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Cornus rex-populi
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20 mars 2021

Mes stages (1)

Mon premier stage en entreprise était un stage obligatoire à l’occasion de ma première fin d’études envisagée (bac + 2) pour mon Diplôme universitaire de technologie. Il eut lieu, j’en ai souvent parlé, à l’Institut Pasteur de Lyon (IPL) pour trois mois, à cheval sur le printemps et l’été 1992. A l’époque, Michel Noir était le maire de Lyon un peu au sommet de sa gloire. Il soutenait l’IPL, d’ailleurs installé dans des locaux très modernes entre la Halle Tony Garnier et le stade Gerland. J’allais là-bas tous les jours en train depuis RDG, puis je prenais un bus en principe, sauf quand j’y allais le samedi ou quand il y eut une grève des routiers.

Ma responsable de stage et responsable d’une unité d’écotoxicologie, était une dame encore jeune, petite et menue, avec des cheveux denses et bouclés. C’était une personne exigeante, rigoureuse et travailleuse. On ne plaisantait pas tous les jours avec elle. Je pense qu’elle était célibataire. Elle était la nièce d’un ancien président du Conseil régional de Bourgogne (c’est elle qui me l’avait dit alors que je ne l’avais même pas envisagé et pour dire qu’elle n’avait rien à voir avec lui). Je pense que cette personne m’a habitué à la rigueur alors que je n’en manquais pourtant pas et je me suis aperçu à cette occasion que mes études m’avaient parfaitement formé au métier de technicien de laboratoire. Je fus indemnisé pour ce stage (ce n’était pas obligatoire à l’époque et je pense que pour trois mois ou moins, cela ne l’est toujours pas).

Dans l’unité d’écotoxicologie, en sous-sol, en lumière artificielle « lumière du jour », à température constante à 20°C ± 1°C, l’atmosphère était quand même très spéciale, mais l’ambiance, 100 % féminine, sympa. Quatre femmes y travaillaient : trois techniciennes dites supérieures ayant vaguement le même diplôme que celui que je convoitais et encore très jeunes (la trentaine tout au plus) et une autre technicienne qui faisait des choses plus simples mais néanmoins techniques et qui était une ancienne femme de ménage d’une bonne cinquantaine d’années. Que faisaient-elles ? Elles faisaient des tests de toxicité aiguë ou chroniques sur des daphnies (zooplancton de crustacés, Cladocères), sur des algues, sur des bactéries bioluminescentes, dans de l’eau ou dans les sédiments des milieux aquatiques. Il existait aussi des tests sur la croissance des plantes ou sur les poissons, mais qui ne fonctionnaient pas lors de mon passage. De mon côté, je travaillais à déterminer les niveaux de toxicité chronique (inhibition de la reproduction) de certains polluants organiques ou minéraux chez Ceriodaphnia dubia. Je n’en raconte pas plus. A l’époque, l’IPL était une grosse structure et je ne l’ai pas vue de manière complète. Je travaillais au sein d’un laboratoire déjà assez vaste dans lequel on faisait des analyses en routine de la qualité physicochimique de l’eau et des sédiments, des anlalyses bactériologiques de l’eau (potable ou non) et, chose amusante, des salades toutes épluchées en sachet (il en arrivait tous les jours). Mais on y faisait aussi de la recherche en parallèle. D’ailleurs, ce que je faisais à mon petit niveau avait une utilité pour la recherche. Dans le bâtiment, d’autres étages étaient consacrés aux laboratoires d’analyses et de recherches médicales, mais je n’y avais pas mis les pieds.

Dans mon unité au sous-sol, nous vivions comme des endives et il arrivait qu’en sortant le soir, j’étais saisi par la lumière et la chaleur estivales. En trois mois de stage, je me suis rendu compte que j’étais devenu aussi aguerri et adroit pour faire les mêmes tâches que des personnes avec lesquelles je travaillais et qu’en moins de trois mois supplémentaires, j’aurais acquis l’expérience suffisante pour occuper n’importe quel autre poste. Mais j’avais déjà décidé de poursuivre des études. Bien m’en avait pris, car dans ce métier de technicien « supérieur » de laboratoire, je me serais vite ennuyé, même s’il est vrai que cela n’avait jamais été mon envie. Du coup, je me demande comment ces femmes ne trouvaient pas le temps long ?

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Commentaires
C
Karagar> Bon, c'était il y a 29 ans, cela a bien changé ; alors que cela ne faisait pas très longtemps qu'il se trouvait là, l'IPL a déménagé, semble-t-il dans des locaux plus modestes et plus petits et depuis, il a dû se passer des tas de choses dont j'ignore tout. Mais à l'époque, oui, elles travaillaient tout le temps dans cette atmosphère et lumière artificielles. Il y avait même un sas et la pression était beaucoup plus forte dans le local en question. Pour mes "cultures" à moi, il y avait des armoires réglées à 25°C +/- 1°C et avec une lumière standard et durée de jour standard. Honnêtement, ce n'était pas terrible, sauf en cas de canicule, mais à l'époque, les canicules étaient moins violentes même à Lyon.
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K
et elles travaillent tout le temps en atmosphère artificielle?
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Cornus rex-populi
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