l’ai trouvé le Cépiau. Etendu de tout son long qu’il était. Et puis déjà tout froid et tout raide.

- Et son chapeau ?

- Son chapeau ? Je n’en sais rien.

- Avait-il son chapeau quand vous l’avez trouvé, s’impatienta Robert.

- Eh bien, maintenant que vous le dites, non, il n’avait pas son chapeau. Les gendarmes l’ont aussi remarqué. Et puis, qu’est-ce que cela peut faire ?

- C’est essentiel, répondit Maurice. Et les gendarmes ont-ils retrouvé le chapeau ?

- Ça, vous n’avez qu’à aller le leur demander.

- Très bien, très bien, fit Robert. Nous vous remercions. Au fait, mère Vieillard, le docteur Rouleau, où peut-on le trouver ?

- Eh bien, ce matin, vous le trouverez sûrement à son cabinet au Moulin Roypol.

- Très bien, merci, répondit Robert en sortant du bistrot. Nous mangerons là à midi.

Sur ce, Maurice et Robert se mirent en route en direction du Moulin Roypol.

A suivre.

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