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Cornus rex-populi
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8 mai 2022

Brèves cornusiennes du dimanche 8 mai 2022

Ma mère est rentrée de l’hôpital mercredi dernier. Elle a une sorte de « caillou » dans la cuisse, sans doute un caillot qui avait été généré par sa phlébite de début 2021 et qui s’est calcifié. Il est prévu une future intervention pour lui retirer par les voies naturelles. Sinon, elle est encore plus perturbée. Par exemple, elle ne veut pas aller chanter à la télévision et a demandé à mon père s’il en avait parlé à son père à elle. Avec tous ces soucis, mon père reste éprouvé physiquement sur le plan cardiopulmonaire et pour ses genoux.


Vendredi après-midi, nous avons été plusieurs collègues à recevoir un message d’une personne (un homme qui n’est pas un ami mais qui représente une structure amie de la mienne et que j’apprécie – l’individu et la structure) que je connais depuis un peu plus de dix ans où il nous dit qu’il a entamé une transition de genre et que la transition « sociale » se ferait cet été (changement de prénom qui n’a rien à voir avec l’ancien). Depuis plusieurs mois/années, cet homme (le genre masculin ne faisait aucun doute) a en effet opéré un changement que j’avais repéré d’abord assez anodin (longueur de cheveux puisqu’auparavant il les avait extrêmement courts), phénomène qui s’était accentué au fil du temps, sans pour autant que cela m’évoque quelque chose de particulier. Je l’ai encore vu en réunion à Lille mercredi et j’avais remarqué que son apparence avait encore changé (s’était accentuée), mais je ne me souciais pas de cela, chacun faisant comme il l’entend. Je n’avais donc pas remarqué plus que cela la féminisation de ses traits et probablement une modification dans sa voix (ou alors si, mais sans que je n’y attache la moindre importance). Je ne pense pas à ce genre de choses. Ces problématiques de genre et de transition, je ne les connais que pour avoir vu quelques rares émissions sur le sujet, alors je suis assez ignorant. Cette méconnaissance est sûrement à l’origine du fait que cette annonce m’a un peu perturbé puisque c’est une première. Je pense ne pas avoir été le seul à être surpris. Un collègue s’en est ému par écrit, alors qu’il s’exprime assez peu ordinairement, en souhaitant que la direction réponde pour tout le monde. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait, même si je ne l’ai pas vu comme réponse de la direction mais personnelle.

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Commentaires
C
Karagar> Heureusement, oui...
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K
Cornus> Bêtement, je n'avais pas pensé à ça, on peut payer plus que le seuil !
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C
Karagar> De l'intérieur, c'est difficile à dire, on n'est pas à sa place. De l'extérieur, oui, mais cela ne m'a pas inquiété, cela reste la même personne bien évidemment et quelque part je n'en tenais pas compte. Il faudra pourtant quand il aura officiellement changé de prénom et de genre, mais pour le reste, non.<br /> <br /> Sinon, la convention collective ne te protège pas de certaines formes de discrimination, mais ce n'est pas forcément lié au sexe. Dans une entreprise privée, tu peux toujours accorder des augmentations plus importantes ou plus fréquentes à une personne plutôt qu'à une autre et cela se pratique sans arrêt, sauf si tu n'accordes jamais d'augmentation au delà du cadre du minimum obligatoire de la convention collective. Nous, on pratique ce genre de chose, quelque part pour "récompenser" ceux qui sont plus méritants ou autres, qui changent de fonction ou prennent des responsabilités supérieures (mais pour ces deux derniers cas, c'est autre chose puisque cela revient un peu ou beaucoup à changer de "métier"). Donc, à formation et compétences égales, un employeur peut très bien augmenter plus un homme qu'une femme (ça, il n'en a pas le droit, mais beaucoup le font quand même). Chez nous, on s'efforce de conserver au maximum une égalité de traitement à fonctions et compétences équivalentes, mais ce n'est pas toujours facile et on est obligé de s'y reprendre à plusieurs reprises (une vraie quadrature du cercle).
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K
J'imagine que la transformation est plus étrange de l'extérieur que de l 'intérieur puisqu'il s'agit de se mettre en accord avec soi même… <br /> <br /> Je suis intrigué par la remarque de Plume, bien que l'ayant entendue mille fois... j'imagine que dans toute structure qui obéit à une convention collective où le salaire se détermine à partir du grille, la discrimination salariale est impossible. Quand on dit que le salaire des femmes est inférieur à qualification égale, je pense que ça correspond souvent au fait, qu'à qualification égale les femmes trouvent des jobs au dessous de leurs compétences pour des raisons liées au sexisme. Après, dans les domaines où les salaires sont libres (cinéma par exemple,) oui c'est flagrant...
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C
Calyste> Je pense que cela n'est pas fréquent. Moi aussi, je trouve qu'il a un sacré courage et doit être fort dans sa tête. Le connaissant quand même par ailleurs, cela me semble être bien le cas. Comme il ne s'agit pas d'un jeunot (je ne connais pas son âge, mais il a plus de 40 ans), ce n'est pas un coup de tête et il a pas mal vécu avant et donc certainement mûr pour lui. Après, moi je n'en sais rien s'il sera heureux dans sa "peau", mais je l'espère bien pour lui car il le mérite à coup sûr.
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C
Je n'ai jamais connu cette situation. J'imagine effectivement que la réflexion doit être longue. Moi, je lui tire mon chapeau pour un tel courage. J'espère qu'il 'elle) sera heureux (se) dans sa nouvelle "peau".
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C
Plume> Entre collègues de la boutique, on s'appelle presque tous par nos prénoms et entre personnes de structures différentes aussi dès lors qu'on se connaît un peu. Sinon, on se fait appeler Monsieur Machin, Madame Truc. Bon, le prénom, ça ne suffit pas puisqu'il peut changer, sauf s'il est indifférencié comme Camille, Dominique... Ici, dans mon exemple, son futur prénom féminin n'a rien à voir avec le masculin et il est fort possible qu'il voulait s'en éloigner suffisamment.
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P
Et si, tes propos étaient parfaitement clairs, j'ai écrit "collègue" au sens large pour faire vite et simple !
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P
Ah oui, madame monsieur, c'est chiant, bon, d'où l'intérêt de s'appeler par son prénom, ou nom+prénom, quelque soient les rapports hiérarchiques. Mais en France ça a du mal à se faire...
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C
Plume> Mes propos ne sont pas clairs, mais il ne s'agit pas d'un collègue, mais d'une personne d'une autre structure avec laquelle on mène quelques projets en commun. Du coup, pour les questions de contrats de travail, je n'en ai pas la moindre idée. En plus il est directeur (assez petite structure), donc les risques sont réduits mais bon, tu as raison, l'employeur pourrait en profiter en l'augmentant moins, mais bien sûr, pas possible de baisser le salaire. En réalité, un employeur peut décider d'accorder les augmentations de salaires de la manière qu'il le veut dès lors qu'il respecte toutes les règles du code du travail et de la convention collective qui concerne ses salariés.<br /> <br /> Aujourd'hui, il m'a répondu en disant qu'il s'était posé des questions importantes durant 3 ans, qu'il avait décidé sa transition il y a 1,5 ans et avait entamé un traitement hormonal depuis un an. Par ailleurs, lors de la grande réunion à laquelle nous avons participé mercredi, les personnes qui ne le connaissaient pas lui ont toutes dit "Madame". Et moi, je n'en étais pas là, comme quoi on reste sur des acquis, alors que les choses changent plus que ce que l'on imagine.
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P
J'ai une question, sans doute très bête, à propos de ton/ta collègue : en dehors des évidents changements des papiers d'état-civil, est-ce que cela implique aussi de revoir des choses comme les contrats de travail ? Et, encore plus bête sans doute mais cela me vient soudain à l'esprit : on sait que dans bien des cas il y a en France une inégalité homme/femme en terme de salaire. Même si ce n'est pas le cas dans vos structures, sais-tu si un employeur peut légalement "en profiter" ?<br /> <br /> J'en pose des questions, hein ! :) Mais c'est que comme toi je suis assez ignorante sur le sujet.
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Cornus rex-populi
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