Le mardi, nous avions pris rendez-vous avec un vigneron de la Côte de Nuits où nous allons rarement. Après avoir bu un petit verre de blanc à la cave en guise d’apéritif, j’avais l’intention de faire quelques haltes photographiques dans des lieux prestigieux des deux plus grandes côtes de Bourgogne. La Côte-d’Or doit son nom au massif calcaire qui s’étend notamment entre Beaune et Dijon et à sa position orientale par rapport au massif du Morvan. On aurait aimé croire que le nom venait de la couleur dorée des vignes qui l’ornent à l’automne, mais cette interprétation semble inexacte sur les plans géographique et historique. Malgré l’absence de soleil, c’est bien cependant cet or qui domine dans les images qui suivent.
Le château du Clos de Vougeot (XIIe s.). Pour rappel, il s’agissait du domaine excentré (d’une quinzaine de kilomètres) de l’abbaye de Cîteaux, célèbre aujourd’hui pour le grand cru, le siège de la confrérie des chevaliers du Tastevin et pour les gueuletons très (trop) huppés qu’elle y organise. Les vins tastevinés (sorte de concours) m’ont parfois déçu.
Le Pinot noir est roi ici !
Vue sur Vosne-Romanée. C’est là que pousse, sur un climat en grand cru fort peu étendu (entre 1,5 et 2 ha à droite de la route), la vigne produisant le vin (rouge) le plus cher du monde : Romanée-Conti ! Les autres grands crus de la commune sont ici aussi et presque aussi chers. Je n’en ai jamais bu et je n’ai même pas envie d’en boire un jour tant la chose est scandaleusement indécente, même pour qui en a notoirement les moyens.
Petite halte à Nuits-Saint-Georges où nous prenons notre sandwich dans la voiture pour cause de pluie. Nous n’avons pas visité l’église romano-gothique Saint-Symphorien.
Nous passons ensuite sur la Côte de Beaune septentrionale. Bien sûr, il y a la célèbre commune d’Aloxe-Corton avec de célèbres grands crus comme le Corton (rouge) et Corton-Charlemagne (blanc) dont les réputations ne sont pas usurpées. La première fois où j’ai bu un Corton (j’étais encore jeune adulte), j’avais trouvé qu’on entrait là dans une autre dimension du vin : très grande rondeur des tannins, longueur extraordinaire, complexité des fruits rouges puissants... En tout cas, pour moi, cette expérience avait été profondément marquante.
Le Château de Corton André (XIXe s.) aux tuiles vernissées bourguignonnes…
Mais un château peut en cacher un autre, celui de Corton Grancey (XVIIIe s.) à droite.
Les grands crus de Corton se trouvent à mi-pente de la montagne de Corton.
À peine plus en retrait, beaucoup moins connu, on trouve Pernand-Vergelesses, pourtant tout à côté de la Montagne de Corton dont les milieux et bas de versants accueillent les fameux grands crus cités.
Nous « zappons » volontairement la route habituelle Pommard – Volnay – Monthélie – Meursault – Auxey-Duresses pour nous rendre du côté de Puligny-Montrachet, qui avec sa voisine Chassagne, accueille les grands crus les plus méridionaux de Bourgogne (en blanc), les fameux Montrachet. Pas de grands crus plus au sud et pourtant Dieu sait qu’il y a encore du beau monde entre Santenay, la côte chalonnaise et le Mâconnais qui culmine aux abords de la roche de Solutré.
Puis, nous franchissons une crête et nous retrouvons de l’autre côté La Rochepot, où la vigne est encore présente, mais les vins moins réputés. La Rochepot est néanmoins célèbre, entre autres pour son château, initialement du XIIe s. et restauré / reconstruit (c’était une ruine) par Lazare-Hippolyte-Sadi Carnot, fils du président de la République Sadi Carnot.
Et nous rentrons. Quelques premiers préparatifs pour le départ déjà prévu le lendemain. Nous profitons de la bonne flambée dans le foyer de la cuisinière.