Juillet estival 2013 (5)
Sans faire de grasse matinée (inconcevable de toute manière à mon niveau), nous mettons le cap vers Nîmes. Nous descendons la vallée de la Durance, ce qui me rappelle mes études marseillaises puisqu’en 1997, alors que j’étais déjà en stage sur la Loire, j’avais dû retourner une semaine en séminaire à la cité phocéenne. Lors de cette semaine, nous avions « visité » la Durance jusqu’au pied au barrage de Serre-Ponçon, tout en admirant les ouvrages hydro-électriques, les canaux et la faune aquatique. La flore, j’avais été le seul à m’en soucier (les hydrobiologistes sont en général de piètres observateurs de la flore).
En fin de matinée, nous sommes arrivés à Nîmes, sous un cagnard pas possible. Je ne pensais pas que nous mettrions autant de temps à trouver une place dans le parking souterrain, pourtant non complet et dans lequel j’ai bien cru que j’allais entrer en ébullition dans tous les sens du terme. Bref, nous avons enfin fini par trouver de la place (des places pour voiture qui conviendrait bien en largeur pour des motos).
J’avais repéré, face aux arènes (mieux que cela, ce n’est pas possible), un restaurant qui m’avait séduit en lisant le guide. Nous serons récompensés puisque le déjeuner en terrasse s’avérera une très belle surprise pour un prix très compétitif (combien de fois avons-nous mangé de la grosse cavalerie pour le même prix ?).
Puis, sous un soleil de plomb, nous avons contourné les arènes et accédé à la maison carrée. Nous avons failli mourir de chaud.
Puis ce fut une visite rapide à la cathédrale romane, qui vaut surtout pour les sculptures de la façade et sa nef, non pas pour sa beauté, mais pour sa fraîcheur relative.
Retour aux arènes, avec un petit passage au bar avant la visite.
Magnanimes, nous sommes enfin allés voir la tour Magne sans pour autant y monter.
La visite de la cité nîmoise a été trop rapide à mon goût, mais nous n’en pouvions plus de cette chaleur étouffante. Et puis nous avions beaucoup mieux à faire : honorer une vieille promesse et mettre le cap sur la capitale de l’Hérault.
Nous sommes arrivés chez Lancelot et Tinours peu après 18 heures. Sans être fraîche, l’atmosphère était beaucoup plus respirable qu’à Nîmes. Nous avons été accueillis là-bas comme des princes. Après un petit rafraichissement bienvenu, nous avons fait le tour du propriétaire en intérieur et dans le jardin. Il y avait là un petit écrin qui convenait fort bien à notre genre de beauté. Et puis surtout, le fait d’être invité et de se sentir chez soi est un luxe qu’on ne peut pas se permettre partout. Car évidemment, c’est bien ce qui s’est passé : le lendemain, nous n’avions pas vraiment envie de partir avec nos papotages infinis. Vu avec le recul et sachant ce qui allait se passer le lendemain au mariage, nous serions bien restés au moins un jour de plus pour abuser de l’hospitalité lanceloto-tinoursienne.
Car il faut parler à présent du repas. D’abord de ravissants et rafraichissants amuse-bouches concoctés avec le plus grand soin (depuis, Fromfrom a déjà piqué l’idée de certains d’entre eux), arrosés d’un Viognier du cru ! D’abord, je m’y attendais, c’était une promesse de longue date. J’aurais été déçu si Viognier il n’y avait point eu. Alors là que dire ? Dire la vérité vraie ou être sur la ligne d’une mauvaise foi confirmée ? Voici le verdict (tremble Lancelot) : le vin était excellent et en accord avec ce que nous dégustions. Un vin qui n’a certes pas la richesse, la complexité des Condrieu (évidemment, à ce moment là, on est alors dans le haut de gamme et c’est logique quand le vin est réussi), mais ce Viognier, très heureusement porté sur le fruit et du reste assez caractéristique du cépage, dépasse largement les productions « ordinaires » de certains coteaux ardéchois que j’avais eu l’occasion de goûter jusque-là (des productions au demeurant honnêtes et pimpantes par leur nez floral, mais parfois trop brutes ou trop portées sur une minéralité mal assumée). En bref, j’aurais bien descendu en flamme le Viognier du chevalier juste pour rire et avoir raison, mais force est de reconnaître qu’en toute rigueur, je suis obligé de lui donner une bonne note.
Après ça, et ce fut l’entrée, qui en réalité aurait pu largement être le plat de résistance, mais on avait décidé de nous gâter. Une spécialité lancelotienne délicieuse et que nous tenterons de reproduire à l’occasion. Ce fut du Picpoul (c’est aussi un cépage, mais cette fois méconnu de ma part) qui nous fut servi. Un vin inhabituel, sur lequel je ne suis pas en mesure de formuler un avis circonstancié en dehors du fait qu’il se laissait boire sans souci.
On s’était encore affairé pas mal en cuisine et ce fut une des spécialités de Tinours qui nous fut véhiculée. Oui, il s’agissait du plat de résistance (on a compris qu’après coup pourquoi il ne fallait pas forcer sur le plat précédent). Je ne dirai pas de quoi il s’agissait, mais pour ce qui nous concerne, cela nous a rapidement fait oublier la dernière fois où nous en avions mangé. Là, c’était excellent.
Puis, ce fut le dessert maison et l’après dessert, avec dégustation de sorbets maison aromatisés, dont un à la lavande que j’ai bien aimé.
Nous n’avons pas senti le temps passer. Le lendemain, nous nous sommes levés alors que Tinours partait au boulot. Nous avons alors pris notre premier petit déjeuner dehors de l’année sur la terrasse : un luxe total. Et comme dit précédemment, nous nous sentions tellement en bonne compagnie que nous y serions encore. Merci beaucoup Lancelot et Tinours pour ces sympathiques soirée et matinée. Vous n’avez pas fini d’être emmerdés, car on retournera vous voir, c’est sûr. Mais bon, faudra quand même aussi d’abord venir voir la grisaille septentrionale et le froid par 30 °C.