De 2013 à 2014 (7) : Chagnon
Chagnon est une petite commune presque limitrophe avec celle de résidence de mes parents et j’y suis pourtant assez peu allé, particulièrement pendant mon enfance. Nous allions plus volontiers dans la campagne chez mes grands-parents, ou des villages et routes plus « civilisés ». En effet, à Chagnon, on n’y passe pas, on y va spécifiquement ; le village est quasiment un cul de sac, établi sur un versant escarpé, avec des ruelles étroites et sans commerces ou presque à l’heure actuelle. Un peu à l’abri du développement économique du XXe siècle, le village est pourtant resté assez pittoresque.
Le territoire de la commune est surtout occupé par des vergers (cerisiers, pêchers, pommiers, poiriers), à l’image de plusieurs communes voisines. Les vergers les plus difficiles à cultiver avec des moyens mécanisés ont été peu à peu abandonnés, particulièrement au niveau des anciennes cultures en terrasses, très nombreuses dans le coin. Il y a quelques dizaines d’années, les vignes y étaient encore fréquentes.
Sur la rivière (la Durèze), un pont du XIVe s.
Sur le versant opposé au village, se trouve la « Cave du curé » dont j’ignorais le petit nom, mais dont je connaissais l’existence, sans y être allé voir pour autant. Calyste m’avait rappelé, quelques jours plus tôt, qu’il avait travaillé, il y a déjà pas mal d’années, sur l’aqueduc romain du Gier qui alimentait Lugdunum en eau potable (ce n’est pas tout neuf, mais j’en avais parlé ici). Fromfrom n’a pas pu me suivre dans l’ascension de la pente, d’autant qu’à ce moment là, la pluie avait redoublé en intensité, rendant le parcours par le sentier assez glissant. J’ai même un peu trempé mon appareil photo. Je n’ai pas tenté d’entrer dans l’aqueduc creusé dans le rocher à flanc de colline. Selon mon oncle qui l’a traversé (en dehors des entrées et sorties où il faut ramper, on peut circuler à l'intérieur), le conduit forme un coude au milieu car les deux équipes qui auraient creusé chacune de leur côté ne seraient pas tombées pile en face. L’histoire de cet aqueduc est assez extraordinaire quand on songe à la précision et à l’efficience des technologies employées. On songe qu’à présent, avec la débauche des technologies, l’utilisation des niveaux laser, des théodolites et autres GPS ultra sophistiqués, on a le sentiment d’avoir à peine progressé depuis deux mille ans.
L’entrée.
La sortie.
Et puis il y a aussi l’église romane du XIIe siècle où l'on trouve scellée, la « Pierre de Chagnon », pierre romaine gravée qui définit une zone de non-constructibilité autour de l’aqueduc et qui avait été trouvée non loin de là.