Semaine aoûtienne (8) : une grève d'étang
Ce mois d’août n’ayant pas été particulièrement chaud, je craignais que les végétations tardi-estivales ne se soient pas énormément développées, mais la. Je veux parler des végétations des grèves d’étiage. Celles de la Loire sont incomparables, uniques, mais ce sont celles d’un étang tout proche dont je voulais retrouver quelques plantes et les photographier. Il y a deux types de végétations de grèves autour de cet étang, même si elles sont localement très intriquées : celles dominées par des plantes vivaces et celles se caractérisant par des plantes annuelles.
Parmi les premières, au sein des grèves les plus élevées topographiquement, des communautés fortement dominées par Littorella uniflora (L.) Ascherson (Littorelle), cette « herbe » protégée au niveau national, qui n’a rien d’une graminée, mais appartient à la famille des plantains (Plantaginacées), surmontées par Mentha arvensis L. (Menthe des champs) et Persicaria amphibia (L.) Gray (Renouée amphibie).
Ces végétations forment çà et là des faciès dominés par Gratiola officinalis L. (Gratiole officinale), également protégée partout en France. Les individus n’étant pas en fleur, j’ai mis une photo prise dans les Maures, certes un peu surexposée.
A des niveaux un peu plus bas, on trouve une communauté où se développe une plante souvent vivace, mais adoptant parfois un comportement d’annuelle : Eleocharis acicularis (L.) Roemer & Schultes (Eléocharis aiguille). Il s’agit d’une espèce rare.
Parmi les végétations strictement annuelles cette fois et généralement les plus proches des basses eaux, on peut observer Eleocharis ovata (Roth) Roemer & Schultes (Eléocharis ovoïde). Cette espèce est plus rare et fragile que la précédente, car strictement inféodée au grèves dont les sols et les eaux d’exondation sont oligotrophes.
Ou bien Corrigiola littoralis L. (Corrigiole des rives), une espèce atypique de la famille des Caryophyllacées qui se caractérise par des plantes aux feuilles opposées. On apprend ça aux « bébés » botanistes. Et là, les feuilles sont alternes. Bizarrement, elle pousse aussi sur des sables relativement secs des grèves de la Loire.
Gypsophila muralis L. (Gypsophile des moissons). Espèce curieuse également, puisqu’elle affectionne les sols cultivés, les sols secs à peu près naturels ou anthropiques (murs notamment) que les grèves franchement humides comme c’est le cas ici.
Il y a aussi des choses pouvant un peu rappeler des « basses vaseuses » ligériennes (une terminologie cornusienne de 1998, devenue assez populaire depuis) dans lesquelles peuvent se développer Bidens tripartita L. (Bident triparti), à peine en fleur à ce moment-là. Cette fois, l’espèce est plus fréquente et aime bien les vases riches en nutriments.