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Cornus rex-populi
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1 avril 2010

La lecture et moi

Lancelot m’a lancé un défi. Je dois dire que je ne savais pas trop quoi dire, mais je me suis lancé dans l’exercice qui reste très instantané.

La lecture, pour moi, ça a commencé en CP et pas avant (j’étais le plus jeune de la classe). Je me souviens que l’institutrice avait disposé sur les murs des mots et des phrases avec des sons avec des couleurs différentes. On lisait ces machins là tous ensemble à haute voix. Je n’ai aucun autre souvenir de lecture en CP.

Il y eut ensuite le CE1 où on lisait des choses sur un livre assez traditionnel, mais aucun autre souvenir, tout comme en CE2.

Au CM1, peu de lecture à haute voix en classe, ce qui fit que j’ai eu du mal ensuite (jusqu’au collège) à lire à haute voix. Je me souviens qu’à cette période, j’ai lu le « Capitaine Fracasse », mais je n’y ai rien compris. J’étais bien seul dans cet apprentissage et c’est sans doute une des raisons fondamentales qui ont fait que j’ai longtemps eu peur d’aborder les livres.

Longtemps, donc, je n’ai pas su lire un livre, un texte, dans le sens où je lisais sans en comprendre le sens (jusqu’au collège). Encore à l’heure actuelle, il m’arrive de lire de façon automatique sans me rendre compte que je « n’écoute » pas ce que je lis. Ce soir, en lisant dans le train, cela m’est encore arrivé. Défaut de concentration, fatigue, peut-être, mais cela m’arrive très souvent. Inutile de dire que soit je zappe involontairement certains passages, soit je relis, ce qui n’accélère guère ma lecture. Voilà au moins une chose de dite que je n’avais jamais mentionnée clairement. Je me demande si nous sommes nombreux dans ce cas.

Au collège, je me souviens surtout de la lecture de « La guerre du feu » de Rosny Ainé en 6ème et de pièces de Molière. Je me souviens du « Cid » de Corneille. En 4ème, je me souviens de « Vipère au poing » d’Hervé Bazin qui m’avait beaucoup plu et d’ « Iphigénie » de Racine qui m’avait profondément déplu et que je n’avais absolument pas compris. Je pense que j’étais vraiment trop gamin pour comprendre ça à l’époque et que c’était vraiment trop tôt pour étudier ça (ou alors, c’était mal expliqué).

Pas du tout lecteur en dehors de l’imposé, je ne progresse pas. Il y avait bien des livres à la maison, mais pas du tout de mon âge et difficilement accessibles.

Néanmoins, j’ai commencé à lire des revues consacrées surtout à la pêche à la ligne (facile) et surtout à la science « Scie*nce & V*ie » à laquelle mes parents m’avaient abonné vers l’âge de 15 ans à peine. La lecture de cette revue fut assez difficile dans un premier temps (la langue n’était pas d’un haut niveau mais était néanmoins soutenue et il fallait suivre sur le plan scientifique (c’est une revue de vulgarisation scientifique, mais pas forcément pour tout le monde). Mais je me suis accroché et ça a tenu.

En 1ère (ma première 1ère), nous avions étudié « Madame Bovary » de Flaubert. Ce qui m’avait plus, ce n’était pas l’histoire ni les longueurs épouvantables, c’était les tas de choses qu’on pouvait dire pour commenter le style (j’avais au moins appris ça de la prof et après avoir compris comment ça marchait, j’étais devenu l’un des meilleurs de la classe en explication de texte).

Je n’ai donc pas lu beaucoup de « classiques » à part quelques extraits. Cela m’a parfois suffit à m’en détourner de façon définitive comme Proust dont le style épouvantable avait quelques points communs dans la lourdeur de mes rédactions de l’époque et qui me valait de mauvaises notes (oui, on l’aura compris, je suis un Proust incompris). Parmi les autres horreurs, je citerai « Voyage au bout de la nuit » de Céline.

J’ai quand même lu d’autres choses plus faciles comme « Robinson Crusoë », « l’île au trésor », des machins de la bibliothèque rouge et or, Jack London, Fenimore Cooper, Bernard Clavel, quelques policiers, etc.

Mais mon livre préféré, je ne sais plus exactement quand je l’ai lu pour la première fois (en fin de lycée ou après le bac ?). Ma mère m’avait lu quand j’étais tout petit des extraits de ce livre qui n’était absolument pas un livre pour enfant. C’était un beau livre relié dans une belle édition, et illustré de quelques planches en couleur (aquarelles ?). A l’époque, je ne comprenais rien à ce que me lisait ma mère, mais cela chantait à mes oreilles. Adolescent, j’avais lu quelques passages d’un roman de cet auteur, mais cela m’était tombé des mains tant cela me paraissait complexe. C’était « Les Éparges » de Maurice Genevoix. Puis, j’avais lu « La boîte à pêche » et j’avais commencé « Raboliot ». Mais je suis retourné au livre que me lisait ma mère : « La dernière harde » qui reste à mes yeux indépassable, même si l’auteur a commis quelques belles pages dans d’autres romans. Evidemment, c’est le côté naturaliste qui m’a plu, la richesse du vocabulaire, la description intime de certaines scènes naturelles, du genre de celles qu’on croit être les seuls à ressentir lorsqu’on se promène en forêt. Un peu plus tard, j’ai ressenti des choses similaires dans certains romans d’Henri Vincenot, mais avec une langue moins littéraire, moins poétique, mais sans doute plus populaire dans le bon sens du terme.

Voilà, je ne suis pas un grand lecteur et parfois je me sens quelque peu en décalage par rapport aux dévoreurs de livres sont S. fait partie même si à présent elle est un petit peu au ralenti.

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Commentaires
C
A Calyste> Tu me rassures un peu en disant que je ne suis pas le seul à avoir une lecture peu attentive.
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C
Enfin eu le temps de te lire vraiment! Je te rejoins sur de nombreux points: une horreur viscérale de Céline (et dire que certains crient au génie), un amour, effectivement, de la Guerre du Feu et du félin Géant. Mais ce qui m'a fait sourire dans ton billet, c'est le passage où tu expliques tes "évasions d'esprit": tu lis et seuls les yeux suivent les lignes, le cerveau est ailleurs. ce qui fait effectivement que l'on peut ainsi parcourir une page entière sans même savoir à la fin de quoi elle parle. Je suis très souvent dans cette situation, surtout si le livre ne me passionne qu'à moitié ou si je suis fatigué ou préoccupé. De même, au moment de m'endormir, il peut m'arriver de relire quatre ou cinq fois la même phrase sans la comprendre, avant de me dire que, décidément, il est grand temps d'éteindre.
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C
A Karagar & KarregWenn> Ah non, j'ai encore de la marge. Et puis, quand on me le dit, je sors un nouveau truc, moi !
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K
Oui, on se vautre dans la fromfromitude...
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K
ça devient fromfromesque!
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K
Karagar, oui il existe en bzg, mais franchement, faut le lire en français !
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C
A Karagar> A une différence près toutefois : S&V n'était pas une passion à ce point.
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K
Jamais lu la guerre du feu, je crois qu'il existe en breton, je vais m'y mettre!<br /> Sinon, pour le reste, si on remplace S&V par cathédrale, bretagne et comapgnie, il y a des points communs.
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C
A Patriarch> Il faudrait rétablir ça ! ;-)<br /> <br /> A Lancelot> S&V, voilà au moins un truc que je lisais mieux que toi ; c'est presque rassurant. Pourtant, tu avais bien une fibre scientifique...<br /> <br /> Je me souviens en effet que toi et/ou Calyste aviez parlé de "La guerre du feu" et j'étais moi-même intervenu, mais j'ignore la suite de l'histoire. Et je me souviens aussi de ce que tu penses de "Madame Bovary".<br /> <br /> Oui, une sorte de défi amical et je ne me suis pas non plus pris au sérieux.
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L
Ah, ‘Science et Vie’ ! Moi aussi on m’avait abonné, pour un an, à 18 ans (Version ‘Senior’, KarregWenn !). C’était un cadeau d’anniversaire, dont je n’avais su que faire. J’ai essayé d’en lire quelques-uns, mais je trouvais ça beaucoup trop technique pour moi. Par la suite, je culpabilisais en les regardant s’accumuler dans mon tiroir sans les ouvrir...<br /> Ah, ‘La Guerre du Feu’ ! ce que j’avais adoré ce livre, ainsi que sa suite ‘Le Félin Géant’. Mais j’ai déjà dû en parler au détour d’une note.<br /> Ah, Madame Bovary ! Que j’avais lu comme un pensum en première pour préparer une dissertation, et que j’avais failli vingt fois jeter à la fenêtre tellement ça me saoulait... Mais je dois bien reconnaître que c’était de ma faute, je m’y étais pris ‘dans l’urgence’.<br /> <br /> Un « défi » que je t’aurais lancé... Comme tu y vas, mon Nunus... C’était juste une invitation sympa, une occasion débattre et de rigoler entre nous, un petit « Ablogstrophes » du pauvre !
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P
Sourires. Oui car tu me fais souvenir qu'en internat (séminaire) nous n'avions pas le droit de parler à table jusqu'à ce que le supérieur l'autorise. Pendant ce temps de silence, l'un de élèves à tout de rôle, montait dans une petite chaire et lisait à haute voix un chapitre d'un livre<br /> en général la vie d'un saint.Il y avait, un temps à respecter pour les virgules, les points virgules, et les points (pas le même). Le supérieur te rappelant à l'ordre par un coup de sonnette.<br /> <br /> J'avais horreur de ce truc là !!!<br /> <br /> Bonne journée chez vous !
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C
A KarregWenn> En 6ème, le prof de français était aussi le prof d'histoire-géo et était passionné de préhistoire, alors...<br /> S&V junior n'éxistait pas encore de mon temps et après, c'était plus de mon âge. La Bible, je pourrai pas, d'autant que j'ai mieux pour cet endroit.
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K
Ah "La guerre du feu" ! Quelle merveille ! T'as de la chance d'avoir eu ça au programme de 6ème !<br /> <br /> Quand Fils était petit, je l'avais abonné à Sciences et Vie Junior". C'était à peu près mon niveau. A peu près...On se le disputait pour aller aux toilettes.<br /> Quand je pense que maintenant il lit la Bible quand il vient faire caca chez Môman !
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Cornus rex-populi
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