Paris joyeux (3)
Après avoir retrouvé mon Laguiole et avant de reprendre le métro, nous avons le temps d’apercevoir la Seine et la Tour Saint-Jacques (début du XVIe s.), clocher relictuel de l’ancienne église Saint-Jacques-de-la-Boucherie.
Et le marché aux fleurs (hors de prix mais sympathique). Avec le vieux qui disait vouloir revenir acheter je ne sais plus quoi et un jeune qui faisait des photos (quelle idée saugrenue).
Nous avons donc repris le métro pour les Halles afin d’aller manger dans l’établissement indiqué par les vrai et faux « Parisiens ». Contrairement à eux, nous sommes levés depuis longtemps et notre petit-déjeuner était loin.
Comme je l’ai déjà dit, je ne connaissais l’église Saint-Eustache que de nom. C’est bien simple, avant ce séjour, je ne connaissais que Notre-Dame à Paris, et encore de manière assez superficielle (de l’intérieur, je n’ai la mémoire visuelle que des piliers bas séparant collatéraux et la nef centrale).
Saint-Eustache, donc. Les explications sont ici. Avec des ouvertures hautes dont la partie supérieure est ellipsoïde comme nous l’a fait immédiatement remarquer Karagar. Sinon, ailleurs, des cœurs un peu écrasés.
L’extérieur laissait imaginer la hauteur intérieure. Et effectivement, cela va s’avérer très impressionnant. Les voûtes des collatéraux semblent déjà perchés très hauts, phénomène accentué par leur très relative étroitesse. Les éléments de décor des piliers (colonnettes carrées, chapiteaux intermédiaires…) semblent incongrus ici, ajoutent quelque chose de difficilement définissable. J’aurais volontiers crié au scandale, car ces éléments auraient pu (dû ?) casser l’élan et l’élégance globale et pourtant ce n’est pas le cas. C’est comme quelque chose en plus, que l’on aime ou pas, mais de mon point de vue, cela ne nuit pas à l’ensemble, comme cela a pu se constater dans nombre d’édifices contemporains ou postérieurs.
La nef principale, le chœur, le double déambulatoire…
Nous ne nous sommes pas attardés sur les orgues, les plus volumineuses de France. Je veux bien croire que l’endroit devait bien se prêter aux concerts de Jean Guillou.
Halles oblige, une sculpture dans une chapelle latérale. C’est quand même rare et même étonnant de voir ça dans une église.
Et une sculpture de Keith Haring, qui je pense, nous a impressionnée tous les quatre : triptyque doré à l’or blanc La Vie du Christ. Nous nous sommes néanmoins interrogés sur cette forme de révolte, voire de souffrance des personnages du bas. Personnellement, cela m’a permis de connaître un peu plus cet artiste dont je me suis aperçu que j’avais déjà vu des représentations.
Bref, une grande richesse, une très belle découverte. Karagar a eu raison de nous faire faire un crochet par là.