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Cornus rex-populi
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21 mars 2021

Mes stages (2)

Mon deuxième stage, non obligatoire et non rémunéré, fut l’année suivante et dura un mois (juillet) au Muséum d’histoire naturelle d’Autun. Ce muséum a une forme de double « tutelle » : celle de la ville qui est le gestionnaire et celle plus muséale et scientifique qu’est le Muséum national d’histoire naturelle. À l’époque, il était dirigé (conservateur) par un paléontologue (c’est souvent le cas), une personne très dynamique qui faisait trente choses à la fois. Quand j’ai commencé mon stage, il revenait d’une mission au Yakoutie (Sibérie) où avait été découverts des mammouths sur une berge de cours d’eau (l’eau avait érodé et dégelé le permafrost et des loups mangeait de la viande de mammouth – j’avais vu des photos qu’il avait prises). En dehors de la secrétaire, il y avait une autre personne, qui est devenue, quelques années après, le conservateur en chef et avec lequel j’ai encore quelques relations. Quelqu’un de très dynamique également et dont l’épouse dirige l’important musée d’art et d’histoire et la ville.

Le conservateur m’avait demandé de procéder à des inventaires et mesures sur la commune. En premier lieu, il me demanda de mesurer, sur des photos aériennes grand format, les linéaires de haies, de comptabiliser les grands arbres dans le bocage et toutes sortes de choses dans le genre notamment avec un curvimètre. Je pense qu’il ne s’attendait pas à ce que je fasse le travail aussi vite. Ensuite, il me demanda de compiler les données naturalistes qu’il avait à sa disposition (plus faune que flore).

Je travaillais pour l’essentiel dans un immeuble, accolé aux salles d’exposition, qui était assez vétuste. Une semaine après mon arrivée, une autre stagiaire (stage obligatoire de bac + 2) fit son entrée. Elle devait notamment faire un inventaire de la flore de quelques sites. L’ennui, c’est qu’elle n’y connaissait rien en botanique, alors c’est moi, encore grand débutant qui m’y suis collé. Alors que nous avions commencé à herboriser sur un site, il y eut un terrible orage qui nous obligea à rentrer avec la 2 CV fourgonnette du muséum. C’est elle qui conduisait et elle cala au feu rouge et impossible de redémarrer l’engin, noyé de tous les points de vue. Résultat, on vint nous chercher (j’avais appelé par la cabine téléphonique heureusement pas loin) et nous fumes trempés jusqu’aux os. Quelques jours plus tard, un « vrai » botaniste vint faire des inventaires « sérieux » (un ex-agriculteur qui avait eu un grave accident ou une grave maladie et qui s’était mis à la botanique sur son lit d’hôpital) sur les sites en question et nous pûmes y participer. Je ne cache pas que j’avais appris pas mal de choses, à commencer sans doute par le fait que le métier de botaniste était quelque chose qui pourrait être à ma portée, même si je n’y songeais pas encore véritablement.

Je pus également participer, plus au sud du département, à une fin d’après-midi et à une partie de nuit de chasse aux papillons, dans une réserve naturelle nationale. En effet, un lépidoptérologue avait un contrat et était rattaché au muséum. Ce type était très spécial : un monstre de compétence dans son domaine, titulaire de deux doctorats dans le même domaine (je ne comprends pas comment on peut faire ça). Le souci c’est qu’il n’était pas doué en termes de communication verbale et était aigri et dénigrait beaucoup de choses. Résultat : il voulait faire que ce qui lui plaisait et n’avait que des contrats extrêmement précaires. Je l’ai recroisé ensuite dix ans plus tard et il est venu à l’étang du Dragon terrassé. Je pense qu’il a désormais largement dépassé l’âge de la retraite. Il vivait assez chichement et était, de son propre aveu, « entretenu » par ses parents parisiens, lesquels ne sont peut-être plus forcément de ce monde actuellement.

Après ce stage, j’ai continué d’avoir des relations avec le muséum, notamment via la Société d’histoire naturelle dont je fus membre.

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Commentaires
C
Karagar> Oui, mais c'est quand même pas courant cette histoire et cela s'était peu vu avant.
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K
ah mon comm n'est pas passé... je disais que c'était pas nouveau la nourriture congelée...
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P
C'est bien comme ça que je me la suis visualisée en te lisant! :)
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C
Plume> La personne à laquelle je fais allusion n'est pas si éloignée que ça du professeur Tournesol.
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P
C'est pas le professeur Tournesol qui chassait les papillons dans un album de Tintin ?
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Cornus rex-populi
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