L’an dernier, à cause de l’épidémie de COVID-19, on n’avait pas pu réunir le Conseil scientifique fin mars. Cette année, on s’y est pris autrement. Au début de l’année 2020, on avait pu enfin se faire installer la fibre optique, condition sine qua non pour pouvoir espérer faire de la visioconférence dans notre trou perdu où l’internet était ravitaillé par les corbeaux. Il aura fallu plus de deux ans entre la décision d’y aller (vu le coût de l’abonnement qui fait peur) et l’installation effective par AuRange (seul opérateur qui tienne la route pour une telle installation). Il faut dire qu’il a été nécessaire de tirer un câble de fibre optique sur plusieurs kilomètres entre la périphérie et notre hameau. Et ces andouilles l’ont installé en aérien comme on faisait autrefois pour le téléphone.
Lors du premier confinement, nous étions démunis puisqu’en gros nos serveurs sont dans nos locaux et inaccessibles depuis nos domiciles. Certains collègues avaient pu emporter des gros disques durs pour travailler, mais ce n’était pas très sûr, c’était limité et surtout pas très fonctionnel. Nous avions donc demandé dès le 16 mars l’installation d’un VPN, autrement dit une forme de pont crypté entre les serveurs et les ordinateurs individuels à la maison. AuRange nous avait promis le truc début avril et il ne fut opérationnel qu’après le déconfinement en mai, soit trop tard. en revanche, cela sert depuis, mais cela a un coût assez impressionnant (encore un abonnement).
En mai-juin, nous avions fait installer une salle dédiée aux réunions en visioconférence, notamment pour nos réunions avec les antennes d’Amiens et de Rouen et pour plein d’autres usages. Nous y fîmes nos conseils d’administration et assemblée générale.
En interne, nous utilisons désormais l’outil de Microsauft, Teams pour nos réunions en visioconférence et plein d’autres usages et partages de fichiers, ce qui a été rendu nécessaire par la baisse de nos effectifs administratifs.
Fin janvier 2021, nous avons organisé un webinaire grâce à l’outil Zoom désormais bien connu. Nous avons récidivé ce jeudi pour le Conseil scientifique. Tous les salariés, stagiaires y ont participé, en plus de notre grosse vingtaine de membres du Conseil scientifique. Nous avons donc invité du monde en plus et nous nous sommes retrouvés environ à 80 au plus fort de la journée. Mais nous étions tous chacun derrière un écran, chez lui ou au bureau. Les conditions sont quand même très différentes que lorsqu’on travaille en présentiel, alors je manquais de référence. Mais il s’est trouvé que le minutage que j’avais programmé a été respecté, certes grâce aux marges de sécurité que j’avais prévues. Et les débats ont pu avoir lieu, même si les discussions de couloir n’ont pas pu se faire. Et finalement, je pense que nous avons pu faire le meilleur Conseil scientifique depuis que je m’en occupe, tant sur le fond que sur la forme. C’était mon impression hier (haute tenue des présentations et des débats) et surtout des retours directs ou indirects qui m’ont été faits. Une fois encore, nous apparaissons comme la meilleure structure de France sur les onze autres existantes. Ce n’est pas moi qui le dis et ce n’est pas grâce à moi, mais grâce à toute l’équipe, y compris non scientifique. Cela fait plaisir de recevoir des félicitations de temps en temps, d’autant que depuis six ans, je ne peux pas compter sur d’autres personnes ou organismes pour en recevoir : pas de la part des financeurs, tant techniciens que politiques, pas sur notre présidente qui n’a toujours rien compris au film et encore moins sur nos administrateurs qui s’en foutent ou sont aux abonnés absents. Du coup, je suis content et fier de contribuer à mener le bateau avec tout le monde, grâce à tout le monde dans des circonstances parfois complexes, mais avec des gens qui bossent très bien dans l’ensemble. Je suis heureux d’avoir réussi avec le concours de tout le monde à maintenir la confiance et à donner des perspectives positives. Bon, j’ai conscience de donner l’impression de m’autocongratuler, mais bon, cela n’est pas tous les jours ainsi la « fête ».