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Cornus rex-populi
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8 janvier 2014

De 2013 à 2014 (1) : diagnostic partagé [hors série]

Les notes qui suivent ont été écrites pendant ces dernières vacances. Celles qui concernent les événements qui se sont produits à cette occasion ont été écrites immédiatement après lesdits événements.

Viendrait-il à l’esprit de demander au charcutier, à la coiffeuse, au boulanger, à la poissonnière ou à l’agent immobilier leur avis sur le fait que votre médecin vous a diagnostiqué un cancer ou je ne sais quelle maladie ? Eh bien dans le domaine de l’environnement ou du patrimoine naturel, si ! Le charcutier, la coiffeuse, le boulanger, la poissonnière et l’agent immobilier ont un avis sur la question de savoir si oui ou non, telle plantouille menacée pousse dans telle prairie ou que telle insignifiant escargot vit dans tel marais. Car bien entendu, la présence de ces espèces sur un espace donné est un avis et non un fait avéré. Les scientifiques naturalistes sont-ils plus que les autres sensibles aux hallucinations ou à raconter des sornettes ? Peut-être… Comme tous les médecins ne sont pas d’une égale compétence. Il y a quelques années, un agriculteur en colère m’avait dit qu’il fallait absolument qu’il accompagne les scientifiques sur le terrain parce que lui savait plus que les naturalistes quelles étaient les plantes hygrophiles caractéristiques des zones humides (car, c’est bien connu, les agriculteurs ne drainent que des zones non humides). Je lui ai alors demandé qu’il m’emmène sur le terrain afin qu’il m’explique son inventaire floristique et qu’on allait bien rire. Je n’avais guère de doute sur ses capacités réelles. Effectivement, n’ayant rien à redire, il n’avait plus ouvert la bouche de toute la réunion.

En attendant, quand il s’agit des politiques d’aménagement du territoire et de travailler avec des élus et des socioprofessionnels que sont en particulier le « lobby » de l’agriculture intensive (ah, il ne faut pas parler d’agriculture intensive, la réalité les vexe), il faut faire des diagnostics partagés dans tous les sens. Certains bureaux d’études en environnement sont passés maîtres dans ce genre d’exercice. Ils sont capables de remplir des dizaines, des centaines de pages de rapports verbeux, d’organiser des tas de réunions aux discours creux. Il ne faut pas croire que la nature en ressorte gagnante. On fait croire que l’on sauvegarde la nature, mais en réalité, c’est une autre façon de continuer à la grignoter ou à la détruire, dans une région où on l’a déjà énormément massacrée.

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