Évaluation des enseignants (suite à la note de Calyste)
Au sujet de l’évaluation des enseignants (suite à la note de Calyste) par les chefs d’établissement, je suis d’un avis plus mitigé. Pas pour le secondaire, que je ne connais pas suffisamment. Je perçois davantage le primaire (voire la maternelle). Et quand je dis que je connais, j’exagère, je vois par le prisme formfromien.
Tout d'abord, je ne suis pas contre les évaluations même si j'en connais toutes les dérives. Les entretiens d’évaluation se pratiquent annuellement dans un grand nombre d’entreprises privées et de plus en plus dans les administrations et les établissements publics. C’est le n+1 qui évalue en général. C’est l'occasion de discuter sur ce qui va, sur ce qui va moins bien, d’étudier les pistes d’améliorations, les besoins en formation, les perspectives et tout le reste. Personnellement, je n’attends pas cet entretien pour tout résoudre, mais c’est un moment privilégié à mon sens quand on n’est pas ou qu’on n’a pas un trop mauvais chef. Bon, je reconnais volontiers que cela peut être là le principal problème : le chef ou la hiérarchie.
Néanmoins, de mon point de vue, je considère, au moins à l’école primaire, que le chef d’établissement devrait avoir son mot à dire sur l’évaluation des enseignants. Je ne vais pas dire de ses collaborateurs, parce que ce ne sont pas des collaborateurs de la façon dont on le vit dans une structure comme la mienne. Je parle de « structure » et pas d’entreprise, même si je travaille dans une association à but non lucratif de collectivités territoriales, dotée d’un agrément de l’État et assurant des missions de délégation de service public. Toutefois, ma structure reste de droit privé et nous devons équilibrer notre budget sous peine de graves déconvenues.
Cette évaluation conjointe avec le chef d’établissement pourrait permettre de compenser la méconnaissance de l’inspecteur qui n’a pas le temps en moins d’une demi-journée de connaître l’enseignant. Par ailleurs, l’expérience montre que les inspecteurs, qui n’ont pas toujours de véritable expérience dans l’enseignement, sont parfois « formatés » par leur administration ou manquent de recul ou encore, pire situation, ont des idées arrêtées ou toutes faites. Qu’un enseignant utilise la méthode A de lecture, pourtant validée par l’Éducation nationale et que cette méthode A ne plaise pas à l’inspecteur α, c’est très mauvais, alors que la méthode A plaira à l’inspecteur β qui ne supportera pas la méthode B. Il y a forcément de l’arbitraire là-dedans et dans tous les cas, de la subjectivité. D’ailleurs, dans tous les cas, l’objectivité n’existe pas.
En conséquence, on l’aura compris, je suis favorable à ce que les directeurs d’écoles primaires participent à l’évaluation. Ce qui nécessite par ailleurs, que les directeurs en question puissent avoir un rôle hiérarchique, ce qui n’est pas le cas actuellement, singulièrement dans les écoles publiques. Et même dans les écoles privées, certains très mauvais enseignants peuvent continuer à sévir en toute impunité (cas dans l’école de Fromfrom). Je n’ai pas la solution, mais on ne peut pas continuer à laisser des situations lamentables. Car qui sont les victimes dans cette histoire ? Les élèves qui subissent des nuls et des bons profs qui doivent subir les conséquences des mauvais agissements de leurs collègues.
Sinon, pour conclure, je suis dans l’ensemble d’accord avec Calyste, d’autant que les arrière-pensées gouvernementales sont surtout de faire des économies en réduisant le nombre d’inspecteurs et non de pratiquer de meilleures évaluations.